R.S : Cédric bonjour !

C.D : Salut.

R.S : Comment as-tu débuté ta carrière de comédien ?

C.D : Je suis un enfant de la balle. J’ai grandi sur les plateaux de théâtre et ma mère m’a fait bosser très jeune. J’étais sur des rails que je n’ai jamais quittés car j’y étais bien.

R.S : Comment en es-tu venu au doublage ?

C.D : Un peu par hasard. Je tournais beaucoup et mon père, qui doublait déjà, m’a vivement conseillé de m'inscrire à un stage AFDAS doublage. Il y avait 2 ans d’attente, j’ai complètement oublié. Et, 2 ans plus tard, on m’a appelé pour ce stage. Je n’avais pas de boulot à ce moment-là, je l’ai fait. A la fin du stage, trois directeurs de plateaux sont venus assister au labeur des "bleus". J’ai travaillé avec eux et, sur leurs plateaux, d’autres directeurs de plateau m’ont trouvé bien et m’ont appelé. Et ainsi de suite. Boule de neige ! Alors que tout le monde se bat pour se faire une place dans ce milieu, je n’ai jamais passé un coup de fil ni démarché, quel bol ! Il faut dire que j’étais dans la tranche d’âge la plus recherchée, et qu’en plus je suis un homme (plus de rôles)…

R.S : Tu as prêté ta voix à Carmine Giovinazzo dans "Shasta", une série peu connue mais plutôt culte pour les connaisseurs ! C’est le genre de sitcom qu’on doit aimer doubler pour ses aspects un peu décalés, non ?

C.D : J'ai ADORÉ "Shasta". Je me suis battu avec les responsables de la chaîne qui voulaient tout édulcorer. Maurice De Coster, Lionel Henry et moi, avons menacé de tout arrêter s’ils nous forçaient à opérer leurs changements ringards. Ils ont lâché l’affaire. Ouf pour tout le monde, et viva "Shasta" !

R.S : Es-tu de ceux qui aiment rencontrer les personnes qu’ils doublent ?

C.D : Je n’ai pas d’acteur attitré (à part peut-être Jason Biggs) et je dois dire que je me considère plus comme une voix dans l’ombre que comme un "double". En d’autres termes, je prête ma voix à ces acteurs, mais eux ne me "prêtent" pas leur image. Si je devais en rencontrer un au hasard du métier, ce serait rigolo, mais je n’aimerais pas être présenté comme leur voix française. Simplement comme un acteur.

R.S : Côté dessin animé, tu m’as confié que tu gardais un excellent souvenir de "Mononoke". Peux-tu expliquer ce qui t’a séduit ?

C.D : Tout. Le film est magnifique. L’histoire est grandiose, ça regorge d’émotions, de messages, de sublimes visions, de mysticisme éclairé. On a eu une dizaine de jours pour le doubler et je me suis éclaté.

R.S : Films, séries, dessins animés, as-tu une préférence ? Les conditions de travail sont différentes et ça doit jouer non ?

C.D : Evidemment. Quand on a dix jours ou deux jours pour faire le même travail, il est évident qu'il ne peut être le même. Mais quand on double, on ne joue généralement que l’instant présent, il peut donc y avoir de très bonnes surprises, même sur deux jours.

R.S : As-tu des passions particulières, des hobbies ?

C.D : Mon fils, les cichlidés africains du Malawi et mon métier.

R.S : Merci beaucoup !

C.D : De rien, merci à toi.

Interview d'avril 2004