R.S : Bonjour Eric.

E.H : Bonjour Reynald.

R.S : Quel a été ton parcours de comédien ?

E.H : Comme beaucoup, le club théâtre au lycée avec un nommé Alain Rouge puis, après le bac, le cours René Simon et, en 74, début dans le métier. Quand je pense que cela fait 40 ans, je n'ose pas y croire. Passons ! Beaucoup de décentralisation les 10 premières années puis retour sur Paris. Les choses se sont enchaînées sans trop de difficulté. Au fil du temps, c'est devenu plus dur et maintenant il faut se battre et toujours se battre, rien ne tombe tout cuit. En tout cas, pour moi, c'est comme ça. Peut-être aurais-je dû être plus exigeant quand ça roulait tranquille. Mais bon ça ne sert à rien de se retourner sur le passé.

R.S : A tes débuts avais-tu déjà une idée précise sur l'orientation de ta carrière ?

E.H : Pas vraiment, je voulais jouer la comédie et en vivre. C'est ce qui s'est passé alors je me suis laissé porter.

R.S : Te souviens-tu de tes premiers pas devant la caméra ?

E.H : Oui, j'étais mort de trac. Je faisais un flic qui demandait ses papiers à un mec, il a fallu s'y reprendre à dix fois.

R.S : La scène demande une grande disponibilité, t'est-il arrivé de devoir refuser certaines choses parce que tu étais sur les planches plusieurs fois par semaine ?

E.H : Oui, c'est arrivé deux ou trois fois. Notamment avec Yann Kounen qui m'avait proposé quelques jours de tournage sur "Doberman"mais en même temps j'avais une proposition sur une pièce pour le festival d'Avignon et c'est ce que j'ai choisi. Auparavant j'avais tourné dans un court métrage de Yann : "Capitaine X". Depuis je n'ai pas eu l'occasion de le revoir. Il est assez controversé, mais personnellement je serais très heureux de travailler à nouveau avec lui.

R.S : Comment as-tu pris le chemin du doublage ?

E.H : Suite à un stage AFDAS qui s'est d'ailleurs très bien passé. Disons-le pour être clair, c'est surtout par nécessité que j'ai pris le chemin du doublage. Le stage était d'ailleurs plus prometteur que ce qui s'est passé par la suite.

R.S : L'attente entre le moment où l'on fait des ambiances et celui où on obtient un "vrai" rôle ne paraît-elle pas trop longue ?

E.H : Effectivement, mais je fais toujours des ambiances quand on m'en propose. Je suis même demandeur. Pour parler vrai,  le monde du doublage reste pour moi assez énigmatique. J'aimerais en faire davantage ! Cela m'intéresse, mais curieusement je me sens plus dans mon élément devant une caméra ou sur un plateau de théâtre. En doublage, parfois je m'amuse, parfois c'est plus laborieux. J'ai peut-être tort d'écrire ça. Peu importe. C'est une discipline qui m'intéresse et qui m'effraie en même temps. Je l'écris parce que je le pense.

R.S : Professionnellement quels sont tes souhaits à venir ?

E.H : Tourner et encore tourner, j'adore ça, ça m'intéresse énormément et la caméra ne me fait plus peur, ce qui ne veut pas dire que le trac s'est envolé. En fait, je trouve ça extrêmement ludique.

R.S : Quels sont tes hobbies ?

E.H : La musique. Je joue de la guitare et je chante presque chaque jour. Cela donne un sens à ma vie. J'ai encore tout à apprendre dans ce domaine. En musique, plus on progresse et plus grand est ce que l'on a à découvrir.

R.S : Merci beaucoup Eric.

E.H : Merci à toi.

Interview de décembre 2013