Frédéric Souterelle
Doublage
cinéma
2016
Voix
Documentaire
Barons de la drogue (Narration)
Documentaire
Grave Secrets (Narration)
Documentaire
Sport Quest (Narration)
Documentaire
The Perfect Murder (Narration)
Publicité
M&M's (Chauffeur de taxi)
Direction artistique
American Detective with Lt. Joe Kenda
Documentaire
Heroes of the Oceans (National Geographic)
Documentaire
American Cartel
Série criminelle
Cousteau de l'homme à la légende
Voice-over
Auteur - Dramaturge
"Skelly le Rutilant" (théâtre, Paris 2006, tournée 2007, Paris 2009), publié aux Editions "Les Cygnes"
"J'ai un truc pour toi" (scénario court-métrage, réalisé par J-B. Bonzom)
"Monsieur Fred fait ses contes" (série radiophonique, Radio-France 2007)
"Coup de sang froid" (scénario court-métrage, en collaboration avec R. de Vellis)
"Un enfant dans ma tête" (scénario court-métrage)
"La Perle au fond du clapier" (scénario court-métrage, en collaboration avec D. Tessandier)
"La Mort dans un bocal" (théâtre, Avignon 2000, Paris 2003-2004)
"Monsieur Fred a ses humeurs de fêtes" (série radiophonique, Radio-France 2003)
"Le Mystère du brigadier" (théâtre, Fontenay-le-Fleury 1999)
"Les Tracas de la veuve" (théâtre, Paris 1999)
"Monsieur Fred a ses humeurs" (série radiophonique, Radio-France 1997-1998)
"L'Entretien" (scénario court-métrage)
"Un Goéland prénommé Jonathan" (théâtre, d'après Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach)
"Le Petit-fils improbable" (théâtre, Paris 1995)
"J'ai un truc pour toi" (scénario court-métrage, réalisé par J-B. Bonzom)
"Monsieur Fred fait ses contes" (série radiophonique, Radio-France 2007)
"Coup de sang froid" (scénario court-métrage, en collaboration avec R. de Vellis)
"Un enfant dans ma tête" (scénario court-métrage)
"La Perle au fond du clapier" (scénario court-métrage, en collaboration avec D. Tessandier)
"La Mort dans un bocal" (théâtre, Avignon 2000, Paris 2003-2004)
"Monsieur Fred a ses humeurs de fêtes" (série radiophonique, Radio-France 2003)
"Le Mystère du brigadier" (théâtre, Fontenay-le-Fleury 1999)
"Les Tracas de la veuve" (théâtre, Paris 1999)
"Monsieur Fred a ses humeurs" (série radiophonique, Radio-France 1997-1998)
"L'Entretien" (scénario court-métrage)
"Un Goéland prénommé Jonathan" (théâtre, d'après Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach)
"Le Petit-fils improbable" (théâtre, Paris 1995)
Cinéma et Télévision
2013 "Michel Rodvolve, un espion so french" (série) réalisé par Romain Durand-Régnier
2013 "La Marche" réalisé par Nabil Ben Yadir
2012 "Dead Hunt" réalisé par Erik Blanc
2011 "Lécher la chair" réalisé par Dan Caroll
2010 "Sel Control" réalisé par Adrien Latapie
2010 "Le connard derrière la porte" réalisé par Sammy Tichadou
2009 "Attention ! Très fragile" réalisé par Nicolas Moïssakis
2008 "Entretien dernière embauche" réalisé par Michael Rodrigues
2008 "Zéro" réalisé par Abdeslam Chekkouri
2007 "Subterfuges" réalisé par Yves Brodsky
2007 "Noël décalé" réalisé par Guillaume Lassalle (pastilles diffusées sur MCM)
