Cyrille Monge
Genres :
Voix Jeune adulte homme, Voix Adulte homme, Voix Senior homme
Tonalité :
Medium, Grave
Langues parlées :
Allemand, Anglais avec accent américain, Anglais avec accent britannique, Anglais avec accent non déterminé, Espagnol, Italien
Doublage
Voix
Documentaire
Art Safari (Ben Lewis - Arte)
Documentaire
En Quête d'Auteurs (Etgar Keret - Arte)
Documentaire
La table verte de Michael Hoffmann (Michael Hoffmann - Arte)
Formation
Premiers cours avec Michèle Seeberger, déjà saupoudrés dans une formation principalement sur le tas, et une expérience hétéroclite
1989 Stage de doublage
1989 Stage de doublage
Musique
Auteur-compositeur-interprète (français et anglais) : Tours de chansons guitare / voix : Déchargeurs, Balle au Bond, Zanzibar, Kibélé, Lavoir de Thorigny-sur-Marne, Bergerie de Nangis, Menuiserie de Pantin, Essaïon
Théâtre
"La Cantate d’Octobre" L’Officier + Le Voyageur organisé
"La Mouette" Trigorine
"Bicentenaire 1789" Danton
"La Femme-Canon" Gisèle
"Il y avait Foule au Manoir" Dubois-Dupont + les autres
"La Fille bien gardée" Saint-Germain (Nancy, Mouans-Sartoux, Paris)
Mime ou clown dans des opérettes, ou opéras baroques (Nancy, Paris, Lyon, Montauban)
"La Mouette" Trigorine
"Bicentenaire 1789" Danton
"La Femme-Canon" Gisèle
"Il y avait Foule au Manoir" Dubois-Dupont + les autres
"La Fille bien gardée" Saint-Germain (Nancy, Mouans-Sartoux, Paris)
Mime ou clown dans des opérettes, ou opéras baroques (Nancy, Paris, Lyon, Montauban)
Divers
Régie spectacles, transports (poids lourds) et montage décors (Festival de Paris), cintrier (Paris, New-York), analyse-programmation, contrôle qualité / P.A.D. en vidéo
Interview
R.S : Bonjour Cyrille.
C.M : Salut Reynald !
R.S : Quel a été ton parcours de comédien ?
C.M : Démarrage très tardif. Et avant même d'imaginer venir à Paris pour prendre des cours, premières répliques sur une scène, grâce à Antoine Bourseiller, à l'Opéra-Théâtre de Nancy. Nous habitions au 3 de la rue Sainte-Catherine, et l'entrée des artistes est au 1 ! Antoine m'a fait cette proposition un peu risquée (d'abord pour lui !) car je commençais à faire un peu partie des murs, après plusieurs participations en tant que clown, ou mime improvisé dans des opéras : "Mireille" (Gounod/Bourseiller), "Boulevard Solitude" (Henze/Bourseiller), et "Ariodante" (Haendel/Pizzi), ou au pied levé avec le Magic Circus de Jérôme Savary. Ensuite Paris, et la rencontre avec Olivier Py et sa troupe en ébullition. Puis la course aux cachets avec plus ou moins de succès, jusqu'à la découverte du doublage, lors d'un stage en 1989 avec Maurice Sarfati.
R.S : A tes débuts avais-tu une idée bien précise sur le chemin que tu voulais suivre ?
C.M : Absolument pas. Tout s'est toujours fait au hasard des rencontres, donc en quelque sorte par amour. Et au départ littéralement par amour, car à l'origine de mon immersion dans ce monde à la fois inconnu et évident, il y a la rencontre avec ma géniale petite amie de l'époque, qui n'était autre que... danseuse dans la troupe du théâtre ! Multiple coup de foudre : d'abord elle et, avec elle, la danse, le spectacle, la scène, la musique classique à deux mètres de l'orchestre, et surtout la découverte "de l'intérieur" de la surprenante et puissante magie de l'opéra, en particulier le baroque. De parents pourtant mélomanes, je trouvais enfant l'opéra parfaitement incongru et incompréhensible. Bref, ridicule. Je planais donc au milieu de tous ces baptêmes, saisi d'une émotion inconnue de pouvoir être aussi proche d'artistes aux voix incroyables, comme Henri Ledroit, ou Zehava Gal. L'ironie du sort voudra que des années plus tard je travaille sur des spectacles de danse, par exemple, comme roadie, aux cintres, ou chauffeur poids lourds... mais aussi chauffeur tout court pour le Festival de Paris, et que j'aie l'honneur de conduire entre autres Claudio Abado et Elisabeth Schwarzkopf...
R.S : La musique fait également partie de ta vie, peux-tu en parler ?
