Simon Herlin
Genres :
Voix Adolescent garçon, Voix Jeune adulte homme, Voix Adulte homme
Tonalité :
Medium
Langues parlées :
Anglais avec accent non déterminé
Doublage
Voix
Institutionnel
ENSCMu - Faites l'expérience en la vivant ! (Université de Chimie de Mulhouse)
Institutionnel
Enjeux de l'eau (EELV - Bien fait pour ta com' Production)
Institutionnel
La prévoyance pour les agents du ministère de l'intérieur ! (Intériale)
Livre audio
Une toute dernière fois (d'Emma Green)
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Apple
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Aubert (Télé & Internet)
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Auchan
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BTP CFA (Hauts de France Versant Nord - TV et internet)
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Burger King (Campagne web)
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Call of Duty Modern Warfare 2 (Campagne web)
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Carrefour
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Caséo
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Décathlon (Radio - promotions de printemps...)
Publicité
Electro dépôt
Publicité
L'agriculture, ton avenir, notre futur (TV et internet pour Les Jeunes Agriculteurs du Centre-Val de Loire)
Publicité
Motion Design (Beeye)
Publicité
Pepsi (Attention Aux Chiens - Campagne TV nationale et web)
Publicité
Quick
Publicité
Time for the planet (France 3)
Publicité
Tiptoi (Internet - Ravensburger)
Publicité
Transpole
Publicité
Vivien Paille
Série documentaire
Le Petit Nicolàs ou la Grande Imposture (Francisco Nicolàs Gòmez Iglesias, dit 'Le Petit Nicolas')
Voice-over
Body Cam (Saison 2 - nombreux épisodes)
Voice-over
Breaking Par
Voice-over
Dating No Filter
Voice-over
Deliciousness
Voice-over
Everest
Voice-over
Ex on the beach : US
Voice-over
Inside Moto
Voice-over
Ridiculousness
Voice-over
Skill Code Playbook
Voice-over
Swing Expedition
Voice-over
Teen Mom UK
Voice-over
Vice Essentials
Direction artistique
Formation
2013/2015 Ecole Internationale de Théâtre Lassaad - Bruxelles - Pédagogie J. Lecoq
2010/2013 Conservatoir d'Art Dramatique de Lille
Stages :
2019 L'Acteur sur la route de sa voix (Narration, Voice-over, Manga, Doublage, Livre audio) Meras Network
2015 Le Jeu et le Doublage. Compagnie Vagabond - Le Magasin
2013 Jeux de Masques. Compagnie Joker
L'Improvisation Théâtrale avec le Ligue d'Improvisation de Marcq-en-Baroeul // En formation continue depuis 2011
2010/2013 Conservatoir d'Art Dramatique de Lille
Stages :
2019 L'Acteur sur la route de sa voix (Narration, Voice-over, Manga, Doublage, Livre audio) Meras Network
2015 Le Jeu et le Doublage. Compagnie Vagabond - Le Magasin
2013 Jeux de Masques. Compagnie Joker
L'Improvisation Théâtrale avec le Ligue d'Improvisation de Marcq-en-Baroeul // En formation continue depuis 2011
Cinéma
2017 "Bonhomme" réalisé par Marion Vernoux, dans le rôle du client. Les Films du Kiosque
Compétences
Doublage et Voice-over
Voix-off
Comédien spécialisé en Improvisation
Clown & Magie Close-Up, Grande Illusion (Les Demented Brothers)
Jeu Corporel, Acrobaties, Théâtre de rue
Jonglage (3 objets), Monocycle, Anglais courant
Voix-off
Comédien spécialisé en Improvisation
Clown & Magie Close-Up, Grande Illusion (Les Demented Brothers)
Jeu Corporel, Acrobaties, Théâtre de rue
Jonglage (3 objets), Monocycle, Anglais courant
Courts métrages
2016 "La Main de Dieu" réalisé par Dominic Saint-Ange dir. photo Malik Brahimi, dans le rôle du Séminariste