2006 "Love Street" réalisé par Raphaël Girault
2005 "Pantin" réalisé par Guillaume Fradin
2003 "Mieux vaut être sourd" réalisé par Amélie Marchier
2003 "Delirium fanstasm" réalisé par Alexandre Poulichot
2003 "Un parpaing de trop" réalisé par Sylvain Talvat
2001 "V. I. T. R. I. O. L." réalisé par Dominique Defert
2013 "La Marche" réalisé par Nabil Ben Yadir
2012 "Dead Hunt" réalisé par Erik Blanc
2011 "Lécher la chair" réalisé par Dan Caroll
2010 "Sel Control" réalisé par Adrien Latapie
2010 "Le connard derrière la porte" réalisé par Sammy Tichadou
2009 "Attention ! Très fragile" réalisé par Nicolas Moïssakis
2008 "Entretien dernière embauche" réalisé par Michael Rodrigues
2008 "Zéro" réalisé par Abdeslam Chekkouri
2007 "Subterfuges" réalisé par Yves Brodsky
2007 "Noël décalé" réalisé par Guillaume Lassalle (pastilles diffusées sur MCM)
2006 "Love Street" réalisé par Raphaël Girault
2005 "Pantin" réalisé par Guillaume Fradin
2003 "Mieux vaut être sourd" réalisé par Amélie Marchier
2003 "Delirium fanstasm" réalisé par Alexandre Poulichot
2003 "Un parpaing de trop" réalisé par Sylvain Talvat
2001 "V. I. T. R. I. O. L." réalisé par Dominique Defert
Lectures
2013 "Les Contes Gourmands" divers auteurs - mise en lecture de Sarah Gabrielle
2013 "Titus Andronicus" de William Shakespeare - mise en lecture de Daniel Mesguich
2012 "Antoine et Cléopâtre" de William Shakespeare - mise en lecture de Daniel Mesguich
2009/2010 "Fragments Fantastiques" divers auteurs - mise en lecture de Minette Ben Rekassa
2008 "Le Casque d'Hadès ou le mythe de Perséez conçu par Nicolas Moïssakis
2003 "Jonas" d'Elie-Georges Berreby - mise en lecture de Sophie Lorotte
2002 "Voyage en Incongru" de Minette Ben Rekassa - mise en lecture de l'auteur
2013 "Titus Andronicus" de William Shakespeare - mise en lecture de Daniel Mesguich
2012 "Antoine et Cléopâtre" de William Shakespeare - mise en lecture de Daniel Mesguich
2009/2010 "Fragments Fantastiques" divers auteurs - mise en lecture de Minette Ben Rekassa
2008 "Le Casque d'Hadès ou le mythe de Perséez conçu par Nicolas Moïssakis
2003 "Jonas" d'Elie-Georges Berreby - mise en lecture de Sophie Lorotte
2002 "Voyage en Incongru" de Minette Ben Rekassa - mise en lecture de l'auteur
Mise en scène
2024 "En un acte" de Georges Courteline, Georges Feydeau, Thormund F. Jällson. Théâtre Les Rendez-Vous d'Ailleurs
2017/2018 "Les mots pour le dire" d'après Marie Cardinal. Feux de la rampe, l'Archipel
2014 "Irish Coffee" de Vincent Delboy (production en cours)
2012/2013 "Pointes d’Histoire" (Centre d’Escrime de Vincennes) divers auteurs
2010 "Les Jumeaux romantiques" d'après "Les Nuits" de Musset (Théâtre Le Ranelagh)
2009 reprise de "Skelly le Rutilant" (paru aux Editions Les Cygnes)
2008 "Le Droit du Seigneur" pièce inédite de Voltaire
2007 "Un Chemin difficile" divers auteurs
2006 "Skelly le Rutilant" texte de Frédéric Souterelle d'après le roman de D. Rimbault
2006 "Victor Hugo à peu près raconté..." textes de et autour de Victor Hugo
