Michel Paulin
Doublage
Voix
CD
Iphygénie de Racine dans le rôle d'Achille (Encyclopédie Sonore)
CD
Jason ou la Conquête de la Toison d’Or (Encyclopédie Sonore)
CD
Jean Christophe de R. Rolland extraits (Encyclopédie Sonore)
CD
Le Voyage de Monsieur Perrichon (Encyclopédie Sonore)
CD
Les Trois Mousquetaires de Dumas, dans le rôle de Louis XIII (Encyclopédie Sonore)
CD
Phèdre de Racine dans le rôle d'Hyppolite (Encyclopédie Sonore)
Narration & Voice-over
Arte, Voyages...
Direction artistique
Formation
Baccalauréats
Centre dramatique rue Blanche (ENSATT)
Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris
Centre dramatique rue Blanche (ENSATT)
Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris
Cinéma
"Nuits rouges" réalisé par Georges Franju
"Lettres de Stalingrad" réalisé par Gilles Katz
"Les Mordus" réalisé par René Jolivet
"Lettres de Stalingrad" réalisé par Gilles Katz
"Les Mordus" réalisé par René Jolivet
Télévision
"Les copains" réalisé par Jean Vernier
"Mata-Hari" réalisé par Guy Lessertisseur
"L'Affaire du Collier de la Reine" réalisé par Guy Lessertisseur
"Le Meurtre de Pierre III" réalisé par Guy Lessertisseur
"Les Fossés de Vincennes" réalisé par Pierre Cardinal
"Saint-Just" réalisé par Pierre Cardinal
"L'Inspecteur mène l'enquête" réalisé par Marc Pavaux
"Les Cinq dernières minutes : Les Mailles du Filet" réalisé par Claude Loursais
"Madame et ses flics" réalisé par Roland Bernard
"Enquêtes du Commissaire Cameléon" réalisé par Philippe Monnier
"La Pointe du Devin" réalisé par Michel Genoux
"L'homme sans visage" réalisé par Georges Franju
"Mata-Hari" réalisé par Guy Lessertisseur
"L'Affaire du Collier de la Reine" réalisé par Guy Lessertisseur
"Le Meurtre de Pierre III" réalisé par Guy Lessertisseur
"Les Fossés de Vincennes" réalisé par Pierre Cardinal
"Saint-Just" réalisé par Pierre Cardinal
"L'Inspecteur mène l'enquête" réalisé par Marc Pavaux
"Les Cinq dernières minutes : Les Mailles du Filet" réalisé par Claude Loursais
"Madame et ses flics" réalisé par Roland Bernard
"Enquêtes du Commissaire Cameléon" réalisé par Philippe Monnier
"La Pointe du Devin" réalisé par Michel Genoux
"L'homme sans visage" réalisé par Georges Franju
Théâtre
"Gloriana sera vengée" mise en scène de Jean Vernier, dans le rôle de Supervacuo (débuts... avec J.P Belmondo et J.P Mocky au Théâtre de la Huchette...)