C.M : C'est très simple, même processus. Quand j'ai une quinzaine d'années, mes parents m'achètent une guitare, lors d'une étape en Andorre vers l'Espagne. "Il a de l'oreille, donc, bon..." (!). C'est vrai que, sans atteindre des sommets, nous fûmes très tôt, moi entraîné par une ou deux (sur trois) de mes soeurs, assez au point pour entonner des chants à deux voix, ou des canons à trois voix, à l'arrière des Dauphine, Traction et autre 204 ! Comme Dorothée - ma soeur aînée la plus proche dans la portée* - faisait du piano, j'avais sans m'en rendre compte intégré la gamme de do et les intervalles entre les notes, simplement en l'écoutant chanter ses notes, et scander son solfège. Par pure contagion passive, comme une chanson qui, à force de l'entendre, vous rentre à jamais dans la tête avec ses moindres nuances. (* Virus paternel des calembourgs et jeux de mots)
Etrangement, je me suis vite senti en famille, quoique un brin inquiet, avec en particulier les comédiens... de doublage ! C'est aussi après avoir longuement écouté Dorothée s'en amuser, que je suis devenu comme elle capable de plaquer des notes chantées (en do !) sur n'importe quel morceau relativement simple, certes, mais à peine découvert. En bon autodidacte dilettante, cela me prit tout de même un certain temps pour réussir à plaquer mes doigts sur cette guitare, puis pour en sortir des sons cohérents, à défaut de supportables. J'entends encore à mes débuts les voix de mes familiales victimes malgré elles : "Cyrille ! Arrêêête !!!". Bien plus tard (1985), à Paris, j'irai écouter mon futur excellent guitariste de petit-cousin, jouer au Plateau 26 ! Il participait alors aux tout débuts d'une scène ouverte de guitare (à l'origine très centrée sur le picking de Dadi). Cela s'appellerait un jour l'Acoustic Bazar, et Yves finira assez vite par en présenter lui-même les soirées de qualité. D'énormes décalages sur au moins deux générations expliqueront que nous ayons à peu de choses près le même âge (allez, je ne résiste pas : Napoléon III aurait pu se pencher sur le berceau de mon grand-père... le plus jeune. A vos calculettes !). Après que je l'ai fait inviter au mariage d'une amie, nancéenne comme nous, Yves me conjura de venir jouer à l'Acoustic Bazar. Il est vrai que ce jour-là, je me fis littéralement ovationner pour l'exécution à la guitare de paroles de mon cru sur la musique de "Sonny", histoire de bien faire comprendre à ce François qui il épousait, en mariant la Juliette que je connaissais bien. Je devins pour un temps un pilier de l'Acoustic Bazar, même si celui-ci déménagea souvent. Le temps passe et, à cette période, j'écris beaucoup. D'une scène ouverte à l'autre, je rencontre Vinch (futur Airnest), artiste déjà très aguerri à l'exercice, qui me propose de partager la salle des Déchargeurs pour quelques soirées. Banco ! A 41 ans, me voici projeté pour la première fois seul en scène avec mes chansons et, dans le public, mon inoxydable papa qui fut seul à me voir les chanter, et jouer pour lui sur la guitare qu'il m'avait offerte 25 ans plus tôt.
R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?
C.M : Grâce à mes trois fées marraines : Dominique Mac'Avoy, Brigitte Aubry et Patricia Angot. Enième hasard : ma chambre de bonne jouxte l'atelier du peintre Édouard Mac'Avoy, au coin Cherche-Midi/Saint-Romain. Par l'entremise avisée du patron du café d'en-bas, Dominique m'écoute de son oreille faussement distraite, et me propose de la suivre bientôt sur quelques plateaux, pour voir la chose et rencontrer les intrigants artistes de l'ombre. Parmi eux, Brigitte, mon Ange, prend tout naturellement le relais et me présente à Patricia Angot. De petites phrases en petits rôles, Patricia me propose très vite un "guest" dans la série qu'elle vient d'attaquer avec Brigitte et Liliane Gaudet : "Les Anges du Bonheur". Deux jours plus tard, message : "ton guest revient !". Idem quelques jours plus tard, et l'Ange Andrew s'installant définitivement, j'allais - au lieu d'un jour - travailler sur quelque 190 épisodes sur 212 !
R.S : T'arrive-t-il de te dire que tu aimerais doubler un personnage à venir sur une série que tu regardes en tant que spectateur ?
C.M : Ça m'est arrivé une fois (bien sûr, par hasard). J'étais tombé sur une série avec Peter Horton, que j'avais doublé dans Gun. C'était sur le câble, en V.O. Mais Internet était encore une planète lointaine, et j'étais moi-même à 1000 lieues d'imaginer appeler qui que ce fût, pour tenter d'influencer les mystérieux arcanes qui me semblaient régir les destins de ce métier.
R.S : Regardes-tu les V.F. ?
