Sylvia Conti
Genres :
Voix Adulte femme
Tonalité :
Medium
Langues parlées :
Anglais avec accent non déterminé, Polonais
Accents :
Anglais, Europe centrale (polonais, tchèque, hongrois, etc.), Russe
Doublage
Voix
Audioguide
Maison Berthe Morizot, Bougival
Audioguide
Quadrilatère, Beauvais
Commentaire
Institut pour la Ville en mouvement
Commentaire
Le père fourchette
Commentaire
Les allées Providence
Commentaire
Nom de noms
Commentaire
Vestmannaeyjar
Documentaire
Chine : le drame Ouïghour
Documentaire
Dans la Nature, de la rivière Li au pays Dong
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Dans la Nature, la rivière des perles
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Le piège du clic (Commentaire - Arte)
Documentaire
Le piège du clic
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Les Optimistes
Documentaire
Liban, les secrets du royaume de Byblos (Commentaire - Arte)
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Documentaire
Tax Wars (Jayati Ghosh - Arte)
Livre audio
Berceuses et comptines du monde (Editions Nathan Jeunesse)
Livre audio
Les méditations de Shamata (Editions Nathan Jeunesse)
Livre audio
Livres scolaires (Nathan)
Livre audio
Livres sonores, comptines (Editions Nathan Jeunesse)
Livre audio
Manuel de français, 5ème (Nathan)
Livre audio
Mes premières comptines (Editions Nathan Jeunesse)
Livre audio
Textes littéraires du manuel scolaire Pépites (Editions Magnard)
Adaptation
Direction artistique
3 pasteurs au Sri Lanka
Documentaire
Comme un poisson dans l'eau. Les secrets des habitants des mers (de Manuel Lefèvre)
Documentaire
Mon arbre pour la vie, voyage au pays d'Anggun
Documentaire
Mais qui a tué la tortue ? + Be ocean cool
Institutionnel
Maisons du Brésil / Maisons du Maroc et de Tunisie
Série documentaire
Sous-titrage
Les lèvres rouges
Bonus DVD
Saya Samuraï & Big man Japan
Bonus DVD
Tsai Ming Liang
Bonus DVD
Luther and his legacy (de Peter Greenaway)
Documentaire
Music of Strangers
Documentaire
Nom de noms
Documentaire
Sud Eau Nord Déplacer
Documentaire
Viramundo
Documentaire
Los Chiricos
Fiction
Chant
Voix chantée mezzo
Courts métrages
1999 "Le Premier et le Dernier" réalisé par Gildas Milin
1999 "Une respiration" réalisé par Gildas Milin
1991 "Vingt ans après" réalisé par Pierre Chabartier
1999 "Une respiration" réalisé par Gildas Milin
1991 "Vingt ans après" réalisé par Pierre Chabartier
Documentaires
1995 "Portrait d'un auteur : Nathalie Sarraute" réalisé par Jacques Doillon. Arte
Etudes
2004 La Fémis, l'atelier documentaire (diplôme de niveau I)
2002 La Fémis, l'atelier scénario
1995 Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique"
1990 Classe Supérieure d'Art Dramatique de la Ville de Paris
1988 Inalco, langue et littérature polonaises
1987 Ecole Alsacienne, bac C
2002 La Fémis, l'atelier scénario
1995 Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique"
1990 Classe Supérieure d'Art Dramatique de la Ville de Paris
1988 Inalco, langue et littérature polonaises
1987 Ecole Alsacienne, bac C
Films institutionnels
2012 "Elections dans les TPE" réalisé par Sélim Isker
Formatrice
2004/2022 "Maison des Arts de Créteil" Ateliers prise de parole en public, dans les lycées, collèges et BTS partenaires de la Maison des Arts de Créteil, à destination des élèves et des enseignants
2018 "Jamespot" entreprise numérique, éditeur de logiciels, Ateliers prise de parole en public et communication vidéo, à destination des responsables marketing