"Les Nuits de la Colère" de Salacrou et mise en scène d'André Steiger
"Le Précepteur" de Brecht et mise en scène d'A. Steiger
"Les Deux gentilshommes de Vérone" de Shakespeare et mise en scène d'A. Steiger
"Charlie 22 ans Trompette" mise en scène de François Maistre. Théâtre Alliance Française
"Antigone" de Sophocle et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle d'Hémon. Festival Carthage
"La Reine Morte" de Montherlant et mise en scène de Jean Yonnel, dans le rôle Don Pedro
"L’ Arlésienne" de Daudet et mise en scène de Louis Seigner, dans le rôle de Fréderi
"Mithridate" de Racine et mise en scène de Jean Marchat, dans le rôle de Xipharès
Spectacles en tournée avec la Comédie Française :
"Caligula" de Camus et mise en scène de Douking, dans le rôle du poète. Théâtre du Vieux Colombier
"Cinna" de Corneille et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle de Cinna. Théâtre de l’Ambigu
"Horace" de Corneille et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle de Curiace. Théâtre de l’Ambigu
"Macbeth" de Shakespeare et mise en scène de Jean Darnel, dans le rôle de Malcolm. Saint-Malo
"Hamlet" de Shakespeare et mise en scène de Jean Darnel, dans le rôle de Horatio. Saint-Malo
"Judith" de Giraudoux et mise en scène de Jacques Seyrès, dans le rôle de Jean
"Renaud et Armide" mise en scène de Jean-Pierre Miquel, dans le rôle d'Olivier
"Sir Halewyn" de Ghelderode et mise en scène de Pierre Debauche. Festival du Marais
"Le Petit Eyolf" d'Ibsen et mise en scène de Daniel Postal. Théâtre Alliance Française
"L’ Aigle a deux Têtes" de Cocteau, dans le rôle de Stanislas. Tournées Barret-Karsenty
"Huis Clos" de Sartre et mise en scène de Michel Paulin, dans le rôle de Garçin
"Goupil Mains Rouges" de Pierre Very et mise en scène de Colas, dans le rôle de "Monsieur"
"Le Bal des Voleurs" d'Anouilh et mise en scène de Colas, dans le rôle d'Hector
"Les Femmes savantes" de Molière et mise en scène de J. Negroni, dans le rôle de Clitandre
"L’Ambassadeur Amoureux" mise en scène de Claude Etienne. Théâtre Rideau de Bruxelles
"En chantant Prévert" de Prévert conçu par et avec Mouloudji. Théâtre du Vieux Colombier
"Dialogues sur le Quiétisme" de La Bruyère et mise en scène de Jean Rougerie. Comédie de Paris
"La Vengeance d’une Orpheline Russe" du Douanier Rousseau et mise en scène de J. Rougerie
"Inédits Ionesco" mise en scène de J. Rougerie. Paris- Edimbourg- Royal Court à Londres
"Les Derniers" de Gorki et mise en scène de P. Peyrou. Théâtre Présent
"Œdipe" de Corneille et mise en scène de Pierre Lamy, dans le rôle de Thésée. Festival Corneille
"Les mystères du Confessionnal" de Lamy-Hamon, dans le rôle de l’abbé. Théâtre du Coupe-Chou
Entre 1976 et 1996 Festival d’été Montreux – Suisse :
Mises en scène Théo Jehanne :
"Monsieur Chasse" de G. Feydeau
"L’Heure Eblouissante" d'Ana Bonacci- Henri Jeanson
"La Cage aux Folles" de Jean Poiret, dans le rôle de Georges
"Photo Finish" de Peter Ustinov. Création
"La belle Vie" de J. Anouilh. Création et tournée à Saint-Pétersbourg- Moscou-Géorgie...
"Léonie est en avance" de G. Feydeau
"Monsieur de Falindor" de G. Manoir et Armand Verhylle, dans le rôle de Saturnin de Royval
"Le Saut du lit" de Cooney et Chapman
"L’esprit Frappeur" de Noël Coward. Création
"Le Dindon" de G. Feydeau
"Les Nuits de la Colère" de Salacrou et mise en scène d'André Steiger
"Le Précepteur" de Brecht et mise en scène d'A. Steiger
"Les Deux gentilshommes de Vérone" de Shakespeare et mise en scène d'A. Steiger
"Charlie 22 ans Trompette" mise en scène de François Maistre. Théâtre Alliance Française
"Antigone" de Sophocle et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle d'Hémon. Festival Carthage
"La Reine Morte" de Montherlant et mise en scène de Jean Yonnel, dans le rôle Don Pedro
