R.S : Bonjour Nathalie...

N.B : Bonjour Reynald.

R.S : As-tu toujours su que tu deviendrais comédienne ?

N.B : Quand j'étais gamine, je dessinais tout le temps des personnages. Je leurs inventais une vie, un caractère, un univers, un habit approprié. Je les équipais vachement bien et, une fois qu'ils étaient sur le papier, je les envoyais dans un monde imaginaire. Ils me laissaient sans nouvelles, les ingrats ! Voilà, je suppose que ça peut venir de là ! Plus tard, quand j'ai appris que je pouvais en faire mon métier, j'ai rempli mes valoches et j'ai foncé.

R.S : Le chemin est souvent semé d'embûches. Est-ce bénéfique finalement ?

N.B : Je n'sais pas, chacun sa route ! En tout cas, les difficultés m'ont permis de souvent me remettre en question et de faire des choses très différentes.

R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?

N.B : Quand je jouais Agnès de "L'école des femmes" avec Gabriel Le Doze, il est allé au-delà de son personnage d'Arnolphe (qui, lui, séquestrait Agnès) et m'a permis de rencontrer des directrices et des directeurs de plateaux qui m'ont accordé leur confiance pour mes premiers pas. Ensuite j'ai passé pas mal de temps à assister et à apprendre au fond des studios, sur une petite chaise... et à demander à passer un essai les jours de grande forme !

R.S : Qu'as-tu pensé la première fois que tu t'es retrouvée derrière la barre ?

N.B : Il faut que je m'achète des lunettes ! Oui, c'est très important d'avoir de bons yeux pour bien lire les bandes rythmo et de bonnes oreilles pour bien écouter la V.O !

R.S : Dans le doublage, il y a quelques contraintes techniques. La façon de jouer est-elle différente ?

N.B : J'ai toujours eu, quoi que je joue, la sensation d'aborder les choses à l'instinct, que ce soit sur scène, à la barre ou devant la caméra. Après, la technique change... Et surtout, dans le travail du doublage, il n'y a pas de jugement sur le rapport physique, ce qui peut apporter une certaine détente. Bon, il faut quand même prendre une douche avant de venir au boulot ! En tout cas, le fait de se mettre au service d'une autre personne en lui prêtant sa voix permet de s'oublier plus facilement. Ça m'a beaucoup apporté dans mon travail sur scène.

R.S : Lorsque tu doubles une comédienne à plusieurs reprises, cela t'apporte certainement un confort de jeu. Mais pas seulement, j'imagine ?

N.B : C'est très chouette, on a l'impression de retrouver une copine. Et, si elle a du talent, alors là il peut s'agir de moments de bonheur ! Parce que non seulement on la connaît un peu en tant qu'actrice, mais en plus on peut évoluer avec elle. C'est très enrichissant. Je pense à Céline Monsarrat avec sa grande copine Julia Roberts, quelle rencontre !

R.S : Que tu sois devant une caméra, sur scène, derrière la barre… chaque façon d'exercer ton métier doit t'apporter son lot de satisfactions ?

N.B : Je m'amuse, je m'amuse, j'adorrrrrrrrre ça ! Ca fait un peu mal des fois, mais c'est vital. What's up doc ?

R.S : Quelles sont tes autres passions ?

N.B : J'aime marcher. J'aime la peinture. Et les poêlées de cèpes.

R.S : Merci beaucoup, Nathalie.

N.B : Merci beaucoup, Reynald. Et un grand bravo pour ton travail sur ce site. Merci de t'intéresser à nous et de nous faire connaitre. Grosses bises !

Interview de novembre 2007