2009 "La Transplanisphère" Atelier écriture et jeu, projet trans-européen, étudiants
2003 "Conservatoire municipal d'Orléans" Atelier jeu caméra, étudiants en théâtre
2003 "La transplanisphère" Coach d'acteurs sur les tour nages de Grand Arbre et de Extimités (sélectionné au Festival Cinéma Nouvelle Génération de Lyon), courts-métrages de Bruno Freyssinet
1999 "La ferme du buisson" Atelier théâtre, tragédie classique, lycéens
1997 "Ville de Roubaix" mission d’intégration, Atelier théâtre, lycéens et étudiants
1988/1990 "Ville de Paris" contrats bleus, Ateliers initiation au théâtre, élèves de primaire
2018 "Jamespot" entreprise numérique, éditeur de logiciels, Ateliers prise de parole en public et communication vidéo, à destination des responsables marketing
2009 "La Transplanisphère" Atelier écriture et jeu, projet trans-européen, étudiants
2003 "Conservatoire municipal d'Orléans" Atelier jeu caméra, étudiants en théâtre
2003 "La transplanisphère" Coach d'acteurs sur les tour nages de Grand Arbre et de Extimités (sélectionné au Festival Cinéma Nouvelle Génération de Lyon), courts-métrages de Bruno Freyssinet
1999 "La ferme du buisson" Atelier théâtre, tragédie classique, lycéens
1997 "Ville de Roubaix" mission d’intégration, Atelier théâtre, lycéens et étudiants
1988/1990 "Ville de Paris" contrats bleus, Ateliers initiation au théâtre, élèves de primaire
Langues
Anglais, polonais, connaissances en allemand
Radio
2015 "Affaires sensibles : Gérard Philipe, RDV avec le Cid" réalisé par Sophie-Aude Picon. France Inter
2015 "Jane Eyre, Charlotte Brontë" réalisé par Juliette Heymann. France Culture
2015 "La Salle des profs perdus" réalisé par Cédric Aussir. France Culture
2003 "Le livre du jour" réalisé par Lionel Quantin. France Culture
2003 "ACR - Plan Libre : Villa Savoye" réalisé par Guy Lelong & Lionel Quantin. France Culture
2000 "La vie inimitable" réalisé par Jacques Taroni. France Culture
1996 "Clair de nuit : Tentative 1ère" réalisé par Jean Couturier. France Culture
2015 "Jane Eyre, Charlotte Brontë" réalisé par Juliette Heymann. France Culture
2015 "La Salle des profs perdus" réalisé par Cédric Aussir. France Culture
2003 "Le livre du jour" réalisé par Lionel Quantin. France Culture
2003 "ACR - Plan Libre : Villa Savoye" réalisé par Guy Lelong & Lionel Quantin. France Culture
2000 "La vie inimitable" réalisé par Jacques Taroni. France Culture
1996 "Clair de nuit : Tentative 1ère" réalisé par Jean Couturier. France Culture
Réalisations
2018 "Nom de noms" documentaire 52’production Gloria Films. Bourse Brouillon d'un Rêve de la Scam 2015. Sélectionné au Festival Corsica.doc 2019 et au Festival AprèsVaran 2019
2006 "Le père fourchette" documentaire 56’, production Les Films du Tambour de Soie. Bourse Brouillon d'un Rêve de la Scam 2005. Sélectionné aux Etats Généraux du Documentaire de Lussas 2007, sélection Scam, et au Festival DOC-Cévennes 2008
2006 "Le père fourchette" documentaire 56’, production Les Films du Tambour de Soie. Bourse Brouillon d'un Rêve de la Scam 2005. Sélectionné aux Etats Généraux du Documentaire de Lussas 2007, sélection Scam, et au Festival DOC-Cévennes 2008
Télévision
1991 "L'écouteur" collection "Drôles d'histoires" réalisé par Sélim Isker. TF1
Théâtre
2011 "Sur le seuil" de Sedef Ecer - mise en scène de Sedef Ecer
2003/2005 "L'ombre" d'après Andersen, de Fanny Mentré - mise en scène de Thierry Collet
2002/2003 "Maître Zacharius" d'après Jules Verne, de Fanny Mentré - mise en scène Thierry Collet
2003 "Soirée Gabriela Zapolska" lecture - mise en scène d'Elżbieta Koślacz
