Sophie Arthuys
Doublage
Voix
Formation
Beaux arts
Centre dramatique de la courneuve
Ecole du cirque Fratellini
Assistant à la mise en scène
"Einstein on the beach" de Bob Wilson
"Tueur sans gage" de G. Rétoré
"On ne badine pas avec l'amour" de G. Rétoré
"Prométhée enchainé" de G. Rétoré
Cinéma
Télévision
"Agathe et le grand magasin" réalisé par Bernard Arthuys
"Mars ou la terre" réalisé par Bernard Arthuys
"Paul Deschanel" réalisé par Gérard Guillaume
"Charlotte et Léa" réalisé par Jean-Claude Sussfeld
"Le village dans les nuages
Théâtre
"Les estivants" de M. Gorki et mise en scène de L. Pasqual. Odéon
"La belle et la bête" de M. Vitoz et mise en scène de F. Boursier. CDN de Lille
"La descente d'Orphée" de T. Williams. Théâtre de la Chamade
"Tchapatchok" de P. Sciortino
"Kiosqpilouet" de J.D. Laval. Théâtre des Vinaigriers
"Les sincères-Le legs" de Marivaux et mise en scène de J. Macqueron. 18 théâtre
"Le médecin volant" de Molière. Le puit aux images
"Cet animal étrange" de G. Arout. Cie La Blancherie
"Les amoureux" de Goldoni et mise en scène de F. Vallon
"Le camp du drap d'or" de Rezvani et mise en scène de G. Rétoré. TEP
"La croisière du Monomotapa" de J.M. Montel
"La nuit vénitienne" de Musset et mise en scène de J.M. Montel
Interview
R.S : Bonjour Sophie…
S.A : Bonjour Reynald.
R.S : Comment ta passion pour la comédie s'est-elle révélée ?
S.A : Il y a peu de métiers qu'on pratique en se disant : "Tiens, aujourd'hui, je vais jouer". Peut-être que, très jeune, ça fait plus rêver que d'autres métiers ? Et puis, j'ai eu la chance d'être éveillée au théâtre grâce à des parents qui m'y emmenaient (mon père est musicien et cinéaste) et j'ai aimé ces textes, ces mots, ces sentiments qu'on dirait écrits pour nous tant ils semblent nous comprendre et nous toucher. Pour moi, les acteurs étaient des magiciens, j'avais envie d'être comme eux pour qu'on me trouve magique aussi !
R.S : Il y a un moment où on se dit : "Ça y est je suis enfin comédienne !". Te souviens-tu de ce jour ?
S.A : Je m'interroge tous les jours ! Mais, oui, j'ai le souvenir intact d'une première émotion sur une scène de théâtre. J'avais été engagée pour faire un décor sur une pièce de Marivaux. Le metteur en scène savait que je suivais par ailleurs des cours de théâtre et que je voulais jouer. Il m'a donné le rôle de Lisette. Sur le plateau, le premier jour des répétitions (le décor était pratiquement fini) il m'a dit : "Là maintenant, tu n'es plus que comédienne". Et je me suis sentie comédienne !
R.S : Tu as également fait l'Ecole du Cirque. J'imagine que c'est un plus dans ton métier ?
S.A : Oui, j'y ai appris. Qu'il y a des limites à la tricherie et de la poésie dans la rigueur.
R.S : Tu es également assistante à la mise en scène ou scénographie. Peux-tu en parler ?
S.A : C'est dans la logique de tout vouloir apprendre dans le monde du spectacle quand on aime ça. Ou une ruse ! Je pouvais dire aux acrobates que je voulais être comédienne, aux acteurs que je voulais être scénographe, aux metteurs en scène que je voulais être trapéziste… Non, j'ai profité des propositions et des opportunités pour respirer le plus souvent possible l'air du monde du spectacle. Tout me semblait assez lié en fait.
R.S : Puis un jour tu t'es lancée dans le doublage ! Comment cela c'est-il passé ?
S.A : Merci à mon père d'avoir fait de moi une "enfant de la balle" et de m'avoir fait rencontrer des acteurs qui faisaient du doublage. J'ai pu assister à des plateaux et apprendre cette technique de jeu en les regardant travailler. Le jour ou "on" m'a lancée en me confiant un petit rôle à doubler, j'ai eu le même trac que sur scène mais je me suis amusée.
R.S : Tu as une particularité : tu peux doubler des jeunes garçons. C'est un avantage certain, n'est-ce pas ?
S.A : C'est une particularité de la voix peut-être mais c'est du jeu (on y revient toujours). Si j'imagine que j'ai sept ans et que mon goûter est dans mon cartable, ma voix ne sort pas de la même manière que si je double sa mère qui lui a mis son goûter dans son cartable (arrête Sophie, tous les films ne tournent pas autour d'un goûter dans un cartable) ! Un avantage qui peut être un piège si on est cataloguée "voix d'enfant" mais qui en soit reste un plaisir de jeu parfois (cela dit, il y a un charme inimitable dans la voix d'un enfant et ça rend l'exercice difficile).
R.S : C'est même exceptionnel de pouvoir suivre un jeune comédien jusque l'âge adulte, comme ce fut le cas pour toi sur David Faustino dans la série "Mariés, deux enfants". Ça ne doit pas être si simple ?
S.A : Ah non, ça n'est pas simple, mais on a tellement ri ! Les indications de la directrice de plateau (merci Arlette Thomas !) évoluaient chaque année avec l'âge du personnage mais il est arrivé un moment où j'ai eu du mal à m'approprier ses motivations !
R.S : En tant que téléspectateur, je dois avouer que tu m'as vraiment époustouflé dans la série "Ellen" où tu as prêté ta voix à Ellen DeGeneres pendant 5 saisons. Ta voix collait si bien à cette comédienne qu'on avait l'impression qu'elle parlait français ! C'est dans un cas comme celui là qu'on se dit que le succès repose parfois sur les épaules de la comédienne française. Gardes-tu de bons souvenirs de ce doublage ?
S.A : Bien sûr que je garde de bons souvenirs ! Quelle chance d'être choisie sur une actrice pareille ! Un clown verbal, tu imagines ? Je voyais le texte arriver et je me demandais à quel moment j'allais pouvoir respirer. Cela dit, le succès appartient à la comédienne qui a tourné, le jeu étant de la trahir le moins possible et penser que le téléspectateur restera sur l'œil de l'actrice, sur le comique de la situation et ne se posera pas la question de la langue. Bravo aux adaptatrices d'avoir rendu ce travail possible.
R.S : Tu doubles également beaucoup de personnages animés. On peut dire que tu es un peu magicienne avec ta voix ! L'exercice doit-être particulièrement amusant et créatif ?
S.A : Eh ben voilà, je voulais être magicienne ! Alors ça, c'est un compliment ! Pourvu qu'on continue à s'amuser !
R.S : Ton métier de comédienne t'offre un large bouquet qui te permet d'exercer ton art de différentes façons. C'est sûrement une grande chance ?
S.A : La chance serait de continuer encore et encore.
R.S : Quelles sont tes hobbies ?
S.A : Les surprises, surtout les bonnes !
R.S : Merci beaucoup Sophie.
S.A : Merci Reynald et bravo de savoir nous entendre et de nous écouter si bien.
Interview de mars 2007