R.S : Bonjour Jean-Loup...

J.L.H : Bonjour !

R.S : Comment avez-vous découvert votre passion pour la comédie ?

J.L.H : Tout petit déjà, à la maison, j'ai découvert le pouvoir du rire : ça m'évitait de prendre les gifles que nos parents distribuaient pas mal encore dans ce temps-là... Alors vous pensez si j'ai rêvé de faire de la comédie, je m'y sens protégé !

R.S : Comment êtes-vous entrée dans le monde du doublage ?

J.L.H : C'est Roland Ménard qui m'a présenté tout le monde. J'étais fier parce que Roland n'a pas placé sa confiance en beaucoup de gens. Je lui suis toujours redevable de gagner ma vie aujourd'hui en faisant un métier difficile, très difficile...

R.S : Vous avez doublé Michael Badalucco, Jimmy Berluti de la série "The practice, Donnell & associés", pendant plusieurs années. Avez-vous eu l'impression de retrouver un ami au fil du temps ?

J.L.H : Oui, bien sûr. Surtout qu'une représentante d'une compagnie américaine à Paris m'a dit qu'elle le connaissait bien et qu'il était très sympa !

R.S : Sur un dessin animé, il est surprenant de voir comment le comédien est habité par le personnage derrière la barre. C'est une sensation unique, non ?

J.L.H : Unique je sais pas, mais comique, certainement. Moi, c'est mon bonheur de regarder les copains, des gens sérieux et plus si jeunes, se glisser dans la peau des personnages insensés que nous doublons !

R.S : On vous retrouve dans toutes les branches de la profession. Est-ce la clef pour une évolution perpétuelle ?

J.L.H : J'ai besoin d'être en mouvement. J'ai tout fait. De la réalisation, du conseil à la fiction dans les chaînes, du théâtre, de l'écriture, de la mise en scène... Je pense que le confort financier qu'apporte parfois le doublage ne doit jamais faire oublier pourquoi on a fait ce métier. Il faut savoir se mettre en danger. Pour moi, cette émulation est le lieu du talent... Pardon, je peux être chiant parfois !

R.S : Ça ne doit pas être si simple de jongler avec votre emploi du temps ! Il vous est probablement arrivé d'être un peu débordé ?

J.L.H : Il n'y a jamais rien d'impossible on trouve toujours des solutions. Le seul problème quand on travaille beaucoup, à certaines périodes, c'est qu'on a la tête qui enfle ! Par exemple, moi, il m'est arrivé, dans ces moments, d'être désagréable avec certains. Qu'ils trouvent ici l'expression de mes plus plates excuses !

R.S : Vous êtes également auteur et réalisateur. Est-ce un plus en tant que comédien ?

J.L.H : Je ne saurais vous dire. Comme réalisateur, on sait parler aux acteurs et donc ils sont plutôt contents. Et comme auteur, on sait normalement faire dialoguer nos personnages... Est-ce un plus ?

R.S : Bien que vous ayez un emploi du temps chargé, quelles sont vos passions en dehors de vos activités professionnelles ?

J.L.H : Ma maison en Provence, les amis, mes deux fils ! Et puis bien sûr me balader dans les musées. On y apprend toujours quelque chose.

R.S : Merci beaucoup Jean-Loup.

J.L.H : Merci à vous, mon cher Reynald, c'était un plaisir de faire ce petit point.

Interview d'octobre 2005