Pierre-François Pistorio
Doublage
cinéma
2009
Millénium 2 : La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette (Mikael Blomkvist)
Direction artistique
Cinéma
"Le bar de la fourhe" réalisé par Alain Levent
"Le fantôme de la liberté" réalisé par Luis Bunuel
"Les fourberies de Scapin" réalisé par Roger Coggio
"L’addition" réalisé par Denis Amar
"Le fantôme de la liberté" réalisé par Luis Bunuel
"Les fourberies de Scapin" réalisé par Roger Coggio
"L’addition" réalisé par Denis Amar
Comédies musicales
"Trazom" de Dorine Hollier (Anges et Démons, 2004)
Mise en scène
2005 "AbracadaBrel" au Cabaret Sauvage, sur des musiques de Phillipe Servain et des textes d’Alain Lepreste, avec Christophe Bonzom dans le rôle principal. Tournée
Depuis 1994 mise en scène de divers spectacles en région avec sa propre compagnie
Depuis 1994 mise en scène de divers spectacles en région avec sa propre compagnie
Télévision
"Avocats & associés"
"L’automne d’une femme" réalisé par Jeannette Hubert
"La tendresse" réalisé par Bernard Queysanne
"Ursule Mirouet" réalisé par Marcel Cravenne
"La traversée de l’Islande" réalisé par Alain Levent
"Les limiers" réalisé par Yves Ellena
"Exil" (T.V allemande) réalisé par Egon Gunther
"Félix Krull" réalisé par Bernard Sinkle
"La vie d’Hemingway" Bernard Sinkle
"Une passée" réalisé par Michel Boisrond
"Commissaire Van Loc" réalisé par Claude Barrois
"Charlemagne" réalisé par Clive Dornner
"Mars ou la terre" réalisé par Bertrand Arthuys
"Une autre femme" réalisé par Jérôme Foulon
"Paul et Virginie" réalisé par Pierre Gaspard-Huit
"Les Thibault"
"L’automne d’une femme" réalisé par Jeannette Hubert
"La tendresse" réalisé par Bernard Queysanne
"Ursule Mirouet" réalisé par Marcel Cravenne
"La traversée de l’Islande" réalisé par Alain Levent
"Les limiers" réalisé par Yves Ellena
"Exil" (T.V allemande) réalisé par Egon Gunther
"Félix Krull" réalisé par Bernard Sinkle
"La vie d’Hemingway" Bernard Sinkle
"Une passée" réalisé par Michel Boisrond
"Commissaire Van Loc" réalisé par Claude Barrois
"Charlemagne" réalisé par Clive Dornner
"Mars ou la terre" réalisé par Bertrand Arthuys
"Une autre femme" réalisé par Jérôme Foulon
"Paul et Virginie" réalisé par Pierre Gaspard-Huit
"Les Thibault"
Théâtre
"L'exile" de Montherlant - mise en scène de Bernard Ristroph
"Les Rustres" de C. Goldoni - mise en scène de Jean-François Remy
"Les brigands" de Schiller - mise en scène d'Anne Delbee
"Ondine" de Giraudoux - mise en scène de Bernard de Coster
"Les caprices de Marianne" de Musset - mise en scène de Robert Fortune
"Une saison en enfer" d’Arthur Rimbaud - mise en scène de Mehmet Iksel
"La fausse suivante" de Marivaux - mise en scène de Jean-François Remy
"Leocadia" de J. Anouilh - mise en scène de Jean Nergal
"Roméo et Juliette" de Shakespeare - mise en scène de Marie-Claire Valene
"Labiche-Labiche" mise en scène de Daniel Dupont
"Ajax" de Sophocle - mise en scène de J. Daviel-Stewart
"Boulevard du mélodrame" de Juan Pineiro - mise en scène d'Alfredo Arias
"Le mal court" de Audiberti - mise en scène de Jean-Louis Thamin
"Le jeu de l'amour et du hasard" mise en scène d'Alfredo Arias
"L’oiseau bleu" de Maeterlink - mise en scène d'Alfredo Arias
"La nuit et le moment" de Crébillon fils - mise en scène de Jean-Louis Thamin
"La vie Parisienne" d'Offenbach - mise en scène d'Alain Francon
"Soudain l'été dernier" de T. Williams - mise en scène d'Hervé Dubourjal
"Les Rustres" de C. Goldoni - mise en scène de Jean-François Remy
