Mathilde Martin
Genres :
Voix Enfant garçon, Voix Enfant fille, Voix Adolescent fille, Voix Jeune adulte femme, Voix Adulte femme, Voix Senior femme
Tonalité :
Medium
Langues parlées :
Anglais avec accent américain, Espagnol
Doublage
Voix
Documentaire
Canada, Nahanni, la rivière du pardon
Publicité
Mimi Minceur
Formation
2020/2021 Tytan Training Doublage
2014/2015 Steps on Broadway (New York) école de danse formation intensive
2014/2015 Technique vocale (classique/ comédie musicale) avec Mary Rodgers (New York)
2012/2014 Ecole de la formation de l'acteur Claude Matthieu Dir. Claude Matthieu Paris 18
2010/2012 Académie Internationale de Comédie Musicale (AICOM) Dir. Pierre Yves Duchesne, Paris
2009/2010 Licence Conception et Management en éclairage extérieur,Université Lyon 3
2007/2009 BTS Génie Optique Option Instrumentale, Lycée Fresnel Paris
2007 Baccalauréat Scientifique Mention Bien
2014/2015 Steps on Broadway (New York) école de danse formation intensive
2014/2015 Technique vocale (classique/ comédie musicale) avec Mary Rodgers (New York)
2012/2014 Ecole de la formation de l'acteur Claude Matthieu Dir. Claude Matthieu Paris 18
2010/2012 Académie Internationale de Comédie Musicale (AICOM) Dir. Pierre Yves Duchesne, Paris
2009/2010 Licence Conception et Management en éclairage extérieur,Université Lyon 3
2007/2009 BTS Génie Optique Option Instrumentale, Lycée Fresnel Paris
2007 Baccalauréat Scientifique Mention Bien
Cabaret
2020 "Cabaret Troupe Diamond's" Casino de Cabourg, Chanteuse
2017 "Cabaret Le Tapis Rouge" Limoges, Chanteuse
2017 "Cabaret Le Tapis Rouge" Limoges, Chanteuse
Chant
Mezzo-soprano
Comédies musicales
2020 "Isana" de Marc Caballero et Magali le Franc, dans le rôle de Marisa. Bouvron
2019 "Le fantôme de l'opéra" d'Andrew Lloyd Weber et Richard Stilgoe - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Carlotta. Théâtre du Gymnase PLM
2019 "Hair" de James Rado, Gerome Ragni et Galt Mc Dermot - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Dionne. Théâtre du Gymnase PLM
2017 "Sister Act" de Cheri et Bill Steinkellner, Glenn Slater et Alan Menken - mise en scène de Fabrice Todaro, rôle Ensemble. Opéra de Marseille
2017 "Emilie Jolie" de Philippe Chatel - mise en scène d'Armonie Coiffard, dans le rôle de la Sorcière. Théâtre du Gymnase PLM
2017 "Le chanteur de Mexico" Operette de Francis Lopez - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Mme Bornin/Tornada. Théâtre du Gymnase PLM
2016 "Chicago" de Jon Kander, Fred Ebb et Bob Fosse - mise en scène de Thibaut Martel, dans le rôle d'Annie et Ensemble. Théâtre du Gymnase PLM
2019 "Le fantôme de l'opéra" d'Andrew Lloyd Weber et Richard Stilgoe - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Carlotta. Théâtre du Gymnase PLM
2019 "Hair" de James Rado, Gerome Ragni et Galt Mc Dermot - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Dionne. Théâtre du Gymnase PLM
2017 "Sister Act" de Cheri et Bill Steinkellner, Glenn Slater et Alan Menken - mise en scène de Fabrice Todaro, rôle Ensemble. Opéra de Marseille
2017 "Emilie Jolie" de Philippe Chatel - mise en scène d'Armonie Coiffard, dans le rôle de la Sorcière. Théâtre du Gymnase PLM
2017 "Le chanteur de Mexico" Operette de Francis Lopez - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Mme Bornin/Tornada. Théâtre du Gymnase PLM
2016 "Chicago" de Jon Kander, Fred Ebb et Bob Fosse - mise en scène de Thibaut Martel, dans le rôle d'Annie et Ensemble. Théâtre du Gymnase PLM
Danse
Enseignement
2010/2014 Professeur de Théâtre et Stages Comédie musicale pour enfants
Langues
Anglais Américain Bilingue, Espagnol Courant
Mise en scène
2021 "Isana" Comédie musicale de Marc Caballero et Magali Le Franc, Chorégraphies de Violaine Verein, mise en Scène Mathilde Martin, Théâtre René Havard, Pléssé
Théâtre
2017 "Mme Doubtfire" d'albert Algoud - mise en scène de Fabrice Todaro, dans le rôle de Miranda. Théâtre du gymnase PLM
2017 "Une comédie romantique" de Gerald Sibleyras - mise en scène de Thibaut Martel, dans le rôle d'Hélène. Espace Terre de Sel La barre de Monts
2016 "Mes meilleurs ennuis" de Guillaume Mélanie - mise en Scène de Thibaut Martel, dans le rôle de Marie/Salomé. Théâtre du Gymnase PLM
2017 "Une comédie romantique" de Gerald Sibleyras - mise en scène de Thibaut Martel, dans le rôle d'Hélène. Espace Terre de Sel La barre de Monts
2016 "Mes meilleurs ennuis" de Guillaume Mélanie - mise en Scène de Thibaut Martel, dans le rôle de Marie/Salomé. Théâtre du Gymnase PLM
Interview
R.S : Bonjour Mathilde.
