R.S : Bonjour Fanny.

F.V : Bonjour Reynald.

R.S : Quelle a été ta première expérience professionnelle ?

F.V : Un téléfilm, L’enfant de personne, dans lequel je jouais le même rôle que Corinne Touzet plus jeune. Pour accentuer la ressemblance ils m’avaient raidi les cheveux et mis des lentilles pour avoir les yeux verts.

R.S : Tu as tourné un certain nombre de courts métrages. Comment ces projets sont-ils arrivés à toi ?

F.V : En sortant de l’école de théâtre Charles Dullin, je me suis inscrite à la Maison du film court, ce qui m’a permis de passer des castings pour des courts métrages étudiants. J’ai aussi rencontré des réalisateurs via Facebook et tourné dans des courts métrages d’amis.

R.S : Et tu en as même tourné un avec Eric Rohmer. Un court métrage, c'est assez étonnant !

F.V : Il l’a signé sous un pseudonyme ! Je peux le dire car il fait partie du coffret DVD hommage à Eric Rohmer. J’ai eu la chance de tourner dans son long métrage Les amours d’Astrée et Céladon alors que j’étais encore en école de théâtre. J’avais un petit rôle de bergère mais j’ai tourné sur plusieurs semaines et, à la fin du tournage, sa productrice, Françoise Etchegaray, une femme remarquable et extrêmement gentille, m’a dit qu’Eric avait aimé ce que j’avais proposé en jeu et qu’il me proposait le rôle principal d’un court métrage. On l’a tourné un an plus tard, j’ai pu choisir le comédien qui jouerait mon mari et proposer ma petite soeur pour interpréter ma soeur. Je me souviens encore des répétitions dans son bureau, des anecdotes qu’il m’a confiées sur son travail et, bien sûr, du tournage en équipe très réduite. Une rencontre unique.

R.S : Quels souvenirs gardes-tu de ton passage sur Plus belle la vie ?

F.V : J’ai fait le grand écart artistique : je suis passé de Eric Rohmer à Plus belle la vie ! Et figure-toi qu’il y a un point commun entre les deux : on faisait très peu de prises, 2, 3 maximum. Ça a été une belle expérience, avec une super équipe très bien organisée. Travailler sur ce genre de série apprend à être rigoureuse car tout va très vite, on n’a pas le droit à l’erreur. Moi ça me va, je suis une bosseuse. On se voyait la veille au soir avec mon partenaire principal, on se faisait des italiennes de texte et naissaient des idées pour enrichir le jeu et les scènes. Je garde de très bons souvenirs.

R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?

F.V : J’ai souvent joué plusieurs rôles dans une même pièce au théâtre. Je me suis beaucoup amusée à explorer ma voix pour donner une identité vocale à chacun de mes personnages. Il y a quelques années, j’ai eu envie d’essayer d’enregistrer pour des jeux vidéos, mais un ami m’a dit "Tu sais, c’est surtout les comédiens qui font du doublage qu’on engage pour les jeux vidéos". Le lendemain j’avais dans ma boîte un mail pour un stage de doublage. Je me suis dit que c’était un signe du destin. Annabelle Roux, suite au stage, m’a donné un petit rôle récurrent, ce qui est une chance folle quand on débute et je l’en remercie ! Je continue à me former et à rencontrer des DA formidables qui me font confiance. Je n’en suis qu’aux prémisses, il y a tellement à apprendre, c’est ça qui est passionnant et enrichissant.
Je suis tombée amoureuse du doublage et je n’ai pour l’instant pas eu l’occasion de travailler en jeu vidéo.

R.S : Etait-ce une discipline que tu envisageais lorsque tu as décidé de devenir comédienne ?

F.V : J’ai eu envie de devenir comédienne vers l’âge de 6 ans et le doublage ne m’était pas venu à l’esprit. Pourtant, à imiter en boucle certaines répliques de films (de mes Disney préférés ou de Retour vers le futur par exemple) pour faire rire ma famille, l’idée aurait pu naître...

R.S : Quels sont tes loisirs ?

F.V : J’aime la photographie, aller au cinéma, au théâtre, regarder des séries, découvrir des villes, des restaurants et recevoir des amis à dîner...

R.S : Merci beaucoup Fanny.

F.V : Merci à toi Reynald.

Interview de septembre 2022