Philippe Pasquini
Genres :
Voix Bambin garçon, Voix Enfant garçon, Voix Adolescent garçon, Voix Jeune adulte homme, Voix Adulte homme, Voix Senior homme
Tonalité :
Medium, Grave
Langues parlées :
Anglais avec accent américain, Anglais avec accent britannique, Anglais avec accent non déterminé, Espagnol, Italien, Japonais, Portugais, Russe
Accents :
Anglais, Créole, Espagnol, Indien, Italien, Russe
Doublage
Formation
Formation initiale :
Beaux-Arts de Paris (Ateliers de la Glacière)
Paris VIII Saint-Denis (Philo/Psychanalyse)
Paris III Sorbonne-Nouvelle (Etudes théâtrales)
Théâtre de Chaillot/Salle d'Ivry sur Seine (Escrime artistique et sportive)
Beaux-Arts de Toulon
Faculté de Droit de La Garde
Formation professionnelle :
Conservatoire National d'Art Dramatique de Toulon sous la direction de Gilbert Guiraud de la Comédie Française
Cours particuliers Annie Girardot
Commedia dell'Arte, clown, impro
Mario Gonzales, Carlo Boso
Actor's Studio
NY, Lee Strasberg Institute, Jack Waltzer, Roberta Wallach, Jordan Beswick, Bob Mac Andrew, Ilia Volock, Michele Danner, Bernard Hiller
Centre for Acting London
Giles Foreman
Techniques des acteurs de l'Est
Academie théâtrale de Minsk
Sergueï Tarassiuk
Nô, Kyogen
Manojo Nomura Kosuke
Doublage
Imda, Rhinoceros
Ateliers
D'Olivier Carbone, Xavier Durringer, Bruno Delahaye, Bruno Esposito, Jean-Claude Sussfeld, Augustin Burger, Catherine Chevron, Xavier Laurent
Ecriture seul en scène
François Rollin et Eric Laugérias
Beaux-Arts de Paris (Ateliers de la Glacière)
Paris VIII Saint-Denis (Philo/Psychanalyse)
Paris III Sorbonne-Nouvelle (Etudes théâtrales)
Théâtre de Chaillot/Salle d'Ivry sur Seine (Escrime artistique et sportive)
Beaux-Arts de Toulon
Faculté de Droit de La Garde
Formation professionnelle :
Conservatoire National d'Art Dramatique de Toulon sous la direction de Gilbert Guiraud de la Comédie Française
Cours particuliers Annie Girardot
Commedia dell'Arte, clown, impro
Mario Gonzales, Carlo Boso
Actor's Studio
NY, Lee Strasberg Institute, Jack Waltzer, Roberta Wallach, Jordan Beswick, Bob Mac Andrew, Ilia Volock, Michele Danner, Bernard Hiller
Centre for Acting London
Giles Foreman
Techniques des acteurs de l'Est
Academie théâtrale de Minsk
Sergueï Tarassiuk
Nô, Kyogen
Manojo Nomura Kosuke
Doublage
Imda, Rhinoceros
Ateliers
D'Olivier Carbone, Xavier Durringer, Bruno Delahaye, Bruno Esposito, Jean-Claude Sussfeld, Augustin Burger, Catherine Chevron, Xavier Laurent
Ecriture seul en scène
François Rollin et Eric Laugérias
Assistant à la mise en scène
Héléne Viaux (Cie du Moment), Jean-Louis Heckel (Nef/Nada Théâtre) Jean-Claude Penchenat (Théâtre du Campagnol)
Cascades
Réglages de combats d'Escrime Artistique (Bretagne en Marches, Hamlet, Cyrano) (Cascades pour Jeanne Captive et les séries Braquo, Versailles, Vampires et Révolution)
Cinéma
"Fleur de Tonnerre" réalisé par Stéphanie Pillonca-Kervern, dans le rôle d'Anatole Le Braz
"Cloclo" réalisé par Florent Emilio-Siri, dans le rôle du collègue barbu de Podium
"Astérix au service de sa majesté" réalisé par Laurent Tirard, dans le rôle du Normand
"Chantrapas" réalisé par Otar Iosseliani, dans le rôle de Jésus
"Cloclo" réalisé par Florent Emilio-Siri, dans le rôle du collègue barbu de Podium
"Astérix au service de sa majesté" réalisé par Laurent Tirard, dans le rôle du Normand
"Chantrapas" réalisé par Otar Iosseliani, dans le rôle de Jésus
Courts et moyens métrages
"C'est magnifique" réalisé par Adan Akram, dans le rôle d'Oreste
"Maisons de la dignité" réalisé par Arthur Moreau, dans le rôle d'Henri
"L'auberge" réalisé par Manon Blancpain, dans le rôle de Reaper
"The voice thief" réalisé par Adan Jodorowsky, dans le rôle de Christ
"Le retour du surfer" réalisé par Rodolphe Pauly, dans le rôle de Wally
"Da Coda" réalisé par Chloé Bourgés, dans le rôle de Georgio
"Guernica" réalisé par Olivier Baruel, dans le rôle de la Puce
"A ma voisine" réalisé par Junior Paganelli, dans le rôle de Samy
"The ballad of Billy the kid" réalisé par Rodolphe Pauly, dans le rôle de Jack
"Nuit Noire" réalisé par QuarxX, dans le rôle de The Pimp
"Zéropolis" (trilogie) réalisé par QuarxX
"Dirty Maurice"