"L’ Arlésienne" de Daudet et mise en scène de Louis Seigner, dans le rôle de Fréderi
"Mithridate" de Racine et mise en scène de Jean Marchat, dans le rôle de Xipharès
Spectacles en tournée avec la Comédie Française :
"Caligula" de Camus et mise en scène de Douking, dans le rôle du poète. Théâtre du Vieux Colombier
"Cinna" de Corneille et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle de Cinna. Théâtre de l’Ambigu
"Horace" de Corneille et mise en scène de Julien Berteau, dans le rôle de Curiace. Théâtre de l’Ambigu
"Macbeth" de Shakespeare et mise en scène de Jean Darnel, dans le rôle de Malcolm. Saint-Malo
"Hamlet" de Shakespeare et mise en scène de Jean Darnel, dans le rôle de Horatio. Saint-Malo
"Judith" de Giraudoux et mise en scène de Jacques Seyrès, dans le rôle de Jean
"Renaud et Armide" mise en scène de Jean-Pierre Miquel, dans le rôle d'Olivier
"Sir Halewyn" de Ghelderode et mise en scène de Pierre Debauche. Festival du Marais
"Le Petit Eyolf" d'Ibsen et mise en scène de Daniel Postal. Théâtre Alliance Française
"L’ Aigle a deux Têtes" de Cocteau, dans le rôle de Stanislas. Tournées Barret-Karsenty
"Huis Clos" de Sartre et mise en scène de Michel Paulin, dans le rôle de Garçin
"Goupil Mains Rouges" de Pierre Very et mise en scène de Colas, dans le rôle de "Monsieur"
"Le Bal des Voleurs" d'Anouilh et mise en scène de Colas, dans le rôle d'Hector
"Les Femmes savantes" de Molière et mise en scène de J. Negroni, dans le rôle de Clitandre
"L’Ambassadeur Amoureux" mise en scène de Claude Etienne. Théâtre Rideau de Bruxelles
"En chantant Prévert" de Prévert conçu par et avec Mouloudji. Théâtre du Vieux Colombier
"Dialogues sur le Quiétisme" de La Bruyère et mise en scène de Jean Rougerie. Comédie de Paris
"La Vengeance d’une Orpheline Russe" du Douanier Rousseau et mise en scène de J. Rougerie
"Inédits Ionesco" mise en scène de J. Rougerie. Paris- Edimbourg- Royal Court à Londres
"Les Derniers" de Gorki et mise en scène de P. Peyrou. Théâtre Présent
"Œdipe" de Corneille et mise en scène de Pierre Lamy, dans le rôle de Thésée. Festival Corneille
"Les mystères du Confessionnal" de Lamy-Hamon, dans le rôle de l’abbé. Théâtre du Coupe-Chou
Entre 1976 et 1996 Festival d’été Montreux – Suisse :
Mises en scène Théo Jehanne :
"Monsieur Chasse" de G. Feydeau
"L’Heure Eblouissante" d'Ana Bonacci- Henri Jeanson
"La Cage aux Folles" de Jean Poiret, dans le rôle de Georges
"Photo Finish" de Peter Ustinov. Création
"La belle Vie" de J. Anouilh. Création et tournée à Saint-Pétersbourg- Moscou-Géorgie...
"Léonie est en avance" de G. Feydeau
"Monsieur de Falindor" de G. Manoir et Armand Verhylle, dans le rôle de Saturnin de Royval
"Le Saut du lit" de Cooney et Chapman
"L’esprit Frappeur" de Noël Coward. Création
"Le Dindon" de G. Feydeau
Interview
R.S : Bonjour Michel...
M.P : Bonjour Reynald...
R.S : Comment avez-vous su que vous seriez comédien ?
M.P : Eh bien... J'étais interne dans un collège en Anjou et je ne revenais chez mes parents que tous les trois mois. Huit ans c'est long, surtout à l'époque de l'adolescence... Et à défaut de pouvoir m'évader physiquement, en dehors des matches de foot qui nous emmenaient quand même à l'extérieur le dimanche, je le faisais par la pensée, je rêvais... Et j'ai eu l'opportunité de "m'évader complètement" en participant à des spectacles que montaient régulièrement les professeurs (et en répétant avec mes camarades). Et en me retrouvant pour la première fois sur la scène je me suis senti tout de suite en harmonie avec le public, et avec moi-même, et j'ai décidé que je continuerais après le collège. Voilà, c'est tout simple !
R.S : Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers pas dans ce métier ?