Films institutionnels
2020 "C'est quoi le Dolby Vision ?" OV Studio. A portée publicitaire
Publicités
2020 "Projet Immo Crédit Agricole" réalisé par Georges Lebon, dans le rôle du client. Pix Me Up
2019 "Quelque temps plus tard..." réalisé par David Sarrio, dans le rôle du patient. Full Time Films
2019 "Quelque temps plus tard..." réalisé par David Sarrio, dans le rôle du patient. Full Time Films
Télévision
2020 "Les Rivières Pourpres" (saison 3) série réalisée par Myriam Vinocour, dans le rôle de Théo. France 2 et Storia Television
2019 "La Sainte Famille" téléfilm réalisé par Marion Sarraut, dans le rôle de Marc. France 2 & JEM Prod
2016 "Un Ciel Radieux" téléfilm réalisé par Nicolas Bouhkrief, dans le rôle de Mathieu. Arte
2016 "Meurtre au Carnaval de Dunkerque" téléfilm réalisé par Marwen Abdallah, dans le rôle de Sam. France 3 & Ango Productions
2019 "La Sainte Famille" téléfilm réalisé par Marion Sarraut, dans le rôle de Marc. France 2 & JEM Prod
2016 "Un Ciel Radieux" téléfilm réalisé par Nicolas Bouhkrief, dans le rôle de Mathieu. Arte
2016 "Meurtre au Carnaval de Dunkerque" téléfilm réalisé par Marwen Abdallah, dans le rôle de Sam. France 3 & Ango Productions
Théâtre
2022 "Adrénaline" mise en scène de Jacky Matte. Cie Un Instant Une Vie
2017/2020 "Les Demented Brothers au Cabaret !" Cie Les Demented Brothers
2015/2020 "Spectacles d'Improvisation" avec la Ligue d'Improvisation Professionnelle de Marcq-en-Baroeul (Nord)
2015/2019 "Le Petit Prince" mise en scène de Stéphane Pezerat. Cie Jean Blondeau Productions
2015 "Pas de panique !" Cie Les Demented Brothers
2014 "We are professionnals" Cie Les Demented Brothers
(2013 et antérieur - Activités masquées du CV - projets personnels de formation de comédien, conservatoire, école...)
Depuis sa professionnalisation en 2015, Simon travaille pour différentes compagnies du Nord de la France, principalement, pour des prestations variées : Murder Party, Spectacles sur Mesure, Magie Close-Up, Ballades imaginaires, Spectacke de rue...
2017/2020 "Les Demented Brothers au Cabaret !" Cie Les Demented Brothers
2015/2020 "Spectacles d'Improvisation" avec la Ligue d'Improvisation Professionnelle de Marcq-en-Baroeul (Nord)
2015/2019 "Le Petit Prince" mise en scène de Stéphane Pezerat. Cie Jean Blondeau Productions
2015 "Pas de panique !" Cie Les Demented Brothers
2014 "We are professionnals" Cie Les Demented Brothers
(2013 et antérieur - Activités masquées du CV - projets personnels de formation de comédien, conservatoire, école...)
Depuis sa professionnalisation en 2015, Simon travaille pour différentes compagnies du Nord de la France, principalement, pour des prestations variées : Murder Party, Spectacles sur Mesure, Magie Close-Up, Ballades imaginaires, Spectacke de rue...
Interview
R.S : Bonjour Simon.
S.H : Bonjour Reynald.
R.S : Après le conservatoire d'art dramatique de Lille, l'Ecole internationale de théâtre à Bruxelles. Pourquoi ce choix ?
S.H : Cette école proposait une pédagogie initiée par J. Lecoq, et poursuivie par Lassaâd Saïdi, un pédagogue qui a véritablement marqué mon parcours. J’ai toujours été attiré par un jeu corporel, l’analyse du mouvement, le travail de masque, de clown, d’improvisation. La formation plus classique du conservatoire m’a offert énormément d’outils, et c’est une de mes professeure qui m’a suggéré de jeter un oeil à cette école. Sur le papier, tout me plaisait : le côté international des promotions, la pédagogie toute particulière, le travail de création quotidienne.