"Rasta Kamikaze Bang Bang" dans le rôle de Youri Israël
"Maisons de la dignité" réalisé par Arthur Moreau, dans le rôle d'Henri
"L'auberge" réalisé par Manon Blancpain, dans le rôle de Reaper
"The voice thief" réalisé par Adan Jodorowsky, dans le rôle de Christ
"Le retour du surfer" réalisé par Rodolphe Pauly, dans le rôle de Wally
"Da Coda" réalisé par Chloé Bourgés, dans le rôle de Georgio
"Guernica" réalisé par Olivier Baruel, dans le rôle de la Puce
"A ma voisine" réalisé par Junior Paganelli, dans le rôle de Samy
"The ballad of Billy the kid" réalisé par Rodolphe Pauly, dans le rôle de Jack
"Nuit Noire" réalisé par QuarxX, dans le rôle de The Pimp
"Zéropolis" (trilogie) réalisé par QuarxX
"Dirty Maurice"
"Rasta Kamikaze Bang Bang" dans le rôle de Youri Israël
Diplômes & récompenses
Premiers prix de diction, comédie et tragédie. Nominé au Prix d'excellence
Diplôme de moniteur d'armes (Sabres, épée, fleuret, dague-rapière, katana) 9ème place Championnat du monde d'escrime artistique
Diplôme des Beaux-Arts de la Glacière de Paris (Dessin, peinture, gravure et sculpture) 1er prix de peinture de la ville de Clichy
Maîtris d'études théâtrales
Licence de Droit
Diplôme de moniteur d'armes (Sabres, épée, fleuret, dague-rapière, katana) 9ème place Championnat du monde d'escrime artistique
Diplôme des Beaux-Arts de la Glacière de Paris (Dessin, peinture, gravure et sculpture) 1er prix de peinture de la ville de Clichy
Maîtris d'études théâtrales
Licence de Droit
Langues
Anglais, espagnol, italien (courant)
Portugais, russe, japonais (notions)
Portugais, russe, japonais (notions)
Livres
"Le Théâtre Blabla de 1998 à 2013" éditions Les Promeneurs Solitaires
"Marionnette-Matériau" (ouvrages co-écrits avec Philip Ségura), éditions Les Promeneurs Solitaires
"Je veux être champion»", album 4 de la BD Ti Niko, éditions Orphie (pour la partie dessinée, scénario de Blaise Bourgeois)
"Marionnette-Matériau" (ouvrages co-écrits avec Philip Ségura), éditions Les Promeneurs Solitaires
"Je veux être champion»", album 4 de la BD Ti Niko, éditions Orphie (pour la partie dessinée, scénario de Blaise Bourgeois)
Musique
Chant (Baryton Martin)
Violoncelle (initiation 2 mois)
Violoncelle (initiation 2 mois)
Publicités
"Renault" réalisé par Adrien Armanet, dans le rôle du Chef étoilé
"Sosh" réalisé par Eric Judor, dans le rôle de Chébastien Sabal
"Selency" réalisé par David Haddouck, dans le rôle de Joseph
"La Poste" réalisé par Jérôme Bernard, dans le rôle du bûcheron volant
"Ski Horizon" réalisé par Damien Peyret, dans le rôle du Hipster bear
"Sosh" réalisé par Eric Judor, dans le rôle de Chébastien Sabal
"Selency" réalisé par David Haddouck, dans le rôle de Joseph
"La Poste" réalisé par Jérôme Bernard, dans le rôle du bûcheron volant
"Ski Horizon" réalisé par Damien Peyret, dans le rôle du Hipster bear
Radio
Animateur, chroniqueur, sniper
"Brouillons de Culture", "Le Barrio Show", "Le Zédrick Show" sur Radio Arts-Mada
"Le Barrio Caliente" sur Radio Television Digital internacional
"Le Tohu-Bohu", "L'After School" sur VL-Media.fr
"Brouillons de Culture", "Le Barrio Show", "Le Zédrick Show" sur Radio Arts-Mada
"Le Barrio Caliente" sur Radio Television Digital internacional
"Le Tohu-Bohu", "L'After School" sur VL-Media.fr
Sports
Escrime (très bon niveau)
Equitation (niveau Galop 4)
IFLY chute libre indoor (25’ de vol, niveau initié)
Echasses urbaines (niveau 2-3)
Ski (alpin, nautique)
Windsurf
Kayak
Canyoning
Foot en salle
Handball
Trapèze volant
Parapente
Deltaplane (initiations)
Equitation (niveau Galop 4)
IFLY chute libre indoor (25’ de vol, niveau initié)
Echasses urbaines (niveau 2-3)
Ski (alpin, nautique)
Windsurf
Kayak
Canyoning
Foot en salle
Handball
Trapèze volant
Parapente
Deltaplane (initiations)
Télévision
"La faute à Rousseau" (saison 2) réalisé par Anne Fassio, dans le rôle du déménageur en chef
"Je te promets" (saison 2) réalisé par Marilou Berry, dans le rôle du Supporter à donf
"Derby Girl" (saison 2) réalisé par Nikola Lange, dans le rôle du mangeur de chipos
"Apprendre à t'aimer" réalisé par Stéphanie Pillonca-Kervern, dans le rôle de Stanislas
"La Révolution" (saison 1) réalisé par Aurélien Molas, dans le rôle du Passeur