M.P : Mes premiers pas dans ce métier ? Je venais de province. Je me suis présenté au Centre Dramatique de la rue Blanche (devenu depuis l'ENSATT). Une année de cours chez Madame Berthe Bovy, pendant laquelle j'ai eu la chance d'être engagé au Théâtre de la Huchette dans "Gloriana sera vengée" où J.P. Mocky tenait le premier rôle et où J.P Belmond (alias Belmondo) tenait une hallebarde ! Joyeuse équipe de jeunes acteurs sous la conduite de Jean Vernier. Le décor était du peintre Georges Arditi, le père de Pierre. A partir de là j'ai eu l'opportunité de participer à la grande aventure de la décentralisation (c'était l'époque de Malraux et de Jeanne Laurent) et tout de suite j'ai été confronté à des rôles des plus variés, importants ou moindres, tant classiques que modernes, et qu'il fallait assumer pour notre plus grand plaisir, devant des publics et des spectateurs de tous horizons, dont certains n'avaient jamais mis les pieds dans une salle de théâtre. Pour un jeune comédien ce sont de merveilleuses expériences, de plain-pied avec la réalité du théâtre. Et, après mon retour d'Algérie, j'ai fait trois années au Conservatoire d'Art dramatique de Paris. Et là j'ai commencé à me mesurer à de beaux personnages du théâtre classique aux côtés d'éminents sociétaires de la Comédie Française comme Fernand Ledoux, Jean Yonnel, Julien Berteau, Jean Marchat, etc.
R.S : Le théâtre est une part importante de votre vie d'artiste. Qu'apporte-t-il de si particulier par rapport aux autres branches de la profession ?
M.P : Oui, bien sûr, le théâtre c'est la vie, c'est la palpitation, c'est le bonheur immédiat, l'échange avec le public... Pour reprendre ce que disait quelqu'un de notre métier (dont j'ai oublié le nom) : au cinéma "on a joué" (ça y est, c'est en boîte), plus ou moins bien... au théâtre "on joue", c'est "à faire", et chaque soir c'est nouveau.
R.S : Lorsque vous tournez pour le cinéma ou la télévision, la façon de jouer est légèrement différente, n'est-ce pas ?
M.P : Bien sûr, chacune des branches de notre métier a ses techniques, ses contraintes propres. Mais, de toute façon, ce qui compte c'est la sincérité, la vérité. Le reste est une affaire de pratique.
R.S : Comment avez-vous commencé le doublage ?
M.P : En Algérie, un de mes camarades avait une tante chef-monteuse aux studios de Gennevilliers. Quand je suis rentré, j'ai fait sa connaissance, et elle m'a présenté à des personnes qui faisaient les beaux jours du doublage, à l'époque. Et j'ai eu la chance de débuter comme ça, en doublant de jeunes acteurs italiens, anglais...
R.S : Les contraintes techniques étaient-elles plus grandes qu'aujourd'hui ?
M.P : Non, les contraintes étaient moindres (même si la bande rythmo n'a pas toujours existé). On ne parlait pas de cadences, le travail se faisait à un rythme normal... et bien !
R.S : Vous êtes, entre autres, la "voix vabituelle" de Ted Shackelford, Gary Ewing de la série "Côte Ouest". Vous m'avez confié avoir rencontré des fans de cette série. Est-ce dans ces moments- là qu'on prend conscience de l'importance d'un doublage ?
M.P : Ah, à propos de "Côte Ouest", nous formions avec mes camarades une équipe qui fonctionnait bien et nous étions surpris à ce moment-là de l'impact qu'avait cette série et nos personnages sur un public complètement accro (comme c'est le cas aujourd'hui pour beaucoup de séries). Mais celle-ci était particulièrement bien faite, et dans les scénarios et dans le choix des acteurs, et dans la façon dont c'était filmé... Nos "fans" ont formé un club, animé par des personnes très sympathiques et très organisées. Et nous étions régulièrement conviés les uns et les autres à des dîners chaleureux où nous en apprenions nous-mêmes plus sur nos personnages et leurs péripéties que ce que nous savions d'eux au cours des 350 épisodes que nous avions doublés, et qui sont passés trois ou quatre fois à l'écran.