2003 "Les hommes désertés" de Randal Douc lecture - mise en scène de Christophe Maltot
2003 "Septième Ciel" de Caryl Churchill, lectures - mise en scène de Walter Corpus. Compagnie
2002 "Aux Grands Mots" théâtre d'entreprise
1999/2000 "Le Premier et le Dernier" de Gildas Milin et Autoportraits d'auteurs : Gildas Milin - mises en scène de Gildas Milin
1998 "Pitchfork Disney" de Philip Ridley - mise en scène d'Anne de Calderon
1998 "Lulu" d'après Franck Wedekind - mise en scène de Véronique Vellard
1997 "Pelléas et Mélisande" de M. Maeterlinck - mise en scène d'Oliver Werner
1996 "Napoléon et les Cent-Jours" de C.D. Grabbe - mise en scène de Bernard Sobel
1996 "Les liaisons dangereuses" de P.Ch. de Laclos, lecture - mise en scène de Philippe Villepin
1995 "L'idiot" d'après F.M. Dostoïevski - mise en scène de Christophe Caustier
1994 "La dame de pique" d'A.S. Pouchkine - mise en scène de Piotr Fomenko
1994 "L'animal du temps" de Valère Novarina - mise en scène de Marcel Bozonnet
1989 "Quitte pour la peur" d'A. de Vigny - mise en scène de Jacques Mougenot
1989 "Le grand écart" d'après Jean Cocteau - mise en scène de Martine de Breteuil
1989 "Chantecler" d'Edmond Rostand - mise en scène de Philippe Le Gars
1988 "Au pays de Papouasie" récital poétique - mise en scène de Jean-Laurent Cochet
1988 "A quoi rêvent les jeunes filles" d'Alfred de Musset - mise en scène de Philippe Le Gars
1988 "Jean-Baptiste le mal aimé" d'André Roussin - mise en scène d'Arielle Dervieu
1986 "Antigone de Jean Anouilh, mise en scène Pierre Lamy
2003/2005 "L'ombre" d'après Andersen, de Fanny Mentré - mise en scène de Thierry Collet
2002/2003 "Maître Zacharius" d'après Jules Verne, de Fanny Mentré - mise en scène Thierry Collet
2003 "Soirée Gabriela Zapolska" lecture - mise en scène d'Elżbieta Koślacz
2003 "Les hommes désertés" de Randal Douc lecture - mise en scène de Christophe Maltot
2003 "Septième Ciel" de Caryl Churchill, lectures - mise en scène de Walter Corpus. Compagnie
2002 "Aux Grands Mots" théâtre d'entreprise
1999/2000 "Le Premier et le Dernier" de Gildas Milin et Autoportraits d'auteurs : Gildas Milin - mises en scène de Gildas Milin
1998 "Pitchfork Disney" de Philip Ridley - mise en scène d'Anne de Calderon
1998 "Lulu" d'après Franck Wedekind - mise en scène de Véronique Vellard
1997 "Pelléas et Mélisande" de M. Maeterlinck - mise en scène d'Oliver Werner
1996 "Napoléon et les Cent-Jours" de C.D. Grabbe - mise en scène de Bernard Sobel
1996 "Les liaisons dangereuses" de P.Ch. de Laclos, lecture - mise en scène de Philippe Villepin
1995 "L'idiot" d'après F.M. Dostoïevski - mise en scène de Christophe Caustier
1994 "La dame de pique" d'A.S. Pouchkine - mise en scène de Piotr Fomenko
1994 "L'animal du temps" de Valère Novarina - mise en scène de Marcel Bozonnet
1989 "Quitte pour la peur" d'A. de Vigny - mise en scène de Jacques Mougenot
1989 "Le grand écart" d'après Jean Cocteau - mise en scène de Martine de Breteuil
1989 "Chantecler" d'Edmond Rostand - mise en scène de Philippe Le Gars
1988 "Au pays de Papouasie" récital poétique - mise en scène de Jean-Laurent Cochet
1988 "A quoi rêvent les jeunes filles" d'Alfred de Musset - mise en scène de Philippe Le Gars
1988 "Jean-Baptiste le mal aimé" d'André Roussin - mise en scène d'Arielle Dervieu
1986 "Antigone de Jean Anouilh, mise en scène Pierre Lamy
Interview
R.S : Bonjour Sylvia.
S.C : Bonjour Reynald !
R.S : Que retenez-vous de votre passage au Conservatoire d’Art Dramatique ?