M.M : Bonjour Reynald !
R.S : D'où vient que tu parles plusieurs langues ?
M.M : C’est une histoire assez mignonne. Quand j’étais petite, ma meilleure amie a dû déménager aux Etats-Unis juste avant le Cp qu’elle a fait là-bas dans une école américaine. Pour pouvoir garder contact avec elle et lui écrire j’ai demandé à mes parents de m’inscrire à des cours d’anglais, ce qu’ils ont fait. C’est une langue que j’avais dans l’oreille car déjà chez eux son papa s’adressait à nous en anglais et nous lui répondions en français ! Je pense que cela a dû me prédisposer un petit peu pour en apprendre d’autres.
R.S : Un baccalauréat scientifique (avec mention bien), un BTS génie optique option instrumentale, puis une licence conception et management en éclairage extérieur pour devenir finalement comédienne, chanteuse et danseuse, quel étonnant parcours !
M.M : Ce n’est pas commun en effet. Quand j’y pense, j’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies alors que je ne suis pas si vieille (enfin je crois...).
J’étais partie pour devenir concepteur lumière (les personnes chargées d’éclairer les monuments) car c’est un métier très complet qui demande d’avoir plusieurs cordes à son arc, notamment la technique et l’artistique, ce qui me plaisait.
J’ai commencé par le BTS pour avoir mon ticket d’entrée pour L’ENSATT ( l’Ecole Nationale des Arts et Techniques du Théâtre) car les concepteurs lumière viennent souvent du théâtre. Coincidence ? Je ne crois pas !
J’ai été aux portes ouvertes de l’ENSATT bavant un peu (je l’avoue) sur le cursus comédien, mais sans assumer encore que je voulais être à leur place.
Je n’ai au final jamais fait l’ENSATT car le BTS et les épreuves d’entrée tombaient en même temps, et j’ai fait ma licence à la place.
A 21 ans je me voyais mal m’enfermer tout de suite dans une vie "métro, boulot, dodo" en ayant l’impression de n’avoir rien vécu. J’ai donc décidé de me donner un an pour faire quelque chose que j’avais vraiment envie de faire.
J’ai fait une première année à L’AICOM puis finalement la deuxième et... je ne suis jamais retournée à l’éclairage.
Comme je suis assez exigeante envers moi-même et perfectionniste, j’ai souhaité continuer à me former pour acquérir un bagage solide, à l’école Claude Mathieu en théâtre dans un premier temps et à New York pour la danse, où j’ai pu également perfectionner mon anglais et devenir parfaitement bilingue.
Je dois énormément à Claude car il a fait de moi tant humainement que théâtralement la comédienne que je suis aujourd’hui et je l’en remercie. "Le comédien vaut l’homme, et tant vaut l’homme, tant vaut le comédien" Louis Jouvet. Ça rappellera des petits souvenirs à certains ! (rires)
R.S : Comment es-tu arrivée au doublage ?
M.M : C’est grâce à ma cousine qui travaillait à l’époque aux contrats à Dubbing. Elle me parlait souvent de son travail, des différents comédiens qu’elle croisait qui avaient doublé tel ou tel comédien, de Claude Lombard qu’elle aimait beaucoup qui dirigeait les doublages chantés, ça me fascinait.
Curieuse de tout, je lui ai demandé de venir voir comment ça se passait. C’était intéressant de découvrir une nouvelle discipline et de voir comment nos films sont faits.
Mais loin de moi l’idée d’en faire moi-même. J’entendais sur les plateaux des voix mythiques qui m’avait bercée toute ma vie, des pointures. Je ne pensais pas du tout que je pourrais en faire bien que j’en rêvais.
