Philippe Dumond
Genres :
Voix Adulte homme, Voix Senior homme
Tonalité :
Grave
Accents :
Espagnol, Europe centrale (polonais, tchèque, hongrois, etc.), Italien, Russe
Doublage
Publicité
McDonald's
Voix
Série audio
Les grands Mystères de l'Univers
Formation
Centre rue blanche
Conservatoire National d'Art dramatique
Conservatoire National d'Art dramatique
Assistant à la mise en scène
De Jean Négroni sur "Le Prince de Hombourg"
Auteur
Co-Auteur avec Cédric Dumond de la série audio "Les grands Mystères de l'Univers"
Co-Auteur avec Cédric Dumond de la piéce "La Nuit des Piranhas"
Co-Auteur avec Cédric Dumond, Jacques Décombe & V. Prezioso de la pièce "Que Viva Offenbach"
Co-Auteur avec Cédric Dumond de la piéce"Prime Time"
Co-Auteur avec Yan Philip des piéces "Ego", La Passion de Jeanne D'Arc selon Gilles de Rais", "le Troisième oeil", "La Mort du Roi Arthur"
Co-Auteur avec Cedric Dumond de la piéce "Les Oies du Capital"
Auteur de plusieurs scénari pour le cinéma et la télévision, notamment (France2, TF1)
Co-Auteur avec Cédric Dumond de la piéce "La Nuit des Piranhas"
Co-Auteur avec Cédric Dumond, Jacques Décombe & V. Prezioso de la pièce "Que Viva Offenbach"
Co-Auteur avec Cédric Dumond de la piéce"Prime Time"
Co-Auteur avec Yan Philip des piéces "Ego", La Passion de Jeanne D'Arc selon Gilles de Rais", "le Troisième oeil", "La Mort du Roi Arthur"
Co-Auteur avec Cedric Dumond de la piéce "Les Oies du Capital"
Auteur de plusieurs scénari pour le cinéma et la télévision, notamment (France2, TF1)
Cinéma
"Paradise hôtel" réalisé par Yvan Lagrange
"Little Babylone" réalisé par Yvan Lagrange
1986, "On a volé Charlie Spencer" réalisé par Francis Huster
1987, "Nuit Docile" réalisé par Guy Gilles
1992 "Joy chez Les Pharaons" réalisé par Jean-Pierre Garnier
"Little Babylone" réalisé par Yvan Lagrange
1986, "On a volé Charlie Spencer" réalisé par Francis Huster
1987, "Nuit Docile" réalisé par Guy Gilles
1992 "Joy chez Les Pharaons" réalisé par Jean-Pierre Garnier
Courts-métrages
"Le Masque" réalisé par Michel Chansard
"L'Homme Dragon" réalisé par Jean-Paul Dekiss
"Paris, il y a vingt ans…" réalisé par Anielle Weinberger
"L'Homme Dragon" réalisé par Jean-Paul Dekiss
"Paris, il y a vingt ans…" réalisé par Anielle Weinberger
Télévision
"La Divine Comédie" réalisé par Michel Tréguer
"Les Saints-Simoniens"
"Le Grimage" réalisé par Dominique Masson
"Hôtel de Police" réalisé par Claude Barrois
1985, "Rancune Tenace" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
1988, "La Sonate Pathétique" réalisé par Jean-Paul Carrère
"Nuit d'Enfer" réalisé par Philippe W. Guillaume
1985, "Mésaventures : Six lingots pour des prunes" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
1991, "Cas de divorce" réalisé par Gérard Espinasse
"Les vacances de l'amour : Rêve d'enfant" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
"Les Saints-Simoniens"
"Le Grimage" réalisé par Dominique Masson
"Hôtel de Police" réalisé par Claude Barrois
1985, "Rancune Tenace" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
1988, "La Sonate Pathétique" réalisé par Jean-Paul Carrère
"Nuit d'Enfer" réalisé par Philippe W. Guillaume
1985, "Mésaventures : Six lingots pour des prunes" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
1991, "Cas de divorce" réalisé par Gérard Espinasse
"Les vacances de l'amour : Rêve d'enfant" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
Théâtre
"Prime Time", co-écrit avec Cédric Dumond. Théâtre des Mathurins
"Le Menteur" mise en scène de J. Régnier, dans le rôle de Dorante. Festival d'Egletons
"Destruction" mise en scène de J.H. Mirat, dans le rôle du jeune homme. Action Theater de Munich
"Le Mystère de la Sainte Croix" mise en scène de J.H. Mirat, dans le rôle du Christ. Crypte des Abesses
"Les Fourberies de Scapin" mise en scène de Jacques Fornier, dans le rôle d'Octave. Théâtre de bourgogne, tournée U.S.A. et Canada
"Roméo et Juliette" mise en scène de Denis Llorca, dans le rôle de Roméo. Avignon
"Les Caprices de Marianne" mise en scène de Bernard Jenny, dans le rôle de Coelio. Théâtre du Vieux Colombier