S.C : C’était un moment très privilégié où j’ai eu la chance de travailler avec des pédagogues passionnants : Pierre Vial, pour sa dernière année d’enseignement, nous a transmis le goût du travail de groupe, l’envie de monter des actes entiers, avec un amour toujours facétieux du théâtre. Stuart Seide m’a donné des ailes, j’adorais son univers et j’ai un très grand souvenir de sa façon de nous faire travailler Tchekhov. Et Catherine Hiegel m’a fait confiance, elle me respectait déjà comme comédienne alors que je me considérais encore comme une élève, c’était très gratifiant. Et puis surtout, c’est au Conservatoire que j’ai rencontré ma famille de théâtre, mes amis de promo sont toujours mes amis, mes familiers, et j’aime les retrouver, sur scène ou sur un plateau de doublage !
R.S : Comment s’est passée par la suite votre insertion dans la vie professionnelle ?
S.C : En sortant du Conservatoire, on a la chance de bénéficier de trois ans de soutien du Jeune Théâtre National, j’en ai bien profité. Mais j’ai quand même déchanté, il a bien fallu me rendre compte qu’on ne nous attendait pas. Je n’étais pas du tout préparée à "faire carrière", je pensais que mon travail et mon talent allaient suffire à me mettre sur les rails. Et je n’imaginais pas qu’être comédienne, au théâtre, ce serait finalement ne jouer qu’un spectacle par an ! Il a fallu que je trouve d’autres moyens de me déployer, préciser mes univers, mes appuis, et j’ai initié notamment un collectif d’acteurs et scénographes (quelle géniale aventure !).
R.S : Comment en êtes-vous arrivée à faire vous-même de la formation ?
S.C : J’ai eu la chance que, très tôt, on m’ait fait confiance : à 18 ans, Jean-Laurent Cochet m’a proposé d’animer un atelier d’initiation au théâtre pour les Contrats Bleus de la Ville de Paris. Je n’ai jamais arrêté depuis. C’est une partie de ma pratique à laquelle je tiens énormément : je sais combien les outils du théâtre peuvent être bienfaisants, ils offrent la possibilité d’un autre regard sur les autres et sur soi-même. Et j’aime par-dessus tout cette interactivité avec les élèves qui nous fait revisiter qui on est, ce qu’on a appris, et comment on l’a appris. J’adore aller à la rencontre des autres par ce biais-là.
R.S : Vous êtes également passée par la Fémis. La réalisation vous attire autant que la comédie ?
S.C : En réalité, c’est l’écriture qui m’attirait. J’avais une envie de partage plus intime qu’avec le théâtre, j’avais des histoires à raconter. Et comme j’étais une dingue de cinéma, j’ai décidé d’en acquérir les outils. Je me suis d’abord formée au scénario de fiction, puis à l’écriture documentaire, et je suis devenue réalisatrice de documentaires. Je ne fais pas de choix entre mon métier de comédienne et celui de réalisatrice, je vogue au gré de l’un et de l’autre, en étant consciente d’enrichir l’un et l’autre. Comme comédienne, je m’inscris dans un projet, je le sers de mon mieux ; comme réalisatrice, je suis sur tous les fronts.
R.S : Le doublage est arrivé comment dans votre vie ?
S.C : Un peu par hasard. On m’a très vite dit que j’avais une "belle" voix, on m’a sollicitée pour des commentaires de films, puis pour du doublage. À un moment où j’avais moins de travail au théâtre, je me suis dit : voilà un univers à explorer davantage. Et j’ai eu la chance que ça tombe au moment où la SOFI était en pleine heure de gloire, tout s’est enchaîné très vite. Et j’y ai pris goût. Et puis quelques années plus tard, Claire Beaudoin m’a confié la direction d’une série d’animation, elle m’a fait confiance et, de direction en direction, nous avons collaboré pendant 12 belles années.
R.S : C’était une discipline à laquelle vous pensiez lorsque vous avez débuté votre parcours ?
S.C : Pas du tout ! J’étais et je suis toujours très admirative du travail des autres et, en doublage, j’entendais des choses incroyables, des acteurs redoutables. Je ne savais pas si j’aurais les capacités de faire pareil. J’ai été très rassurée par les années à la SOFI, on s’amusait beaucoup. Et puis j’ai aimé être dirigée par des directeurs artistiques exigeants, qui m’aidaient à faire mon métier d’interprète et me donnaient la sensation d’apporter quelque chose au film. Aujourd’hui, j’aime m’inscrire dans ces aventures que je n’ai pas initiées, avoir la fierté de dire : ce film, cette série, cette animation, oui j’y ai participé !
