Benoît Lemaire
Genres :
Voix Jeune adulte homme, Voix Adulte homme
Tonalité :
Medium, Grave
Langues parlées :
Anglais avec accent américain, Anglais avec accent britannique
Accents :
Anglais, Créole, Espagnol, Europe centrale (polonais, tchèque, hongrois, etc.), Italien, Russe
Spécificités :
Chant
Doublage
télévision, VOD & DVD
2023
Formation
2010/2013 "Les Ateliers du Sudden" sous la direction de Raymond Acquaviva
"Le jeu et le doublage" au Magasin. Encadré par Danièle Douet, Céline Monsarrat et Vincent Violette
2022 "Stage Voix-off" au Magasin. Encadré par Thierry Debrune
2023/2024 "Perfectionnement au Doublage" chez Tytan Production
"Le jeu et le doublage" au Magasin. Encadré par Danièle Douet, Céline Monsarrat et Vincent Violette
2022 "Stage Voix-off" au Magasin. Encadré par Thierry Debrune
2023/2024 "Perfectionnement au Doublage" chez Tytan Production
Compétences
Membre du JMC. Formé aux déplacements tactiques, gestes d'interpellations, maniement d'armes longues et de poings. Spécialisé BRI, GIGN, RAID
Boxe Française, Musculation et Rugby
CAP cuisine
Véhiculé. Permis B
Boxe Française, Musculation et Rugby
CAP cuisine
Véhiculé. Permis B
Films
2021 "Novembre" réalisé par Cédric Jimenez, dans le rôle du policier civil
2021 "Rascals" réalisé par Jimmy Laporal-Trésor, dans le rôle du guitariste de la souris déglinguée
2021 "Irréductible" réalisé par Jérôme Commandeur, dans le rôle du scientifique guitariste
2019 "Le discours" réalisé par Laurent Tirard, dans le rôle de Darby Crash
2021 "Rascals" réalisé par Jimmy Laporal-Trésor, dans le rôle du guitariste de la souris déglinguée
2021 "Irréductible" réalisé par Jérôme Commandeur, dans le rôle du scientifique guitariste
2019 "Le discours" réalisé par Laurent Tirard, dans le rôle de Darby Crash
Films d'entreprises & publicités
2021 "Spot de sensibilisation de la Police nationale", dans le rôle du Gardien de la paix
2019 "Eurorepar Car Service x Spider-Man: Far From Home", dans le rôle du garagiste
2018 "Artistery" Voix principale
2018 "After H" de SmartVR studio, Voix de John
2018 "CFE-CGC" de Rémi Homann, dans le rôle principal
2018 "Lyne Pro de Percko" de Boys and girl production, dans le rôle du bûcheron
2019 "Eurorepar Car Service x Spider-Man: Far From Home", dans le rôle du garagiste
2018 "Artistery" Voix principale
2018 "After H" de SmartVR studio, Voix de John
2018 "CFE-CGC" de Rémi Homann, dans le rôle principal
2018 "Lyne Pro de Percko" de Boys and girl production, dans le rôle du bûcheron
Langues
Anglais : courant
Japonais et Espagnol : notions
Japonais et Espagnol : notions
Musique
Guitare et chant style rock, punk et métal (voix saturée et gutturale)
Séries
2021 "Skam" réalisée par Shirley Monsarrat, dans le rôle du Barman
2020 "Petits Secrets entre voisins" réalisée par Luc Chalifour, dans le rôle de Viggo
2020 "Petits Secrets entre voisins" réalisée par Luc Chalifour, dans le rôle de Viggo
Téléfilms
2018 "Mystère à l'Elysée" réalisé par Renaud Bertrand, dans le rôle de l'homme de main
Théâtre
2022/... "The Trip" chez Wyb Immersion (théâtre immersif), dans le rôle de Frank
2020 "La Locanderia" avec la troupe d'Olmi Capella, dans le rôle du Chevalier de Ripafratta
2015 "Titre provisoire" avec la troupe du théâtre WYM, dans des rôles divers
2015 "Don Juan et Titre provisoire" avec la troupe du théâtre WYM, dans les rôles de Gusman, Dom Carlos, Dom Louis, Mathurine, Monsieur Dimanche, Pierrot
2020 "La Locanderia" avec la troupe d'Olmi Capella, dans le rôle du Chevalier de Ripafratta
2015 "Titre provisoire" avec la troupe du théâtre WYM, dans des rôles divers
2015 "Don Juan et Titre provisoire" avec la troupe du théâtre WYM, dans les rôles de Gusman, Dom Carlos, Dom Louis, Mathurine, Monsieur Dimanche, Pierrot
Web-séries
2018 "Preview" réalisé par Emilien Paron, dans le rôle de Ted l’animateur
2017 "Robb" réalisée par Alexandre Legallais, dans le rôle de Robb
2013/2017 "Ulysse" réalisée par Nicolas Nédellec, dans le rôle de Ted
2017 "Robb" réalisée par Alexandre Legallais, dans le rôle de Robb
2013/2017 "Ulysse" réalisée par Nicolas Nédellec, dans le rôle de Ted
Interview
R.S : Bonjour Benoît,
B.L : Bonjour Reynald.
