Nathalie Régnier
Doublage
Voix
Habillage
Rire et chansons
Direction artistique
Les Secrets de Desperate Housewives (M6)
Documentaire
The Women of Desperate Housewives
Documentaire
Interview
R.S : Bonjour Nathalie.
N.R : Bonjour Reynald !
R.S : Du désir profond d'être comédienne à la concrétisation, il y a forcément pas mal de chemin ? Quel a été le tien ?
N.R : Si je réponds à cette question dans le détail, on en a pour plusieurs heures... Je crois que c'est un désir profond, un besoin, une envie qui nous dépasse qui va faire qu'un jour on va concrétiser et qu'on va devenir comédien. A 7 ans, j'avais écrit une toute petite pièce de théâtre, avec tout plein de fautes d'orthographe, et je me donnais en spectacle aux réunions de famille. Après, le chemin emprunté est plus académique. Cours de théâtre, auditions, essais, etc.
R.S : Le théâtre est sans aucun doute une base très importante de ce métier. Quelle en est la raison ? Est-ce cette combinaison, jeu, public, travail sans filet, qui fait que toutes les émotions sont réunies ?
N.R : L'apprentissage de notre métier, c'est avant toute chose la connaissance de l'être humain, c'est décoder les situations, les non-dits, tout ce qui se joue entre les mots. C'est tout ce qui permet la construction d'un rôle, d'un personnage. Notre travail consiste à transmettre clairement au spectateur ce que nous avons compris. C'est vrai pour le théâtre, le cinéma et la télévision et cette base est indispensable pour le doublage parce qu'elle nous permet de comprendre le travail de ceux que nous doublons, de l'intégrer et de le retranscrire en essayant de les trahir le moins possible.
R.S : Puis un jour, le doublage est arrivé dans ta vie. Comment tout cela s'est-il déroulé ?
N.R : J'ai démarré assez rapidement. Après mes cours chez Françoise Seigner j'ai eu la chance de rencontrer Jean-Pierre Dorat et de faire un stage sous sa direction. Ensuite, comme tout le monde, ça a été les essais, les petits rôles, les rôles plus importants.
R.S : Tu as la chance de suivre sur la durée la comédienne Tamlyn Tomita par exemple, cela t'apporte-t-il un confort de jeu particulier ?
N.R : Redoubler une comédienne, c'est toujours un peu plus simple. On a déjà les codes de reconnaissance du jeu de l'autre.
R.S : Tu doubles également Lauren Graham dans la série "Gilmore Girls". J'ai l'impression que ce rôle est fait pour toi sur mesure, je serais curieux de savoir si c'est également ton sentiment ?
N.R : Ça, c'est vrai. Quand Lorelai Gilmore fait la liste des courses, personne ne peut la relire, c'est comme à la maison. Sérieusement, j'adore cette comédienne ; elle est très spontanée, elle est bourrée de talent, de dérision... Elle a le don de passer d'un sentiment à l'autre en une fraction de seconde, bref elle m'éclate.
R.S : Tu es également directrice artistique. C'est une activité qui demande énormément de temps et d'énergie et le travail ne se résume pas à diriger, il y a beaucoup de choses à organiser avant les jours d'enregistrement. Peux-tu en dire un peu plus ?
N.R : En premier, il y a le casting. C'est ce qui va déterminer la réussite du doublage. Donner une voix aberrante à un comédien, ça peut être une option mais, pour moi, si ça colle pas... ça colle pas. J'essaie toujours de trouver une voix qui corresponde à la sensibilité du comédien et au rôle à interpréter. C'est sympa, le casting. Ensuite, il y a la partie plus fastidieuse, le plan de travail et les convocations. Et le plus cool, c'est la journée d'enregistrement.
R.S : Tu as la chance de diriger la série culte "Desperate Housewives" dont la version française est d'une qualité remarquable ! La plupart des comédiens étaient déjà connus et chacun appréciera l'effort fait pour le public, afin qu'il retrouve les "voix françaises" auxquelles il était habitué.
