R.S : Bonjour Isabelle...

I.L : Salut Reynald !

R.S : Comment as-tu découvert tes dons artistiques ?

I.L : Dans mon premier spectacle de danse, je devais avoir 5 ans, les plus petits dont je faisais partie étaient déguisés en choux et arrosés par les plus grands. Je crois que j'ai été très vexée ! Non, plus sérieusement, j'ai été très marquée par la découverte du théâtre à l'adolescence et mon désir d'être comédienne s'est précisé puis imposé.

R.S : En tant que comédienne, penses-tu que la formation est primordiale ?

I.L : En ce qui me concerne, en tout cas, j'ai aimé appréhender l'interprétation, l'improvisation mais aussi l'art lyrique, la danse, l'acrobatie… Le travail sur le corps et la voix en particulier m'ont passionnée.

R.S : Tu as également fait pas mal de stages. Chacun d'eux t'a-t-il aidé à aborder ton métier plus sereinement ?

I.L : En sortant de cours, j'ai eu envie au fil de mes rencontres de travailler avec des gens qui proposaient des ateliers de recherche ou d'explorer l'univers d'auteurs. C'est un travail de laboratoire qui a complété ma formation initiale.

R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?

I.L : Je jouais au théâtre, j'avais envie d'aborder d'autres facettes de mon métier, alors j'ai pris mon téléphone, mon bâton de pèlerin, et commencé à travailler.

R.S : L'atmosphère est particulière, on est souvent dans le noir, il faut jouer en lisant mais tout en jetant un œil sur l'image, ce sont beaucoup de contraintes certainement épuisantes ?

I.L : C'est vrai que ça demande de la concentration, de l'énergie, de la vivacité, de l'habileté mais c'est aussi beaucoup de plaisir !

R.S : Quand on double une comédienne à plusieurs reprises, dans des rôles différents, est-ce agréable ?

I.L : Bien sûr, doubler Jessica Brooks et Ellen Dubin dans des rôles très différents a été très agréable. C'est la rencontre d'un personnage mais aussi d'une personnalité. J'ai par ailleurs eu l'occasion de doubler d'autres comédiennes dont le jeu m'a touchée - je pense notamment à Gates McFadden et Elizabeth Bennett - que je retrouverais avec plaisir.

R.S : Lorsque tu travailles sur un documentaire, tout repose sur ta voix pour mettre en valeur l'intensité des images. Est-ce radicalement différent par rapport au doublage ?

I.L : En documentaire, quand tu enregistres la narration, tu racontes une histoire et c'est le fil conducteur du film. Quand tu fais une "voice over" sur  un intervenant, c'est un travail d'écoute, en finesse. Il s'agit d'aller vers l'autre en saisissant quelque chose de sa respiration, tout en le laissant entendre par endroits. En doublage, ta voix devient celle du personnage, c'est une approche plus "fusionnelle" !

R.S : Quel sont tes hobbies ?

I.L : La sculpture, le qi gong, la musique et la randonnée.

R.S : Merci beaucoup Isabelle.

I.L : Merci, Reynald !

Interview de septembre 2007