Et, en réalité... je m’y suis totalement épanoui ! J’ai le sentiment d’être sorti de cette école avec une soif de créer, de continuer à apprendre et explorer des chemins qui m’étaient encore inconnus. J’ai totalement adhéré à la pédagogie bienveillante de cette école, et j’essaie au quotidien dans mon travail de poursuivre sur ce chemin.
R.S : Après quoi tu as créé un spectacle de rue. Tu dis, je te cite : "L'expérience du spectacle de rue est unique pour tous ceux qui s'y sont déjà essayés". Qu'est-ce que cela apporte que la scène ne pourrait pas donner ?
S.H : C’est au sein de cette école que j’ai rencontré un partenaire de scène, Alessandro Carocci, un artiste italien. Nous avons tout de suite accroché artistiquement, avec un humour et un amour du clown et des slapsticks commun. Nos camarades de promotions s’en souviennent, l’école était notre terrain de jeu ! Nous avons rapidement créé une forme en rue et avons un peu voyagé avec. Aujourd’hui, ça s’appelle ‘’Les Demented Brothers’’, et on continue de se marrer !
Le spectacle en rue est réellement complexe, d’autant plus lorsqu’il n’est pas dans un cadre de festival où le public attend de voir un spectacle bien sagement.
Il faut défendre sa place, son bout de gras, convaincre les passants de s’attarder devant un spectacle alors que ce n’était pas prévu sur leur parcours. Et on n'a que quelques secondes pour faire ça.
Il faut être très efficace et redoubler d’inventivité, mais lorsque ça prend, lorsqu’on sent que le public t’accorde sa confiance pour la petite demi-heure qui arrive… alors c’est un échange magique.
Aucun spectacle ne ressemble à l’autre, il y a évidemment une part importante d’improvisation, on doit s’adapter à chaque spectateur, petits et grands, amicaux et... perturbateurs. C’est une expérience unique que j’ai adorée. Si je ne fais plus de rue “sauvage” aujourd’hui, il m’arrive encore régulièrement de jouer en extérieur, ou sous chapiteau. C’est une ambiance similaire, on est réellement proche du public, l’ambiance y est totalement différente d’une salle de spectacle plus classique.
R.S : Tu as commencé à travailler professionnellement et, très vite, rejoint la Ligue d'improvisation professionnelle de Marcq-en-Barœul où tu te dis "en formation continue". A quel besoin cela répond-il chez toi ?
S.H : Je travaille effectivement régulièrement avec cette ligue. On connaît en général les matchs d’improvisation, mais le catalogue de spectacle est énorme.
En ce sens, à chaque spectacle on apprend, on se renouvelle, on tente des choses qu’on n'avait jamais essayées auparavant.
L’improvisation est une discipline qui me hante, dans le bon sens du terme. J’adore ça. Ce sentiment de plonger dans l’inconnu, de faire totalement confiance à ses partenaires de scène pour avancer, et d’être uniquement dans l’instant présent. De ne pas réfléchir, ne pas se regarder jouer. Les valeurs de l’improvisation sont celles de l’entraide, de l’écoute, d’accepter de faire des erreurs et de se servir de ces dernières. D’accepter d’être des fois très mauvais, en sachant qu’on sera bon à un autre moment.
J’ai le sentiment, à la barre, que ces valeurs m’aident beaucoup à aller de l’avant.
Quand on commence dans le monde du doublage, c’est difficile : on veut prouver sa valeur. Prouver que l’on sait travailler, et bien travailler, pour gagner la confiance de nos partenaires, de toutes ces personnes avec qui l’on travaille en studio.
Accepter ses erreurs, accepter de recommencer, et être à l’écoute totale des directions, des conseils et consignes, c’est primordial. Je sens que ce travail de spontanéité qu’apporte l’improvisation m’est d’une grande aide.
Et au final, on se doit, face à une oeuvre à doubler, d’être le plus spontané possible, tout en étant au contrôle, techniquement parlant. Tout comme en improvisation.
Quand j’ai la chance d’être en studio, j’ai cette envie de bien faire au fond de moi, ce stress que l’on connaît tous et qui prend aux tripes. L’improvisation aide à transformer ce trac en énergie positive pour le travail, pour l’efficacité et le jeu.
Enfin… je crois !
