R.S : Bonjour Caroline.

C.B : Bonjour Reynald ! Bonjour aux visiteurs de ma page. :-)

R.S : Quel a été votre parcours de comédienne ? Comment avez-vous décroché votre premier contrat ?

C.B : Je suis allée voir Jean Levebvre au théâtre dans la pièce "Le grand standing" lorsque j’avais 12 ans. A la fin de la représentation il m’a fait monter sur scène et a dit au public "Vous voyez cette petite ? Plus tard, elle fera carrière". Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde ! Le bac en poche, je suis montée à Paris pour faire une école de comédie, Les Cours Viriot. J’ai suivi cette formation  pendant 2 ans, et très vite j’ai commencé à travailler comme comédienne... en doublage ! Puis en 2003, après avoir passé un casting, j’ai décroché un gros rôle dans la série "Sous le soleil", le début de ma carrière à l’image. Depuis, j’ai énormément tourné à la tv, un peu au cinéma... délaissant parfois, et surtout à contrecœur, le doublage... Mais il reste comme un fil rouge dans mon parcours de comédienne... et j’y reviens toujours.

R.S : Dans votre CV il est noté que vous parlez et lisez le Ch'ti. Ce n'est pas banal, cela vient de vos origines ?

C.B : Haha ! Je suis née dans le nord de la France, près de Valenciennes. Je suis une vraie ch’ti et fière de l’être ! Je le mets sur mon cv parce que ça me fait rire de pouvoir écrire "ch’ti : lu, parlé". Je ne mets pas "écrit" c’est bien trop compliqué !

C.B : Je ne connais pas toutes les expressions, mais certaines valent vraiment leur pesant de cacahuète. Une petite pour la route : "Eut’lingue ale s’ra usée qu’tés bros y s’ront cor tous neus" (ta langue elle sera usée que tes bras seront encore tous neufs) !

R.S : Comment avez-vous fait vos premiers pas dans le doublage ?

C.B : Par l’intermédiaire d’un ami de la famille qui était ingénieur du son, j’ai mis les pieds sur un plateau. J’ai rencontré celui qui fut mon mentor, et qui est devenu par la suite mon meilleur ami, Erik Colin. J’ai assisté pendant près de 6 mois sur ses plateaux, plusieurs fois par semaine. Un jour il m’a mis à la barre... je me pensais prête... et bien, je me suis vite rassise ! Quelques temps plus tard, mes essais ont été plus concluants... et quand Erik m’a dit "cette fois ci tu es prête" il m’a envoyé vers d’autres directeurs de plateau.

C.B : Chaque fois que je suis à la barre, j’ai une pensée et un sourire pour lui avant de commencer. Comme un rituel bienveillant qui me met en confiance.

R.S : Quel regard portiez-vous sur cette discipline avant de la pratiquer vous-même ?

C.B : Quand j’ai commencé à assister, j’ai tout de suite été fascinée ! Cette bande-rythmo qui défile à toute vitesse, le silence qui règne sur le plateau quand on enregistre, l’ambiance feutrée et sombre des plateaux, entendre les voix françaises de mes idoles américaines... J’ai A-DO-RÉ ! J’étais en admiration devant ce nouveau terrain de jeu... et je le suis encore aujourd’hui. Quel beau métier !

R.S : A-t-il été difficile d'apprivoiser la technique ?

C.B : La pratique fait qu’on apprivoise la technique... Le but étant pour moi de l’oublier afin d’être dans une vraie sincérité. Il faut se glisser dans la peau d’une personne qui n’est pas soi, être dans son rythme, dans sa respiration, dans son émotion... se mettre entièrement au service de la comédienne que l’on double. Ca semble si simple au départ, comme un karaoké énorme, mais on se rend vite compte que c’est un vrai métier et que c’est un exercice qui demande beaucoup de concentration, d’écoute et de patience. Je continue d’apprendre jour après jour...

R.S : Quels sont vos loisirs ?

C.B : J’ai beaucoup d’énergie... donc quand j’ai du temps libre, j’essaie de me laisser vivre, de prendre le temps... J’aime lire, voyager, surfer sur le net... Mes passions sont simples : ma famille, mes amis, mon métier. Allez j’avoue... j’ai un énorme faible pour les jeux vidéos. Génération Y oblige !

R.S : Merci beaucoup Caroline.

C.B : Merci à vous ! Et comme on dit chez moi "A la revoyure !"

Interview de juin 2018