R.S : D'où vient que tu parles couramment anglais ?
B.L : D’un intérêt particulier pour la culture anglo-saxonne et plusieurs séjours linguistiques qui m’ont amené à rapidement maîtriser la langue. Tout petit déjà, je me souviens de la frustration ressentie lorsque je ne comprenais pas les paroles des chansons que j’écoutais. J’associais constamment le Harrap’s et le livret pour tenter des traductions hasardeuses. On se rend d’ailleurs compte que les langues ne sont pas librement interchangeables. Maîtriser l’anglais permet de considérer et d’apprécier d’autant plus le travail d’adaptation : les subtilités, les références et le fameux "Lost in translation". J’ajoute que ça permet également de moins se focaliser sur la rythmo lors de l’écoute des boucles et peut s’avérer très utile pour rectifier ou préciser une adaptation.
R.S : Tu as des notions de japonais. Cela a-t-il un rapport avec un engouement pour les animés nippons ?
B.L : Pas vraiment. Je suis certes issu de la génération Club Dorothée (biberonné à Dragon Ball, Ranma ½, Ken le Survivant...), mais l’engouement pour les mangas et les animés s’arrête ici. Pour être tout à faire honnête, je leur préfère de loin les comics. Mon intérêt se porte davantage vers l’histoire, les mœurs et la culture globale nipponne, notamment sa littérature (Mishima, Murakami...). J’ai eu la chance d’effectuer un voyage au Japon pour mes trente ans avec ma compagne de l’époque qui parlait couramment la langue. Le séjour en a été totalement sublimé. C’est un pays particulièrement secret, qu’il faut savoir mériter si on veut s’émanciper des carcans touristiques et vivre l’expérience la plus authentique possible. Pouvoir échanger avec les locaux et comprendre les écrits y est donc un atout inestimable et c’est pourquoi je me suis astreint à l’apprentissage de cette langue. J’attends donc d’avoir suffisamment perfectionné mon japonais pour reprendre mon exploration de l’archipel.
R.S : "The Trip"... théâtre immersif... De quoi s'agissait-il ?
B.L : Il s’agit d’une variante du concept de l’escape game. On reste à peu près sur le même principe, à savoir un thème, un lieu clos et des énigmes ; mais l’accent est mis principalement sur l’immersion. Les joueurs sont constamment accompagnés par les comédiens, que ce soit en présentiel ou à l’aide d’un talkie-walkie. Je ne veux pas trop en révéler, mais on est sur un thème thriller brutal, oppressant et glauque. Bien qu’un fil rouge et un déroulé soient respectés, l’improvisation est constante et les comédiens doivent pouvoir s’adapter à toute situation pour ne jamais briser l’immersion. En somme, on propose aux joueurs de vivre deux heures de film interactif dans lequel leurs actes et leurs paroles ont des conséquences directes, avec une intensité variable au niveau du contact physique et de la violence générale. Cela fait 2 ans que j’y travaille et aucune session ne se ressemble. J’ai eu droit à des situations totalement délirantes. Il est fascinant d’observer les diverses réactions des gens lorsqu’on leur brandit un flingue sur la tempe ou qu’on menace de leur couper les doigts au sécateur...
R.S : Tu es membre du JMC. Qu’est-ce que c'est exactement ?
B.L : Ce sont les initiales de Jean Michel Chapelain. Un ancien membre du GIGN qui, une fois retraité, s’est reconverti comme conseiller technique pour le cinéma et la télévision. Il a donc créé la JMC afin d’offrir une représentation réaliste des différentes filières spécialisées des forces de l’ordre (BRI, CRS, RAID...). L’équipe est aussi bien composée d’anciens professionnels que de comédiens qu’il a formés au fil des tournages. J’ai pu apprendre le maniement des armes, les gestes d’interpellations, les méthodes d’engagement de terrain et tout un tas de techniques pour coller au maximum à la réalité du terrain. La plupart du temps Jean-Michel chorégraphie une manœuvre qu’il propose à l’équipe de mise en scène, on la répète de notre côté et on la tourne. Il y a parfois un gouffre abyssal entre la proposition réaliste proposée et ce qui est retenu à la caméra pour des raisons techniques ou artistiques. On a notamment travaillé sur le film Novembre de Cédric Jimenez, dans lequel on a reproduit l’arrestation de complices des terroristes de l’attaque du Bataclan dans le quartier de Molenbeek. Ça m’a permis de me confronter à une direction proche d’un bataillon et de tourner des scènes absolument jouissives. On se sent particulièrement puissant avec 17 kilos d’équipement et un fusil d’assaut dans les mains.