R.S : La magie est une discipline qui, apparemment, a presque sinon autant d'importance pour toi que la comédie. C'est quelque chose qui t'a toujours attiré ?
S.H : Ah la magie ! Oui ! J’adore ça. Mais je déteste les magiciens.
Bon, ce n’est pas aussi catégorique que ça, mais disons que j’adore rire de la magie classique. C’est un domaine extrêmement riche avec des gens extrêmement talentueux, et j’adore le côté classique de l’exercice, des codes de la magie et de sa mise en scène que l’on connaît tous sans le vouloir.
J’ai toujours été attiré par la magie, non pas pour les tours en eux même, mais pour ses secrets de mise en scène. Un bon magicien sait mettre correctement les formes pour attirer le regard où il le souhaite, pour contrôler son public. Il faut être efficace, utiliser le minimum de choses pour un maximum d’effet.
Et c’est ça qui m’est utile dans mon métier de comédien : c’est tout un travail de rythme, de contre-temps, de mise en scène qui me fascine, au-delà des effets magiques. C’est ce contrôle qui permet au comédien, et non au magicien, de mettre en valeur un moment théâtral, une mise en scène, une séquence particulière.
Lorsque je fais de la magie en prestation, c’est toujours au travers d’un personnage, souvent clownesque. C’est là où je m’amuse le plus, parce qu’un magicien qui fait des tours de magie, c’est plutôt normal. Mais lorsque c’est un personnage totalement éloigné du monde de la magie qui se met à faire des tours, alors là... ! Personne ne s’y attend !
Et d’ailleurs, mon duo des Demented Brothers est essentiellement basé sur ça : détourner les codes de la magie classique au profit du clown, du rire... sans oublier de saupoudrer le tout de réels effets magiques !
R.S : Comment as-tu appris à en faire ?
S.H : J’ai la chance d’avoir eu un père comédien et magicien. J’avoue que mon travail aujourd’hui ressemble beaucoup au sien, bon gré mal gré. Depuis tout petit j’ai baigné dans cet univers, sans du tout être forcé d’y adhérer. J’ai d’ailleurs deux grands frères qui ne sont pas du tout dans ce monde de la magie et de la scène.
On a tiré au sort et c’est moi qui ai dû faire ce métier de comédien, les autres ont eu le droit de faire un vrai métier (évidemment, je rigole !).
J’ai donc eu accès à des livres de magie, des DVD, et c’est plutôt vers l’adolescence voire pendant mes formations professionnelles de comédien que j’ai commencé à m’y intéresser à proprement parler. Et après... il n’y a que la pratique, la pratique et la pratique qui compte. Mais à la maison on a toujours eu à disposition du matériel de scène. Des balles de jonglages, des monocycles, des cartes, des diabolos, des rideaux, des déguisements, des marionnettes, des bulles de savons... Donc la magie n’a jamais été un élément à part entière pour moi, quelque chose de dissociable du travail de comédien ou de circassien. Tous ces domaines artistiques ont toujours été liés et non différenciés, depuis tout petit.
R.S : Comment es-tu venu au doublage ?
S.H : Je ne me souviens plus précisément quand est venue cette envie. Encore une fois, j’ai le sentiment que toutes les activités du travail de comédien ont toujours été liées. Tous les domaines. Et quand je suis sorti d’école, j’ai voulu me diversifier un maximum. D’abord par curiosité, mais aussi pour voir ce qui me plaisait le plus.
Maintenant que j’y pense, je me souviens que, petit, lorsque je voyais un film, j’arrivais à retenir énormément de scènes complètes. Et j’avais un petit micro relié à mon ordinateur, et je m’amusais à rejouer complètement ces scènes, en modulant pour coller aux personnages. C’était ridiculement drôle, mais eh... j’avais peut-être huit ou neuf ans, ahah !
Une fois sorti d’école de théâtre, je me suis d’abord formé en voix off, un peu par hasard, pour profiter du temps que j’avais. C’est une discipline certes tout à fait différente du doublage, mais on y appréhende un peu le travail en studio : le rapport avec l’ingénieur du son et ses bons conseils, travailler sous une direction, apprivoiser le micro, être efficace le temps de la séance.