2000/2004 "La Mort dans un bocal" (création Avignon, reprise Paris) de Frédéric Souterelle
1999 "Ailleurs" (assistant de Pascal Le Fur) de Le Fur - Souterelle
1999 "Les Classiques se lâchent" divers auteurs
1999 "Les Tracas de la veuve" de Frédéric Souterelle
1998 "Le Roi-Livre" (assistant de Pascal Le Fur) d'après Guy Foissy et René de Obaldia
1998 "L'épreuve" (Avignon 98) de Marivaux
1998 "Les Acteurs de bonne foi" (Avignon 98) de Marivaux
1997 "Zen Kouka" de Caroline Gay et Rachida Khalil
1996 "Pfffuuiiiitt !" divers auteurs
1996 "La Veuve qui n'aimait pas le mariage" de Frédéric Souterelle
1995 "Le Petit-fils improbable" (création à l'Ecole Florent) de Frédéric Souterelle
1995 "Monsieur, vous en êtes un autre" divers auteurs
1995 "La Valse à gifles" de Léon Karsenty
2017/2018 "Les mots pour le dire" d'après Marie Cardinal. Feux de la rampe, l'Archipel
2014 "Irish Coffee" de Vincent Delboy (production en cours)
2012/2013 "Pointes d’Histoire" (Centre d’Escrime de Vincennes) divers auteurs
2010 "Les Jumeaux romantiques" d'après "Les Nuits" de Musset (Théâtre Le Ranelagh)
2009 reprise de "Skelly le Rutilant" (paru aux Editions Les Cygnes)
2008 "Le Droit du Seigneur" pièce inédite de Voltaire
2007 "Un Chemin difficile" divers auteurs
2006 "Skelly le Rutilant" texte de Frédéric Souterelle d'après le roman de D. Rimbault
2006 "Victor Hugo à peu près raconté..." textes de et autour de Victor Hugo
2000/2004 "La Mort dans un bocal" (création Avignon, reprise Paris) de Frédéric Souterelle
1999 "Ailleurs" (assistant de Pascal Le Fur) de Le Fur - Souterelle
1999 "Les Classiques se lâchent" divers auteurs
1999 "Les Tracas de la veuve" de Frédéric Souterelle
1998 "Le Roi-Livre" (assistant de Pascal Le Fur) d'après Guy Foissy et René de Obaldia
1998 "L'épreuve" (Avignon 98) de Marivaux
1998 "Les Acteurs de bonne foi" (Avignon 98) de Marivaux
1997 "Zen Kouka" de Caroline Gay et Rachida Khalil
1996 "Pfffuuiiiitt !" divers auteurs
1996 "La Veuve qui n'aimait pas le mariage" de Frédéric Souterelle
1995 "Le Petit-fils improbable" (création à l'Ecole Florent) de Frédéric Souterelle
1995 "Monsieur, vous en êtes un autre" divers auteurs
1995 "La Valse à gifles" de Léon Karsenty
Théâtre
2012/2013 "Pointes d’histoire" divers auteurs - mise en scène de Frédéric Souterelle
2012 "Una Lettera inedita di G. Casanova" conçu par Luca de Bernardi
2012 "Eby et le mangeur de contes" de Sarah Gabrielle - mise en scène de l'auteur
2009 "Ulysse, le retour" de Nicolas Moïssakis - mise en scène de l'auteur
2008 "Le Distributeur de gifles automatique" de Nicolas Moïssakis - mise en scène de l'auteur
2008 "Le Poids de l'Amour" de Sébastien Fédéli - mise en scène de Nicolas Moïssakis
2004/2006 "Le Songe d'une nuit d'été" de William Shakespeare - mise en scène de Sophie Lorotte
2002/2004 "Le Barbier de Séville de Beaumarchais, mise en scène Sophie Lorotte
2004 "Le Bel indifférent" mise en scène de Stéphanie De Luca
