R.S : Bonjour Marion.

M.D : Bonjour Reynald, et encore merci pour ce site !

R.S : Quel a été ton parcours de comédienne ?

M.D : J'ai commencé au théâtre avec des pièces aussi bien classiques que contemporaines, privilégiant les rôles comiques. A ce jour j'ai joué dans une vingtaine de pièces de théâtres, tout en tournant pour des séries T.V, au cinéma, dans des courts métrages, des publicités, et l'animation télé. J'ai écrit deux livres qui ont été édités, ainsi qu'une pièce de théâtre (SCOOOP) et 3 one woman shows (en écriture du 4ème). Je travaille aussi avec ma voix pour des doublages, documentaires, publicités radio, jeux vidéos, etc.

R.S : Quelle différence ressens-tu entre le fait d'être seule en scène dans un one woman show (tu as en donc écrit et joué plusieurs) et le fait d'avoir des partenaires à tes côtés ?

M.D : Quand on est seule en scène, on EST SEULEEEE !... (rire)... En fait, il faut redoubler d'énergie et tenir le rythme pour arriver à capter le public constamment avec soi. Pas le droit à l'erreur, aucun partenaire de scène n'est là pour t'aider ! Même au niveau du jeu, ce n'est pas pareil ! Avec le one, on peut jouer plusieurs personnages, plonger dans un univers qui nous est propre, et il n'y a pas de frontière entre le rapport public - scène !  A la différence du théâtre où on n'interprète qu'un seul et même personnage, dans une unité de lieu, d'action et de temps, avec un texte à respecter, et bien sûr le 3ème mur... J'ai fait mes débuts au sein de la troupe de Francis Perrin pendant 3 ans, et j'y ai acquis cet esprit de famille entre comédiens. Il est bien évident que j'adore jouer avec des partenaires de jeu généreux, et partager cette complicité scénique unique. Alors qu'avec un one, la complicité il faut aller la chercher avec le public, et comme tout le monde sait, le public n'est jamais acquis !

R.S : Tu pratiques beaucoup d'activités diverses, te procurent-elles toutes le même plaisir et y en a-t-il une qui aurait ta préférence ?

M.D : Je suis toujours pleinement heureuse de pouvoir les exercer et, pour moi, dans le fond, c'est la même activité et passion, même si la forme est différente. J'ai, il est vrai, une préférence pour la scène, car le partage direct avec le public est unique, voire complètement magique (par moments)  et j'adore les surprises de l'instant présent. Cependant, ce qui m'épanouit vraiment, c'est de rencontrer des équipes motivées, passionnées, avec qui avancer, partager et créer. Vivre de ce métier est difficile, mais tellement galvanisant quand on a la chance de travailler !

R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?

M.D : Par l'intermédiaire d'une très bonne amie qui travaillait pour une boîte de doublage. A l'époque je jouais régulièrement au théâtre et, dès que je le pouvais, elle me donnait l'opportunité de pouvoir assister aux enregistrements. Je m'installais dans un coin, et je passais mes journées à écouter, regarder, observer, apprendre, et analyser ! Après plusieurs mois, voire années, j'ai commencé à faire des ambiances, puis des petits rôles ! Et, au fur et à mesure, j'ai eu la chance au coup par coup d'obtenir des rôles sympa à doubler, pour la télé ou le cinéma... Puis enfin, cette rencontre avec l'actrice Emmanuelle Vaugier, pendant 4 saisons pour les experts Manhattan...

R.S : Dans quel état d'esprit étais-tu les premières fois où tu t'es retrouvée derrière la barre ?

M.D : Oh là là là, c'était il y a très longtemps... (rire) (oui je ne suis plus une jeunette !), mais je sais que j'avais un trac horrible et omniprésent ! En même temps c'est normal, ce métier demande vraiment beaucoup de pratique et de technique avant d'être à l'aise,  et il n'y avait pas d'écoles ou de stages comme maintenant. A présent, avec l'expérience cela va bien mieux, et je suis surtout très heureuse d'avoir la chance de me retrouver derrière la barre. J'ai eu la chance d'être dirigée par des directeurs de plateaux super sympas et d'y  rencontrer des acteurs talentueux, cela aide vraiment à donner le meilleur, apprendre et prendre confiance !

R.S : Tu doubles Emmanuelle Vaugier régulièrement, par exemple. Le public aime cette fidélité entre comédienne étrangère et "voix française". Que ressens-tu pour ta part à chacune des retrouvailles ?

M.D : Comme toutes les comédiennes qui ont la chance de doubler régulièrement la même  actrice, c'est du pain béni. Car, à force, on connaît par cœur son jeu, ses expressions, son tempérament, sa façon de bouger, de parler, ses mimiques, sa respiration, "son œil", etc. Du coup, je pars travailler avec une vraie confiance, et un réel plaisir de la  retrouver.

R.S : Que penses-tu lorsque tu entends ton travail ?

M.D : Honnêtement ? Tu vas rire Reynald ! Ma T.V est toujours en fond sonore... Alors quand je tombe par hasard sur ma voix (on ne sait jamais quand c'est diffusé), ça me fait vraiment très bizarre, je me dis d'abord : "Tiens on dirait ma voix !?" Et quand je regarde l'écran, j'en fais sursauter mon chat  car je crie : "Oh mais ouiiii, c'est ma voix !!!! C'est moâ ;-)  !!!". Ensuite, une fois l'ego de surprise passé (ça va assez vite, t'inquiète !),  je suis en mode analyse et là c'est beaucoup moins drôle. Pour être très honnête c'est aussi dur de se voir, que de s'entendre. Mais après tout je suis la mieux placée pour savoir ce que je peux éradiquer, améliorer, peaufiner et perfectionner. Et, pour sûr, le lendemain je me refais un planning pour travailler régulièrement ma diction, mon élocution et ma respiration ;-) !

R.S : Quels sont tes hobbies ?

M.D : Ma passion du théâtre, de l'écriture et du jeu.

R.S : Merci beaucoup Marion.

M.D : Merci à toi, Reynald !

Interview de janvier 2016