Plus tard, en croisant des comédiens qui travaillaient en doublage, il m’a été suggéré de me former et d’essayer de rentrer dans cet univers. Parce que… pourquoi pas ? C’est vraiment par curiosité que j’ai entamé un premier stage.
Et je me souviens à ce stage m’être éclaté comme jamais. C’était tellement plaisant de plonger dans des univers totalement différents, de se mettre dans la peau de personnages que jamais de la vie on m’aurait confiés !
Là bas, j’ai eu la chance de croiser la route de pédagogues géniaux, bienveillants et soucieux de proposer les bons conseils. J’ai beaucoup progressé grâce à eux. J’y ai retrouvé le plaisir d’être formé dans une ambiance chaleureuse que j’avais connue au conservatoire et à l’école de Bruxelles.
C’est Barbara Delsol qui m’a offert mes premières chances dans de véritables studios. J’espère qu’elle sait déjà combien je la remercie, et quelle chance j’ai eu que de croiser sa route. Je ne la remercierai jamais assez, et lorsque l’occasion m’est proposée de travailler de nouveau avec elle, c’est un immense plaisir. J’ai toujours ses conseils en tête, et une “pression” toute particulière quand je travaille pour elle : c’est elle qui m’a lancé dans cet univers, et j’ai envie qu’elle soit fière de m’avoir fait confiance.
Petit à petit, par bouche à oreille ou par coïncidence, j’ai croisé d’autres directeurs artistiques, d’autres comédiens qui m’ont proposé de les accompagner en séance lorsque c’était possible. La seconde personne à qui je dois énormément c’est Damien Ferrette. A lui aussi j’adresse un giga merci, pour sa bienveillance, sa patience, ses conseils et les opportunités qu’il m’a gentiment proposées. J’ai eu la chance de le voir travailler, et il est époustouflant de talent. C’est un véritable modèle de travail pour moi, tant pour la qualité de son jeu que pour sa bienveillance en séance. Je ne lui ai jamais dit, mais de toute façon ça reste entre nous, hein ?
Je ne vais pas faire le détail de chaque personne qui m’a fait confiance ou prodigué de chouettes conseils, mais si ces dernières lisent ces lignes, je vous (re)dit à tous un énorme merci pour ce que vous m’avez apporté. Si je pouvais vous rendre ce que vous m’avez donné, ce serait sans hésiter ! A chaque séance, c’est vraiment du bonheur à l’état pur. Merci, merci à tous.
R.S : Tu y pensais depuis tes débuts ?
S.H : Oui et non. Comme je l’ai déjà dit, faire du doublage de me paraissait pas quelque chose de bien dissocié dans une activité “généraliste” de comédien. J’ai toujours cotoyé des comédiens qui avaient des activités très variées. Clown le matin, en tournage pour un téléfilm le lendemain, et en spectacle plus classique le soir...
Du coup, pour moi, “devenir comédien”, c’était simplement ouvrir la porte à toutes les possibilités qu’offre ce chouette métier.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
S.H : Ce métier exigeant de comédien nous offre tout de même la chance d’être passionné par ce que l’on fait. Être sur scène ou à la barre, pour moi, c’est l’un de mes loisirs.
Autrement je suis passionné de montage vidéo et d’effets spéciaux (adolescent, je voulais devenir infographiste). J’aime les soirées entre copains (super original, hein ?), les jeux de sociétés et vidéos, le tennis pour se défouler... et les spectacles pour rigoler !
R.S : Merci beaucoup Simon.
S.H : Merci Reynald, on se sent aux petits soins avec l’accueil que tu nous réserves !
Interview d'août 2020
S.H : Bonjour Reynald.
R.S : Après le conservatoire d'art dramatique de Lille, l'Ecole internationale de théâtre à Bruxelles. Pourquoi ce choix ?
S.H : Cette école proposait une pédagogie initiée par J. Lecoq, et poursuivie par Lassaâd Saïdi, un pédagogue qui a véritablement marqué mon parcours. J’ai toujours été attiré par un jeu corporel, l’analyse du mouvement, le travail de masque, de clown, d’improvisation. La formation plus classique du conservatoire m’a offert énormément d’outils, et c’est une de mes professeure qui m’a suggéré de jeter un oeil à cette école. Sur le papier, tout me plaisait : le côté international des promotions, la pédagogie toute particulière, le travail de création quotidienne.