N.R : Merci. Quand il y a une rencontre entre la voix originale et la voix française, il est effectivement dommage d'en changer. Et en l'occurrence, c'est le cas sur cette série. Mais ça reste très subjectif.
R.S : Lorsque tu as commencé à travailler sur cette série, tu m'avais confié que tu te rendais déjà compte qu'elle était exceptionnelle ! J'imagine que c'est une chance et un plaisir de la diriger. Mais c'est en même temps très compliqué autant pour toi que pour les comédiens. Je sais que la plupart des scènes sont très difficiles à doubler !
N.R : Oui, cette série est exceptionnelle. Entre autres, parce qu'elle nous fait aimer les gens tels qu'ils sont. On finit par aimer l'égoïsme de Gabrielle, la maladresse de Susan, la rigidité de Bree et l'autorité de Lynette. Tout ça nous choque et nous fait rire. Heureusement, la dérision est au rendez-vous dans Desperate, sinon la nature humaine nous apparaîtrait insupportable, cauchemardesque. Compliqué n'est pas le mot exact, je dirai plutôt complexe. Cette série tient essentiellement sur la qualité du scénario et la qualité de jeu des comédiens. La direction des comédiens américains est extrêmement précise, et plus c'est précis plus c'est difficile à doubler, et en même temps plus c'est plaisant. Les comédiens principaux ont tous des morceaux de bravoure, et ça c'est génial.
R.S : Une partie qui n'est pas très évidente non plus c'est de travailler avec les enfants. Cela te demande certainement deux fois plus de patience et de temps ?
N.R : Cela demande du temps et de la patience, c'est vrai. Mais j'aime diriger les enfants et quand ils sont doués, ils te surprennent à chaque réplique.
R.S : Je sais que ton métier te prend énormément de temps mais avec toute l'énergie que tu dégages, j'imagine que tu as quelques hobbies ?
N.R : Le cinéma, la musique, le cinéma, la BD, le cinéma... et j'allais oublier le cinéma.
R.S : Merci beaucoup Nathalie.
N.R : Merci à toi, Reynald.
Interview de mars 2008
N.R : Bonjour Reynald !
R.S : Du désir profond d'être comédienne à la concrétisation, il y a forcément pas mal de chemin ? Quel a été le tien ?
N.R : Si je réponds à cette question dans le détail, on en a pour plusieurs heures... Je crois que c'est un désir profond, un besoin, une envie qui nous dépasse qui va faire qu'un jour on va concrétiser et qu'on va devenir comédien. A 7 ans, j'avais écrit une toute petite pièce de théâtre, avec tout plein de fautes d'orthographe, et je me donnais en spectacle aux réunions de famille. Après, le chemin emprunté est plus académique. Cours de théâtre, auditions, essais, etc.
R.S : Le théâtre est sans aucun doute une base très importante de ce métier. Quelle en est la raison ? Est-ce cette combinaison, jeu, public, travail sans filet, qui fait que toutes les émotions sont réunies ?
N.R : L'apprentissage de notre métier, c'est avant toute chose la connaissance de l'être humain, c'est décoder les situations, les non-dits, tout ce qui se joue entre les mots. C'est tout ce qui permet la construction d'un rôle, d'un personnage. Notre travail consiste à transmettre clairement au spectateur ce que nous avons compris. C'est vrai pour le théâtre, le cinéma et la télévision et cette base est indispensable pour le doublage parce qu'elle nous permet de comprendre le travail de ceux que nous doublons, de l'intégrer et de le retranscrire en essayant de les trahir le moins possible.
R.S : Puis un jour, le doublage est arrivé dans ta vie. Comment tout cela s'est-il déroulé ?
N.R : J'ai démarré assez rapidement. Après mes cours chez Françoise Seigner j'ai eu la chance de rencontrer Jean-Pierre Dorat et de faire un stage sous sa direction. Ensuite, comme tout le monde, ça a été les essais, les petits rôles, les rôles plus importants.
