R.S : Bonjour Alan.

A.A.C : Bonjour Reynald ! Merci de m’accueillir.

R.S : Quelle a été ta formation ?

A.A.C : La vie ! (rires). Plus sérieusement, je n’ai pas eu de formation à proprement parler... Très jeune j’ai été attiré par le monde du spectacle et du cinéma. Et j’ai eu la chance de commencer à travailler vers 13 ans. J’ai suivi des cours de théâtre au lycée dans le cadre de mon BAC, mais je travaillais déjà en parallèle. Tout ce que je sais, je l’ai appris sur le terrain en faisant et au travers de différentes rencontres. N’est-ce pas la meilleure des formations ?

R.S : Comment t'es-tu inséré ensuite dans la vie professionnelle puis quel a été ton parcours de comédien ?

A.A.C : Je crois que j’ai une bonne étoile. Comme je le disais plus haut, j’ai eu la chance de commencer ce métier jeune. J’avais cette volonté de devenir acteur mais je ne savais absolument pas comment y arriver. Ma famille est étrangère au milieu artistique. Et c’est à 13 ans qu’un agent a croisé ma route par hasard et m’a proposé de rejoindre son agence. Quelques jours plus tard je passais mon premier casting pour un téléfilm, ça a fonctionné et une semaine après je tournais. Puis tout s’est enchaîné. Les rendez-vous, les rencontres et les tournages. Parallèlement je montais sur la scène du théâtre des Amandiers de Nanterre. Et je n’ai jamais arrêté. J’ai toujours jonglé entre le théâtre et les tournages. En 2012, j’ai eu le bonheur d’être choisi pour un petit rôle dans le film anglais “The week-end" réalisé par Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill), et de jouer avec Jeff Goldblum, Jim Broadbent, et Lindsay Duncan. Sur les conseils de Roger Michell j’ai poursuivi mon travail sur l’anglais. Ce qui m’a récemment été très utile puisque j’ai décroché 2 rôles dans le film américain At eternity’s gate de Julian Schnabel aux cotés de Willem Dafoe, Oscar Isaac et Mads Mikkelsen. Là encore, sacrée expérience ! C’est un biopic magnifique sur Van Gogh primé à la Mostra de Venise 2018 et nommé aux Oscars 2019. Je suis très fier, et Julian a été une rencontre magnifique ! Je continue également de jouer au théâtre très régulièrement, et de sillonner les studios de doublage. Et comme j’aime créer, je me suis récemment mis à la réalisation. J’ai tourné mon premier court métrage Panier de crabes avec Philippe Chevallier (Chevallier et Laspalès). Comme beaucoup j’ai chopé le syndrome et suis en train d’écrire un deuxième film.

R.S : Comment es-tu passé à la mise en scène ?

A.A.C : Par envie. A 18 ans. Un ami était en train d’écrire une pièce de théâtre et m’a demandé de venir jeter un coup d’œil aux répétitions pour donner mon avis. J’y suis allé et de fil en aiguille mon regard extérieur s’est transformé en direction et j’ai officiellement pris la mise en scène. J’ai tellement adoré que j’ai remis ça l’année d’après avec un autre spectacle. Puis encore un autre. Et je ne me suis plus jamais arrêté. Ça fait maintenant 12 ans. J’aime profondément ça ! A tel point, que j’ai développé ma production théâtrale “Les Mauvais Garçons”.

R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?

A.A.C : (Rires) Très bonne question ! Par le théâtre, justement ! J’ai mis en scène la comédie Pot pourri ! que j’ai co-écrite, mise en scène et produite, dans laquelle jouait Maïk Darah et Patrick Poivey. Ce sont eux qui m’ont fortement conseillé d’aller frapper à la porte des studios de doublage. Et comme je suis très curieux, et que j’aime découvrir de nouvelles facettes du métier, je les ai écoutés. J’ai assisté, passé des essais, fait des rencontres, et j’ai rapidement commencé à travailler. Comme pour les tournages et le théâtre. Ce métier me passionne donc je fonce dedans tête baissée !

R.S : Etait-ce une discipline qui t'intéressait avant de faire toi-même du doublage ?

A.A.C : Je dirais oui car je suis un curieux. Mais je n’y connaissais rien ! Enfant, j’ai été subjugué par le travail de Perrette Pradier sur Les aventures de Bernard et Bianca. Et je suis un grand fan de l’univers Disney. Donc j’ai toujours prêté une oreille attentive aux doublages de dessins animés. Et je me disais que j’adorerais travailler sur des films d’animation. Aujourd’hui je me rends compte de la chance que j’ai. Je suis un grand enfant, et je gagne ma vie en jouant. Je prends un pied monstre !

R.S : Tu es aussi directeur artistique, comment cela est-il arrivé ?

A.A.C : Tout est lié : par la mise en scène et mon amour de l’animation. Une directrice d’un studio qui avait vu une de mes mises en scène devait doubler un film d’animation. Ayant discuté de nombreuses fois avec elle de direction d’acteur et de spectacle, je lui avais dit que ça me plairait un jour d’essayer. Sachant que j’aime l’animation, elle m’a fait confiance et m’en a proposé la direction. J’ai tout de suite dit un grand OUI. Tout s’est bien passé, les comédiens étaient ravis de notre collaboration et le client du résultat. Très vite on m’en a proposé d’autres. Du live et de l’animation. J’ai démarché d’autres studios qui m’ont gentiment ouvert la porte et tout s’est enchaîné. Et j’espère bien que ça va continuer parce que je m’éclate ! J’aimes les acteurs et les actrices. Je les trouve géniaux. Travailler avec des gens talentueux et investis est un pur bonheur.

R.S : Quels sont tes loisirs ?

A.A.C : Assez banals... J’aime aller au théâtre et au cinéma. Ecrire. Jouer aux jeux vidéos. Sortir avec des amis, prendre l’apéro en terrasse, et faire la fête. Je suis un fou d’animaux aussi. J’ai un chien et deux chats et j’aime passer du temps avec eux.

R.S : Merci beaucoup Alan.

A.A.C : Merci à toi Reynald, et vraiment bravo pour tout ce que tu fais. C’est une belle idée !

Interview de mai 2019