2001 "Un Papillon dans le potage" de Florian Fauvernier
2001 "Jacob Jakobson" de Aaron Zeïtlin - mise en scène de Stephan Boublil
2000 "La Mélodie Macabre" 3 courtes de J.C. Grumberg - mise en scène d'Edouard Naville
1999 "Les Farces du Moyen-Age" mise en scène de Pascal Le Fur
1998 "Explication du proverbe" de Carmontelle, Travail collégial
1998 "Au chat qui louche" (feuilleton radiophonique) réalisation Michel Sidoroff
1997 "Lautrec, le chahut des amours" de Xavier Bouygues - mise en scène de l'auteur
1996 "Les Petites comédies du vice" d'Eugène Chavette - mise en scène de Sébastien Akehurst
1996 "L'Amour d’à travers les murs" de Xavier Bouygues - mise en scène de l'auteur
1996 "La Veuve qui n'aimait pas le mariage" de Frédéric Souterelle - mise en scène de l'auteur
1995 "La Manie de la villégiature" de Carlo Goldoni - mise en scène de Fabienne Roux
1995 "Il n’y faut plus penser de Carmontelle" mise en scène d'Elodie Cotin
1995 "Le Petit-fils improbable" de Frédéric Souterelle - mise en scène de l'auteur
1995 "La Valse à gifles" de Léon Karsenti - mise en scène de Frédéric Souterelle
2012 "Una Lettera inedita di G. Casanova" conçu par Luca de Bernardi
2012 "Eby et le mangeur de contes" de Sarah Gabrielle - mise en scène de l'auteur
2009 "Ulysse, le retour" de Nicolas Moïssakis - mise en scène de l'auteur
2008 "Le Distributeur de gifles automatique" de Nicolas Moïssakis - mise en scène de l'auteur
2008 "Le Poids de l'Amour" de Sébastien Fédéli - mise en scène de Nicolas Moïssakis
2004/2006 "Le Songe d'une nuit d'été" de William Shakespeare - mise en scène de Sophie Lorotte
2002/2004 "Le Barbier de Séville de Beaumarchais, mise en scène Sophie Lorotte
2004 "Le Bel indifférent" mise en scène de Stéphanie De Luca
2001 "Un Papillon dans le potage" de Florian Fauvernier
2001 "Jacob Jakobson" de Aaron Zeïtlin - mise en scène de Stephan Boublil
2000 "La Mélodie Macabre" 3 courtes de J.C. Grumberg - mise en scène d'Edouard Naville
1999 "Les Farces du Moyen-Age" mise en scène de Pascal Le Fur
1998 "Explication du proverbe" de Carmontelle, Travail collégial
1998 "Au chat qui louche" (feuilleton radiophonique) réalisation Michel Sidoroff
1997 "Lautrec, le chahut des amours" de Xavier Bouygues - mise en scène de l'auteur
1996 "Les Petites comédies du vice" d'Eugène Chavette - mise en scène de Sébastien Akehurst
1996 "L'Amour d’à travers les murs" de Xavier Bouygues - mise en scène de l'auteur
1996 "La Veuve qui n'aimait pas le mariage" de Frédéric Souterelle - mise en scène de l'auteur
1995 "La Manie de la villégiature" de Carlo Goldoni - mise en scène de Fabienne Roux
1995 "Il n’y faut plus penser de Carmontelle" mise en scène d'Elodie Cotin
1995 "Le Petit-fils improbable" de Frédéric Souterelle - mise en scène de l'auteur
1995 "La Valse à gifles" de Léon Karsenti - mise en scène de Frédéric Souterelle
Interview
R.S : Bonjour Frédéric.
F.S : Bonjour, Reynald, et merci de tout ce temps que vous me consacrez.
R.S : Pouvez-vous parler de votre parcours d'artiste ?
