R.S : Bonjour Annie.

A.K : Bonjour Reynald.

R.S : Cette spécialisation dans le travail de la voix est un choix délibéré de votre part ? C'est vers cela que vous souhaitiez aller dès le départ ? Comment les choses se sont-elle faites ?

A.K : J’ose vous l’avouer, il m’arrivait de comparer la voix originale à la voix française lorsque je regardais un film et évidemment que j’avais la possibilité de le faire. Déjà, j’étais loin d’être insensible au monde du doublage. Mais dès le départ je voulais être comédienne. Faire du cinéma et du théâtre. Ainsi, j’ai commencé par prendre des cours d’art dramatique. Les cours René Simon, puis un conservatoire régional. Oui c’est là, à ce conservatoire des Alpes Maritimes, que la rencontre d’une personne bien intentionnée, une personne qui pensait que le monde de la radio pourrait doublement me servir, que ma vie professionnelle a pris forme. Je suis devenue animatrice radio, cela sans jamais perdre cette envie de jouer, ce goût de la comédie.

R.S : Monter sur scène ou travailler devant une caméra ne vous manque pas ?

A.K : Reynald, voyons, je ne veux que cela ! Même si j’éprouve une grande passion pour le monde de la radio, ce qui n’est pas si opposé. Etre sur la scène d’un théâtre, avoir cette ferveur, cette envie irrésistible de jouer, faire exister un texte, se prêter au jeu, ne pas tricher. Vous devinez ce que je cherche à vous dire. Quant à la caméra, à mon avis l’un ne va pas sans l’autre. Le cinéma, voire la télévision, ne laisse indifférent personne. Bien que pour un comédien et donc, une comédienne, pour répondre à la fin de votre question, sans le théâtre nous serions en manque.

R.S : Comment avez-vous débuté dans le doublage ?

A.K : Par hasard, je me suis retrouvée en compagnie de mon frère au Studio Lincoln. Il y a de cela un certain temps. J’ai assisté à une séance de doublage. A la barre, il y avait Daniel Russo et Bernard Gabay plus connu à l’époque sous le pseudonyme de Bernard Brieux. Belle démonstration de ces deux comédiens. Et premier contact direct avec ce monde du doublage. Je suis sortie de cette séance de doublage pleine d’enthousiasme et de volonté. Principalement celle de ne pas en rester là, d’envisager une suite possible. Beaucoup plus tard, une chance inouïe, sur mon chemin s’est présenté monsieur Hervé Rey, un homme plein de curiosité et d’une grande bienveillance. En effet, je lui dois mes premiers pas dans un monde où jamais rien n’est définitif. Impossible de s’en passer et de s’en lasser.

R.S : Etait-ce une activité à laquelle vous songiez lorsque vous avez débuté votre parcours ?

A.K : Reynald... Non, je ne me voyais pas en haut de l’affiche comme mon compatriote monsieur Charles Aznavour. Simplement, je vous le redis, je voulais absolument être comédienne, faire du cinéma et du théâtre. Avec certitude, je n’ai jamais envisagé de faire autre chose qu’un métier dit artistique. En revanche, quand j’ai commencé à faire de la radio, ma crainte de m’éloigner de cet univers si particulier et si intéressant s’est amplifiée. C’est un fait, j’étais dans le monde de l’audiovisuel, finalement assez proche de ce qui nous réunit aujourd’hui. Et d’une certaine manière plus que rassurant alors je n’avais plus qu’une chose à faire saisir l’opportunité lorsqu’elle se présenterait et ce fut le cas avec Hervé Rey.

R.S : Quels bénéfices avez-vous tirés de votre stage au Magasin ?

A.K : Premier contact important avec quelques directeurs artistiques. Premier contact avec la technique si nécessaire afin d’être totalement opérationnelle sachant qu’en ce domaine on apprend quelque chose tous les jours. Et surtout, me conforter dans l’idée de ce que je voulais vraiment faire. Poursuivre...

R.S : Quels sont vos loisirs ?

A.K : Des balades interminables dans Paris. Expositions de peinture, galeries et autres. Aller au cinéma. Naturellement au théâtre. Lire. Week-ends au bord de la mer quand c’est possible. Un bon restaurant de temps en temps voire boire un verre de l’amitié dans un endroit contraire aux usages disons singulier. Et avant tout, passer du temps avec les gens que j’aime bien sûr !

R.S : Merci beaucoup Annie.

A.K : Reynald, c’est moi qui vous remercie. Très heureuse d’être parmi vous en votre compagnie.

Interview de décembre 2018