R.S : Tu pensais déjà au doublage lorsque tu as décidé de devenir comédien ?
B.L : Absolument, c’est d’ailleurs la raison qui m’a poussé à prendre des cours d’art dramatique. J’ai toujours été un véritable "voxophile". Tout petit je m’amusais à reconnaitre d’oreille les différents comédiens de doublage sans pouvoir leur attribuer de nom, faute de cartons de doublage à l’époque. Je m’exclamais "tiens ça c’est la voix de Stallone, ça c’est Julia Roberts !" Les sites comme le tien ayant fait leur apparition, j’ai enfin pu relier les différentes informations et poursuivre mon jeu d’association. Etrangement, j’avais une fascination plus prononcée pour les comédiens de doublage que les acteurs originaux. Peut-être que j’étais davantage sensible à leur timbre et à leur proximité du fait de la francophonie. Peut-être que c’est leur polyvalence à pouvoir incarner et retranscrire plusieurs comédiens à eux seuls. J’ai rencontré Claire Guyot alors que j’attaquais des études de journalisme. Elle m’a invitée à assister et m’a permis de faire ma première ambiance sur Cold Case. Une catastrophe, mais ça m’a tout de suite saisi. Une semaine plus tard je commençais l’école de théâtre suite à un tuyau de Franck Capillery. J’ai souvenir d’un mépris à peine dissimulé de la part de mes camarades de promotion pour cette discipline. Le terme de "sous-comédien" m’est déjà revenu aux oreilles et j’étais bien le seul à y voir une finalité. Même si je considère que le travail d’un comédien s’épanouit grâce à toutes les différentes disciplines, mon cœur est et restera à la barre.
R.S : Tu as un CAP de cuisine ! Tu as envisagé de devenir cuisinier avant de te lancer dans la comédie ?
B.L : Non, après. J’ai connu des années de galère avant de pouvoir décrocher le fameux statut et vivre de l’intermittence. J’étais un véritable mercenaire du cachet : évènementiel, animation, escape-game, voix-off, figuration, je prenais tout ce qui passait pour cumuler les 43 sésames. Je me suis d’ailleurs pas mal éreinté à faire de la figuration dans des conditions particulièrement harassantes et peu épanouissantes. À une période j’ai décidé de m’offrir une roue de secours et, tant qu’à faire un travail éprouvant avec des horaires anormaux, pourquoi ne pas faire de la cuisine ? En plus d’avoir toujours été une de mes passions, c’est un métier où l’on peut être embauché dans la journée et partout dans le monde. J’ai donc intégré une formation de cuisine en ligne. Je recevais des cours en PDF appuyés par des vidéos. A l’époque j’avais une minuscule cuisine et il faut savoir que les recettes doivent être réalisées en quantités proportionnelles au milieu de la restauration. Un véritable calvaire. Il m’arrivait d’entasser les préparations à même le sol et je me retrouvais à manger de la blanquette de veau pendant une semaine midi et soir. Encore aujourd’hui je n’arrive pas à cuisiner en petite quantité. Je fais régulièrement des distributions de gamelles à mes proches. Au bout de 9 mois j’ai passé les épreuves techniques et écrites dans un véritable lycée professionnel. Je me suis retrouvé face à d’immenses plans de travail, de l’équipement et des instruments que je ne maîtrisais pas du tout. À la manière de Top Chef, on devait réaliser un plat et un dessert choisis au hasard. Finalement j’ai été reçu haut la main. Depuis, mon diplôme ne me sert qu’à régaler mes proches et à caresser le rêve d’ouvrir une brasserie au Japon un jour.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
B.L : Comme en témoigne les 600 vinyles qui ornent mon salon, je suis un dingue de musique, particulièrement versé dans les styles punk, post-punk, hardcore et new-wave. Je pratique également le chant, la guitare et la basse et j’ai déjà monté plusieurs projets dans ces styles respectifs. Maîtriser le chant saturé se révèle extrêmement utile pour doubler les "gueulards" et ne pas se casser la voix lors des tapis d’ambiance énervés. Outre le cinéma qui anime ma passion, j’engloutis un livre par semaine indépendamment du thème. À côté de ça, je pratique la musculation et la savate boxe française.