R.S : Retrouver régulièrement des comédiens comme David Selby, Sam Waterston, James Fox, etc., même si les rôles sont différents chaque fois, cela donne-t-il une certaine assurance lorsque vous commencez le doublage ?
M.P : Oui, c'est bien de retrouver régulièrement des acteurs qu'on aime et avec lesquels on se sent en osmose. James Fox, Edward Fox, David Selby, Sam Waterston, c'est un privilège de les doubler dans des rôles différents. Mais il s'agit de rester modeste, de ne pas les trahir, et de s'efforcer de faire passer les mêmes intentions, les mêmes émotions... D'être à la hauteur. Alors si cette expérience confère un peu d'assurance, c'est seulement à la longue. Mais de toute façon, à chaque jour suffit sa peine, sachant que tout est toujours à recommencer...
R.S : En dehors de votre métier quelles sont vos passions ?
M.P : Quelles passions en dehors de mon métier ? La vie ! Les bons moments à partager avec les amis autour d'un bon plat, d'un bon vin... La pêche ! La pêche à la mouche, les soirs de juin, sur une rivière, dans une nature sauvage, encore préservée, et qu'il faut veiller à préserver ! Et puis des voyages, des îles, la Grèce surtout, et la langue grecque que j'adore et que je pratique... mais oui !
R.S : Merci beaucoup Michel.
M.P : Merci surtout à vous, Reynald pour tout le travail que vous faites. A très bientôt.
Interview de mars 2008
M.P : Bonjour Reynald...
R.S : Comment avez-vous su que vous seriez comédien ?
M.P : Eh bien... J'étais interne dans un collège en Anjou et je ne revenais chez mes parents que tous les trois mois. Huit ans c'est long, surtout à l'époque de l'adolescence... Et à défaut de pouvoir m'évader physiquement, en dehors des matches de foot qui nous emmenaient quand même à l'extérieur le dimanche, je le faisais par la pensée, je rêvais... Et j'ai eu l'opportunité de "m'évader complètement" en participant à des spectacles que montaient régulièrement les professeurs (et en répétant avec mes camarades). Et en me retrouvant pour la première fois sur la scène je me suis senti tout de suite en harmonie avec le public, et avec moi-même, et j'ai décidé que je continuerais après le collège. Voilà, c'est tout simple !
R.S : Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers pas dans ce métier ?
M.P : Mes premiers pas dans ce métier ? Je venais de province. Je me suis présenté au Centre Dramatique de la rue Blanche (devenu depuis l'ENSATT). Une année de cours chez Madame Berthe Bovy, pendant laquelle j'ai eu la chance d'être engagé au Théâtre de la Huchette dans "Gloriana sera vengée" où J.P. Mocky tenait le premier rôle et où J.P Belmond (alias Belmondo) tenait une hallebarde ! Joyeuse équipe de jeunes acteurs sous la conduite de Jean Vernier. Le décor était du peintre Georges Arditi, le père de Pierre. A partir de là j'ai eu l'opportunité de participer à la grande aventure de la décentralisation (c'était l'époque de Malraux et de Jeanne Laurent) et tout de suite j'ai été confronté à des rôles des plus variés, importants ou moindres, tant classiques que modernes, et qu'il fallait assumer pour notre plus grand plaisir, devant des publics et des spectateurs de tous horizons, dont certains n'avaient jamais mis les pieds dans une salle de théâtre. Pour un jeune comédien ce sont de merveilleuses expériences, de plain-pied avec la réalité du théâtre. Et, après mon retour d'Algérie, j'ai fait trois années au Conservatoire d'Art dramatique de Paris. Et là j'ai commencé à me mesurer à de beaux personnages du théâtre classique aux côtés d'éminents sociétaires de la Comédie Française comme Fernand Ledoux, Jean Yonnel, Julien Berteau, Jean Marchat, etc.
R.S : Le théâtre est une part importante de votre vie d'artiste. Qu'apporte-t-il de si particulier par rapport aux autres branches de la profession ?
