R.S : Bonjour Olivia...

O.D : Bonjour Reynald.

R.S : Comment avez-vous su que vous seriez un jour comédienne ?

O.D : Cela a toujours été une évidence pour moi. Ayant des parents comédiens, mon plus grand plaisir, petite fille, était d'aller les voir jouer. Je me souviens de samedis soirs et de dimanches en matinée dans les coulisses, le cœur battant, éblouie, impressionnée par ce mystère du théâtre. Plus tard c'était les cours séchés pour aller au cinéma, le bonheur total.

R.S : Sait-on de suite quel chemin il faut prendre ?

O.D : Oui et non. Mes parents, trop inquiets pour moi, ne voulaient absolument pas que je fasse ce métier. Les 2 impératifs : le bac et un an d'aide financière. Après ils coupaient les vivres... Le bac en poche, je suis allée au cours Périmony. Puis l'année suivante, j'ai été reçue au centre de la rue Blanche et j'ai décroché dans la foulée mon premier contrat : "Topaze", au Théâtre St Georges. Et ensuite : "Une drôle de vie", au Théâtre Antoine. C'était parti, pas de comptes à rendre, à 20 ans je gagnais ma vie, j'étais libre et je faisais ce que j'aimais. Le chemin a-t il été le bon ? Je ne sais pas.

R.S : Lorsqu'on joue au théâtre, cela demande une longue préparation en amont. Pouvez-vous en parler ?

O.D : J'aime beaucoup le temps des répétitions, le personnage qui se dessine chaque jour un peu plus. C'est la période créatrice. Et puis un jour on piaffe d'impatience, il faut le public, faire le grand saut.

R.S : Comment avez-vous commencé le doublage ?

O.D : Par hasard. Je devais tourner dans un téléfilm de Yannick Andréi (une co-production italo-française) et, au dernier moment, mon rôle a été donné à une italienne. Yannick qui était très déçu m'a demandé de la doubler. Cela a été une découverte et un grand plaisir.

R.S : Ce doit être un sacré défit de rejouer un rôle tout en restant fidèle à la version originale ?

O.D : J'ai appris en regardant les autres travailler. Il faut être à l'écoute, comprendre et regarder attentivement ce que fait l'acteur, rester humble, généreux, et avoir un bon directeur de plateau.

R.S : En dessin animé travaille-t-on différemment ?

O.D : Pour les dessins animés, je pense qu'il faut avoir une âme d'enfant, s'amuser, être inventif, y aller sans retenue, sans pudeur, et avec beaucoup d'énergie. Pour le manga, c'est un peu différent. On doit respecter très fidèlement les caractères et l'esprit manga.

R.S : Si vous deviez définir en quelques mots chacune des branches de votre profession, que diriez-vous ?

O.D : Pour toutes les branches il faut la même chose : de la passion, de la générosité, l'écoute du partenaire, de la patience et de l'humour.

R.S : Quelles sont vos passions ?

O.D : Les voyages et la lecture, d'autres façons de voyager et de s'évader.

R.S : Merci beaucoup Olivia.

O.D : Merci à toi pour ta gentillesse et ton travail.

Interview de décembre 2009