"Vampires" (saison 1) réalisé par Vladimir de Fontenay & Marie Monge, dans le rôle de Vassil
"Versailles" (saison 3) réalisé par Richard Clark, dans le rôle de Head musketeer
"Box 27" réalisé par Arnaud Sélignac, dans le rôle de Jean
"Nos chers voisins (fêtent Noël)" réalisé par Emmanuel Rigaut, dans le rôle de Joseph
"Braquo" (saison 2) réalisé par Philippe Haïm & Eric Valette, dans le rôle de Koen
"Groland" réalisé par Bernard Laurent, Michel Felder & Amir Sabi, dans les rôles de Bédédé, Jésus jogger & Hencule
"Les Tutos" (oeuf mayo) réalisé par Ludoc, dans le rôle de Dominique
"Je te promets" (saison 2) réalisé par Marilou Berry, dans le rôle du Supporter à donf
"Derby Girl" (saison 2) réalisé par Nikola Lange, dans le rôle du mangeur de chipos
"Apprendre à t'aimer" réalisé par Stéphanie Pillonca-Kervern, dans le rôle de Stanislas
"La Révolution" (saison 1) réalisé par Aurélien Molas, dans le rôle du Passeur
"Vampires" (saison 1) réalisé par Vladimir de Fontenay & Marie Monge, dans le rôle de Vassil
"Versailles" (saison 3) réalisé par Richard Clark, dans le rôle de Head musketeer
"Box 27" réalisé par Arnaud Sélignac, dans le rôle de Jean
"Nos chers voisins (fêtent Noël)" réalisé par Emmanuel Rigaut, dans le rôle de Joseph
"Braquo" (saison 2) réalisé par Philippe Haïm & Eric Valette, dans le rôle de Koen
"Groland" réalisé par Bernard Laurent, Michel Felder & Amir Sabi, dans les rôles de Bédédé, Jésus jogger & Hencule
"Les Tutos" (oeuf mayo) réalisé par Ludoc, dans le rôle de Dominique
Théâtre
"Moi, Richard II" un solo shakespearien, jeu, adaptation, décor, costumes, masques, marionnettes et mise en scène de Philippe Pasquini
"Egoverdose" de Delphine Rousch - mise en scène de Patrick Simon, dans le rôle du Juge. Studios Hébertot, Théâtre Montmartre Galabru
"Digital Natives" de Yann Verburgh - mise en scène de Frédéric Fisbach, dans le rôle de Clara. Théâtre de La Colline
"Titus Andronicus" de Shakespeare - mise en scène d'Urszula Mikos, dans le rôle de Titus Andronicus. Nouveau Théâtre de
Montreuil
"Inconciente Collectivo" (création) - mise en scène de Miguel Torres, dans le rôle d'Anna. Théâtre de l'Epée de Bois
"Jules César" de Shakespeare - mise en scène de Franck Watrin, dans le rôle de Marc-Antoine. T.N.O
"Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand, dans le rôle de Cyrano, de Guiche
"La critique de l'école des femmes", "Le mariage forcé" de Molière, dans les rôles de Sganarelle, Clitandre
"Iphigénie, Andromaque" de Racine, dans les rôle d'Agamemnon, Oreste,
"Pieds nus dans le parc" de Neil Simon, dans le rôle de Victor Vélasco
"Le Barbier de Séville" de Beaumarchais, dans le rôle de Don Basile
"Hamlet in the Blabla" de Théâtre Blabla
"Hamlet, Qui a peur de Virginia Woolf ?" d'Edward Albee, dans le rôle de Georges
"La chatte sur un toit brûlant" de Tennessee Williams, dans les rôles de Big Daddy, Brick
"Huis Clos" de Sartre, dans le rôle de Garcin
"Lorenzaccio" de Musset et Sand), dans le rôle de Lorenzaccio
"Egoverdose" de Delphine Rousch - mise en scène de Patrick Simon, dans le rôle du Juge. Studios Hébertot, Théâtre Montmartre Galabru
"Digital Natives" de Yann Verburgh - mise en scène de Frédéric Fisbach, dans le rôle de Clara. Théâtre de La Colline
"Titus Andronicus" de Shakespeare - mise en scène d'Urszula Mikos, dans le rôle de Titus Andronicus. Nouveau Théâtre de
Montreuil
"Inconciente Collectivo" (création) - mise en scène de Miguel Torres, dans le rôle d'Anna. Théâtre de l'Epée de Bois
"Jules César" de Shakespeare - mise en scène de Franck Watrin, dans le rôle de Marc-Antoine. T.N.O
"Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand, dans le rôle de Cyrano, de Guiche
"La critique de l'école des femmes", "Le mariage forcé" de Molière, dans les rôles de Sganarelle, Clitandre
"Iphigénie, Andromaque" de Racine, dans les rôle d'Agamemnon, Oreste,
"Pieds nus dans le parc" de Neil Simon, dans le rôle de Victor Vélasco
"Le Barbier de Séville" de Beaumarchais, dans le rôle de Don Basile
"Hamlet in the Blabla" de Théâtre Blabla
"Hamlet, Qui a peur de Virginia Woolf ?" d'Edward Albee, dans le rôle de Georges