"Superpositions" mise en scène de René Ehni, dans le rôle du Danseur. Theâtre 347
"Tête d'Or" mise en scène de Denis Llorca, dans les rôles du Veilleur & le centurion. Paris, Bruxelles et Tournées
"Ivres" mise en scène de Jean-Jacques Aslanian. Théâtre de Plaisance
"Parenthèses pour une Kermesse" mise en scène de Jean-Jacques Aslanian. Théâtre de Plaisance
"Refusez de croire" montage d'après Brecht, Shakespeare, Molière, réalisé par Dominique Serreau, dans les rôles de Romeo, Tristan & Adam. Théâtre de Sartrouville, Festival en Yougoslavie
"Le Jugement de Don Juan" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle de Don Juan. L'église Saint-Germain-des-Prés
"Lorenzaccio" mise en scène par Pierre Vielhescaza, dans le rôle de Tébaldéo. Tréteaux de France
"L'histoire de Tobie et Sara" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle d'Azarias. Théâtre Paris-Nord et tournée Européenne
"La Passion selon Pier Paolo Pasolini" mise en scène de Albert-André Lheureux, dans le rôle de Tomaso. Bruxelles et Genève
"Les Mystères de Paris" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle du prince Rodolphe. Théâtre Adyar et Tournées
"Le Troisième Å’il" mise en scène d'Yan philip, dans le rôle de Gonzague. Café-Théâtre Le Sélénite
"Ego" mise en scène de Yan philip, dans le rôle de Pierre-Roméo. Chapiteau du Forum des Halles
"Le Petit Prince" mise en scène de Marie-Claire Valène, dans le rôle du Renard. Tournées Pays de l'Est
"Calderon" mise en scène de Victor Garcia, dans le rôle du Songe. Théâtre National de Chaillot
"Mélodrame ma non troppo" mise en scène de Serge Ruest, dans le rôle d'Alban. Le Camion-Théâtre
"La Poudre aux Yeux" dans le rôle de Frédéric, mise en scène par Nicolas Serreau, Centre Dramatique National du Limousin
"Les Caprices de Marianne" mise en scène de Guy Vassal, dans le rôle d'Octave. Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignons
"La Confession Impudique" mise en scène de Garance, dans le rôle de Kimura. Festival d'Avignon
"Pauvre France" mise en scène de Michel Roux, dans le rôle de Michel. Tournées Baret
"Les Aventures de la Villégiature" mise en scène de Attilio Magguilli, dans le rôle de Guglielmo. La Comédie Italienne
"Bossuet ou le Jeu des Vanités" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle de Fénelon. Centre Dramatique des Pays de Loire
"La Baie de Naples" mise en scène de Joël Dragutin, dans le rôle de Philippe. Théâtre 95 Cergy-Pontoise et Théâtre des Mathurins
"Dieu" mise en scène de François Joxe. Cirque de Gavarnie
"La Condition Humaine" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle de Kyo. Théâtre des Pays de Loire et Pavillon Baltard
"Le Barbier de Séville" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle d'Almaviva. Théâtre des Pays de Loire et Tournées au Maroc
"Les Oies du Capital" de Philippe et Cédric Dumond, mise en scène de Jacques Décombe. Théâtre des Bouffes-Parisiens
"Le Menteur" mise en scène de J. Régnier, dans le rôle de Dorante. Festival d'Egletons
"Destruction" mise en scène de J.H. Mirat, dans le rôle du jeune homme. Action Theater de Munich
"Le Mystère de la Sainte Croix" mise en scène de J.H. Mirat, dans le rôle du Christ. Crypte des Abesses
"Les Fourberies de Scapin" mise en scène de Jacques Fornier, dans le rôle d'Octave. Théâtre de bourgogne, tournée U.S.A. et Canada
"Roméo et Juliette" mise en scène de Denis Llorca, dans le rôle de Roméo. Avignon
"Les Caprices de Marianne" mise en scène de Bernard Jenny, dans le rôle de Coelio. Théâtre du Vieux Colombier
"Superpositions" mise en scène de René Ehni, dans le rôle du Danseur. Theâtre 347
"Tête d'Or" mise en scène de Denis Llorca, dans les rôles du Veilleur & le centurion. Paris, Bruxelles et Tournées
"Ivres" mise en scène de Jean-Jacques Aslanian. Théâtre de Plaisance
"Parenthèses pour une Kermesse" mise en scène de Jean-Jacques Aslanian. Théâtre de Plaisance
"Refusez de croire" montage d'après Brecht, Shakespeare, Molière, réalisé par Dominique Serreau, dans les rôles de Romeo, Tristan & Adam. Théâtre de Sartrouville, Festival en Yougoslavie
