R.S : Bonjour Géraldine.

G.K : Bonjour Reynald ! Ravie de rejoindre toutes ces belles voix...

R.S : Quel a été ton parcours d'artiste ?

G.K : Mon parcours est un peu atypique car je n’ai pas fait "d’école"... J’ai commencé le théâtre à 6 ans au sein du CDN du Campagnol à Châtenay-Malabry (92) en suivant des ateliers avec les comédiens de la troupe, et continué ma formation au sein de ce lieu jusqu’à mes 18 ans. Cette formation pluridisciplinaire a fait de moi une artiste du mouvement, travaillant tour à tour le masque, le mime, le clown, la danse, les marionnettes, cascades, acrobaties et bien sûr le théâtre. Après plusieurs aventures au sein de compagnies théâtrales et quelques apparitions à l’écran, c’est naturellement que je décide de partir me nourrir d’autres formes artistiques à travers le monde et me voilà en Inde... pour 8 ans ! J’y ai appris le kathakali et accueilli de nombreux artistes dans le cadre d’échanges et de formations avec les grands maîtres de théâtre dansé et de musique de l’Inde du sud. J’y crée ma propre compagnie, la "Chandra Troup" ou "Compagnie de lune", lieu de création et de formation qui est désormais installée à Chatenay-Malabry où mon aventure artistique a commencé. Lors de mon retour en France, je me rends compte que mon parcours n’a jamais intégré le travail de la voix qui est pour moi un outil encore non maîtrisé. Après plusieurs formations, je constate que je prends un plaisir infini à enregistrer pubs, documentaires ou autres et à donner ma voix aux acteurs étrangers. Aujourd’hui, directrice artistique de la Compagnie de la Lune depuis 13 ans, je mets en scène de nombreux spectacles de théâtre ou de rue, je suis acrobate aérienne pour l’Opéra de Paris et d’autres compagnies, et ma voix voyage avec les images qu’elle accompagne.

R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?

G.K : J’ai commencé dans le doublage en assistant longuement aux séances d’enregistrement dans les studios pour apprendre toutes les techniques nécessaires à ce métier. Puis quelques directeurs de plateau m’ont fait passer des essais et d’autres m’ont fait travailler à l’écoute de mon CD. Cela a été une longue démarche de patience et d’endurance mais l’Inde m’a appris tout cela...

R.S : Artistiquement parlant, qu'est-ce que t'apporte cette activité au milieu de toutes celles, nombreuses, que tu pratiques par ailleurs ?

G.K : Le travail de la voix a complété ma palette d’expériences et m’a permis de me rapprocher d’une vérité brute venant du fond de mes entrailles, sans artifices, sans masques, sans maquillage et sans costumes. Je ne crois pas que, plus jeune, j’aurais pu le faire avec autant d’authenticité et de plaisir.

R.S : On peut lire sur ton site "Géraldine Kannamma transmet sa passion aux comédiens amateurs ou professionnels". Concrètement, comment cela se traduit-il ?
 
G.K : J’aime transmettre... Au sein de ma compagnie, j’ai créé un pôle formation qui compte jusqu’à 150 élèves par an. Amateurs et professionnels s’y croisent pour travailler ensemble et s’enrichir mutuellement. Je suis également formatrice au sein des écoles et des entreprises.

R.S : Tu es également "Acrobate - Echassière". Je suis extrêmement curieux d'en savoir davantage !

G.K : C’est le hasard qui m’a fait rejoindre l’équipe du Bioscope comme comédienne acrobate dans le cadre du spectacle dansé "Les maîtres du Feu" créé par le Groupe F. Entourée d’acrobates formateurs extrêmement talentueux, à 32 ans j’ai décidé d’apprendre la corde lisse et de devenir échassière. Je pense que la formation continue des artistes permet de se renouveler sans cesse. La pratique du sport m’a toujours donné l’envie de me dépasser et c’est ainsi que j’ai commencé à travailler à l’Opéra de Paris.

R.S : Quels sont tes hobbies ?

G.K : J’aime évidemment qu’on me raconte des histoires. Lecture, cinéma, théâtre sont donc mes occupations principales, mais je suis également passionnée de sport (athlétisme, arts martiaux, escrime...), particulièrement auto et moto. J’ai été pilote de rallye cross et dès que je le peux je prends ma moto. Notre métier est un vrai plaisir et c’est une chance... qu’il faut entretenir !

R.S : Merci beaucoup Géraldine.

Interview de janvier 2016