"La chatte sur un toit brûlant" de Tennessee Williams, dans les rôles de Big Daddy, Brick
"Huis Clos" de Sartre, dans le rôle de Garcin
"Lorenzaccio" de Musset et Sand), dans le rôle de Lorenzaccio
Web-séries
"Terrasses de Caf'" une web-série humoristique, co-écrite et jouée avec Marc Quenum
"Articule" réalisé par Jean-Baptiste Dusséaux, dans le rôle de Philippe
"Zonama" réalisé par LABEC, dans le rôle d'Alexandre Dumoucel
"Nordicks" réalisé par Cyril LeGuienne, dans le rôle d'Odin
"Articule" réalisé par Jean-Baptiste Dusséaux, dans le rôle de Philippe
"Zonama" réalisé par LABEC, dans le rôle d'Alexandre Dumoucel
"Nordicks" réalisé par Cyril LeGuienne, dans le rôle d'Odin
Divers
Marionnettes / Masques
Fabrication, manipulation et jeu (Cie Daru-Thémpô,Blabla, Théâtre sous la Pluie, Théâtre du Pain, Théatrikül)
"Ithaca" captation vidéo volumétrique, hologramme d'un comédien jouant du Shakespeare
Fabrication, manipulation et jeu (Cie Daru-Thémpô,Blabla, Théâtre sous la Pluie, Théâtre du Pain, Théatrikül)
"Ithaca" captation vidéo volumétrique, hologramme d'un comédien jouant du Shakespeare
Interview
R.S : Bonjour Philippe.
P.P : Bonjour à toi Reynald.
R.S : Philo, psychanalyse, licence de droit...tu n'as immédiatement envisagé un parcours de comédien ?
P.P : Si, dès le départ et bien avant tout cela qui était plus pour rassurer mes parents, depuis mon plus jeune âge, quand je grimpais aux arbres, et que j’avais un fort besoin de m’exprimer. Par exemple, cela se passait déjà à l’église, quand, enfant de chœur, alors que je ne croyais plus du tout depuis longtemps, et que j’étais celui qui était désigné pour lire les textes, je prenais un immense plaisir à les partager avec passion, si je puis dire. L’assistance donnait alors du coude à ma mère, en pensant que c’était la foi qui m’animait. Je ne le savais pas alors mais c’était déjà du théâtre. Tous les ingrédients y étaient : un public, une acoustique, un silence, (religieux), un texte fort et édifiant. Cela a été concomitant avec le dessin également, pour lequel on estimait que j’étais doué. Une prof très étonnée de me voir prendre l’expression des personnages que je m’appliquais à représenter, me dit ; "Tu sais quoi, tu devrais faire aussi du théâtre". Puis les très bonnes notes en récitation, puis la troupe du collège, et ensuite le conservatoire à 16 ans.
R.S : Tu as suivi des cours particuliers avec Annie Girardot. Comment cela se passait-il ?
P.P : Cela a commencé par une rencontre improbable dans un restaurant où je m’ennuyais avec des jeunes juristes parisiens, et comme souvent dans ce genre de circonstances où je ne me sentais pas à ma place, je les faisais rire, ce qui a interpellé celle-ci qui m’a invité à sa table en me révélant :
- T’as un truc toi, t’as la vis comica, c’est rare, tu fais quoi en ce moment ?
- Eh bien écoutez Mme Girardot...
- Oh tu m’emmerdes, appelle moi Ninnie comme tout le monde !
- Eh bien Ninnie, là je sors du conservatoire de Toulon, où j’avais Gilbert Guiraud comme professeur.
- Aaah tu connais Gilbert ? Viens chez moi, si tu passes le Cons, moi j’te prépare.
Et c’est ce qui s’est passé, pendant un an, 2 fois par semaine, elle m’a donné des cours gratuitement, généreusement, alors qu’elle ne voulait pas ouvrir de cours, mais déclarait à qui voulait l’entendre qu’elle avait juste un élève. Lors de ses obsèques, j’ai sympathisé avec des comédiens, qui eux aussi vers cette époque-là, avaient reçu d’elle un coup de pouce. Elle leur avait offert notamment une prestation dans un premier long. Je peux le dire, j’ai pris avec elle, la plus grande claque de théâtre de ma vie, et la plus belle des leçons par l’exemple. Elle me donnait systématiquement la réplique pour tous les rôles, hommes ou femmes et le jour où elle m’a renvoyé la balle avec le personnage de Marianne, dans les Caprices de Musset, j’étais sous le choc. Tout sortait d’elle avec un tel naturel, une telle vie ! Sa tenue d’intérieur, son jogging s’effaçait, ses rides, tout, elle était Marianne devant moi en Octave subjugué. A la fin je lui confiais :
- Eh bien dites donc, vous avez sacrément dû le travailler ce rôle dans vos cours à la rue Blanche ou au Conservatoire !