R.S : Tu as la chance de suivre sur la durée la comédienne Tamlyn Tomita par exemple, cela t'apporte-t-il un confort de jeu particulier ?
N.R : Redoubler une comédienne, c'est toujours un peu plus simple. On a déjà les codes de reconnaissance du jeu de l'autre.
R.S : Tu doubles également Lauren Graham dans la série "Gilmore Girls". J'ai l'impression que ce rôle est fait pour toi sur mesure, je serais curieux de savoir si c'est également ton sentiment ?
N.R : Ça, c'est vrai. Quand Lorelai Gilmore fait la liste des courses, personne ne peut la relire, c'est comme à la maison. Sérieusement, j'adore cette comédienne ; elle est très spontanée, elle est bourrée de talent, de dérision... Elle a le don de passer d'un sentiment à l'autre en une fraction de seconde, bref elle m'éclate.
R.S : Tu es également directrice artistique. C'est une activité qui demande énormément de temps et d'énergie et le travail ne se résume pas à diriger, il y a beaucoup de choses à organiser avant les jours d'enregistrement. Peux-tu en dire un peu plus ?
N.R : En premier, il y a le casting. C'est ce qui va déterminer la réussite du doublage. Donner une voix aberrante à un comédien, ça peut être une option mais, pour moi, si ça colle pas... ça colle pas. J'essaie toujours de trouver une voix qui corresponde à la sensibilité du comédien et au rôle à interpréter. C'est sympa, le casting. Ensuite, il y a la partie plus fastidieuse, le plan de travail et les convocations. Et le plus cool, c'est la journée d'enregistrement.
R.S : Tu as la chance de diriger la série culte "Desperate Housewives" dont la version française est d'une qualité remarquable ! La plupart des comédiens étaient déjà connus et chacun appréciera l'effort fait pour le public, afin qu'il retrouve les "voix françaises" auxquelles il était habitué.
N.R : Merci. Quand il y a une rencontre entre la voix originale et la voix française, il est effectivement dommage d'en changer. Et en l'occurrence, c'est le cas sur cette série. Mais ça reste très subjectif.
R.S : Lorsque tu as commencé à travailler sur cette série, tu m'avais confié que tu te rendais déjà compte qu'elle était exceptionnelle ! J'imagine que c'est une chance et un plaisir de la diriger. Mais c'est en même temps très compliqué autant pour toi que pour les comédiens. Je sais que la plupart des scènes sont très difficiles à doubler !
N.R : Oui, cette série est exceptionnelle. Entre autres, parce qu'elle nous fait aimer les gens tels qu'ils sont. On finit par aimer l'égoïsme de Gabrielle, la maladresse de Susan, la rigidité de Bree et l'autorité de Lynette. Tout ça nous choque et nous fait rire. Heureusement, la dérision est au rendez-vous dans Desperate, sinon la nature humaine nous apparaîtrait insupportable, cauchemardesque. Compliqué n'est pas le mot exact, je dirai plutôt complexe. Cette série tient essentiellement sur la qualité du scénario et la qualité de jeu des comédiens. La direction des comédiens américains est extrêmement précise, et plus c'est précis plus c'est difficile à doubler, et en même temps plus c'est plaisant. Les comédiens principaux ont tous des morceaux de bravoure, et ça c'est génial.
R.S : Une partie qui n'est pas très évidente non plus c'est de travailler avec les enfants. Cela te demande certainement deux fois plus de patience et de temps ?
N.R : Cela demande du temps et de la patience, c'est vrai. Mais j'aime diriger les enfants et quand ils sont doués, ils te surprennent à chaque réplique.
R.S : Je sais que ton métier te prend énormément de temps mais avec toute l'énergie que tu dégages, j'imagine que tu as quelques hobbies ?
N.R : Le cinéma, la musique, le cinéma, la BD, le cinéma... et j'allais oublier le cinéma.
R.S : Merci beaucoup Nathalie.
N.R : Merci à toi, Reynald.
Interview de mars 2008