M.P : Oui, bien sûr, le théâtre c'est la vie, c'est la palpitation, c'est le bonheur immédiat, l'échange avec le public... Pour reprendre ce que disait quelqu'un de notre métier (dont j'ai oublié le nom) : au cinéma "on a joué" (ça y est, c'est en boîte), plus ou moins bien... au théâtre "on joue", c'est "à faire", et chaque soir c'est nouveau.
R.S : Lorsque vous tournez pour le cinéma ou la télévision, la façon de jouer est légèrement différente, n'est-ce pas ?
M.P : Bien sûr, chacune des branches de notre métier a ses techniques, ses contraintes propres. Mais, de toute façon, ce qui compte c'est la sincérité, la vérité. Le reste est une affaire de pratique.
R.S : Comment avez-vous commencé le doublage ?
M.P : En Algérie, un de mes camarades avait une tante chef-monteuse aux studios de Gennevilliers. Quand je suis rentré, j'ai fait sa connaissance, et elle m'a présenté à des personnes qui faisaient les beaux jours du doublage, à l'époque. Et j'ai eu la chance de débuter comme ça, en doublant de jeunes acteurs italiens, anglais...
R.S : Les contraintes techniques étaient-elles plus grandes qu'aujourd'hui ?
M.P : Non, les contraintes étaient moindres (même si la bande rythmo n'a pas toujours existé). On ne parlait pas de cadences, le travail se faisait à un rythme normal... et bien !
R.S : Vous êtes, entre autres, la "voix vabituelle" de Ted Shackelford, Gary Ewing de la série "Côte Ouest". Vous m'avez confié avoir rencontré des fans de cette série. Est-ce dans ces moments- là qu'on prend conscience de l'importance d'un doublage ?
M.P : Ah, à propos de "Côte Ouest", nous formions avec mes camarades une équipe qui fonctionnait bien et nous étions surpris à ce moment-là de l'impact qu'avait cette série et nos personnages sur un public complètement accro (comme c'est le cas aujourd'hui pour beaucoup de séries). Mais celle-ci était particulièrement bien faite, et dans les scénarios et dans le choix des acteurs, et dans la façon dont c'était filmé... Nos "fans" ont formé un club, animé par des personnes très sympathiques et très organisées. Et nous étions régulièrement conviés les uns et les autres à des dîners chaleureux où nous en apprenions nous-mêmes plus sur nos personnages et leurs péripéties que ce que nous savions d'eux au cours des 350 épisodes que nous avions doublés, et qui sont passés trois ou quatre fois à l'écran.
R.S : Retrouver régulièrement des comédiens comme David Selby, Sam Waterston, James Fox, etc., même si les rôles sont différents chaque fois, cela donne-t-il une certaine assurance lorsque vous commencez le doublage ?
M.P : Oui, c'est bien de retrouver régulièrement des acteurs qu'on aime et avec lesquels on se sent en osmose. James Fox, Edward Fox, David Selby, Sam Waterston, c'est un privilège de les doubler dans des rôles différents. Mais il s'agit de rester modeste, de ne pas les trahir, et de s'efforcer de faire passer les mêmes intentions, les mêmes émotions... D'être à la hauteur. Alors si cette expérience confère un peu d'assurance, c'est seulement à la longue. Mais de toute façon, à chaque jour suffit sa peine, sachant que tout est toujours à recommencer...
R.S : En dehors de votre métier quelles sont vos passions ?
M.P : Quelles passions en dehors de mon métier ? La vie ! Les bons moments à partager avec les amis autour d'un bon plat, d'un bon vin... La pêche ! La pêche à la mouche, les soirs de juin, sur une rivière, dans une nature sauvage, encore préservée, et qu'il faut veiller à préserver ! Et puis des voyages, des îles, la Grèce surtout, et la langue grecque que j'adore et que je pratique... mais oui !
R.S : Merci beaucoup Michel.
M.P : Merci surtout à vous, Reynald pour tout le travail que vous faites. A très bientôt.
Interview de mars 2008