R.S : Bonjour Sam...

S.S : Bonjour Reynald

R.S : Quand as-tu compris que tu voulais devenir comédien ?

S.S : Très jeune déjà j'étais attiré vers le milieu artistique sans savoir ce que c'était. Mais, issu d'une famille modeste, tout ça était bien loin pour moi. J'ai donc suivi un cursus classique d'études supérieures et suis entré dans la vie active à l'âge de 23 ans comme ingénieur. C'est ensuite, à l'âge de 27 ans, que j'ai pris mes premiers cours de théâtre dans une troupe amateur à Lille. C'est là, je pense, qu'est réellement venue ma vocation. Trois ans après, je quittais tout, boulot, lieu de résidence et amis, pour venir à la capitale et suivre une formation d'art dramatique durant 3 ans chez Périmony. Depuis, je suis sûr de mon choix, et je multiplie les expériences artistiques avec succès, dont ma dernière : le doublage.

R.S : Tu as commencé par le théâtre. C'est là qu'on sent vraiment le contact avec le public. Une sensation unique, non ?

S.S : Le théâtre est, je pense, indispensable pour notre vie de comédien. C'est, à mon avis, le propre de ce qu'on recherche dans ce métier. Le contact direct avec le public, le plaisir de faire plaisir, le jeu sans filet en se mettant en danger, la montée de l'adrénaline au lever de rideau, pour enfin être récompensé par de vifs applaudissements (enfin, on espère !).

R.S : Comment le doublage est-il entré dans ta vie ?

S.S : Tout naturellement. On en entend forcément parler et si l'on est un peu curieux (c'est aussi une des qualités que doit avoir un comédien), on s'y intéresse et on essaie. Notre métier doit être diversifié et rempli d'expériences nouvelles et variées : le doublage, la voix, l'image, la scène ... Mon entrée dans le monde du doublage s'est faite lentement. Je l'ai découvert il y a environ 4 ans. Mais cela fait un peu plus d'un an que je m'y consacre réellement et avec assiduité en ayant de bons résultats.

R.S : Les stages que tu as effectués ont-ils été bénéfiques, voire indispensables ?

S.S : J'ai fait un stage de doublage 6 mois après avoir commencé à travailler et c'est vrai que cela m'a permis d'avoir une plus grande aisance à la barre. Je ne dis pas que je n'ai plus le trac, mais je me sens beaucoup plus en confiance. Je le conseille donc à ceux qui débutent.

R.S : Personnellement, comment définirais-tu le doublage ?

S.S : C'est essayer de reproduire au plus proche dans notre langue, un sentiment, une action, une vérité dans le jeu d'un acteur parlant une langue étrangère, en restant le plus fidèle possible à ce que le réalisateur du film a voulu montrer lors du tournage. Nous devons être des traducteurs intelligents pour un public qui ne doit pas se rendre compte de cette substitution de voix. Je ne sais pas si j'ai été très clair mais pour moi ça l'est et c'est ce qui est le plus important ...

R.S : Apparemment, c'est la diversité que tu aimes dans ce métier. C'est évidemment un énorme avantage de toucher à toutes les branches de la profession, pas vrai ?

S.S : Oui. Je n'aime pas la routine. J'ai justement quitté le monde classique du travail, le fameux "métro, boulot, dodo", pour trouver dans mon métier de comédien cette diversité, cette richesse d'expériences, cette non-monotonie des jours qui se suivent et qui ne doivent pas se ressembler. C'est si différent de doubler à la barre, de tourner devant une caméra, de jouer sur une scène, et pourtant si complémentaire, que je ne trouve aucun ennui dans ma profession. Et il y a encore tellement de branches que j'aimerais toucher, telles que la mise en scène, l'écriture, la réalisation et pourquoi pas la production, que je n'aurai pas assez de ma vie sur Terre pour tout essayer.

R.S : Tu es un bon sportif, mais j'imagine que ce n'est pas ton seul loisir ?

S.S : C'est important pour moi, le sport. Je suis naturellement bien dans ma tête alors j'essaie d'être bien dans ma peau, et ça passe par l'activité physique. Notre corps est aussi notre instrument de travail donc autant bien l'entretenir pour qu'il dure le plus longtemps possible. Mes autres loisirs sont bien entendu les moments passés avec mes amis, autour d'une bonne table et d'une bonne bouteille, sans oublier le côté culturel, découverte, évasion, par le théâtre, le cinéma, les voyages ...

R.S : Merci beaucoup Sam.

S.S : Merci à toi aussi Reynald, j'apprécie beaucoup ce que tu fais pour nous. C'est si bon de parler de nos passions et de les partager avec d'autres !

Interview de février 2005