Sur le tout premier plateau où j’ai assisté, il y avait Guillaume Lebon à la barre dont j’avais adoré le travail dans "Ratatouille", c’était magique.
J’ai continué à assister suivant l’adage de mon très cher Claude, "on apprend son métier aussi en regardant travailler les autres". J’ai appris comme ça, à regarder "les grands" faire, jusqu’au jour ou Claire Guyot m’a fait passer un essai un jour puis, un autre jour où j’assistais, m’a fait faire ma première synchro et mon premier contrat. J’avais envie de sauter de joie mais je me suis retenue. Merci à ma marraine !
Je remercie d’ailleurs tous les directeurs artistiques qui m’ont ouvert leurs plateaux à l’époque où j’ai pu rester des journées entières pour apprendre et écouter leurs précieux conseils.
Etant chanteuse de formation j’aimerais beaucoup à présent lier les deux et avoir la possibilité de faire du doublage chanté et, qui sait, prêter ma voix à une princesse Disney. Je dois avouer que la petite fille en moi en rêve.
R.S : Quel regard portais-tu sur cette discipline avant cela ?
M.M : Comme beaucoup de monde j’avais une certaine fascination, je pense. L’idée de suivre une bande rythmo avec tous ces sigles me paraissait drôlement compliqué. Je suis particulièrement sensible aux voix, surtout quand elles nous ont bercés depuis tout jeunes. Il y a quelque chose d’intime avec ces voix. Mention spéciale à Céline Monsarrat, Jean Baptiste Anoumon et Véronique Alycia dont j’aime profondément les voix. Et leur jeu est toujours juste et tellement vivant, j’adore !
Je m’amusais déjà avant à reconnaître telle ou telle voix sur tel comédien ou telle comédienne, surtout quand j’ai plutôt tendance à écouter les films plutôt que les regarder réellement : je ne sais pas tenir en place.
R.S : Derrière un micro n'est-on pas loin du besoin que tu sembles avoir d'une expression physique ?
M.M : C’est vrai que je suis quelqu’un d’assez "physique", mais loin de moi l’idée qu’un comédien ne joue pas avec son corps même et surtout derrière un micro, car tout se répercute dans la voix. J’ai d’ailleurs souvent trouvé mes personnages au théâtre en passant par le corps et je suis intimement convaincue que le corps est indissociable du jeu d’un comédien. Apparemment c’est ce que diraient les Américains de notre façon de jouer sur le vieux continent, je proteste ! Non, non, non ! (rires).
Beaucoup de comédiens de doublage d’ailleurs, et souvent les plus grands, suivent parfaitement leurs comédiens dans tous leurs gestes et impriment dans leur propre corps la posture de leur comédien pour suivre leur rythme et leur être les plus fidèles possible. C’est fascinant de les voir. J’en prends de la graine et je fais de mon mieux pour en faire autant.
Un des rares avantages du Covid pour moi : celui d’avoir fait disparaître les barres dans la plupart des studios. Je suis toute petite et elles m’arrivent toujours à la poitrine, quand on joue avec les mains c’est pas très pratique.
R.S : Tu donnes des cours de théâtre à des enfants mais tu leur proposes aussi des stages de comédie musicale ? C'est amusant, je ne savais pas que cela existait !
M.M : Oui, tout à fait. J’ai commencé quand j’étais à l’AICOM car il manquait un professeur de théâtre pour les enfants et ils ont pensé à moi comme professeur à l’année. Je faisais aussi les stages comédie musicale en chant, danse, théâtre. J’ai continué même après avoir quitté l’école. Je ne pensais pas avoir cette fibre mais ça m’a finalement beaucoup plu, tant de travailler avec les enfants que le plaisir de transmettre.
J’ai vraiment la conviction que tout le monde devrait au moins une fois dans sa vie pratiquer une de ces disciplines et particulièrement le théâtre, car cela demande un rapport à soi qui permet d’apprendre à se connaître et également de se présenter devant les autres, ce qui leur servira toute leur vie même s’ils ne choisissent pas d’en faire leur métier. Ça me fait plaisir de leur transmettre tout ça à mettre dans leur petit bagage pour la vie.
Je propose aujourd’hui des stages dans le centre de loisirs ou j’allais petite. Je leur fais découvrir les bases des trois disciplines et je choisis comme fil rouge un numéro de comédie musicale qu’on monte pour le montrer aux parents à la fin du stage. Forcément, avec les enfants il faut un objectif ! (rires)
R.S : Quels sont tes loisirs ?