"Le Jugement de Don Juan" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle de Don Juan. L'église Saint-Germain-des-Prés
"Lorenzaccio" mise en scène par Pierre Vielhescaza, dans le rôle de Tébaldéo. Tréteaux de France
"L'histoire de Tobie et Sara" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle d'Azarias. Théâtre Paris-Nord et tournée Européenne
"La Passion selon Pier Paolo Pasolini" mise en scène de Albert-André Lheureux, dans le rôle de Tomaso. Bruxelles et Genève
"Les Mystères de Paris" mise en scène de Yan Philip, dans le rôle du prince Rodolphe. Théâtre Adyar et Tournées
"Le Troisième Å’il" mise en scène d'Yan philip, dans le rôle de Gonzague. Café-Théâtre Le Sélénite
"Ego" mise en scène de Yan philip, dans le rôle de Pierre-Roméo. Chapiteau du Forum des Halles
"Le Petit Prince" mise en scène de Marie-Claire Valène, dans le rôle du Renard. Tournées Pays de l'Est
"Calderon" mise en scène de Victor Garcia, dans le rôle du Songe. Théâtre National de Chaillot
"Mélodrame ma non troppo" mise en scène de Serge Ruest, dans le rôle d'Alban. Le Camion-Théâtre
"La Poudre aux Yeux" dans le rôle de Frédéric, mise en scène par Nicolas Serreau, Centre Dramatique National du Limousin
"Les Caprices de Marianne" mise en scène de Guy Vassal, dans le rôle d'Octave. Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignons
"La Confession Impudique" mise en scène de Garance, dans le rôle de Kimura. Festival d'Avignon
"Pauvre France" mise en scène de Michel Roux, dans le rôle de Michel. Tournées Baret
"Les Aventures de la Villégiature" mise en scène de Attilio Magguilli, dans le rôle de Guglielmo. La Comédie Italienne
"Bossuet ou le Jeu des Vanités" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle de Fénelon. Centre Dramatique des Pays de Loire
"La Baie de Naples" mise en scène de Joël Dragutin, dans le rôle de Philippe. Théâtre 95 Cergy-Pontoise et Théâtre des Mathurins
"Dieu" mise en scène de François Joxe. Cirque de Gavarnie
"La Condition Humaine" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle de Kyo. Théâtre des Pays de Loire et Pavillon Baltard
"Le Barbier de Séville" mise en scène de Jean Guichard, dans le rôle d'Almaviva. Théâtre des Pays de Loire et Tournées au Maroc
"Les Oies du Capital" de Philippe et Cédric Dumond, mise en scène de Jacques Décombe. Théâtre des Bouffes-Parisiens
Interview
R.S : Philippe bonjour !
P.D : Bonjour !
R.S : J'imagine que cette passion pour la comédie est venue à toi très tôt. Peux-tu en parler ?
P.D : A dix-sept ans j'ai réussi le concours d'entrée au Centre de la rue Blanche, mais paradoxalement mon désir de monter sur les planches était somme toute assez récent. Quelques mois à peine ! Auparavant, je ne savais pas trop quoi faire de ma peau. Je me rêvais parfois dans celle des autres, je m'inventais des "vies parallèles", jusqu'à ce que je réalise que cela pouvait devenir un métier et qu'il existait même des écoles pour y parvenir !
R.S : On peut voir que le théâtre a une place très importante dans ta carrière. Tu as probablement beaucoup à dire sur le sujet !
P.D : C'est la base même d'une formation de comédien, même si cet énoncé a l'air d'un lieu commun. Avant l'invention du cinéma, et durant des siècles, jouer c'était bien évidemment entrer en scène pour tenter d'émouvoir ou divertir un public. L'image enregistrée a élargi la notion de spectacle. Enrichi peut-être. Mais je demeure convaincu qu'il y aura toujours des "vivants" pour aller en regarder d'autres leur raconter une histoire, même avec trois bouts de bois et un décor de toiles peintes. Dans un sens, c'est plutôt rassurant. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas fan de films à effets spéciaux, images virtuelles et tout le tralala technologique ! De même, je ne suis pas sectaire au point de penser qu'il n'existe pas d'excellents acteurs qui n'ont pas suivi la filière classique d'un enseignement théâtral. Mais la scène, pour un comédien, je crois que c’est vraiment quelque chose d'inégalable, de magique parfois.
