R.S : Bonjour Thierry...

T.D.A : Bonjour Reynald.

R.S : Le besoin de "jouer" a-t-il toujours été en toi ?

T.D.A : Depuis l'âge de 17 ans où il m'a été proposé le rôle de Moulineaux dans "Tailleur pour Dames". Une très belle année où j'ai connu l'esprit de troupe qui a toujours guidé ma vie.

R.S : Comment as-tu décidé d'en faire ton métier ?

T.D.A : Je me suis lancé en 2004. Je suivais des cours, c'est mon professeur alors qui m'a poussé à voler de mes propres ailes.

R.S : La première fois où tu t'es retrouvé face à un public reste certainement un grand moment pour toi ?

T.D.A : Inoubliable. Ça galvanise, tout ce monde qui d'un seul coup s'intéresse à vous. Il y a bien sûr le trac juste avant les trois coups. Mais une fois qu'on y est, on ne réfléchit plus, on le fait, on avance, peu importent les conséquences. A la fin, ça passe ou ça casse.

R.S : Au théâtre il y a le metteur en scène qui te dirige, bien sûr, mais ton jeu n'est-il pas influencé également par tes partenaires, le public ? A l'évidence il y a de nombreux paramètres, n'est-ce pas ?

T.D.A : Oui, le metteur en scène est le capitaine du navire. Je lui fais confiance, une confiance qui est, je pense, réciproque, puisqu'il nous a choisis pour le rôle à interpréter. Le partenaire est bien plus important que soi-même. C'est lui qui nourrit notre jeu intérieur, on construit beaucoup plus intensément dans la vérité qu'on recherche avec un bon partenaire. Plus le partenaire a du répondant et plus on sera convaincant... Et convaincu (rire).

R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?

T.D.A : A la suite d'une rencontre avec une partenaire dans une pièce de théâtre pendant le festival d'Avignon (elle se reconnaîtra).

R.S : Dans ce cas, ton jeu doit être proche de celui du comédien étranger à qui tu prêtes ta voix. Même si l'objectif est de ne pas le trahir, j'imagine que tu mets forcément une part de toi ?

T.D.A : Oui, d'une certaine façon, nous sommes un prisme. Notre interprétation sera en fonction de la manière dont il nous éclaire. C'est un excellent travail sur l'immédiateté.

R.S : L'approche d'un rôle est différente en doublage. On découvre le texte le jour même, on le joue sans l'apprendre, tout est plus rapide. En tant que comédien comment ressens-tu cela ?

T.D.A : Avec beaucoup d'amusement.

R.S : Que représente le doublage pour toi ?

T.D.A : Une manière de se perfectionner pour cet exercice souvent de haut vol. Comme pour tout projet, je suis là pour le bien du film quel qu'il soit suivant ce qu'on me demande de faire. J'y apporte tout mon concours, dans le respect de l'authenticité.

R.S : Quelles sont tes autres passions ?

T.D.A : La découverte de belles œuvres architecturales. La cuisine (avec un gros penchant – un gros défaut – pour les pâtisseries…).

R.S : Merci beaucoup Thierry.

Interview de juin 2008