Jérôme Rebbot
Doublage
Voix
Documentaire
Partir avec le National Géographic : Serpents d'Afrique, mortelles rencontres
Interview
R.S : Bonjour Jérôme.
J.R : Bonjour Reynald.
R.S : Est-ce le fait d'être issu d'une famille d'artistes qui t'a donné le goût pour la comédie ?
J.R : Clairement oui. Parfois je me demande même si j'aurais pensé à faire ce métier si mon père n'avait pas été comédien. Et puis, vu mon goût pour les études, c'était ça ou voyou !
R.S : Peux-tu parler de tes débuts de comédien ?
J.R : J'ai commencé par un cours classique (Jean-Laurent Cochet) puis un cours un peu plus moderne (Vera Gregh/Tania Balachova). Ensuite j'ai enchaîné beaucoup de tournages télé (car à l'époque la SFP regroupait la majorité des productions dans un même lieu géographique : les Buttes Chaumont) et pour frapper aux portes des castings directors c'était plus simple que les prods de cinéma disséminées un peu partout dans Paris (Et comme je suis très paresseux, c’était plus pratique...). J'ai aussi fait pas mal de théâtre.
R.S : Jouer, on peut dire que c'est comme une grande passion, n'est-ce pas ?
J.R : En fait beaucoup de choses m'intéressent dans la vie et ce métier permet d'aborder une quantité de sujets à travers différents rôles. Il laisse aussi du temps libre pour exercer d'autres occupations. Je n'aurais pas pu faire la même rengaine tous les jours avec des horaires fixes, etc. En revanche, je dois avouer que je n'ai pas la même passion des grands textes qu'avait mon père. Et dans un sens ce n'est pas plus mal, car quand on voit la dégradation de la qualité (sauf exception) de cet art, j'aurais été très malheureux ! Je me souviens d'une phrase qu'il m'avait dite quelques années avant sa disparition : "Si, quand j'ai commencé à l'exercer, ce métier avait été ce qu'il est devenu, j'aurais fait autre chose". Il faut dire qu'il était agrégé de lettres classiques à 19 ans !
R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?
J.R : A force de m'entendre dire que j'étais trop grand sur les tournages, le doublage m'est apparu comme une bonne opportunité pour interpréter plus de jolis rôles que ceux qu'on me proposait à la télé ou au cinéma ! Il faut savoir que je suis le plus grand comédien français (par la taille bien sûr ! 1m97). Et tout de suite, je me suis senti comme un poisson dans l'eau avec cet exercice.
R.S : La compréhension du rôle n'est pas la seule chose à prendre en compte, il faut également épouser le jeu du comédien. Comment fait-on pour saisir tous ces paramètres ?
J.R : Ce n'est ni de la création, ni de l'imitation. Moi je dis souvent aux gens qui débutent qu'il faut être "caméléon". La technique, elle peut s'acquérir avec la pratique. Le problème c'est que de nos jours on n'a plus le temps et il faut être efficace très vite ! Mais je pense qu'il faut avoir ce don de "caméléon" pour faire du doublage. Je connais d'excellents comédiens (télé, cinéma ou théâtre) qui n'y arrivent pas du tout. C'est un don particulier comme certains ont de la présence, d'autres moins, certains prennent bien la lumière, d'autres moins.
R.S : Lorsqu'on suit un comédien depuis plusieurs années, peut-on deviner à l'avance comment il va aborder telle ou telle situation ? Une certaine complicité s'installe forcément, j'imagine ?
J.R : Oui, effectivement, on retrouve (même si les rôles sont différents) certaines similitudes, un rythme, un style, un phrasé. Un peu comme quelqu'un qui a plusieurs paires de chaussures et qui pourtant rentre dans chacune d'elle ! Oh là là ! Quelle métaphore de Prisunic !
R.S : Selon que l'on travaille sur un film, un téléfilm, une série… la méthode de travail est-elle la même ?
J.R : Oui, à part le confort : on a plus de temps sur les longs métrages que sur les séries et, paradoxalement, on débute souvent dans des séries ou des téléfilms ! Ça me fait penser aux employeurs qui demandent à des jeunes demandeurs d'emploi s'ils ont de l'expérience avant même d'avoir commencé !
R.S : Si tu devais définir le doublage en quelques mots, que dirais-tu ?
J.R : Je te dirais que c'est un métier avec ses bons et ses mauvais côtés comme beaucoup d'autres, avec des hauts et des bas, où l'on rencontre des gens formidables d'autres moins (j'ai l'impression d'être un peu jésuite, là !). En tout cas on rit beaucoup (pourvu que ça dure, car on a de moins en moins de temps sur les plateaux). C'est vrai que les progrès de la technique ont leurs bons mais aussi leurs mauvais côtés ! En ce qui me concerne, j'avoue que je n'ai pas à me plaindre et que je prends beaucoup de plaisir à faire ça. Quand je me lève le matin pour aller bosser, ma plus grosse angoisse c'est le trajet que je vais faire avec ces embouteillages (et pourtant j'ai une moto !). Alors franchement je suis un grand privilégié.
R.S : Quels sont tes hobbies ?
J.R : La lecture à la campagne au coin du feu, le ski avec les potes puis un bon dîner, le poker, les animaux, la cuisine, la musique, la vie quoi ! Et ma famille, bien sûr ! Et la liste n'est pas exhaustive !
R.S : Merci beaucoup Jérôme.
