R.S : Sylvain bonjour !

S.L : Bonjour Reynald !

R.S : Etre comédien a-t-il toujours été une évidence dans ta vie ?

S.L : Je n'ai jamais vraiment envisagé une autre activité (à part peut-être motard de la police jusqu'à ce qu'on décèle ma puissante myopie).

R.S : Le doublage est-il pour toi un moyen de t'exprimer différemment ?

S.L : Sans doute. Le doublage devrait être une leçon d'humilité. En effet, il s'agit non de jouer un personnage, mais de restituer le mieux possible ce qu'un autre comédien a joué. C'est un peu "Arlequin serviteur de deux maîtres" car il faut servir le personnage et son premier interprète.

R.S : Tu as participé au doublage de la série "Profiler" et, bien que le sujet ne s'y prête pas, je sais que dans le studio l'ambiance était plutôt joyeuse !

S.L : Effectivement, Marie Laure Dougnac et Arnaud Arbessier se sont révélés des camarades de travail particulièrement attachants et il est possible que des sujets aussi graves que ceux sur lesquels nous avons travaillé, qui plus est à haute dose, génèrent de temps en temps une décompression qui s'exprime par des plaisanteries aussi diverses que variées. Je pense que les croque-morts doivent aussi rigoler.

R.S : Je trouve que tu es très zen et tu mènes ta carrière avec une grande philosophie.

S.L : Je ne suis pas vraiment un perdreau de l'année et j'ai derrière moi un grand nombre d'espoirs déçus et de réussites inespérées. Ca forme !

R.S : Tes activités de comédiens sont très diverses : cinéma, théâtre, mise en scène... et tu as même réglé des combats ! Il faut absolument que tu me racontes ça !

S.L : Mon désir de devenir comédien est très lié à mon enfance, laquelle a été bercée par la mode des films de cape et d'épée. Je ne jurais que par Jean Marais. Pour moi, être comédien c'était ferrailler pendant une heure et demie avant de sauver la princesse. Il m'en est resté quelque chose car dès que j'ai entrepris ma formation j'ai pris parallèlement des cours d'escrime sportive (par opposition à escrime de théâtre). Puis, au Centre de la rue Blanche, j'ai eu comme professeur Maître Gardère qui s'est chargé de me faire découvrir le bâton, la dague et la rapière. Ensuite, au cours d'un des premiers spectacles que j'ai joués, j'ai travaillé avec Raoul Billerey, homme aussi charmant que compétent. Je me suis alors autoproclamé régleur de combat. Ma première grande prestation dans ce domaine a été " L'an Mil " de Jean Luc Jeener où il m'a fallu régler des combats simultanés entre vingt sept comédiens. Je ne m'en suis pas si mal sorti et ensuite j'ai été amené à recommencer ce genre d'expérience en sachant que, sur le plan du réglage, mon imagination prenait le pas sur ma technique et que cette dernière aurait gagné à être grandement améliorée.

R.S : Même si tu es un homme très occupé, j'imagine que tu as des hobbies en dehors de ton métier ?

S.L : Je fais des fakes (cf. sur la page de Catherine Hamilty un exemple réalisé à partir d'une de ses photos et d'un tableau de Renoir). Je lis beaucoup (tu as vu mon bureau), je joue mal de quelques instruments, je joue régulièrement au tennis et au tarot, j'ai une collection de timbres allemands presque complète.

R.S : Merci beaucoup !

S.L : Ce fut un plaisir. Quoique un peu laborieux... :-D

Interview de mai 2004