M.M : Alors ça c’est une question difficile car je suis curieuse de tout et me passionne de tout. Pour faire court, en dehors de mon métier qui est ma passion première, j’aime beaucoup le potager et faire mes semis car la nature me fascine. J’aime aussi bricoler des mobylettes (oui je sais...), les loisirs créatifs, la lecture, les sciences, le running, et je suis passionnée d’histoire.
R.S : Merci beaucoup Mathilde.
M.M : Avec plaisir Reynald, merci à toi !
Interview de novembre 2021
M.M : Bonjour Reynald !
R.S : D'où vient que tu parles plusieurs langues ?
M.M : C’est une histoire assez mignonne. Quand j’étais petite, ma meilleure amie a dû déménager aux Etats-Unis juste avant le Cp qu’elle a fait là-bas dans une école américaine. Pour pouvoir garder contact avec elle et lui écrire j’ai demandé à mes parents de m’inscrire à des cours d’anglais, ce qu’ils ont fait. C’est une langue que j’avais dans l’oreille car déjà chez eux son papa s’adressait à nous en anglais et nous lui répondions en français ! Je pense que cela a dû me prédisposer un petit peu pour en apprendre d’autres.
R.S : Un baccalauréat scientifique (avec mention bien), un BTS génie optique option instrumentale, puis une licence conception et management en éclairage extérieur pour devenir finalement comédienne, chanteuse et danseuse, quel étonnant parcours !
M.M : Ce n’est pas commun en effet. Quand j’y pense, j’ai l’impression d’avoir eu plusieurs vies alors que je ne suis pas si vieille (enfin je crois...).
J’étais partie pour devenir concepteur lumière (les personnes chargées d’éclairer les monuments) car c’est un métier très complet qui demande d’avoir plusieurs cordes à son arc, notamment la technique et l’artistique, ce qui me plaisait.
J’ai commencé par le BTS pour avoir mon ticket d’entrée pour L’ENSATT ( l’Ecole Nationale des Arts et Techniques du Théâtre) car les concepteurs lumière viennent souvent du théâtre. Coincidence ? Je ne crois pas !
J’ai été aux portes ouvertes de l’ENSATT bavant un peu (je l’avoue) sur le cursus comédien, mais sans assumer encore que je voulais être à leur place.
Je n’ai au final jamais fait l’ENSATT car le BTS et les épreuves d’entrée tombaient en même temps, et j’ai fait ma licence à la place.
A 21 ans je me voyais mal m’enfermer tout de suite dans une vie "métro, boulot, dodo" en ayant l’impression de n’avoir rien vécu. J’ai donc décidé de me donner un an pour faire quelque chose que j’avais vraiment envie de faire.
J’ai fait une première année à L’AICOM puis finalement la deuxième et... je ne suis jamais retournée à l’éclairage.
Comme je suis assez exigeante envers moi-même et perfectionniste, j’ai souhaité continuer à me former pour acquérir un bagage solide, à l’école Claude Mathieu en théâtre dans un premier temps et à New York pour la danse, où j’ai pu également perfectionner mon anglais et devenir parfaitement bilingue.
Je dois énormément à Claude car il a fait de moi tant humainement que théâtralement la comédienne que je suis aujourd’hui et je l’en remercie. "Le comédien vaut l’homme, et tant vaut l’homme, tant vaut le comédien" Louis Jouvet. Ça rappellera des petits souvenirs à certains ! (rires)
R.S : Comment es-tu arrivée au doublage ?
M.M : C’est grâce à ma cousine qui travaillait à l’époque aux contrats à Dubbing. Elle me parlait souvent de son travail, des différents comédiens qu’elle croisait qui avaient doublé tel ou tel comédien, de Claude Lombard qu’elle aimait beaucoup qui dirigeait les doublages chantés, ça me fascinait.
Curieuse de tout, je lui ai demandé de venir voir comment ça se passait. C’était intéressant de découvrir une nouvelle discipline et de voir comment nos films sont faits.
Mais loin de moi l’idée d’en faire moi-même. J’entendais sur les plateaux des voix mythiques qui m’avait bercée toute ma vie, des pointures. Je ne pensais pas du tout que je pourrais en faire bien que j’en rêvais.
Sur le tout premier plateau où j’ai assisté, il y avait Guillaume Lebon à la barre dont j’avais adoré le travail dans "Ratatouille", c’était magique.
J’ai continué à assister suivant l’adage de mon très cher Claude, "on apprend son métier aussi en regardant travailler les autres". J’ai appris comme ça, à regarder "les grands" faire, jusqu’au jour ou Claire Guyot m’a fait passer un essai un jour puis, un autre jour où j’assistais, m’a fait faire ma première synchro et mon premier contrat. J’avais envie de sauter de joie mais je me suis retenue. Merci à ma marraine !
