R.S : Bonjour Emilie.

E.D : Bonjour Reynald.

R.S : Quel a été ton parcours de comédienne ?

E.D : A 4 ans mes parents m’ont inscrite à mon premier cours de danse, et je n’ai pas arrêté durant les 15 années qui ont suivi. Les dernières années auprès de ma professeure de danse j’ai découvert le théâtre, car elle nous faisait travailler en profondeur sur le côté émotionnel afin que notre corps exprime chaque sentiment. Une nouvelle sensation parcourait mon corps et l’envie de l’exprimer avec la parole est arrivée. J’ai alors démarré ma vie de comédienne avec ma majorité ! L’école, la scène, les caméras et la voix...

R.S : La scène est-elle une étape importante ?

E.D : C'est pour moi l’essence de notre métier. Sur une scène, on ne triche pas, il n’y a pas de deuxième chance, une fois le rideau levé c’est l’aventure qui démarre. On apprend énormément avec le théâtre, le mot échange prend tout son sens, on existe grâce et à travers les autres et vice versa. Le trac qui nous anime avant notre première entrée sur le plateau est l’une des plus merveilleuses sensations que je connaisse et que je souhaite savourer le plus longtemps possible.

R.S : Te souviens-tu de tes premiers doublages ?

E.D : Oui, je m’en souviens très bien ! C’est Thierry Wermuth qui m’a offert mon premier guest à mes tout débuts et ce guest avait 8 épisodes sur 2 saisons, c’était magique ! Et il m’a aussi offert mon premier rôle dans un long métrage où j’offrais ma voix à une sorcière, c’était génial.

R.S : Est-ce que ton stage de doublage t'a aidée ?

E.D : Oui énormément. Il m’a permis de me familiariser avec le métier, de le découvrir et de commencer à l’apprendre. Je trouve la compagnie Vagabond/ Le magasin formidable pour cela. De plus, cela était important aux regards des directeurs artistiques que je rencontrais, c’était un vrai plus. Ensuite on approfondit en observant et en travaillant, car le stage ne fait pas tout.

R.S : Qu'est-ce qui te plaît, lorsque tu es derrière la barre ?

E.D : J’aime prêter ma voix à un personnage. Nous offrons une intimité propre qui est notre voix. Mais nous le faisons en nous « mettant de coté », nous apprenons à respirer telle la comédienne que nous doublons, à se fondre dans son jeu, jusqu’aux battements de son cœur. Nous sommes tels des travailleurs de l’ombre, sans public, sans projecteurs, juste une voix, une énergie que nous mettons au service d’une autre comédienne pour la faire exister dans une autre langue, telle qu’elle est. Et c’est plaisant de parcourir toutes ces identités. Bref, j’adore ça !

R.S : As-tu des préférences parmi toutes les activités qu'un comédien peut pratiquer et que tu as pratiquées toi-même ?

E.D : Non, je n’ai pas de préférence. Elles sont différentes et toutes aussi jouissives les unes que les autres. Et elles sont surtout complémentaires.

R.S : Si tu devais parler de ton métier en quelques mots, que dirais-tu ?

E.D : Qu'il est le programme de toute une vie et l’un des deux essentiels à celle-ci.

R.S : Quels sont tes hobbies ?

E.D : Ils sont nombreux... La littérature, la peinture, la gastronomie... L’humain.

R.S : Merci beaucoup Emilie.

E.D : Merci à toi Reynald.

Interview d'avril 2017