Et, en réalité... je m’y suis totalement épanoui ! J’ai le sentiment d’être sorti de cette école avec une soif de créer, de continuer à apprendre et explorer des chemins qui m’étaient encore inconnus. J’ai totalement adhéré à la pédagogie bienveillante de cette école, et j’essaie au quotidien dans mon travail de poursuivre sur ce chemin.
R.S : Après quoi tu as créé un spectacle de rue. Tu dis, je te cite : "L'expérience du spectacle de rue est unique pour tous ceux qui s'y sont déjà essayés". Qu'est-ce que cela apporte que la scène ne pourrait pas donner ?
S.H : C’est au sein de cette école que j’ai rencontré un partenaire de scène, Alessandro Carocci, un artiste italien. Nous avons tout de suite accroché artistiquement, avec un humour et un amour du clown et des slapsticks commun. Nos camarades de promotions s’en souviennent, l’école était notre terrain de jeu ! Nous avons rapidement créé une forme en rue et avons un peu voyagé avec. Aujourd’hui, ça s’appelle ‘’Les Demented Brothers’’, et on continue de se marrer !
Le spectacle en rue est réellement complexe, d’autant plus lorsqu’il n’est pas dans un cadre de festival où le public attend de voir un spectacle bien sagement.
Il faut défendre sa place, son bout de gras, convaincre les passants de s’attarder devant un spectacle alors que ce n’était pas prévu sur leur parcours. Et on n'a que quelques secondes pour faire ça.
Il faut être très efficace et redoubler d’inventivité, mais lorsque ça prend, lorsqu’on sent que le public t’accorde sa confiance pour la petite demi-heure qui arrive… alors c’est un échange magique.
Aucun spectacle ne ressemble à l’autre, il y a évidemment une part importante d’improvisation, on doit s’adapter à chaque spectateur, petits et grands, amicaux et... perturbateurs. C’est une expérience unique que j’ai adorée. Si je ne fais plus de rue “sauvage” aujourd’hui, il m’arrive encore régulièrement de jouer en extérieur, ou sous chapiteau. C’est une ambiance similaire, on est réellement proche du public, l’ambiance y est totalement différente d’une salle de spectacle plus classique.
R.S : Tu as commencé à travailler professionnellement et, très vite, rejoint la Ligue d'improvisation professionnelle de Marcq-en-Barœul où tu te dis "en formation continue". A quel besoin cela répond-il chez toi ?
S.H : Je travaille effectivement régulièrement avec cette ligue. On connaît en général les matchs d’improvisation, mais le catalogue de spectacle est énorme.
En ce sens, à chaque spectacle on apprend, on se renouvelle, on tente des choses qu’on n'avait jamais essayées auparavant.
L’improvisation est une discipline qui me hante, dans le bon sens du terme. J’adore ça. Ce sentiment de plonger dans l’inconnu, de faire totalement confiance à ses partenaires de scène pour avancer, et d’être uniquement dans l’instant présent. De ne pas réfléchir, ne pas se regarder jouer. Les valeurs de l’improvisation sont celles de l’entraide, de l’écoute, d’accepter de faire des erreurs et de se servir de ces dernières. D’accepter d’être des fois très mauvais, en sachant qu’on sera bon à un autre moment.
J’ai le sentiment, à la barre, que ces valeurs m’aident beaucoup à aller de l’avant.
Quand on commence dans le monde du doublage, c’est difficile : on veut prouver sa valeur. Prouver que l’on sait travailler, et bien travailler, pour gagner la confiance de nos partenaires, de toutes ces personnes avec qui l’on travaille en studio.
Accepter ses erreurs, accepter de recommencer, et être à l’écoute totale des directions, des conseils et consignes, c’est primordial. Je sens que ce travail de spontanéité qu’apporte l’improvisation m’est d’une grande aide.