J.R : Merci à toi Reynald pour tes questions pertinentes et pour ton site qui nous rend bien service.
Interview de novembre 2010
J.R : Bonjour Reynald.
R.S : Est-ce le fait d'être issu d'une famille d'artistes qui t'a donné le goût pour la comédie ?
J.R : Clairement oui. Parfois je me demande même si j'aurais pensé à faire ce métier si mon père n'avait pas été comédien. Et puis, vu mon goût pour les études, c'était ça ou voyou !
R.S : Peux-tu parler de tes débuts de comédien ?
J.R : J'ai commencé par un cours classique (Jean-Laurent Cochet) puis un cours un peu plus moderne (Vera Gregh/Tania Balachova). Ensuite j'ai enchaîné beaucoup de tournages télé (car à l'époque la SFP regroupait la majorité des productions dans un même lieu géographique : les Buttes Chaumont) et pour frapper aux portes des castings directors c'était plus simple que les prods de cinéma disséminées un peu partout dans Paris (Et comme je suis très paresseux, c’était plus pratique...). J'ai aussi fait pas mal de théâtre.
R.S : Jouer, on peut dire que c'est comme une grande passion, n'est-ce pas ?
J.R : En fait beaucoup de choses m'intéressent dans la vie et ce métier permet d'aborder une quantité de sujets à travers différents rôles. Il laisse aussi du temps libre pour exercer d'autres occupations. Je n'aurais pas pu faire la même rengaine tous les jours avec des horaires fixes, etc. En revanche, je dois avouer que je n'ai pas la même passion des grands textes qu'avait mon père. Et dans un sens ce n'est pas plus mal, car quand on voit la dégradation de la qualité (sauf exception) de cet art, j'aurais été très malheureux ! Je me souviens d'une phrase qu'il m'avait dite quelques années avant sa disparition : "Si, quand j'ai commencé à l'exercer, ce métier avait été ce qu'il est devenu, j'aurais fait autre chose". Il faut dire qu'il était agrégé de lettres classiques à 19 ans !
R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?
J.R : A force de m'entendre dire que j'étais trop grand sur les tournages, le doublage m'est apparu comme une bonne opportunité pour interpréter plus de jolis rôles que ceux qu'on me proposait à la télé ou au cinéma ! Il faut savoir que je suis le plus grand comédien français (par la taille bien sûr ! 1m97). Et tout de suite, je me suis senti comme un poisson dans l'eau avec cet exercice.
R.S : La compréhension du rôle n'est pas la seule chose à prendre en compte, il faut également épouser le jeu du comédien. Comment fait-on pour saisir tous ces paramètres ?
J.R : Ce n'est ni de la création, ni de l'imitation. Moi je dis souvent aux gens qui débutent qu'il faut être "caméléon". La technique, elle peut s'acquérir avec la pratique. Le problème c'est que de nos jours on n'a plus le temps et il faut être efficace très vite ! Mais je pense qu'il faut avoir ce don de "caméléon" pour faire du doublage. Je connais d'excellents comédiens (télé, cinéma ou théâtre) qui n'y arrivent pas du tout. C'est un don particulier comme certains ont de la présence, d'autres moins, certains prennent bien la lumière, d'autres moins.
R.S : Lorsqu'on suit un comédien depuis plusieurs années, peut-on deviner à l'avance comment il va aborder telle ou telle situation ? Une certaine complicité s'installe forcément, j'imagine ?
J.R : Oui, effectivement, on retrouve (même si les rôles sont différents) certaines similitudes, un rythme, un style, un phrasé. Un peu comme quelqu'un qui a plusieurs paires de chaussures et qui pourtant rentre dans chacune d'elle ! Oh là là ! Quelle métaphore de Prisunic !
R.S : Selon que l'on travaille sur un film, un téléfilm, une série… la méthode de travail est-elle la même ?
J.R : Oui, à part le confort : on a plus de temps sur les longs métrages que sur les séries et, paradoxalement, on débute souvent dans des séries ou des téléfilms ! Ça me fait penser aux employeurs qui demandent à des jeunes demandeurs d'emploi s'ils ont de l'expérience avant même d'avoir commencé !
R.S : Si tu devais définir le doublage en quelques mots, que dirais-tu ?
J.R : Je te dirais que c'est un métier avec ses bons et ses mauvais côtés comme beaucoup d'autres, avec des hauts et des bas, où l'on rencontre des gens formidables d'autres moins (j'ai l'impression d'être un peu jésuite, là !). En tout cas on rit beaucoup (pourvu que ça dure, car on a de moins en moins de temps sur les plateaux). C'est vrai que les progrès de la technique ont leurs bons mais aussi leurs mauvais côtés ! En ce qui me concerne, j'avoue que je n'ai pas à me plaindre et que je prends beaucoup de plaisir à faire ça. Quand je me lève le matin pour aller bosser, ma plus grosse angoisse c'est le trajet que je vais faire avec ces embouteillages (et pourtant j'ai une moto !). Alors franchement je suis un grand privilégié.
R.S : Quels sont tes hobbies ?
J.R : La lecture à la campagne au coin du feu, le ski avec les potes puis un bon dîner, le poker, les animaux, la cuisine, la musique, la vie quoi ! Et ma famille, bien sûr ! Et la liste n'est pas exhaustive !
R.S : Merci beaucoup Jérôme.
J.R : Merci à toi Reynald pour tes questions pertinentes et pour ton site qui nous rend bien service.
Interview de novembre 2010