F.S : Je n'ai fait que suivre la voie que je me suis tracée à l'âge de 9 ans. Après être passé par les troupes amateurs du collège et du lycée, j'ai rejoint en 1989 l'Atelier Champagne-Ardenne (je suis rémois), dirigé par Françoise Roche. C'est elle qui a fait de moi ce que je suis devenu. Elle a reçu un jeune homme bourré de scories de mauvais théâtre, et elle en a fait un élève-comédien digne de ce nom. Je suis ensuite passé par l'Ecole Florent (2ème et 3ème années) puis je n'ai plus cessé de jouer. J'ai aussi la fierté d'être membre de l'Académie des Molières depuis 2005, et membre du jury du concours d'entrée du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, depuis cette année.
R.S : J'imagine qu'au fur et à mesure des représentations théâtrales les rapports entre les comédiens d'une distribution évoluent dans la vie. Cela a-t-il une répercussion sur leur jeu ?
F.S : Non. Je ne puis imaginer un Cyrano et une Roxane se faisant des œillades parce qu'ils sont en couple à la ville. En revanche, à force de jouer avec les mêmes comédiens, il peut s'installer une confiance quasi aveugle. Il y a quelques acteurs (je pense à une en particulier) avec qui je sais qu'en cas de problème, quoi qu'il puisse se passer, ce sera rattrapé. Il y a sans doute plus d'aisance sur le plateau avec tel ou telle qu'avec tel ou telle autre. Mais cela n'influe en rien les rapports entre des personnages qui, il faut le rappeler, n'existent pas.
R.S : Devant une caméra le travail est différent, mais le jeu l'est-il également ?
F.S : Oh, là, là oui ! Au théâtre, pour arriver à une émotion extrême, on est parfois nourri par quatre ou cinq actes, et tout se fait naturellement. Au cinéma, on est dans l'immédiateté. Quand on entend "Action", s'il faut pleurer, on doit pleurer. Point. Et puis techniquement, on n'a pas à projeter la voix comme dans un théâtre pour atteindre le dernier rang... il y a des micros. Le gros défaut d'aujourd'hui, au cinéma ou à la télé, c'est que, du coup, certains acteurs ne projettent certes pas... mais ils n'articulent pas non plus.
R.S : Comment avez-vous pris le chemin du doublage ?
F.S : C'est presque un conte de fée. Je répétais "Le Barbier de Séville", mis en scène par Sophie Lorotte (aujourd'hui directrice de théâtre), où j'incarnais l'infâme Don Bazile. Et un jour, celui qui jouait Bartholo (le premier rôle) s'est approché de moi à la fin d'une répétition. "T'as une voix intéressante, et tu sais jouer... tu devrais venir avec moi.
- Ah bon ? Merci, mon Bernard". Il s'agissait de Bernard Jung, directeur artistique dans une maison qui n'existe plus aujourd'hui. Il m'a tout appris.
R.S : Suivant les comédiens qu'on double, j'imagine que la difficulté n'est pas la même ?
F.S : Lorsque l'on découvre un nouvel acteur ou un nouveau personnage, il faut lui trouver une voix qui "colle" avec son physique, sa tessiture d'origine et son caractère. On est toujours dans une création qui nous permettra, au bout du compte, de nous fondre dans le personnage à l'image. Le public ne vient pas entendre Souterelle dans un rôle. Il vient voir les aventures d'un général britannique, d'un chef d'expédition hollandais ou d'un espion coréen qui, très singulièrement, parle en français. On met parfois plus de temps pour trouver la bonne voix ou le bon rythme, mais le pire, c'est lorsqu'on doit doubler un acteur qui n'articule pas. Cela m'est arrivé, il y a 8 ou 9ans, et le résultat a été une catastrophe (rires). Je note qu'il n'a pas fait une grande carrière...
R.S : Avez-vous un souvenir de doublage qui vous a particulièrement marqué ?
F.S : Le premier qui me vient à l'esprit est un souvenir très triste. J'ai été amené à remplacer mon ami Mike Marshall lorsque celui-ci a eu la mauvaise idée de nous quitter en 2005. C'était sur une série, et Mike est parti entre la saison 1 et la saison 2. Lors du premier enregistrement de ladite saison 2, je l'ai imité du mieux que je pouvais et à chaque changement de bobine, je courais m'isoler pour pleurer. Savoir que l'on va faire rire avec un personnage parce que son ami est mort, c'est affreux. Aujourd'hui, je suis fier d'avoir pu lui rendre cet hommage.