- Ah bon ? Non pas du tout, je ne sais pas qui c’est cette Marianne, elle fait quoi ?
J’étais scotché, elle avait attrapé le texte comme ça, sans connaître les tenants et les aboutissants de la pièce, du caractère de son rôle, et tout était là comme par magie, d’une vivacité et d’une fluidité incroyables, elle était devenue elle, fraîche, belle, vivante, piquante. C’est je crois, ce que voulait nous expliquer mon vieux prof Guiraud, quand il évoquait de très très rares comédiens ou comédiennes qui n’avaient pas besoin d’apprendre à jouer pour être justes et vrais, ce qu’il appelait "de véritables natures de théâtre". De la sorte, un peu à la japonaise, en la voyant agir, "acter" tout simplement, j’ai appris d’elle ce que pouvait être le charisme et la faculté à créer de l’empathie (Roberta Wallach et le stage « Au delà de l’Ego » de Bruno Delahaye par la suite ont renforcé l’étude de cette qualité).
J’aurais mille choses à raconter sur elle, mais un autre immense moment fût quand débarqua, rue du Foin, le scénario de Merci la vie de Blier que, de façon avide et gourmande, nous avons découvert en le lisant, Annie, son compagnon et moi. Quels ne furent pas nos rires et nos larmes, en interprétant tous ces magnifiques personnages portés par cette langue acerbe, si poétique et crue. Un vrai bonheur, une vraie joie et une réelle confiance qu’elle voulait pleine de promesses. Elle traversait une période très difficile et je crois, avec le recul, que de transmettre physiquement son expérience à la jeunesse, lui servait sourdement en retour, pour préparer le sien véritable, alors qu’elle était abattue, au plus bas et était dégoûtée de la vie, du métier. Avec Blier, puis Lelouch, c’était signer son come back et son fameux discours aux Césars si émouvant, appuyé par Serrault qui lui était resté fidèle.
Peut-être ai-je modestement, un peu participé à cela, avant que la maladie ne l’emporte.
R.S : Commedia dell'Arte, Nô, Kyogen, clown, impro, qu'est-ce que ces expériences diverses t'ont apporté ?
P.P : De l’ouverture à 180° dans la diversité, même si des codes se retrouvent. De la discipline, de l’écoute et de la réactivité, pour gagner du répondant, de la repartie. Un peu comme en escrime, où à la fois on doit être solide sur ses appuis sans être rigide, et souple mentalement, vif et spontané afin de trouver rapidement la faille, pour attaquer, riposter ou contre-riposter. Le timing est une donnée essentielle. C’est ce que m’ont appris Bob Heddle Roboth, Manojo Nomura (qui était devenu Trésor National vivant), Carlo Boso et Mario Gonzales. Le clown et le masque tels que les enseigne d’ailleurs ce dernier maître, m’ont bien préparé à pouvoir être seul en scène, de façon solide, même si ça peut être la panique à l’intérieur. Assumer son exposition, crée de la présence. C’est un enseignement de Xavier Durringer au passage.
R.S : Quel est l'enseignement le plus important que tu aies tiré de ton passage au Lee Strasberg Institute ?
P.P : Au Lee Strasberg Institute, je ne suis passé qu’en visiteur invité, au moment où un film dans lequel je jouais avait été sélectionné à Los Angeles. Ce que j’ai pu en retenir, en les regardant, c’est à la fois leur concentration, leur rigueur dans le travail et leur disponibilité. La "Méthode" de l’Actor’s Studio, je l’ai plus goûtée, éprouvée, vécue, lors de nombreux stages que j’ai suivis avec des professeurs prestigieux. En étant immergé pendant un mois hyper intensif en Biélorussie avec l’École Théâtrale de Minsk dont Sergueï Tarassiuk, lors d’une cession à Londres avec Bernard Hiller, mais aussi avec Giles Foreman, l’incontournable Jack Waltzer, Roberta Wallach (immense comédienne et fille du célèbre Eli Wallach, du Bon, la Brute et le Truand), Jordan Beswick, Bob Mc Andrew, Ilya Vollock, Michele Danner...
R.S : Tu indiques "sniper", sur ton CV. De quoi s'agit-il ?
