R.S : Bienvenue sur RS Doublage, Emmanuel !

E.C : Merci, Reynald. Et merci à toi de m'accueillir.

R.S : Tu as commencé le métier à 9 ans. Comment les choses se sont-elles passées ?

E.C : Eh bien il a fallu que je me mette à travailler pour subvenir aux besoins de ma famille... Non, je déconne. Plus sérieusement, j'ai, dès mon plus jeune âge, manifesté l'envie de faire du "spectacle". Ma mère a croisé une personne qui lui a suggéré de m'inscrire dans un cours de théâtre ; je suis entré aux cours Simon à l'âge de 9 ans où des directeurs de casting m'ont repéré et proposé de faire quelques essais. Les choses se sont faites de cette manière.

R.S : Tu es donc allé très jeune au cours Simon pendant un an, puis tu es allé au cours Florent 5 ans plus tard. Pourquoi cet arrêt ? Et qu'est-ce qui t'a motivé à retourner suivre des cours ?

E.C : Comme je te l'ai dit, j'ai eu très vite l'opportunité de passer pas mal de castings qui m'ont fait enchaîner les tournages, ce qui, en plus de ma scolarité, était difficilement compatible avec une formation dans un cours de théâtre. Et puis, à cet âge on fait les choses de manière ludique, pas comme un vrai métier. Lorsque cela s'est précisé dans ma tête, j'ai pensé qu'il était indispensable de bénéficier d'une vraie formation, c'est pourquoi j'ai décidé de reprendre des cours aux cours Florent puis au studio 34.

R.S : Comment as-tu géré le fait d'avoir une activité professionnelle avec ta scolarité ?

E.C : Très mal. Une catastrophe ! J'ai tellement tourné de 10 à 16-17 ans que j'ai pris des cours par correspondance, ce qui nécessite une vraie volonté que je n'avais pas. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir continuer à faire ce métier car j'ai dû lâcher mes études très tôt et je ne sais vraiment pas ce que j'aurais pu faire d'autre...

R.S : Même si la chanson et l’imitation te plaisaient beaucoup, je crois savoir que c’est ta maman t’as conseillé la comédie. Peux-tu en parler ?

E.C : Oui. Enfin, elle imaginait que le milieu du show business était plus dur. Mais je n'ai jamais vraiment lâché la chanson et les imitations, comme tu le sais. Grâce, notamment, au doublage.

R.S : Tu as participé à des comédies musicales et tu as assumé aussi la partie chantée de certains rôles de dessins animés. Tu n'as jamais été tenté de faire un chemin en solo dans la musique ?

E.C : Lorsque j'ai commencé à être acteur, je me rendu compte que c'était vraiment ce que je voulais faire et l'idée de faire carrière dans la chanson ne me disait pas plus que ça. Et puis l'occasion ne s'est pas vraiment présentée. Mais j'ai adoré chanter sur scène dans des comédies musicales car c'était intégré à un personnage dans une vraie pièce. Je crois que c'est ça que j'aime.

R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?

E.C : J'ai dû me post-synchroniser dans des films ou séries que j'avais tournés et notamment dans une série tournée en plusieurs langues qu'il a fallu re doubler entièrement. A cette occasion, j'ai rencontré Georges Poujouly qui m'a proposé de me faire travailler ; ça a commencé avec des petits rôles puis mon amie Barbara Tissier a donné mon nom à une société de doublage qui cherchait des voix d'ados et c'est là que tout a vraiment commencé ; j'avais une quizaine d'année.

R.S : Tu as une expérience complète de comédien : scène, caméra, micro... As-tu une préférence dans tout ça ?

E.C : Pas vraiment. Le plaisir d'être sur scène dans un succès théâtral avec un beau rôle est immense. Mais le doublage m'a donné la chance d'interpréter des personnages qu'on n'aurait sans doute jamais eu l'idée de me donner à l'écran ou sur scène.

R.S : Quels sont tes loisirs ? Joues-tu toujours du piano ?

E.C : J'ai dû arrêter quelque temps car j'ai un petit garçon de trois ans qui est adorable mais qui me prend beaucoup de temps et d'énergie, mais je m'y suis remis récemment. J'essaie également de trouver du temps pour lire, aller au théâtre, faire du sport.

R.S : Merci beaucoup Emmanuel.

E.C : Merci à toi, Reynald.

Interview d'avril 2020