R.S : Tu t'es retrouvé sur les planches avec Cédric, ton fils. J'imagine que c'était un moment particulier dans ta vie de comédien ?
P.D : Cédric fait justement partie de ces comédiens qui ne sont pas passés par les écoles d'art dramatique. Il a appris son métier, comme on dit, sur le tas, en commençant par le cinéma et la télévision. Le théâtre est venu à lui plus tard. Nous avons eu une première expérience commune en jouant tous les deux une adaptation théâtrale du "Petit Prince". Il avait onze ans ! C'était évidemment très émouvant pour moi. Mais nos retrouvailles récentes de comédiens adultes, si j'ose dire, dans une comédie dont de surcroît nous sommes les deux auteurs, ont été de purs instants de bonheur. Au trac ordinaire du comédien s'ajoutait celui de l'écriture enfin confrontée aux réactions du public. Et ça on le partageait vraiment. De plus on s'est bien amusé à jouer des rivaux largement inspirés par les stéréotypes habituels des séries américaines, des "soaps" surtout. Notre expérience du doublage a été une véritable mine d'inspiration pour certains dialogues.
R.S : Parmi les branches de la profession d'acteur, justement, il y a le doublage. Comment as-tu commencé ?
P.D : Assez simplement, en fait. A l'issue d'un stage auquel je participais, les regrettés Jacques Ebner et Marc de Georgi, à l'époque tous deux directeurs de plateau pour d'importantes sociétés de doublage, sont venus prodiguer conseils et encouragement aux comédiens stagiaires. Ils m'ont laissé leurs coordonnées, je suis allé les voir travailler et l'un et l'autre m'ont permis de faire mes premières armes dans ce secteur d'activité. Il faut dire que j'ai bénéficié, et d'autres avec moi, d'une période particulièrement faste dans ce milieu de la synchro pour que les portes s'entrouvrent. C'était au moment de l'apparition de nouvelles chaînes sur le réseau hertzien. Principalement la 5 dirigée par Berlusconi qui diffusait des séries américaines quasiment non-stop. Les comédiens chevronnés qui œuvraient habituellement dans les studios d'enregistrements ne suffisaient plus à répondre à la demande, même en travaillant jour et nuit. Il fallait impérativement que la profession fournisse de nouvelles voix. Les temps ont changé, le volume de travail est plus restreint et je crois que c'est plus difficile pour ceux qui débutent dans ce secteur aujourd'hui.
R.S : Lorsque tu prêtes ta voix à plusieurs reprises au même acteur étranger, est-ce un avantage pour appréhender une scène ?
P.D : Bien sûr, car dans ce cas on peut supposer qu'une certaine familiarité s'est instaurée entre toi et lui. Tu connais son rythme, son phrasé, son débit. Dans la mesure où la démarche la plus honnête est de te "calquer" sur son jeu, avoir déjà expérimenté la chose est forcément un "plus".
R.S : D'ailleurs tu as peut-être rencontré l'un d'eux ?
P.D : Non, ça ne m'est jamais arrivé.
R.S : Et ton plus beau souvenir dans le doublage, quel est-il ?
P.D : Il y a eu plusieurs jolies rencontres. Mais je me souviens avoir doublé un comédien noir nommé Harry Lennix qui jouait le personnage de Aaron dans le film "Titus", adapté de la pièce de Shakespeare "Titus Andronicus", avec Anthony Hopkins dans le rôle titre. Le personnage d'Aaron est très important dans l'intrigue. C'est un "méchant" d'anthologie, lyrique, démesuré et j'ai trouvé que le comédien qui l'interprétait était en tout point remarquable ! J'avoue aussi que servir un texte aussi fort en doublage n'est pas si courant. Bravo à Jacqueline Cohen qui a signé l'adaptation française. Par ailleurs, j'ai aussi doublé une fois l'acteur Benicio Del Toro et j'ai adoré !