P.P : L’exemple type du grand "sniper" de la télé, c’est Laurent Baffie. Et là, dans les émissions de Webradio, auxquelles je participais pour donner des chroniques que j’avais écrites, sur un sujet de mon choix, ou des portraits des invités, j’étais poussé par les animateurs à intervenir en électron libre pour faire de l’humour. Cela rejoint ce que j’ai pu dire du sens de la repartie que j’avais intégré. C’est quelque chose qui me sert maintenant pour l’écriture de sketches comiques pour la Websérie sur les Terrasses de Caf que je développe avec Marc Quenum. Mais même si c’est devenu et reste un réflexe, je n’aime plus trop l’utiliser en Webradio, parce que de un c’est facile, parfois gratuit et peut blesser des gens, car on ne connaît jamais vraiment une personne et ce qui peut l’atteindre, et de deux parce que cela peut créer à force une sorte de flétrissure, de tache sur nous-mêmes.
R.S : Comment es-tu arrivé au doublage ?
P.P : Par une raison assez douloureuse. J’avais, puisque l’on parle de jeu, de comédie, comme tout un chacun et dans un premier temps, testé cette discipline, pour rajouter une corde à mon arc. Puis, conseillé par une amie qui devait intégrer une formation chez Rhinocéros, et tandis que parallèlement j’étais traversé par un secret qui me minait, j’ai décidé de me lancer pleinement dans l’aventure de façon intense. Il se trouve qu’un hasard m’a appris que plusieurs membres de ma famille étaient porteurs du gène d’une maladie auto-immune dégénérative très rare et incurable. Fort heureusement, pour te rassurer tout de suite, je ne l’ai pas du tout, car ma mère en a été épargnée et ne l’a pas reçu en héritage. Mais, par contre, le protocole strict d’une durée de réflexion d’une année minimum, avant de procéder à l’examen, m’a plongé dans une longue période de doute et d’angoisse, comme tu peux l’imaginer. Et comme je tenais à pouvoir, coûte que coûte, poursuivre mon métier de comédien, je me suis dit qu’il me fallait utiliser au maximum mes capacités physiques au cas où elles diminueraient au fur et à mesure. J’ai commencé par un stage mené par un assistant de Philippe Genty, qui combinait jeu théâtral, marionnette et danse contemporaine. Puis, en redoutant le pire, je suis allé à fond dans le doublage, si jamais par malheur j’étais réduit à n’être plus qu’une voix. En y repensant, c’est triste et révoltant de laisser quelqu’un dans une telle incertitude aussi longtemps, même s’il y a des raisons à cela. Mais en tout cas je suis content, au-delà d’être soulagé. Car, grâce à cette déconvenue, j’ai découvert un univers, un environnement que j’aime, des personnes qui me font confiance et un métier que j’entends poursuivre.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
P.P : Tout ce qui alimente ma soif artistique : lecture, ciné, séries, expos, conférences, spectacles vivants, théâtre bien sûr, mais également danse et opéra.
J’ai toujours adoré la philo, la poésie, l’histoire de l’art et m’y replonge toujours avec délice. Une émission que j’anime et qui s’appelle Brouillons de culture combine un peu tout ça. Une très grande passion qui ne m’a jamais lâché c’est le dessin, la peinture, la sculpture. J’y reviens toujours et prépare actuellement un roman graphique, plus personnel qu’un album de commande que j’avais publié. Sinon, dernièrement j’ai découvert le plaisir infini à broder, partout, dans les transports, de façon libre, "décousue", des motifs figuratifs ou abstraits, organiques, aléatoires. De façon physique, dès qu’un ballon traîne je me lance dans une partie. La planche à voile, la voile, le kayak et la trottinette électrique pour le sentiment de liberté et de glisse.
R.S : Merci beaucoup Philippe.
P.P : Je me suis exprimé un peu longuement car tes questions pertinentes faisaient mouche, mais aussi par souci d’honnêteté car je ne me sentais pas d’y répondre avec désinvolture. Donc, c’est moi qui te remercie pour ton professionnalisme et ton respect des comédiens et de ce métier.
Interview de janvier 2024
P.P : Bonjour à toi Reynald.
R.S : Philo, psychanalyse, licence de droit...tu n'as immédiatement envisagé un parcours de comédien ?
P.P : Si, dès le départ et bien avant tout cela qui était plus pour rassurer mes parents, depuis mon plus jeune âge, quand je grimpais aux arbres, et que j’avais un fort besoin de m’exprimer. Par exemple, cela se passait déjà à l’église, quand, enfant de chœur, alors que je ne croyais plus du tout depuis longtemps, et que j’étais celui qui était désigné pour lire les textes, je prenais un immense plaisir à les partager avec passion, si je puis dire. L’assistance donnait alors du coude à ma mère, en pensant que c’était la foi qui m’animait. Je ne le savais pas alors mais c’était déjà du théâtre. Tous les ingrédients y étaient : un public, une acoustique, un silence, (religieux), un texte fort et édifiant. Cela a été concomitant avec le dessin également, pour lequel on estimait que j’étais doué. Une prof très étonnée de me voir prendre l’expression des personnages que je m’appliquais à représenter, me dit ; "Tu sais quoi, tu devrais faire aussi du théâtre". Puis les très bonnes notes en récitation, puis la troupe du collège, et ensuite le conservatoire à 16 ans.
R.S : Tu as suivi des cours particuliers avec Annie Girardot. Comment cela se passait-il ?