"Les brigands" de Schiller - mise en scène d'Anne Delbee
"Ondine" de Giraudoux - mise en scène de Bernard de Coster
"Les caprices de Marianne" de Musset - mise en scène de Robert Fortune
"Une saison en enfer" d’Arthur Rimbaud - mise en scène de Mehmet Iksel
"La fausse suivante" de Marivaux - mise en scène de Jean-François Remy
"Leocadia" de J. Anouilh - mise en scène de Jean Nergal
"Roméo et Juliette" de Shakespeare - mise en scène de Marie-Claire Valene
"Labiche-Labiche" mise en scène de Daniel Dupont
"Ajax" de Sophocle - mise en scène de J. Daviel-Stewart
"Boulevard du mélodrame" de Juan Pineiro - mise en scène d'Alfredo Arias
"Le mal court" de Audiberti - mise en scène de Jean-Louis Thamin
"Le jeu de l'amour et du hasard" mise en scène d'Alfredo Arias
"L’oiseau bleu" de Maeterlink - mise en scène d'Alfredo Arias
"La nuit et le moment" de Crébillon fils - mise en scène de Jean-Louis Thamin
"La vie Parisienne" d'Offenbach - mise en scène d'Alain Francon
"Soudain l'été dernier" de T. Williams - mise en scène d'Hervé Dubourjal
Interview
R.S : Bonjour Pierre-François.
P.F.P : Bonjour.
R.S : Comment avez-vous découvert ce goût pour la comédie ?
P.F.P : Je suis né dans une famille éprise de musique et de spectacle. Mon père était chef de choeur et montait des grandes oeuvres classiques, et ma mère pédagogue nous a transmis son goût pour les arts graphiques et la littérature. Je me suis fait rapidement remarquer en créant des spectacles de marionnettes où tous les voisins étaient conviés. J'écrivais les textes, et je jouais tous les rôles. Déjà dans les compositions vocales. Ça n'a pas changé.
R.S : Pense-t-on de suite à la scène ?
P.F.P : A huit ans, direction le conservatoire d'art dramatique municipal. On y accède normalement à partir de 16 ans, mais là, on fait une exception. Dressé à la baguette par un maître rigoureux, René Hiéronimus, qui fit l'essentiel de sa carrière à la Comédie Française, je découvre Molière, Corneille, Racine, les autres, et y prend goût. À dix-sept ans, j'avais lu tout Hugo ! J'ai eu de la chance, pendant un temps assez long pour être un jeune premier apprécié et jouer les auteurs du répertoire. Shakespeare, Marivaux, Schiller, Goldoni, Racine, Molière, Corneille... Qu'on ne s'y trompe pas : ce n'est pas nous qui choisissons ce métier, c'est le métier qui nous choisit (et autant les pères sont bienveillants, autant, quand c'est leur tour de gouverner, les frères sont assassins). A seize ans, après des débuts prometteurs dans "Les Thibault", avec Charles Vanel, et un premier rôle au cinéma dans "Le Bar de la Fourche" d 'Alain Levent, aux côtés de Jacques Brel, je quitte le foyer familial, en quête d'aventures et de liberté, m'installe à Paris et, un an après, me retrouve simultanément à l'affiche au cinéma dans "Le fantôme de la liberté" de Luis Bunuel, à la télévision dans la série "Paul et Virginie", en vedette avec Véronique Janot, et au théâtre "L'Exil" de Montherlant, avec l'adorable Martine Sarcey, ma "marraine" de théâtre, qui ne m'a jamais lâché. S'en est suivi une vingtaine d'années marquées par une cinquantaine de créations théâtrales (pour Anne Delbée, Jean-Louis Thamin, Alfredo Arias, Alain Françon), une trentaine d'apparitions télévisuelles et cinématographiques (Costa-Gavras, Marcel Cravenne, Bernard Queysanne, Bernhard Sinkle, Bertrand Arthuis, Denis Amar), deux mariages et trois enfants.
R.S : Vous êtes également metteur en scène. Le comédien qui est en vous apporte-t-il un plus ?
