R.S : Bonjour Juliette.

J.A : Bonjour Reynald.

R.S : Quel a été ton parcours de comédienne ?

J.A : En 2009, après avoir suivi les cours du Studio Théâtre d'Asnières, j'intègre le Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique dans la classe de Jean- Damien Barbin. Je travaille également sous la direction de Nada Strancar, Xavier Maurel, Mario Gonzalez, Bruno Bayen ou encore Robin Renucci. Je travaille aussi à la radio pour France Inter ou France Culture sous la direction de Christine Bernard-Sugy, Laure Egoroff, Etienne Valles, entre autres ; ainsi qu'en doublage Carol, Free love, Inside Llewyn Davis, Only Lovers Left Alive, Her... En septembre 2012 (après ma sortie du Conservatoire), je pars en création au Théâtre du Préau (Vire) sur Les Arrangements de Pauline Sales, mis en scène par Lukas Hemleb. Je joue ensuite dans deux mises en scène de Marie-Christine Mazzola. Puis dans La Pierre, pièce de Marius Von Mayenburg montée par Sarah Blamont. Au cinéma, je participe à plusieurs court-métrages étudiants de La Femis et obtiens un rôle dans le film de Marc Fitoussi La Ritournelle. Début 2015, je joue au théâtre, aux côtés de Marie-Anne Chazel, dans Un Temps de Chien texte de Brigitte Buc mis en scène par Jean Bouchaud. Je suis aussi sélectionnée à Talents Adami, paroles d'acteurs et j'ai travaillé à cette occasion sous la direction de Jean-François Sivadier.

R.S : Ton passage par le Conservatoire d'Art Dramatique te semble-t-il avoir été d'une façon ou d'une autre déterminant dans ton chemin ?

J.A : Oui, absolument.

R.S : Comment as-tu pris le chemin du doublage ?

J.A : C'est peut-être cliché mais j'ai toujours été intéressée par le travail de la voix. Je trouve que c'est un instrument incroyable. Petite, j'avais l'habitude de fermer les yeux lorsqu'on me lisait des livres et, adolescente, de m'endormir la radio allumée. Tout ce que l'on peut ressentir au son d'une voix m'a toujours captivée, passionnée. Alors, travailler avec ma voix c'était obligatoire pour moi, c'était une chose que je voulais absolument. Le doublage en faisant grandement partie, je me suis naturellement retrouvée dans les studios. Puis de fil en aiguille j'ai commencé à doubler de plus en plus de choses, de rôles conséquents, de comédiennes que j'estime. Pourvu que ça dure.

R.S : Avant d'en faire toi-même, quel regard portais-tu sur cette activité qui a été très mal considérée pendant si longtemps ?

J.A : Un bon. Il y a des VF plus réussies que d'autres comme il y a des films plus réussis que d'autres.

R.S : Regardais-tu toi-même les VF en tant que spectatrice ?

J.A : Oui. Depuis un moment, je les regarde en VO mais je jette toujours en œil sur les VF. Pour voir le travail.

R.S : Tu as l'expérience de la scène, de la caméra, du micro, tu es comédienne et tu as également fait de la mise en scène, y a-t-il une activité dans tout cela pour laquelle tu sentirais une préférence ?

J.A : Non. Même si mon activité de comédienne (scène, caméra, micro) me tient particulièrement à cœur. Et que c'est ce que j'ai le plus envie de développer.
Combien de comédiennes, de comédiens très bon(ne)s de surcroît, sont aussi réalisateur(trice)s, producteur(trice)s et j'en passe ? Ce n'est pas (pour moi) une question de préférence mais plus une question de moments, de désirs, d'opportunités aussi. J'aime faire plein de choses. Qui se nourrissent entre elles, qui m'apprennent un tas de trucs, qui enrichissent la comédienne que je suis et qui développent mes facultés. Et j'ai la chance, le bonheur, de pouvoir faire et choisir selon mes envies.

R.S : Quels sont tes hobbies ?

J.A : Si je devais t'en donner un là comme ça, ce serait le piano.

R.S : Merci beaucoup Juliette.

J.A : Merci à toi !

Interview de février 2016