P.P : Cela a commencé par une rencontre improbable dans un restaurant où je m’ennuyais avec des jeunes juristes parisiens, et comme souvent dans ce genre de circonstances où je ne me sentais pas à ma place, je les faisais rire, ce qui a interpellé celle-ci qui m’a invité à sa table en me révélant :
- T’as un truc toi, t’as la vis comica, c’est rare, tu fais quoi en ce moment ?
- Eh bien écoutez Mme Girardot...
- Oh tu m’emmerdes, appelle moi Ninnie comme tout le monde !
- Eh bien Ninnie, là je sors du conservatoire de Toulon, où j’avais Gilbert Guiraud comme professeur.
- Aaah tu connais Gilbert ? Viens chez moi, si tu passes le Cons, moi j’te prépare.
Et c’est ce qui s’est passé, pendant un an, 2 fois par semaine, elle m’a donné des cours gratuitement, généreusement, alors qu’elle ne voulait pas ouvrir de cours, mais déclarait à qui voulait l’entendre qu’elle avait juste un élève. Lors de ses obsèques, j’ai sympathisé avec des comédiens, qui eux aussi vers cette époque-là, avaient reçu d’elle un coup de pouce. Elle leur avait offert notamment une prestation dans un premier long. Je peux le dire, j’ai pris avec elle, la plus grande claque de théâtre de ma vie, et la plus belle des leçons par l’exemple. Elle me donnait systématiquement la réplique pour tous les rôles, hommes ou femmes et le jour où elle m’a renvoyé la balle avec le personnage de Marianne, dans les Caprices de Musset, j’étais sous le choc. Tout sortait d’elle avec un tel naturel, une telle vie ! Sa tenue d’intérieur, son jogging s’effaçait, ses rides, tout, elle était Marianne devant moi en Octave subjugué. A la fin je lui confiais :
- Eh bien dites donc, vous avez sacrément dû le travailler ce rôle dans vos cours à la rue Blanche ou au Conservatoire !
- Ah bon ? Non pas du tout, je ne sais pas qui c’est cette Marianne, elle fait quoi ?
J’étais scotché, elle avait attrapé le texte comme ça, sans connaître les tenants et les aboutissants de la pièce, du caractère de son rôle, et tout était là comme par magie, d’une vivacité et d’une fluidité incroyables, elle était devenue elle, fraîche, belle, vivante, piquante. C’est je crois, ce que voulait nous expliquer mon vieux prof Guiraud, quand il évoquait de très très rares comédiens ou comédiennes qui n’avaient pas besoin d’apprendre à jouer pour être justes et vrais, ce qu’il appelait "de véritables natures de théâtre". De la sorte, un peu à la japonaise, en la voyant agir, "acter" tout simplement, j’ai appris d’elle ce que pouvait être le charisme et la faculté à créer de l’empathie (Roberta Wallach et le stage « Au delà de l’Ego » de Bruno Delahaye par la suite ont renforcé l’étude de cette qualité).
J’aurais mille choses à raconter sur elle, mais un autre immense moment fût quand débarqua, rue du Foin, le scénario de Merci la vie de Blier que, de façon avide et gourmande, nous avons découvert en le lisant, Annie, son compagnon et moi. Quels ne furent pas nos rires et nos larmes, en interprétant tous ces magnifiques personnages portés par cette langue acerbe, si poétique et crue. Un vrai bonheur, une vraie joie et une réelle confiance qu’elle voulait pleine de promesses. Elle traversait une période très difficile et je crois, avec le recul, que de transmettre physiquement son expérience à la jeunesse, lui servait sourdement en retour, pour préparer le sien véritable, alors qu’elle était abattue, au plus bas et était dégoûtée de la vie, du métier. Avec Blier, puis Lelouch, c’était signer son come back et son fameux discours aux Césars si émouvant, appuyé par Serrault qui lui était resté fidèle.
Peut-être ai-je modestement, un peu participé à cela, avant que la maladie ne l’emporte.
R.S : Commedia dell'Arte, Nô, Kyogen, clown, impro, qu'est-ce que ces expériences diverses t'ont apporté ?
P.P : De l’ouverture à 180° dans la diversité, même si des codes se retrouvent. De la discipline, de l’écoute et de la réactivité, pour gagner du répondant, de la repartie. Un peu comme en escrime, où à la fois on doit être solide sur ses appuis sans être rigide, et souple mentalement, vif et spontané afin de trouver rapidement la faille, pour attaquer, riposter ou contre-riposter. Le timing est une donnée essentielle. C’est ce que m’ont appris Bob Heddle Roboth, Manojo Nomura (qui était devenu Trésor National vivant), Carlo Boso et Mario Gonzales. Le clown et le masque tels que les enseigne d’ailleurs ce dernier maître, m’ont bien préparé à pouvoir être seul en scène, de façon solide, même si ça peut être la panique à l’intérieur. Assumer son exposition, crée de la présence. C’est un enseignement de Xavier Durringer au passage.
R.S : Quel est l'enseignement le plus important que tu aies tiré de ton passage au Lee Strasberg Institute ?
