R.S : Bonjour Emilie.

E.M : Bonjour Reynald !

R.S : Quel a été ton parcours de comédienne ?

E.M : J’ai commencé à l’Ecole de Comédie musicale de Paris, l’ECM 3arts. Je voulais toucher à tout, et comme j’ai fait beaucoup de violoncelle, de chant et de danse, j’aimais bien l’idée de tout mixer ! On avait danse, ensuite théâtre, chant, diction (bon ça c’est beaucoup moins amusant ahaaa), solfège, etc.
On ne s’arrêtait jamais et c’était vraiment top, je me levais tous les matins en ayant l’impression d’être dans "Fame" !

R.S : Est-ce que ça n'est pas un parcours du combattant de monter un one woman show comme tu as réussi à le faire ? Comment s'y prend-on ?

E.M : Honnêtement je crois que j’ai eu beaucoup de chance ! Mon professeur de danse, Lucien Calixte, que je ne remercierai jamais assez, organise tous les ans un concours avec sa ville, "Le Cabaret jeunes talents de Ville d’Avray". Je m’y suis inscrite sans vraiment y croire, j’ai écrit un sketch de 5 minutes sur une nana qui veut résilier son forfait et qui se retrouve au téléphone avec une Québécoise qui l’embrouille en canadien et un Marocain qui lui propose jusqu’à 10 chameaux si elle revient sur sa résiliation ! Je n’étais jamais montée seule sur scène, je ne te raconte pas le niveau de stress ! Et j’ai gagné le concours hihi et le prix donnait accès à une salle de théâtre sur Paris ainsi qu’à la publicité qui va avec ! Et là c’était parti, j’avais 6 mois pour monter une heure de one woman show et pour me lancer dans l’arène ! Heureusement que j’étais bien entourée. Mes parents ont été top, ils m’ont donné confiance en moi. Je l’ai écrit et joué, et après j’ai fait plein de festivals, rencontré des gens supers avec énormément de talent et tout s’est enchaîné. Ce one women show a été une super vitrine pour montrer ce que je savais faire, m’apprendre la scène, la solitude des 3 personnes dans la salle comme le stress des salles de 800, bref c’était une super expérience ! Et grâce à ça j’ai été repérée pour jouer dans des pièces, j’ai découvert les partenaires sur scène et depuis je ne peux plus m’en passer !

R.S : Ta passion pour la musique qui t'a menée à former un duo sous le pseudonyme Milou avec Trickylaye dans le clip "Nous sommes des stars" ne t'a pas encore conduite à récidiver ?

E.M : Olalala les vieux dossiers que tu as trouvés ! J’avais 17 ans, j’étais encore au lycée quand j’ai tourné ce clip ! Ça n’est pas que je n’avais pas envie de recommencer mais c’est juste que lui a voulu que je fasse partie de son projet et ensuite, avec ces différents sons, il est de venu producteur et moi j’avais mon bac à passer ahahahaa !

R.S : Puisque ton Papa est comédien lui aussi et fait beaucoup de doublage entre autres choses, avais-tu eu l'occasion d'en faire toi-même lorsque tu étais enfant ?

E.M : Je crois que mon Papa avait envie que je reste dans mon monde d’enfant le plus longtemps possible. Je n’en ai pas fait enfant mais je le suivais partout. Dès qu’il pouvait m’emmener il le faisait. Que ça soit quand il répétait au théâtre, quand il allait en doublage ou quand il jouait, j’avais l’impression d’être une toute petite souris qui observe une grande souris en secret ! J’aimais bien me mettre dans coin, me faire toute petite et le regarder ! Je l’admirais tellement il me fascinait, j’étais tellement fière d’être sa fille. Je le suis toujours d’ailleurs !

R.S : La technique a-t-elle été quelque chose qui t'a semblé difficile à acquérir ?

E.M : Je crois que toutes ces années à le suivre et tous ses conseils m’ont beaucoup aidée. Et Benoît Du Pac aussi qui a été le premier à me faire confiance et à me mettre le pied à l’étrier ! Lui aussi je l’ai suivi partout. J’ai écouté, regardé, et la technique est venue au fur et à mesure. Mais je crois que la technique vient toute seule quand on joue et qu’on est bien entouré, quand on travaille sérieusement sans se prendre au sérieux !

R.S : Tes parents, comédiens tous les deux, te conseillent-ils sur ton jeu, que ce soit en doublage ou non ?

E.M : Je crois que la grande phrase gourou de la famille c’est "ce qui compte c’est d’être incarné quoiqu’il arrive" ! Voilà, ça c’est le grand conseil des Marié ! ^^
Ils ne me conseillent pas sur le jeu mais je sais que, quoiqu’il arrive, que j’ai un doute, un stress ou encore une première (ça c’est le pire je ne sais pas comment ils font pour me supporter ! ^^), ils sont là et ils m’accompagnent.

R.S : Ecoutes-tu les V.F. en tant que spectatrice ?

E.M : Oui, depuis que je suis toute petite je préfère la VF. Comme je le suivais partout, j’entendais beaucoup de voix et j’aime bien reconnaitre les comédiens dans les personnages. Et depuis que j’en fais, j’aime bien reconnaitre les copains !

R.S : Scène, image, micro... Y a-t-il une activité qui a ta préférence ?

E.M : Je crois que je n’ai pas de préférence. C’est ce que j’aime dans ce métier, on peut passer la journée en doublage et être sur scène le soir, écrire une chronique et filer en tournage !  

R.S : Quels sont tes hobbies ?

E.M : La bière... ahahaa ! J’aime beaucoup écrire. Là on m’a demandé d’écrire une pièce, du coup c’est top ! Les dimanches en famille et jouer de la guitare en chantant !

R.S : Merci beaucoup Emilie.

E.M : Merci à toi !

Interview de juin 2017