R.S : Bonjour Yves.

Y.B : Bonjour Reynald.

R.S : Comment avez-vous débuté professionnellement ?

Y.B : À l’école primaire, on faisait un spectacle pour Noël où nous jouions une pièce de théâtre. Je crois que c’est à ce moment que l’envie est née. Adolescent, chaque année nous montions des pièces de théâtre que nous jouions dans les villages de ma région. Ensuite je suis monté à Paris comme on dit pour suivre les cours Florent. Puis j’ai pris des cours avec Tsilla Chelton, une très grande dame du théâtre connue du grand public grâce son interprétation de Tatie Danielle. Ce fut une rencontre inoubliable. Et les choses se sont enchaînées au gré des rencontres et des projets artistiques.

R.S : Comment êtes-vous arrivé dans le doublage ?

Y.B : Un ami m’a proposé de venir avec lui pour assister. J’ai trouvé cette discipline passionnante.

R.S : Etait-ce une discipline que vous envisagiez déjà lorsque vous avez commencé votre parcours de comédien ?

Y.B : Non, pas du tout, car longtemps j’ai cru ma dyslexie m’empêcherait de travailler dans le doublage. Mais à force de travail, tout est possible !

R.S : Quelles vous ont semblé en être les difficultés, si toutefois vous avez eu l'impression qu'il y en avait pour vous ?

Y.B : Une fois l’appréhension de la rythmo passée, le plaisir est de plus en plus présent. Toutefois il me reste encore beaucoup à apprendre.

R.S : Si, entre le micro, la scène et la caméra, vous ne deviez garder qu'une seule activité, laquelle aurait votre préférence ?

Y.B : Je viens du théâtre mais je trouve que toutes ces activités sont très enrichissantes et complémentaires. Le doublage développe considérablement la faculté d’être dans l’immédiateté et il a amélioré ma souplesse de jeu.

R.S : Vous avez été professeur à la prison de Fleury-Mérogis. Que retirez-vous de cette expérience ?

Y.B : Ce fut une expérience très marquante. Je me souviens avoir dit à un détenu : "C’est très bien ce que tu fais". Il m’a regardé comme s’il prenait conscience qu’il pouvait faire quelque chose de bien. Ça m’a beaucoup ému, son regard est encore très présent. Malheureusement, la prison, telle qu’elle est, n’est certainement pas la meilleure solution pour aider à la réinsertion...

R.S : Quels sont vos loisirs ?

Y.B : Le cinéma, le théâtre, la lecture, la musique (je gratte un peu la guitare). J’aime beaucoup la randonnée, le meilleur moyen de me ressourcer.

R.S : Merci beaucoup Yves.

Y.B : Merci à vous Reynald et bravo pour votre travail.

Interview de janvier 2023