R.S : Bonjour Georges...

G.C : Bonjour Reynald !

R.S : Comment avez-vous débuté votre carrière de comédien ?

G.C : C'était dans "Jésus-Christ Superstar", à la suite d'une audition, alors que j'étais en terminale. Je n'avais que 19 ans et j'étais le plus jeune de la troupe.

R.S : Etre devant un public ne doit pas être très évident les premières fois ?

G.C : La première fois c'était au Palais de Chaillot devant 3000 spectateurs, et ce fut assez impressionnant. Le rapport avec le public est une chose assez grandiose et que l'on ne peut vraiment s'imaginer, encore moins à 19 ans.

R.S : Puis, un jour, le doublage est arrivé. Vous souvenez-vous de vos premiers pas ?

G.C : Oui, je suis arrivé là sur les conseils d'une amie. La première fois c'était chez Télétota avec Patricia Angot. Je jouais Matt, le héros d'un dessin animé appelé "les Gobots". Je me souviens surtout que je doutais de moi, et que j'étais assez critique envers mon travail.

R.S : Vous avez eu la grande chance de participer à la version française d'une série culte comme "X-Files". Je crois que dès les premiers épisodes vous deviez vous douter qu'elle sortait du lot non ?

G.C : En effet, dès le générique nous nous sommes dit que ça allait être épatant. Caroline (Beaune) et moi, on s'est tout de suite sentis à l'aise avec les personnages de Fox et Dana, comme en adéquation. Je pensais un peu comme lui, et Caroline aussi avec son personnage.

R.S : Depuis vous suivez David Duchovny sur la durée. C'est certainement très agréable ?

G.C : C'est formidable. Je trouve d'ailleurs qu'il fait de bons choix de carrière. Même s'il devrait peut-être faire plus de films, si ça ne tenait qu'à moi !

R.S : Justement, grâce à cette fidélité entre comédiens français et comédiens étrangers, vous avez participé également à une autre série de qualité : "Desperate Housewives". C'est forcément une grande chance pour un comédien ?

G.C : Oui. Rex alias Steven Culp, que j'avais déjà doublé dans "Jag" et "Urgences"… Je pense que l'on doit au public d'essayer de garder les voix des comédiens d'une série à une autre ou d'un film à un autre. Enfin si la voix est juste, car si elle est mauvaise... Mais ça c'est un autre débat.

R.S : Je vous ai souvent entendu dire que vous bougiez beaucoup derrière la barre ! Cela vous aide-t-il à entrer complètement dans le rôle ?

G.C : C'est nécessaire à mon avis. C'est une des techniques pour accéder à la psychologie du personnage. Respirer et bouger comme lui, dans une certaine mesure bien sûr.

R.S : Vous êtes également directeur artistique et là aussi vous avez eu le privilège de vous occuper d'une série grandiose : "Six Feet Under" ! Qu'en avez-vous pensé lorsque vous l'avez découverte pour la première fois ?

G.C : C'était magique. Exactement ce que j'aurais voulu écrire sur les aléas de la vie humaine et sur ce que l'on doit en faire. Une vraie philosophie de la vie, et de la mort, qui sont indissociables.

R.S : Je crois savoir que vous ne dirigez plus de série désormais. Est-ce si différent des longs-métrages, téléfilms, etc. ?

G.C : Oui, ce sont avant tout les conditions de travail qui sont moins bonnes et donc moins intéressantes pour une direction de plateau. Moins de temps, plus de contraintes... Mais je dirige toujours des téléfilms et des films. Et ça me laisse un peu plus de temps pour "faire l'acteur".

R.S : En dehors de votre métier quelles sont vos passions ?

G.C : Elles sont variées. La cuisine française, la musique, les livres, etc.

R.S : Merci beaucoup Georges.

G.C : Merci à toi.

Interview de février 2006