R.S : D’où vient que vous parlez polonais ? Ce n’est pas fréquent et peut être utile dans le doublage !
S.C : Ma mère est polonaise, je suis née en France mais ma mère avait quitté la Pologne depuis peu, donc ma première langue, c’est le polonais ! Sa musique est dans mon oreille, j’aime cette langue qui a un spectre auditif très large, je crois d’ailleurs que le travail du doublage en a bénéficié. La recherche de la justesse "à l’oreille", je la dois probablement au polonais. J’ai parfois l’impression (totalement illusoire bien sûr) d’être capable de travailler dans toutes les langues. J’ai développé une compréhension sensible et auditive au-delà du vocabulaire. D’ailleurs, j’ai souvent dirigé des versions anglaises ou multilingues de films, avec des acteurs d’origines très diverses. Mais en réalité, en doublage, j’ai très peu exploité ma connaissance du polonais ! Une phrase par-ci, par-là, un accent slave plus souvent, parfois même un accent américain, c’est tout !
R.S : Quels sont vos loisirs ?
S.C : Ça va peut-être vous surprendre mais mon loisir préféré, c’est le jardinage. J’ai la chance d’habiter à Montreuil et d’avoir un petit bout de jardin, c’est mon exutoire, mon plaisir, ma ressource, et j’adore parler jardinage avec mes voisins et mes amis. La lecture est mon deuxième loisir préféré, je pense qu’on devrait isoler les maisons de l’intérieur avec des livres. Et puis je suis une dingue d’arts plastiques, mon père était peintre et m’emmenait souvent voir des expositions. Ça m’est resté : peinture, sculpture, photographie, vidéo, dessin, je me remplis et me laisse traverser par le travail des autres.
R.S : Merci beaucoup Sylvia.
S.C : Merci à vous, Reynald, merci de mettre à l’honneur notre travail et de le faire avec autant de délicatesse !
Interview de novembre 2019
S.C : Bonjour Reynald !
R.S : Que retenez-vous de votre passage au Conservatoire d’Art Dramatique ?
S.C : C’était un moment très privilégié où j’ai eu la chance de travailler avec des pédagogues passionnants : Pierre Vial, pour sa dernière année d’enseignement, nous a transmis le goût du travail de groupe, l’envie de monter des actes entiers, avec un amour toujours facétieux du théâtre. Stuart Seide m’a donné des ailes, j’adorais son univers et j’ai un très grand souvenir de sa façon de nous faire travailler Tchekhov. Et Catherine Hiegel m’a fait confiance, elle me respectait déjà comme comédienne alors que je me considérais encore comme une élève, c’était très gratifiant. Et puis surtout, c’est au Conservatoire que j’ai rencontré ma famille de théâtre, mes amis de promo sont toujours mes amis, mes familiers, et j’aime les retrouver, sur scène ou sur un plateau de doublage !
R.S : Comment s’est passée par la suite votre insertion dans la vie professionnelle ?
S.C : En sortant du Conservatoire, on a la chance de bénéficier de trois ans de soutien du Jeune Théâtre National, j’en ai bien profité. Mais j’ai quand même déchanté, il a bien fallu me rendre compte qu’on ne nous attendait pas. Je n’étais pas du tout préparée à "faire carrière", je pensais que mon travail et mon talent allaient suffire à me mettre sur les rails. Et je n’imaginais pas qu’être comédienne, au théâtre, ce serait finalement ne jouer qu’un spectacle par an ! Il a fallu que je trouve d’autres moyens de me déployer, préciser mes univers, mes appuis, et j’ai initié notamment un collectif d’acteurs et scénographes (quelle géniale aventure !).
R.S : Comment en êtes-vous arrivée à faire vous-même de la formation ?
S.C : J’ai eu la chance que, très tôt, on m’ait fait confiance : à 18 ans, Jean-Laurent Cochet m’a proposé d’animer un atelier d’initiation au théâtre pour les Contrats Bleus de la Ville de Paris. Je n’ai jamais arrêté depuis. C’est une partie de ma pratique à laquelle je tiens énormément : je sais combien les outils du théâtre peuvent être bienfaisants, ils offrent la possibilité d’un autre regard sur les autres et sur soi-même. Et j’aime par-dessus tout cette interactivité avec les élèves qui nous fait revisiter qui on est, ce qu’on a appris, et comment on l’a appris. J’adore aller à la rencontre des autres par ce biais-là.