Et au final, on se doit, face à une oeuvre à doubler, d’être le plus spontané possible, tout en étant au contrôle, techniquement parlant. Tout comme en improvisation.
Quand j’ai la chance d’être en studio, j’ai cette envie de bien faire au fond de moi, ce stress que l’on connaît tous et qui prend aux tripes. L’improvisation aide à transformer ce trac en énergie positive pour le travail, pour l’efficacité et le jeu.
Enfin… je crois !
R.S : La magie est une discipline qui, apparemment, a presque sinon autant d'importance pour toi que la comédie. C'est quelque chose qui t'a toujours attiré ?
S.H : Ah la magie ! Oui ! J’adore ça. Mais je déteste les magiciens.
Bon, ce n’est pas aussi catégorique que ça, mais disons que j’adore rire de la magie classique. C’est un domaine extrêmement riche avec des gens extrêmement talentueux, et j’adore le côté classique de l’exercice, des codes de la magie et de sa mise en scène que l’on connaît tous sans le vouloir.
J’ai toujours été attiré par la magie, non pas pour les tours en eux même, mais pour ses secrets de mise en scène. Un bon magicien sait mettre correctement les formes pour attirer le regard où il le souhaite, pour contrôler son public. Il faut être efficace, utiliser le minimum de choses pour un maximum d’effet.
Et c’est ça qui m’est utile dans mon métier de comédien : c’est tout un travail de rythme, de contre-temps, de mise en scène qui me fascine, au-delà des effets magiques. C’est ce contrôle qui permet au comédien, et non au magicien, de mettre en valeur un moment théâtral, une mise en scène, une séquence particulière.
Lorsque je fais de la magie en prestation, c’est toujours au travers d’un personnage, souvent clownesque. C’est là où je m’amuse le plus, parce qu’un magicien qui fait des tours de magie, c’est plutôt normal. Mais lorsque c’est un personnage totalement éloigné du monde de la magie qui se met à faire des tours, alors là... ! Personne ne s’y attend !
Et d’ailleurs, mon duo des Demented Brothers est essentiellement basé sur ça : détourner les codes de la magie classique au profit du clown, du rire... sans oublier de saupoudrer le tout de réels effets magiques !
R.S : Comment as-tu appris à en faire ?
S.H : J’ai la chance d’avoir eu un père comédien et magicien. J’avoue que mon travail aujourd’hui ressemble beaucoup au sien, bon gré mal gré. Depuis tout petit j’ai baigné dans cet univers, sans du tout être forcé d’y adhérer. J’ai d’ailleurs deux grands frères qui ne sont pas du tout dans ce monde de la magie et de la scène.
On a tiré au sort et c’est moi qui ai dû faire ce métier de comédien, les autres ont eu le droit de faire un vrai métier (évidemment, je rigole !).
J’ai donc eu accès à des livres de magie, des DVD, et c’est plutôt vers l’adolescence voire pendant mes formations professionnelles de comédien que j’ai commencé à m’y intéresser à proprement parler. Et après... il n’y a que la pratique, la pratique et la pratique qui compte. Mais à la maison on a toujours eu à disposition du matériel de scène. Des balles de jonglages, des monocycles, des cartes, des diabolos, des rideaux, des déguisements, des marionnettes, des bulles de savons... Donc la magie n’a jamais été un élément à part entière pour moi, quelque chose de dissociable du travail de comédien ou de circassien. Tous ces domaines artistiques ont toujours été liés et non différenciés, depuis tout petit.
R.S : Comment es-tu venu au doublage ?
S.H : Je ne me souviens plus précisément quand est venue cette envie. Encore une fois, j’ai le sentiment que toutes les activités du travail de comédien ont toujours été liées. Tous les domaines. Et quand je suis sorti d’école, j’ai voulu me diversifier un maximum. D’abord par curiosité, mais aussi pour voir ce qui me plaisait le plus.
Maintenant que j’y pense, je me souviens que, petit, lorsque je voyais un film, j’arrivais à retenir énormément de scènes complètes. Et j’avais un petit micro relié à mon ordinateur, et je m’amusais à rejouer complètement ces scènes, en modulant pour coller aux personnages. C’était ridiculement drôle, mais eh... j’avais peut-être huit ou neuf ans, ahah !