R.S : Merci beaucoup Benoît.
B.L : Merci beaucoup pour ton accueil Reynald.
Interview de mai 2024
B.L : Bonjour Reynald.
R.S : D'où vient que tu parles couramment anglais ?
B.L : D’un intérêt particulier pour la culture anglo-saxonne et plusieurs séjours linguistiques qui m’ont amené à rapidement maîtriser la langue. Tout petit déjà, je me souviens de la frustration ressentie lorsque je ne comprenais pas les paroles des chansons que j’écoutais. J’associais constamment le Harrap’s et le livret pour tenter des traductions hasardeuses. On se rend d’ailleurs compte que les langues ne sont pas librement interchangeables. Maîtriser l’anglais permet de considérer et d’apprécier d’autant plus le travail d’adaptation : les subtilités, les références et le fameux "Lost in translation". J’ajoute que ça permet également de moins se focaliser sur la rythmo lors de l’écoute des boucles et peut s’avérer très utile pour rectifier ou préciser une adaptation.
R.S : Tu as des notions de japonais. Cela a-t-il un rapport avec un engouement pour les animés nippons ?
B.L : Pas vraiment. Je suis certes issu de la génération Club Dorothée (biberonné à Dragon Ball, Ranma ½, Ken le Survivant...), mais l’engouement pour les mangas et les animés s’arrête ici. Pour être tout à faire honnête, je leur préfère de loin les comics. Mon intérêt se porte davantage vers l’histoire, les mœurs et la culture globale nipponne, notamment sa littérature (Mishima, Murakami...). J’ai eu la chance d’effectuer un voyage au Japon pour mes trente ans avec ma compagne de l’époque qui parlait couramment la langue. Le séjour en a été totalement sublimé. C’est un pays particulièrement secret, qu’il faut savoir mériter si on veut s’émanciper des carcans touristiques et vivre l’expérience la plus authentique possible. Pouvoir échanger avec les locaux et comprendre les écrits y est donc un atout inestimable et c’est pourquoi je me suis astreint à l’apprentissage de cette langue. J’attends donc d’avoir suffisamment perfectionné mon japonais pour reprendre mon exploration de l’archipel.
R.S : "The Trip"... théâtre immersif... De quoi s'agissait-il ?
B.L : Il s’agit d’une variante du concept de l’escape game. On reste à peu près sur le même principe, à savoir un thème, un lieu clos et des énigmes ; mais l’accent est mis principalement sur l’immersion. Les joueurs sont constamment accompagnés par les comédiens, que ce soit en présentiel ou à l’aide d’un talkie-walkie. Je ne veux pas trop en révéler, mais on est sur un thème thriller brutal, oppressant et glauque. Bien qu’un fil rouge et un déroulé soient respectés, l’improvisation est constante et les comédiens doivent pouvoir s’adapter à toute situation pour ne jamais briser l’immersion. En somme, on propose aux joueurs de vivre deux heures de film interactif dans lequel leurs actes et leurs paroles ont des conséquences directes, avec une intensité variable au niveau du contact physique et de la violence générale. Cela fait 2 ans que j’y travaille et aucune session ne se ressemble. J’ai eu droit à des situations totalement délirantes. Il est fascinant d’observer les diverses réactions des gens lorsqu’on leur brandit un flingue sur la tempe ou qu’on menace de leur couper les doigts au sécateur...
R.S : Tu es membre du JMC. Qu’est-ce que c'est exactement ?
B.L : Ce sont les initiales de Jean Michel Chapelain. Un ancien membre du GIGN qui, une fois retraité, s’est reconverti comme conseiller technique pour le cinéma et la télévision. Il a donc créé la JMC afin d’offrir une représentation réaliste des différentes filières spécialisées des forces de l’ordre (BRI, CRS, RAID...). L’équipe est aussi bien composée d’anciens professionnels que de comédiens qu’il a formés au fil des tournages. J’ai pu apprendre le maniement des armes, les gestes d’interpellations, les méthodes d’engagement de terrain et tout un tas de techniques pour coller au maximum à la réalité du terrain. La plupart du temps Jean-Michel chorégraphie une manœuvre qu’il propose à l’équipe de mise en scène, on la répète de notre côté et on la tourne. Il y a parfois un gouffre abyssal entre la proposition réaliste proposée et ce qui est retenu à la caméra pour des raisons techniques ou artistiques. On a notamment travaillé sur le film Novembre de Cédric Jimenez, dans lequel on a reproduit l’arrestation de complices des terroristes de l’attaque du Bataclan dans le quartier de Molenbeek. Ça m’a permis de me confronter à une direction proche d’un bataillon et de tourner des scènes absolument jouissives. On se sent particulièrement puissant avec 17 kilos d’équipement et un fusil d’assaut dans les mains.