R.S : Vous êtes également passée par la Fémis. La réalisation vous attire autant que la comédie ?
S.C : En réalité, c’est l’écriture qui m’attirait. J’avais une envie de partage plus intime qu’avec le théâtre, j’avais des histoires à raconter. Et comme j’étais une dingue de cinéma, j’ai décidé d’en acquérir les outils. Je me suis d’abord formée au scénario de fiction, puis à l’écriture documentaire, et je suis devenue réalisatrice de documentaires. Je ne fais pas de choix entre mon métier de comédienne et celui de réalisatrice, je vogue au gré de l’un et de l’autre, en étant consciente d’enrichir l’un et l’autre. Comme comédienne, je m’inscris dans un projet, je le sers de mon mieux ; comme réalisatrice, je suis sur tous les fronts.
R.S : Le doublage est arrivé comment dans votre vie ?
S.C : Un peu par hasard. On m’a très vite dit que j’avais une "belle" voix, on m’a sollicitée pour des commentaires de films, puis pour du doublage. À un moment où j’avais moins de travail au théâtre, je me suis dit : voilà un univers à explorer davantage. Et j’ai eu la chance que ça tombe au moment où la SOFI était en pleine heure de gloire, tout s’est enchaîné très vite. Et j’y ai pris goût. Et puis quelques années plus tard, Claire Beaudoin m’a confié la direction d’une série d’animation, elle m’a fait confiance et, de direction en direction, nous avons collaboré pendant 12 belles années.
R.S : C’était une discipline à laquelle vous pensiez lorsque vous avez débuté votre parcours ?
S.C : Pas du tout ! J’étais et je suis toujours très admirative du travail des autres et, en doublage, j’entendais des choses incroyables, des acteurs redoutables. Je ne savais pas si j’aurais les capacités de faire pareil. J’ai été très rassurée par les années à la SOFI, on s’amusait beaucoup. Et puis j’ai aimé être dirigée par des directeurs artistiques exigeants, qui m’aidaient à faire mon métier d’interprète et me donnaient la sensation d’apporter quelque chose au film. Aujourd’hui, j’aime m’inscrire dans ces aventures que je n’ai pas initiées, avoir la fierté de dire : ce film, cette série, cette animation, oui j’y ai participé !
R.S : D’où vient que vous parlez polonais ? Ce n’est pas fréquent et peut être utile dans le doublage !
S.C : Ma mère est polonaise, je suis née en France mais ma mère avait quitté la Pologne depuis peu, donc ma première langue, c’est le polonais ! Sa musique est dans mon oreille, j’aime cette langue qui a un spectre auditif très large, je crois d’ailleurs que le travail du doublage en a bénéficié. La recherche de la justesse "à l’oreille", je la dois probablement au polonais. J’ai parfois l’impression (totalement illusoire bien sûr) d’être capable de travailler dans toutes les langues. J’ai développé une compréhension sensible et auditive au-delà du vocabulaire. D’ailleurs, j’ai souvent dirigé des versions anglaises ou multilingues de films, avec des acteurs d’origines très diverses. Mais en réalité, en doublage, j’ai très peu exploité ma connaissance du polonais ! Une phrase par-ci, par-là, un accent slave plus souvent, parfois même un accent américain, c’est tout !
R.S : Quels sont vos loisirs ?
S.C : Ça va peut-être vous surprendre mais mon loisir préféré, c’est le jardinage. J’ai la chance d’habiter à Montreuil et d’avoir un petit bout de jardin, c’est mon exutoire, mon plaisir, ma ressource, et j’adore parler jardinage avec mes voisins et mes amis. La lecture est mon deuxième loisir préféré, je pense qu’on devrait isoler les maisons de l’intérieur avec des livres. Et puis je suis une dingue d’arts plastiques, mon père était peintre et m’emmenait souvent voir des expositions. Ça m’est resté : peinture, sculpture, photographie, vidéo, dessin, je me remplis et me laisse traverser par le travail des autres.
R.S : Merci beaucoup Sylvia.
S.C : Merci à vous, Reynald, merci de mettre à l’honneur notre travail et de le faire avec autant de délicatesse !
Interview de novembre 2019