R.S : Bonjour Anthony.

A.C : Bonjour Reynald !

R.S : Tu as pris des cours de théâtre privés. Pourquoi ce choix plutôt qu'un cours au sein d'une classe avec d'autres élèves, et quelle différence cela fait-il ?

A.C : En fait, j'ai mis privés car c'était l'atelier théâtre de la ville où je vivais, ce n'étais pas une école. Mais heureusement nous étions une dizaine d'élèves, j'avais donc plein de partenaires de jeu, M. Patrick Ascargorta (notre professeur de théâtre) nous faisait faire beaucoup d'exercices d'improvisation, puis il mettait en scène un spectacle que nous représentions à la fin de l'année devant le public.

R.S : Tu as également pris simultanément des cours de chant. Tu avais dès le départ un désir professionnel à la fois de comédie et de musique ?

A.C : Quand j'ai commencé à être comédien professionnel, je suis tombé sur une annonce d'audition pour une comédie musicale que j'ai voulu tenter. J'ai rencontré le professeur de chant d'une proche pour qu'il me donne deux trois conseils pour l'audition et, après avoir chanté, il m'a dit : "J'aime beaucoup ton timbre de voix, tu as déjà pensé à prendre des cours de chant ?". C'était parti ! D'aussi loin que je me souvienne, très régulièrement, devant le miroir, je m'amusais à me faire peur, à me faire rire, à pleurer, à faire toutes sortes de grimaces pour me déformer le visage. J'inventais des histoires pas possibles aux copains à l'école (que j'étais adopté, un frère jumeau caché...) et une fois qu'ils y croyaient je démentais. Ce qui m’enivre depuis toujours, c'est de vivre dans la peau de quelqu'un d'autre.
Le chant était une nouvelle corde à ajouter à mon arc de comédien, il me permettait d'envisager tout un nouvel univers de comédien (la comédie musicale).

R.S : Si je me fie à ton CV, c'est par ton professeur de théâtre que tu as commencé à jouer d'une façon professionnelle, mais comment es-tu arrivé à chanter dans des œuvres du répertoire classique ?

A.C : Oui, Patrick Ascargorta avait sa troupe de théâtre professionnelle avec laquelle il jouait principalement des classiques pour des scolaires dans toute la France. L'été de ma première année dans son atelier théâtre, il m'a proposé de venir avec sa troupe interpréter un jeune page dans un château lors d'une reconstitution médiévale et je n'ai plus jamais quitté la troupe. Pour le répertoire classique, c'est mon professeur de chant M. Christian Crozes qui m’encourageait à essayer ce registre, j'ai fini par accepter et il m'a donc, par la suite, fait travailler des œuvres du répertoire savant, puis j'ai intégré sa chorale de chants sacrées, c'est là que j'ai pu interpréter quelques œuvres en tant que choriste et soliste (pour des petites partitions).

R.S : Tu as aussi chanté au sein de l'orchestre "Best of" basé à Carcassone durant une saison, et au sein du groupe de cabaret « Smile cabaret » basé à Clermont-Ferrand durant une saison. Comment ces projets sont-ils arrivés ?

A.C : Le premier, c'est mon professeur de chant qui m'a dit qu'un orchestre recherchait un chanteur pour une saison. J'ai passé l'audition et ai été choisi, et le deuxième, par une amie chanteuse avec laquelle j'avais joué dans plusieurs spectacles qui est elle-même chanteuse dans ce groupe.

R.S : Dans ton CV riche d'expériences diverses tu indiques avoir été intervenant association "Passiflore", atelier théâtre pour jeunes handicapés durant 2 ans. De quelle façon en es-tu venu à cela ?

A.C : Par Patrick qui donnait également cet atelier. Au début il m'a proposé de l'accompagner puis il m'a passé le flambeau. Il fallait d'abord que les jeunes (autour de la vingtaine) me connaissent et me fassent confiance. J'ai vraiment adoré, c'était une expérience très riche humainement.

R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?

A.C : Ah ça, c'est grâce à notre cher M. Christophe Lemoine. Nous avons joué ensemble dans plusieurs spectacles mis en scène par M. Gilles Ramade dans la région Toulousaine (Cruci-Fiction, 100 ans de Music Hall, The Rocky Horror Show) durant lesquels nous nous sommes liés d'amitié. Je lui posais beaucoup de questions, car comme toutes les branches de notre merveilleux métier ça me passionnait, et il m'a proposé de me faire découvrir les studios. Et là, il m'a présenté à pas mal de joli monde, puis j'ai beaucoup assisté avec de nombreux D.A. Même une fois qu'on a commencé à me faire travailler, je continuais d'assister pour en apprendre un maximum !

R.S : Etait-ce une discipline à laquelle tu songeais dès le début de ton parcours ?

A.C : Si, ne serait-ce qu'il y a trois ans, on m'avait dit que j'allais faire du doublage, j'aurais éclaté de rire en disant : "Mais oui , bien sûr" ! Je suis très heureux d'en faire.

R.S : Quels sont tes loisirs ?

A.C : Alors là ! Il y en a tellement ! Le voyage, le sport, les arts, la famille et les amis, la nature, le farniente, m'ennuyer un peu, les jeux. Mais, en maître-mot, découvrir ! Aujourd'hui, plus que jamais, je chéris toute la riche diversité de notre planète et des êtres qui l'habitent.

R.S : Merci beaucoup Anthony.

A.C : Merci à toi Reynald !

Interview de novembre 2020