R.S : Tu pensais déjà au doublage lorsque tu as décidé de devenir comédien ?
B.L : Absolument, c’est d’ailleurs la raison qui m’a poussé à prendre des cours d’art dramatique. J’ai toujours été un véritable "voxophile". Tout petit je m’amusais à reconnaitre d’oreille les différents comédiens de doublage sans pouvoir leur attribuer de nom, faute de cartons de doublage à l’époque. Je m’exclamais "tiens ça c’est la voix de Stallone, ça c’est Julia Roberts !" Les sites comme le tien ayant fait leur apparition, j’ai enfin pu relier les différentes informations et poursuivre mon jeu d’association. Etrangement, j’avais une fascination plus prononcée pour les comédiens de doublage que les acteurs originaux. Peut-être que j’étais davantage sensible à leur timbre et à leur proximité du fait de la francophonie. Peut-être que c’est leur polyvalence à pouvoir incarner et retranscrire plusieurs comédiens à eux seuls. J’ai rencontré Claire Guyot alors que j’attaquais des études de journalisme. Elle m’a invitée à assister et m’a permis de faire ma première ambiance sur Cold Case. Une catastrophe, mais ça m’a tout de suite saisi. Une semaine plus tard je commençais l’école de théâtre suite à un tuyau de Franck Capillery. J’ai souvenir d’un mépris à peine dissimulé de la part de mes camarades de promotion pour cette discipline. Le terme de "sous-comédien" m’est déjà revenu aux oreilles et j’étais bien le seul à y voir une finalité. Même si je considère que le travail d’un comédien s’épanouit grâce à toutes les différentes disciplines, mon cœur est et restera à la barre.
R.S : Tu as un CAP de cuisine ! Tu as envisagé de devenir cuisinier avant de te lancer dans la comédie ?
B.L : Non, après. J’ai connu des années de galère avant de pouvoir décrocher le fameux statut et vivre de l’intermittence. J’étais un véritable mercenaire du cachet : évènementiel, animation, escape-game, voix-off, figuration, je prenais tout ce qui passait pour cumuler les 43 sésames. Je me suis d’ailleurs pas mal éreinté à faire de la figuration dans des conditions particulièrement harassantes et peu épanouissantes. À une période j’ai décidé de m’offrir une roue de secours et, tant qu’à faire un travail éprouvant avec des horaires anormaux, pourquoi ne pas faire de la cuisine ? En plus d’avoir toujours été une de mes passions, c’est un métier où l’on peut être embauché dans la journée et partout dans le monde. J’ai donc intégré une formation de cuisine en ligne. Je recevais des cours en PDF appuyés par des vidéos. A l’époque j’avais une minuscule cuisine et il faut savoir que les recettes doivent être réalisées en quantités proportionnelles au milieu de la restauration. Un véritable calvaire. Il m’arrivait d’entasser les préparations à même le sol et je me retrouvais à manger de la blanquette de veau pendant une semaine midi et soir. Encore aujourd’hui je n’arrive pas à cuisiner en petite quantité. Je fais régulièrement des distributions de gamelles à mes proches. Au bout de 9 mois j’ai passé les épreuves techniques et écrites dans un véritable lycée professionnel. Je me suis retrouvé face à d’immenses plans de travail, de l’équipement et des instruments que je ne maîtrisais pas du tout. À la manière de Top Chef, on devait réaliser un plat et un dessert choisis au hasard. Finalement j’ai été reçu haut la main. Depuis, mon diplôme ne me sert qu’à régaler mes proches et à caresser le rêve d’ouvrir une brasserie au Japon un jour.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
B.L : Comme en témoigne les 600 vinyles qui ornent mon salon, je suis un dingue de musique, particulièrement versé dans les styles punk, post-punk, hardcore et new-wave. Je pratique également le chant, la guitare et la basse et j’ai déjà monté plusieurs projets dans ces styles respectifs. Maîtriser le chant saturé se révèle extrêmement utile pour doubler les "gueulards" et ne pas se casser la voix lors des tapis d’ambiance énervés. Outre le cinéma qui anime ma passion, j’engloutis un livre par semaine indépendamment du thème. À côté de ça, je pratique la musculation et la savate boxe française.
R.S : Merci beaucoup Benoît.
B.L : Merci beaucoup pour ton accueil Reynald.
Interview de mai 2024