R.S : Vous n'êtes pas seulement comédien, vous êtes également auteur et metteur en scène. Chacune de ces activités apporte certainement un plaisir différent ?
F.S : Ah ça, je serais bien malheureux si l'on me demandait de choisir. Mener à bout un projet qui vous obsède pendant tout le temps de la production, souvent sur des mois et des mois, est déjà source de fierté... mais lorsque le succès est au rendez-vous, ça confine au jubilatoire. La mise en scène est source de joie énorme ! Mais c'est aussi un boulot à plein temps avec des charges que l'on n'imagine pas. Et c'est aussi un rôle ingrat, que l'on accepte volontiers la plupart du temps, parce qu'il y a une tradition qui veut que si un spectacle marche bien, c'est grâce aux acteurs, et si c'est un bide, c'est à cause du metteur en scène. En tant qu'auteur, il y a également le plaisir de savoir à l'avance quelles seront les émotions du public. Il y a là un aspect manipulateur de l'âme que j'aime beaucoup. Mais on court aussi le risque de voir son texte trahi par un metteur en scène qui n'a rien compris. Cela m'est arrivé. Cela dit, rien ne remplacera le contact avec une salle, ne fût-elle pleine qu'à moitié...
R.S : Quels sont vos hobbies ?
F.S : Mais... on en parle depuis une heure ! (rires)
R.S : Merci beaucoup Frédéric.
F.S : De rien, Reynald, merci à vous.
Interview d'octobre 2013
F.S : Bonjour, Reynald, et merci de tout ce temps que vous me consacrez.
R.S : Pouvez-vous parler de votre parcours d'artiste ?
F.S : Je n'ai fait que suivre la voie que je me suis tracée à l'âge de 9 ans. Après être passé par les troupes amateurs du collège et du lycée, j'ai rejoint en 1989 l'Atelier Champagne-Ardenne (je suis rémois), dirigé par Françoise Roche. C'est elle qui a fait de moi ce que je suis devenu. Elle a reçu un jeune homme bourré de scories de mauvais théâtre, et elle en a fait un élève-comédien digne de ce nom. Je suis ensuite passé par l'Ecole Florent (2ème et 3ème années) puis je n'ai plus cessé de jouer. J'ai aussi la fierté d'être membre de l'Académie des Molières depuis 2005, et membre du jury du concours d'entrée du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, depuis cette année.
R.S : J'imagine qu'au fur et à mesure des représentations théâtrales les rapports entre les comédiens d'une distribution évoluent dans la vie. Cela a-t-il une répercussion sur leur jeu ?
F.S : Non. Je ne puis imaginer un Cyrano et une Roxane se faisant des œillades parce qu'ils sont en couple à la ville. En revanche, à force de jouer avec les mêmes comédiens, il peut s'installer une confiance quasi aveugle. Il y a quelques acteurs (je pense à une en particulier) avec qui je sais qu'en cas de problème, quoi qu'il puisse se passer, ce sera rattrapé. Il y a sans doute plus d'aisance sur le plateau avec tel ou telle qu'avec tel ou telle autre. Mais cela n'influe en rien les rapports entre des personnages qui, il faut le rappeler, n'existent pas.
R.S : Devant une caméra le travail est différent, mais le jeu l'est-il également ?
F.S : Oh, là, là oui ! Au théâtre, pour arriver à une émotion extrême, on est parfois nourri par quatre ou cinq actes, et tout se fait naturellement. Au cinéma, on est dans l'immédiateté. Quand on entend "Action", s'il faut pleurer, on doit pleurer. Point. Et puis techniquement, on n'a pas à projeter la voix comme dans un théâtre pour atteindre le dernier rang... il y a des micros. Le gros défaut d'aujourd'hui, au cinéma ou à la télé, c'est que, du coup, certains acteurs ne projettent certes pas... mais ils n'articulent pas non plus.