P.P : Au Lee Strasberg Institute, je ne suis passé qu’en visiteur invité, au moment où un film dans lequel je jouais avait été sélectionné à Los Angeles. Ce que j’ai pu en retenir, en les regardant, c’est à la fois leur concentration, leur rigueur dans le travail et leur disponibilité. La "Méthode" de l’Actor’s Studio, je l’ai plus goûtée, éprouvée, vécue, lors de nombreux stages que j’ai suivis avec des professeurs prestigieux. En étant immergé pendant un mois hyper intensif en Biélorussie avec l’École Théâtrale de Minsk dont Sergueï Tarassiuk, lors d’une cession à Londres avec Bernard Hiller, mais aussi avec Giles Foreman, l’incontournable Jack Waltzer, Roberta Wallach (immense comédienne et fille du célèbre Eli Wallach, du Bon, la Brute et le Truand), Jordan Beswick, Bob Mc Andrew, Ilya Vollock, Michele Danner...
R.S : Tu indiques "sniper", sur ton CV. De quoi s'agit-il ?
P.P : L’exemple type du grand "sniper" de la télé, c’est Laurent Baffie. Et là, dans les émissions de Webradio, auxquelles je participais pour donner des chroniques que j’avais écrites, sur un sujet de mon choix, ou des portraits des invités, j’étais poussé par les animateurs à intervenir en électron libre pour faire de l’humour. Cela rejoint ce que j’ai pu dire du sens de la repartie que j’avais intégré. C’est quelque chose qui me sert maintenant pour l’écriture de sketches comiques pour la Websérie sur les Terrasses de Caf que je développe avec Marc Quenum. Mais même si c’est devenu et reste un réflexe, je n’aime plus trop l’utiliser en Webradio, parce que de un c’est facile, parfois gratuit et peut blesser des gens, car on ne connaît jamais vraiment une personne et ce qui peut l’atteindre, et de deux parce que cela peut créer à force une sorte de flétrissure, de tache sur nous-mêmes.
R.S : Comment es-tu arrivé au doublage ?
P.P : Par une raison assez douloureuse. J’avais, puisque l’on parle de jeu, de comédie, comme tout un chacun et dans un premier temps, testé cette discipline, pour rajouter une corde à mon arc. Puis, conseillé par une amie qui devait intégrer une formation chez Rhinocéros, et tandis que parallèlement j’étais traversé par un secret qui me minait, j’ai décidé de me lancer pleinement dans l’aventure de façon intense. Il se trouve qu’un hasard m’a appris que plusieurs membres de ma famille étaient porteurs du gène d’une maladie auto-immune dégénérative très rare et incurable. Fort heureusement, pour te rassurer tout de suite, je ne l’ai pas du tout, car ma mère en a été épargnée et ne l’a pas reçu en héritage. Mais, par contre, le protocole strict d’une durée de réflexion d’une année minimum, avant de procéder à l’examen, m’a plongé dans une longue période de doute et d’angoisse, comme tu peux l’imaginer. Et comme je tenais à pouvoir, coûte que coûte, poursuivre mon métier de comédien, je me suis dit qu’il me fallait utiliser au maximum mes capacités physiques au cas où elles diminueraient au fur et à mesure. J’ai commencé par un stage mené par un assistant de Philippe Genty, qui combinait jeu théâtral, marionnette et danse contemporaine. Puis, en redoutant le pire, je suis allé à fond dans le doublage, si jamais par malheur j’étais réduit à n’être plus qu’une voix. En y repensant, c’est triste et révoltant de laisser quelqu’un dans une telle incertitude aussi longtemps, même s’il y a des raisons à cela. Mais en tout cas je suis content, au-delà d’être soulagé. Car, grâce à cette déconvenue, j’ai découvert un univers, un environnement que j’aime, des personnes qui me font confiance et un métier que j’entends poursuivre.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
P.P : Tout ce qui alimente ma soif artistique : lecture, ciné, séries, expos, conférences, spectacles vivants, théâtre bien sûr, mais également danse et opéra.
J’ai toujours adoré la philo, la poésie, l’histoire de l’art et m’y replonge toujours avec délice. Une émission que j’anime et qui s’appelle Brouillons de culture combine un peu tout ça. Une très grande passion qui ne m’a jamais lâché c’est le dessin, la peinture, la sculpture. J’y reviens toujours et prépare actuellement un roman graphique, plus personnel qu’un album de commande que j’avais publié. Sinon, dernièrement j’ai découvert le plaisir infini à broder, partout, dans les transports, de façon libre, "décousue", des motifs figuratifs ou abstraits, organiques, aléatoires. De façon physique, dès qu’un ballon traîne je me lance dans une partie. La planche à voile, la voile, le kayak et la trottinette électrique pour le sentiment de liberté et de glisse.
R.S : Merci beaucoup Philippe.
P.P : Je me suis exprimé un peu longuement car tes questions pertinentes faisaient mouche, mais aussi par souci d’honnêteté car je ne me sentais pas d’y répondre avec désinvolture. Donc, c’est moi qui te remercie pour ton professionnalisme et ton respect des comédiens et de ce métier.
Interview de janvier 2024