Une fois sorti d’école de théâtre, je me suis d’abord formé en voix off, un peu par hasard, pour profiter du temps que j’avais. C’est une discipline certes tout à fait différente du doublage, mais on y appréhende un peu le travail en studio : le rapport avec l’ingénieur du son et ses bons conseils, travailler sous une direction, apprivoiser le micro, être efficace le temps de la séance.
Plus tard, en croisant des comédiens qui travaillaient en doublage, il m’a été suggéré de me former et d’essayer de rentrer dans cet univers. Parce que… pourquoi pas ? C’est vraiment par curiosité que j’ai entamé un premier stage.
Et je me souviens à ce stage m’être éclaté comme jamais. C’était tellement plaisant de plonger dans des univers totalement différents, de se mettre dans la peau de personnages que jamais de la vie on m’aurait confiés !
Là bas, j’ai eu la chance de croiser la route de pédagogues géniaux, bienveillants et soucieux de proposer les bons conseils. J’ai beaucoup progressé grâce à eux. J’y ai retrouvé le plaisir d’être formé dans une ambiance chaleureuse que j’avais connue au conservatoire et à l’école de Bruxelles.
C’est Barbara Delsol qui m’a offert mes premières chances dans de véritables studios. J’espère qu’elle sait déjà combien je la remercie, et quelle chance j’ai eu que de croiser sa route. Je ne la remercierai jamais assez, et lorsque l’occasion m’est proposée de travailler de nouveau avec elle, c’est un immense plaisir. J’ai toujours ses conseils en tête, et une “pression” toute particulière quand je travaille pour elle : c’est elle qui m’a lancé dans cet univers, et j’ai envie qu’elle soit fière de m’avoir fait confiance.
Petit à petit, par bouche à oreille ou par coïncidence, j’ai croisé d’autres directeurs artistiques, d’autres comédiens qui m’ont proposé de les accompagner en séance lorsque c’était possible. La seconde personne à qui je dois énormément c’est Damien Ferrette. A lui aussi j’adresse un giga merci, pour sa bienveillance, sa patience, ses conseils et les opportunités qu’il m’a gentiment proposées. J’ai eu la chance de le voir travailler, et il est époustouflant de talent. C’est un véritable modèle de travail pour moi, tant pour la qualité de son jeu que pour sa bienveillance en séance. Je ne lui ai jamais dit, mais de toute façon ça reste entre nous, hein ?
Je ne vais pas faire le détail de chaque personne qui m’a fait confiance ou prodigué de chouettes conseils, mais si ces dernières lisent ces lignes, je vous (re)dit à tous un énorme merci pour ce que vous m’avez apporté. Si je pouvais vous rendre ce que vous m’avez donné, ce serait sans hésiter ! A chaque séance, c’est vraiment du bonheur à l’état pur. Merci, merci à tous.
R.S : Tu y pensais depuis tes débuts ?
S.H : Oui et non. Comme je l’ai déjà dit, faire du doublage de me paraissait pas quelque chose de bien dissocié dans une activité “généraliste” de comédien. J’ai toujours cotoyé des comédiens qui avaient des activités très variées. Clown le matin, en tournage pour un téléfilm le lendemain, et en spectacle plus classique le soir...
Du coup, pour moi, “devenir comédien”, c’était simplement ouvrir la porte à toutes les possibilités qu’offre ce chouette métier.
R.S : Quels sont tes loisirs ?
S.H : Ce métier exigeant de comédien nous offre tout de même la chance d’être passionné par ce que l’on fait. Être sur scène ou à la barre, pour moi, c’est l’un de mes loisirs.
Autrement je suis passionné de montage vidéo et d’effets spéciaux (adolescent, je voulais devenir infographiste). J’aime les soirées entre copains (super original, hein ?), les jeux de sociétés et vidéos, le tennis pour se défouler... et les spectacles pour rigoler !
R.S : Merci beaucoup Simon.
S.H : Merci Reynald, on se sent aux petits soins avec l’accueil que tu nous réserves !
Interview d'août 2020