R.S : Comment avez-vous pris le chemin du doublage ?
F.S : C'est presque un conte de fée. Je répétais "Le Barbier de Séville", mis en scène par Sophie Lorotte (aujourd'hui directrice de théâtre), où j'incarnais l'infâme Don Bazile. Et un jour, celui qui jouait Bartholo (le premier rôle) s'est approché de moi à la fin d'une répétition. "T'as une voix intéressante, et tu sais jouer... tu devrais venir avec moi.
- Ah bon ? Merci, mon Bernard". Il s'agissait de Bernard Jung, directeur artistique dans une maison qui n'existe plus aujourd'hui. Il m'a tout appris.
R.S : Suivant les comédiens qu'on double, j'imagine que la difficulté n'est pas la même ?
F.S : Lorsque l'on découvre un nouvel acteur ou un nouveau personnage, il faut lui trouver une voix qui "colle" avec son physique, sa tessiture d'origine et son caractère. On est toujours dans une création qui nous permettra, au bout du compte, de nous fondre dans le personnage à l'image. Le public ne vient pas entendre Souterelle dans un rôle. Il vient voir les aventures d'un général britannique, d'un chef d'expédition hollandais ou d'un espion coréen qui, très singulièrement, parle en français. On met parfois plus de temps pour trouver la bonne voix ou le bon rythme, mais le pire, c'est lorsqu'on doit doubler un acteur qui n'articule pas. Cela m'est arrivé, il y a 8 ou 9ans, et le résultat a été une catastrophe (rires). Je note qu'il n'a pas fait une grande carrière...
R.S : Avez-vous un souvenir de doublage qui vous a particulièrement marqué ?
F.S : Le premier qui me vient à l'esprit est un souvenir très triste. J'ai été amené à remplacer mon ami Mike Marshall lorsque celui-ci a eu la mauvaise idée de nous quitter en 2005. C'était sur une série, et Mike est parti entre la saison 1 et la saison 2. Lors du premier enregistrement de ladite saison 2, je l'ai imité du mieux que je pouvais et à chaque changement de bobine, je courais m'isoler pour pleurer. Savoir que l'on va faire rire avec un personnage parce que son ami est mort, c'est affreux. Aujourd'hui, je suis fier d'avoir pu lui rendre cet hommage.
R.S : Vous n'êtes pas seulement comédien, vous êtes également auteur et metteur en scène. Chacune de ces activités apporte certainement un plaisir différent ?
F.S : Ah ça, je serais bien malheureux si l'on me demandait de choisir. Mener à bout un projet qui vous obsède pendant tout le temps de la production, souvent sur des mois et des mois, est déjà source de fierté... mais lorsque le succès est au rendez-vous, ça confine au jubilatoire. La mise en scène est source de joie énorme ! Mais c'est aussi un boulot à plein temps avec des charges que l'on n'imagine pas. Et c'est aussi un rôle ingrat, que l'on accepte volontiers la plupart du temps, parce qu'il y a une tradition qui veut que si un spectacle marche bien, c'est grâce aux acteurs, et si c'est un bide, c'est à cause du metteur en scène. En tant qu'auteur, il y a également le plaisir de savoir à l'avance quelles seront les émotions du public. Il y a là un aspect manipulateur de l'âme que j'aime beaucoup. Mais on court aussi le risque de voir son texte trahi par un metteur en scène qui n'a rien compris. Cela m'est arrivé. Cela dit, rien ne remplacera le contact avec une salle, ne fût-elle pleine qu'à moitié...
R.S : Quels sont vos hobbies ?
F.S : Mais... on en parle depuis une heure ! (rires)
R.S : Merci beaucoup Frédéric.
F.S : De rien, Reynald, merci à vous.
Interview d'octobre 2013