C.M : Non. Sauf par choix, ou par curiosité... momentanée. Je n'interromps une projection en V.F. que si le doublage est vraiment insupportable... Ce qui arrive. Mais si ce métier était facile, ça se saurait ! Pour moi, quelles que soient les conditions variables dans lesquelles on travaille, le doublage est par essence une mission impossible. Je pense que c'est ce qui fait que je ne m'en lasse pas, et que pour chaque rôle, chaque phrase, chaque émotion, le défi reste entier : tout est neuf, rien n'est pareil. Sinon, toutes prometteuses qu'elles soient, les machines du futur nous auraient remplacés depuis longtemps.
R.S : Dans ta carrière as-tu des désirs que tu n'as pas encore concrétisés ?
C.M : Comment dire non.
R.S : Quels sont tes hobbies ?
C.M : Guitare, musique, cinéma, moto, plantes.
R.S : Merci beaucoup Cyrille.
C.M : C'est moi qui te remercie, je parle rarement autant :) Et merci pour ton travail si peaufiné.
Interview d'août 2014
C.M : Salut Reynald !
R.S : Quel a été ton parcours de comédien ?
C.M : Démarrage très tardif. Et avant même d'imaginer venir à Paris pour prendre des cours, premières répliques sur une scène, grâce à Antoine Bourseiller, à l'Opéra-Théâtre de Nancy. Nous habitions au 3 de la rue Sainte-Catherine, et l'entrée des artistes est au 1 ! Antoine m'a fait cette proposition un peu risquée (d'abord pour lui !) car je commençais à faire un peu partie des murs, après plusieurs participations en tant que clown, ou mime improvisé dans des opéras : "Mireille" (Gounod/Bourseiller), "Boulevard Solitude" (Henze/Bourseiller), et "Ariodante" (Haendel/Pizzi), ou au pied levé avec le Magic Circus de Jérôme Savary. Ensuite Paris, et la rencontre avec Olivier Py et sa troupe en ébullition. Puis la course aux cachets avec plus ou moins de succès, jusqu'à la découverte du doublage, lors d'un stage en 1989 avec Maurice Sarfati.
R.S : A tes débuts avais-tu une idée bien précise sur le chemin que tu voulais suivre ?
C.M : Absolument pas. Tout s'est toujours fait au hasard des rencontres, donc en quelque sorte par amour. Et au départ littéralement par amour, car à l'origine de mon immersion dans ce monde à la fois inconnu et évident, il y a la rencontre avec ma géniale petite amie de l'époque, qui n'était autre que... danseuse dans la troupe du théâtre ! Multiple coup de foudre : d'abord elle et, avec elle, la danse, le spectacle, la scène, la musique classique à deux mètres de l'orchestre, et surtout la découverte "de l'intérieur" de la surprenante et puissante magie de l'opéra, en particulier le baroque. De parents pourtant mélomanes, je trouvais enfant l'opéra parfaitement incongru et incompréhensible. Bref, ridicule. Je planais donc au milieu de tous ces baptêmes, saisi d'une émotion inconnue de pouvoir être aussi proche d'artistes aux voix incroyables, comme Henri Ledroit, ou Zehava Gal. L'ironie du sort voudra que des années plus tard je travaille sur des spectacles de danse, par exemple, comme roadie, aux cintres, ou chauffeur poids lourds... mais aussi chauffeur tout court pour le Festival de Paris, et que j'aie l'honneur de conduire entre autres Claudio Abado et Elisabeth Schwarzkopf...
R.S : La musique fait également partie de ta vie, peux-tu en parler ?