P.F.P : C'est plutôt l'inverse. Le fait d'avoir dirigé deux petites compagnies et réalisé des mises en scène m'a appris à avoir une vision plus globale du travail et des contraintes. Quand on dirige un projet, au théâtre ou au cinéma, il faut penser à tout et être capable de synthèse. La position du comédien, par nature égotique, qui construit l'univers de son personnage, manque fatalement de vue d'ensemble, et a parfois des oeillères... imaginaires.
R.S : Comment avez vous commencé le doublage ?
P.F.P : J'ai été repéré à l'époque ou je faisais des spectacles très baroques dans la compagnie d'Alfredo Arias (Groupe Tse): spectacles de commedia dell'arte, avec masques, changements à vue, voix trafiquées. Dans "L'Oiseau bleu" de Maeterlink, à quatorze acteurs nous jouions une centaine de personnages. Merci Arias !
R.S : Vous prêtez votre voix à Antonio Banderas depuis plusieurs années, est-ce agréable de suivre un acteur au fil de sa carrière ?
P.F.P : Oui, très agréable. Je n'aime pas tout de Banderas, il a fait beaucoup de navets, et depuis longtemps je ne suis plus seul à le doubler. Souvent il m'ennuie. Il est trop prévisible. Il n'est pas très motivant. Sauf avec Almodovar, qui sait le diriger. En revanche, je prends un grand plaisir personnel à doubler James Spader (depuis Boston justice). C'est un acteur d'exception, très loin des clichés et des personnages prêts à porter. Il impose un jeu totalement original, non-conventionnel, engagé, retournant chaque concept avec un esprit et une lucidité implacable. Il en a fait sa signature, et prolonge sa création avec une exigence de qualité rare. Dans "The Black List", à venir l'hiver prochain, il va très très loin.
R.S : Lorsqu'on évoque le doublage de dessin animé, "Juliette, je t'aime" est forcément incontournable. Vous en parle-t-on encore aujourd'hui ?
P.F.P : Oui, bien évidemment. C'est le premier doublage auquel j'ai participé à peine sorti du Groupe Tse, et le premier manga adapté en France. Et toute une génération a grandi avec Dorothée et "Juliette, je t'aime".
R.S : Vous êtes également chanteur et il vous arrive de mettre à profit ce talent dans le doublage. J'imagine que c'est bien plus complexe ?
P.F.P : C'est la même chose. Je ne me soucie pas de savoir si la note est juste, je joue. Et donc la note est juste. Je ne fais pas de différence entre acteur et chanteur : dans les deux cas, j'interprète. Avec mes moyens, et à fond. Mais bon: j'ai chanté pendant dix ans dans les choeurs de mon père, c'est une formation. Et j'ai participé à quelques spectacles musicaux, dont "La vie parisienne" mis en scène par Alain Françon, avec l'Opéra de Lyon, (rôle du brésilien), "Max Jacob en musique", mis en scène par Cyrille Artaux avec le Théâtre musical de Quimper, "Trazom", comédie musicale au théâtre des Variétés, et parallèlement de nombreux enregistrements joués et chantés ("Mulan", "GTO", "Kid Paddle", "Noces funèbres").
R.S : Lorsqu'on regarde votre carrière, on peut en déduire que la diversité est certainement le maître mot pour un comédien. Est-ce le cas ?
P.F.P : Oui, et je la recherche, sinon je m'ennuie. J'aime bien me dire que je suis peut-être un " arlequin vocal " et que, si ma fantaisie a plu, alors j'ai réussi mon pari. Dans le monde du doublage, les maitres du monde, les psychopathes survoltés et les fous pathologiques sont devenus ma spécialité (dans "Phinéas & Ferb", Doofenschmirtz, célèbre dans tous les collèges de France pour son accent germano-marseillais, dans "LeazyTown" Robbie le vilain, grand-méchant burlesque speed et sympathique). Je m'amuse beaucoup dans l'excès. Mon côté latin, certainement... Excessif, coloré... Bref... Sur le long terme, je définis mon parcours comme une "diagonale du fou": successivement j'ai eu une carrière d'acteur de tournage, et j'ai été très gâté, puis j'ai glissé vers le théâtre et là aussi, on m'a gâté, puis la synchro m'a accueilli et... m'a gâté... Pour finir, un acteur d'un autre temps m'a soufflé cette phrase, dont tout acteur peut faire l'usage, et calmer ses angoisses : "Il y a deux façons de faire ce métier : être connu et faire ce qu'on "doit", ou ne pas être connu et faire ce qu'on "veut"... Pour moi, la voie, c'est la voix !
