R.S : Bonjour  Julie.

J.Q : Bonjour Reynald.

R.S : Quel a été ton parcours de comédienne ?

J.Q : Ado, j'ai suivi les cours Florent le mercredi et le samedi, puis j'ai intégré une école "plus familiale" (le studio 34, qui avait été monté par Philippe Brigaud, Claude Mathieu et George Pitoëff) tout en continuant mes études d'océanographie à la fac. Un jour j'ai décidé de ne plus faire que du théâtre et que Cousteau pourrait bien se passer de moi, et j'ai commencé mon parcours professionnel au gré de formidables rencontres pour ne plus lâcher les planches ! Ce parcours est parsemé d'expériences à la caméra et, depuis peu, à la barre...

R.S : Comment as-tu pris le chemin du doublage ?

J.Q : C'est un ami, qui lui-même avait appris à marcher dans un studio, qui m'y a amenée la première fois. Je le voyais évoluer avec une telle dextérité à la barre que je me trouvais bien incapable de quoi que ce soit ! Je n'arrivais pas à connecter mon métier de comédienne avec cette aisance et la technique demandées. Ce n'est que 10 ans plus tard que j'ai décidé de faire un stage pour justement essayer et passer à l'acte pour de vrai.

R.S : Te sentais-tu vraiment prête à affronter la rythmo "pour de bon" à l'issue du stage de doublage que tu as effectué ?

J.Q : A la suite du stage avec Sylvie Feit, la rythmo en elle-même ne me faisait plus peur et je savais que l'ingé son ne pouvait pas entendre mon cœur battre (j'avoue, j'y ai pensé à une époque) mais je savais surtout que j'avais tout à apprendre une fois dehors ! J'ai d'ailleurs vaguement  tenté de démarcher à la suite du stage mais la disponibilité et la régularité étant de mise, j'ai vite abandonné. Et puis l'année dernière je me suis vraiment donnée les moyens et Bruno Dubernat m'a fait confiance, puis Thierry Wermuth, puis Christèle Wurmser et puis tous les autres. Et quand on commence à s'éclater, on a envie de continuer !

R.S : Quel regard portais-tu sur cette branche de la profession avant de faire du doublage toi-même ?

J.Q : Je voyais un peu cette branche de la profession comme une bulle inatteignable où tout le monde se connaissait et où les comédiens avaient tous ce don de faire ce qu'ils voulaient de leur voix en un temps record. Depuis que je fais du doublage, je me rends compte que, oui, tout le monde se connaît, oui, certains sont des pointures dont j'ai beaucoup à apprendre, oui, ça va très vite, mais qu'on appartient tous à la même bulle et qu'on est tous comédiens, avec nos ego, nos fragilités, notre bienveillance... Enfin, tout ce qui fait un comédien !

R.S : Tu as l'expérience de la scène, de la caméra, du micro... As-tu une préférence parmi toutes ces activités ?

J.Q : Non, même si je viens de la scène. Parce que tous trois me permettent de jouer, d'imaginer, de m'amuser ! Ce pourquoi on fait ce métier, non ?

R.S : J'ai pu lire à ton sujet "Elle est aussi accordéoniste, un instrument qui l'accompagne souvent sur scène". Ça m'intrigue ! Peux-tu en parler ?

J.Q : Ah... L'accordéon... C'est mon camarade ! J'ai eu la chance de rencontrer un metteur en scène qui l'intègre souvent dans mes personnages et ses mises en scène, alors oui, il m'accompagne sur scène ! J'adore le rapport à cet instrument, c'est un peu mes poumons, on l'embrasse, on peut se planquer derrière lui si on veut ou bien danser avec. Et, en même temps, c'est un orchestre à lui tout seul ! Un vrai pote, quoi !

R.S : Quels sont tes hobbies ?

J.Q : Le théâtre bien évidemment, j'adore y aller ! Le cinéma, la politique et l'aïkido. Je pratique depuis des années. C'est magnifique à voir, à faire (au début on comprend rien !) et j'y trouve tellement de points communs avec notre métier (encore maintenant) : le rapport à l'autre, le rapport à son corps, le rapport à l'espace...  Et puis c'est tellement amusant de se rouler par terre !

R.S : Merci beaucoup Julie.

J.Q : Merci beaucoup Reynald.

Interview de janvier 2016