C.M : C'est très simple, même processus. Quand j'ai une quinzaine d'années, mes parents m'achètent une guitare, lors d'une étape en Andorre vers l'Espagne. "Il a de l'oreille, donc, bon..." (!). C'est vrai que, sans atteindre des sommets, nous fûmes très tôt, moi entraîné par une ou deux (sur trois) de mes soeurs, assez au point pour entonner des chants à deux voix, ou des canons à trois voix, à l'arrière des Dauphine, Traction et autre 204 ! Comme Dorothée - ma soeur aînée la plus proche dans la portée* - faisait du piano, j'avais sans m'en rendre compte intégré la gamme de do et les intervalles entre les notes, simplement en l'écoutant chanter ses notes, et scander son solfège. Par pure contagion passive, comme une chanson qui, à force de l'entendre, vous rentre à jamais dans la tête avec ses moindres nuances. (* Virus paternel des calembourgs et jeux de mots)
Etrangement, je me suis vite senti en famille, quoique un brin inquiet, avec en particulier les comédiens... de doublage ! C'est aussi après avoir longuement écouté Dorothée s'en amuser, que je suis devenu comme elle capable de plaquer des notes chantées (en do !) sur n'importe quel morceau relativement simple, certes, mais à peine découvert. En bon autodidacte dilettante, cela me prit tout de même un certain temps pour réussir à plaquer mes doigts sur cette guitare, puis pour en sortir des sons cohérents, à défaut de supportables. J'entends encore à mes débuts les voix de mes familiales victimes malgré elles : "Cyrille ! Arrêêête !!!". Bien plus tard (1985), à Paris, j'irai écouter mon futur excellent guitariste de petit-cousin, jouer au Plateau 26 ! Il participait alors aux tout débuts d'une scène ouverte de guitare (à l'origine très centrée sur le picking de Dadi). Cela s'appellerait un jour l'Acoustic Bazar, et Yves finira assez vite par en présenter lui-même les soirées de qualité. D'énormes décalages sur au moins deux générations expliqueront que nous ayons à peu de choses près le même âge (allez, je ne résiste pas : Napoléon III aurait pu se pencher sur le berceau de mon grand-père... le plus jeune. A vos calculettes !). Après que je l'ai fait inviter au mariage d'une amie, nancéenne comme nous, Yves me conjura de venir jouer à l'Acoustic Bazar. Il est vrai que ce jour-là, je me fis littéralement ovationner pour l'exécution à la guitare de paroles de mon cru sur la musique de "Sonny", histoire de bien faire comprendre à ce François qui il épousait, en mariant la Juliette que je connaissais bien. Je devins pour un temps un pilier de l'Acoustic Bazar, même si celui-ci déménagea souvent. Le temps passe et, à cette période, j'écris beaucoup. D'une scène ouverte à l'autre, je rencontre Vinch (futur Airnest), artiste déjà très aguerri à l'exercice, qui me propose de partager la salle des Déchargeurs pour quelques soirées. Banco ! A 41 ans, me voici projeté pour la première fois seul en scène avec mes chansons et, dans le public, mon inoxydable papa qui fut seul à me voir les chanter, et jouer pour lui sur la guitare qu'il m'avait offerte 25 ans plus tôt.
R.S : Comment as-tu débuté dans le doublage ?
C.M : Grâce à mes trois fées marraines : Dominique Mac'Avoy, Brigitte Aubry et Patricia Angot. Enième hasard : ma chambre de bonne jouxte l'atelier du peintre Édouard Mac'Avoy, au coin Cherche-Midi/Saint-Romain. Par l'entremise avisée du patron du café d'en-bas, Dominique m'écoute de son oreille faussement distraite, et me propose de la suivre bientôt sur quelques plateaux, pour voir la chose et rencontrer les intrigants artistes de l'ombre. Parmi eux, Brigitte, mon Ange, prend tout naturellement le relais et me présente à Patricia Angot. De petites phrases en petits rôles, Patricia me propose très vite un "guest" dans la série qu'elle vient d'attaquer avec Brigitte et Liliane Gaudet : "Les Anges du Bonheur". Deux jours plus tard, message : "ton guest revient !". Idem quelques jours plus tard, et l'Ange Andrew s'installant définitivement, j'allais - au lieu d'un jour - travailler sur quelque 190 épisodes sur 212 !
R.S : T'arrive-t-il de te dire que tu aimerais doubler un personnage à venir sur une série que tu regardes en tant que spectateur ?
C.M : Ça m'est arrivé une fois (bien sûr, par hasard). J'étais tombé sur une série avec Peter Horton, que j'avais doublé dans Gun. C'était sur le câble, en V.O. Mais Internet était encore une planète lointaine, et j'étais moi-même à 1000 lieues d'imaginer appeler qui que ce fût, pour tenter d'influencer les mystérieux arcanes qui me semblaient régir les destins de ce métier.
R.S : Regardes-tu les V.F. ?
C.M : Non. Sauf par choix, ou par curiosité... momentanée. Je n'interromps une projection en V.F. que si le doublage est vraiment insupportable... Ce qui arrive. Mais si ce métier était facile, ça se saurait ! Pour moi, quelles que soient les conditions variables dans lesquelles on travaille, le doublage est par essence une mission impossible. Je pense que c'est ce qui fait que je ne m'en lasse pas, et que pour chaque rôle, chaque phrase, chaque émotion, le défi reste entier : tout est neuf, rien n'est pareil. Sinon, toutes prometteuses qu'elles soient, les machines du futur nous auraient remplacés depuis longtemps.
R.S : Dans ta carrière as-tu des désirs que tu n'as pas encore concrétisés ?
C.M : Comment dire non.
R.S : Quels sont tes hobbies ?
C.M : Guitare, musique, cinéma, moto, plantes.
R.S : Merci beaucoup Cyrille.
C.M : C'est moi qui te remercie, je parle rarement autant :) Et merci pour ton travail si peaufiné.
Interview d'août 2014