R.S : Quelles sont vos passions en dehors de votre métier ?
P.F.P : L'amour. La musique. L'harmonie. La vie. "La musique savante manque à notre désir" (cit. A.Rimbaud in Les Illuminations/Conte.)
R.S : Merci beaucoup Pierre-François.
P.F.P : C'est un plaisir Reynald...
Interview de juin 2014
P.F.P : Bonjour.
R.S : Comment avez-vous découvert ce goût pour la comédie ?
P.F.P : Je suis né dans une famille éprise de musique et de spectacle. Mon père était chef de choeur et montait des grandes oeuvres classiques, et ma mère pédagogue nous a transmis son goût pour les arts graphiques et la littérature. Je me suis fait rapidement remarquer en créant des spectacles de marionnettes où tous les voisins étaient conviés. J'écrivais les textes, et je jouais tous les rôles. Déjà dans les compositions vocales. Ça n'a pas changé.
R.S : Pense-t-on de suite à la scène ?
P.F.P : A huit ans, direction le conservatoire d'art dramatique municipal. On y accède normalement à partir de 16 ans, mais là, on fait une exception. Dressé à la baguette par un maître rigoureux, René Hiéronimus, qui fit l'essentiel de sa carrière à la Comédie Française, je découvre Molière, Corneille, Racine, les autres, et y prend goût. À dix-sept ans, j'avais lu tout Hugo ! J'ai eu de la chance, pendant un temps assez long pour être un jeune premier apprécié et jouer les auteurs du répertoire. Shakespeare, Marivaux, Schiller, Goldoni, Racine, Molière, Corneille... Qu'on ne s'y trompe pas : ce n'est pas nous qui choisissons ce métier, c'est le métier qui nous choisit (et autant les pères sont bienveillants, autant, quand c'est leur tour de gouverner, les frères sont assassins). A seize ans, après des débuts prometteurs dans "Les Thibault", avec Charles Vanel, et un premier rôle au cinéma dans "Le Bar de la Fourche" d 'Alain Levent, aux côtés de Jacques Brel, je quitte le foyer familial, en quête d'aventures et de liberté, m'installe à Paris et, un an après, me retrouve simultanément à l'affiche au cinéma dans "Le fantôme de la liberté" de Luis Bunuel, à la télévision dans la série "Paul et Virginie", en vedette avec Véronique Janot, et au théâtre "L'Exil" de Montherlant, avec l'adorable Martine Sarcey, ma "marraine" de théâtre, qui ne m'a jamais lâché. S'en est suivi une vingtaine d'années marquées par une cinquantaine de créations théâtrales (pour Anne Delbée, Jean-Louis Thamin, Alfredo Arias, Alain Françon), une trentaine d'apparitions télévisuelles et cinématographiques (Costa-Gavras, Marcel Cravenne, Bernard Queysanne, Bernhard Sinkle, Bertrand Arthuis, Denis Amar), deux mariages et trois enfants.
R.S : Vous êtes également metteur en scène. Le comédien qui est en vous apporte-t-il un plus ?
P.F.P : C'est plutôt l'inverse. Le fait d'avoir dirigé deux petites compagnies et réalisé des mises en scène m'a appris à avoir une vision plus globale du travail et des contraintes. Quand on dirige un projet, au théâtre ou au cinéma, il faut penser à tout et être capable de synthèse. La position du comédien, par nature égotique, qui construit l'univers de son personnage, manque fatalement de vue d'ensemble, et a parfois des oeillères... imaginaires.
R.S : Comment avez vous commencé le doublage ?
P.F.P : J'ai été repéré à l'époque ou je faisais des spectacles très baroques dans la compagnie d'Alfredo Arias (Groupe Tse): spectacles de commedia dell'arte, avec masques, changements à vue, voix trafiquées. Dans "L'Oiseau bleu" de Maeterlink, à quatorze acteurs nous jouions une centaine de personnages. Merci Arias !