Je remercie d’ailleurs tous les directeurs artistiques qui m’ont ouvert leurs plateaux à l’époque où j’ai pu rester des journées entières pour apprendre et écouter leurs précieux conseils.
Etant chanteuse de formation j’aimerais beaucoup à présent lier les deux et avoir la possibilité de faire du doublage chanté et, qui sait, prêter ma voix à une princesse Disney. Je dois avouer que la petite fille en moi en rêve.
R.S : Quel regard portais-tu sur cette discipline avant cela ?
M.M : Comme beaucoup de monde j’avais une certaine fascination, je pense. L’idée de suivre une bande rythmo avec tous ces sigles me paraissait drôlement compliqué. Je suis particulièrement sensible aux voix, surtout quand elles nous ont bercés depuis tout jeunes. Il y a quelque chose d’intime avec ces voix. Mention spéciale à Céline Monsarrat, Jean Baptiste Anoumon et Véronique Alycia dont j’aime profondément les voix. Et leur jeu est toujours juste et tellement vivant, j’adore !
Je m’amusais déjà avant à reconnaître telle ou telle voix sur tel comédien ou telle comédienne, surtout quand j’ai plutôt tendance à écouter les films plutôt que les regarder réellement : je ne sais pas tenir en place.
R.S : Derrière un micro n'est-on pas loin du besoin que tu sembles avoir d'une expression physique ?
M.M : C’est vrai que je suis quelqu’un d’assez "physique", mais loin de moi l’idée qu’un comédien ne joue pas avec son corps même et surtout derrière un micro, car tout se répercute dans la voix. J’ai d’ailleurs souvent trouvé mes personnages au théâtre en passant par le corps et je suis intimement convaincue que le corps est indissociable du jeu d’un comédien. Apparemment c’est ce que diraient les Américains de notre façon de jouer sur le vieux continent, je proteste ! Non, non, non ! (rires).
Beaucoup de comédiens de doublage d’ailleurs, et souvent les plus grands, suivent parfaitement leurs comédiens dans tous leurs gestes et impriment dans leur propre corps la posture de leur comédien pour suivre leur rythme et leur être les plus fidèles possible. C’est fascinant de les voir. J’en prends de la graine et je fais de mon mieux pour en faire autant.
Un des rares avantages du Covid pour moi : celui d’avoir fait disparaître les barres dans la plupart des studios. Je suis toute petite et elles m’arrivent toujours à la poitrine, quand on joue avec les mains c’est pas très pratique.
R.S : Tu donnes des cours de théâtre à des enfants mais tu leur proposes aussi des stages de comédie musicale ? C'est amusant, je ne savais pas que cela existait !
M.M : Oui, tout à fait. J’ai commencé quand j’étais à l’AICOM car il manquait un professeur de théâtre pour les enfants et ils ont pensé à moi comme professeur à l’année. Je faisais aussi les stages comédie musicale en chant, danse, théâtre. J’ai continué même après avoir quitté l’école. Je ne pensais pas avoir cette fibre mais ça m’a finalement beaucoup plu, tant de travailler avec les enfants que le plaisir de transmettre.
J’ai vraiment la conviction que tout le monde devrait au moins une fois dans sa vie pratiquer une de ces disciplines et particulièrement le théâtre, car cela demande un rapport à soi qui permet d’apprendre à se connaître et également de se présenter devant les autres, ce qui leur servira toute leur vie même s’ils ne choisissent pas d’en faire leur métier. Ça me fait plaisir de leur transmettre tout ça à mettre dans leur petit bagage pour la vie.
Je propose aujourd’hui des stages dans le centre de loisirs ou j’allais petite. Je leur fais découvrir les bases des trois disciplines et je choisis comme fil rouge un numéro de comédie musicale qu’on monte pour le montrer aux parents à la fin du stage. Forcément, avec les enfants il faut un objectif ! (rires)
R.S : Quels sont tes loisirs ?
M.M : Alors ça c’est une question difficile car je suis curieuse de tout et me passionne de tout. Pour faire court, en dehors de mon métier qui est ma passion première, j’aime beaucoup le potager et faire mes semis car la nature me fascine. J’aime aussi bricoler des mobylettes (oui je sais...), les loisirs créatifs, la lecture, les sciences, le running, et je suis passionnée d’histoire.
R.S : Merci beaucoup Mathilde.
M.M : Avec plaisir Reynald, merci à toi !
Interview de novembre 2021