R.S : Vous prêtez votre voix à Antonio Banderas depuis plusieurs années, est-ce agréable de suivre un acteur au fil de sa carrière ?
P.F.P : Oui, très agréable. Je n'aime pas tout de Banderas, il a fait beaucoup de navets, et depuis longtemps je ne suis plus seul à le doubler. Souvent il m'ennuie. Il est trop prévisible. Il n'est pas très motivant. Sauf avec Almodovar, qui sait le diriger. En revanche, je prends un grand plaisir personnel à doubler James Spader (depuis Boston justice). C'est un acteur d'exception, très loin des clichés et des personnages prêts à porter. Il impose un jeu totalement original, non-conventionnel, engagé, retournant chaque concept avec un esprit et une lucidité implacable. Il en a fait sa signature, et prolonge sa création avec une exigence de qualité rare. Dans "The Black List", à venir l'hiver prochain, il va très très loin.
R.S : Lorsqu'on évoque le doublage de dessin animé, "Juliette, je t'aime" est forcément incontournable. Vous en parle-t-on encore aujourd'hui ?
P.F.P : Oui, bien évidemment. C'est le premier doublage auquel j'ai participé à peine sorti du Groupe Tse, et le premier manga adapté en France. Et toute une génération a grandi avec Dorothée et "Juliette, je t'aime".
R.S : Vous êtes également chanteur et il vous arrive de mettre à profit ce talent dans le doublage. J'imagine que c'est bien plus complexe ?
P.F.P : C'est la même chose. Je ne me soucie pas de savoir si la note est juste, je joue. Et donc la note est juste. Je ne fais pas de différence entre acteur et chanteur : dans les deux cas, j'interprète. Avec mes moyens, et à fond. Mais bon: j'ai chanté pendant dix ans dans les choeurs de mon père, c'est une formation. Et j'ai participé à quelques spectacles musicaux, dont "La vie parisienne" mis en scène par Alain Françon, avec l'Opéra de Lyon, (rôle du brésilien), "Max Jacob en musique", mis en scène par Cyrille Artaux avec le Théâtre musical de Quimper, "Trazom", comédie musicale au théâtre des Variétés, et parallèlement de nombreux enregistrements joués et chantés ("Mulan", "GTO", "Kid Paddle", "Noces funèbres").
R.S : Lorsqu'on regarde votre carrière, on peut en déduire que la diversité est certainement le maître mot pour un comédien. Est-ce le cas ?
P.F.P : Oui, et je la recherche, sinon je m'ennuie. J'aime bien me dire que je suis peut-être un " arlequin vocal " et que, si ma fantaisie a plu, alors j'ai réussi mon pari. Dans le monde du doublage, les maitres du monde, les psychopathes survoltés et les fous pathologiques sont devenus ma spécialité (dans "Phinéas & Ferb", Doofenschmirtz, célèbre dans tous les collèges de France pour son accent germano-marseillais, dans "LeazyTown" Robbie le vilain, grand-méchant burlesque speed et sympathique). Je m'amuse beaucoup dans l'excès. Mon côté latin, certainement... Excessif, coloré... Bref... Sur le long terme, je définis mon parcours comme une "diagonale du fou": successivement j'ai eu une carrière d'acteur de tournage, et j'ai été très gâté, puis j'ai glissé vers le théâtre et là aussi, on m'a gâté, puis la synchro m'a accueilli et... m'a gâté... Pour finir, un acteur d'un autre temps m'a soufflé cette phrase, dont tout acteur peut faire l'usage, et calmer ses angoisses : "Il y a deux façons de faire ce métier : être connu et faire ce qu'on "doit", ou ne pas être connu et faire ce qu'on "veut"... Pour moi, la voie, c'est la voix !
R.S : Quelles sont vos passions en dehors de votre métier ?
P.F.P : L'amour. La musique. L'harmonie. La vie. "La musique savante manque à notre désir" (cit. A.Rimbaud in Les Illuminations/Conte.)
R.S : Merci beaucoup Pierre-François.
P.F.P : C'est un plaisir Reynald...
Interview de juin 2014