R.S : Finalement tu touches vraiment à tout. Auteur, metteur en scène, doublage, film, théâtre, etc. Il faut une énergie supérieure à la moyenne, non ? ;-)
P.D : Dans l'absolu, c'est ce qu'il faudrait ! Dans la vie, on s'arrange comme on peut. Et puis, soyons sérieux. Faire ce qu'on aime, c'est comme ça qu'on se ressource en énergie. Les périodes de chômage sont infiniment plus fatigantes et déstabilisantes !
R.S : En dehors de toutes tes activités professionnelles, as-tu le temps pour t'adonner à tes loisirs, tes passions ?
P.D : Ah, j'aimerais plus de temps pour me consacrer à la boisson ! Non, je déconne… :-D
R.S : Merci beaucoup ! ;-)
Interview d'avril 2004
P.D : Bonjour !
R.S : J'imagine que cette passion pour la comédie est venue à toi très tôt. Peux-tu en parler ?
P.D : A dix-sept ans j'ai réussi le concours d'entrée au Centre de la rue Blanche, mais paradoxalement mon désir de monter sur les planches était somme toute assez récent. Quelques mois à peine ! Auparavant, je ne savais pas trop quoi faire de ma peau. Je me rêvais parfois dans celle des autres, je m'inventais des "vies parallèles", jusqu'à ce que je réalise que cela pouvait devenir un métier et qu'il existait même des écoles pour y parvenir !
R.S : On peut voir que le théâtre a une place très importante dans ta carrière. Tu as probablement beaucoup à dire sur le sujet !
P.D : C'est la base même d'une formation de comédien, même si cet énoncé a l'air d'un lieu commun. Avant l'invention du cinéma, et durant des siècles, jouer c'était bien évidemment entrer en scène pour tenter d'émouvoir ou divertir un public. L'image enregistrée a élargi la notion de spectacle. Enrichi peut-être. Mais je demeure convaincu qu'il y aura toujours des "vivants" pour aller en regarder d'autres leur raconter une histoire, même avec trois bouts de bois et un décor de toiles peintes. Dans un sens, c'est plutôt rassurant. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas fan de films à effets spéciaux, images virtuelles et tout le tralala technologique ! De même, je ne suis pas sectaire au point de penser qu'il n'existe pas d'excellents acteurs qui n'ont pas suivi la filière classique d'un enseignement théâtral. Mais la scène, pour un comédien, je crois que c’est vraiment quelque chose d'inégalable, de magique parfois.
R.S : Tu t'es retrouvé sur les planches avec Cédric, ton fils. J'imagine que c'était un moment particulier dans ta vie de comédien ?
P.D : Cédric fait justement partie de ces comédiens qui ne sont pas passés par les écoles d'art dramatique. Il a appris son métier, comme on dit, sur le tas, en commençant par le cinéma et la télévision. Le théâtre est venu à lui plus tard. Nous avons eu une première expérience commune en jouant tous les deux une adaptation théâtrale du "Petit Prince". Il avait onze ans ! C'était évidemment très émouvant pour moi. Mais nos retrouvailles récentes de comédiens adultes, si j'ose dire, dans une comédie dont de surcroît nous sommes les deux auteurs, ont été de purs instants de bonheur. Au trac ordinaire du comédien s'ajoutait celui de l'écriture enfin confrontée aux réactions du public. Et ça on le partageait vraiment. De plus on s'est bien amusé à jouer des rivaux largement inspirés par les stéréotypes habituels des séries américaines, des "soaps" surtout. Notre expérience du doublage a été une véritable mine d'inspiration pour certains dialogues.
R.S : Parmi les branches de la profession d'acteur, justement, il y a le doublage. Comment as-tu commencé ?
P.D : Assez simplement, en fait. A l'issue d'un stage auquel je participais, les regrettés Jacques Ebner et Marc de Georgi, à l'époque tous deux directeurs de plateau pour d'importantes sociétés de doublage, sont venus prodiguer conseils et encouragement aux comédiens stagiaires. Ils m'ont laissé leurs coordonnées, je suis allé les voir travailler et l'un et l'autre m'ont permis de faire mes premières armes dans ce secteur d'activité. Il faut dire que j'ai bénéficié, et d'autres avec moi, d'une période particulièrement faste dans ce milieu de la synchro pour que les portes s'entrouvrent. C'était au moment de l'apparition de nouvelles chaînes sur le réseau hertzien. Principalement la 5 dirigée par Berlusconi qui diffusait des séries américaines quasiment non-stop. Les comédiens chevronnés qui œuvraient habituellement dans les studios d'enregistrements ne suffisaient plus à répondre à la demande, même en travaillant jour et nuit. Il fallait impérativement que la profession fournisse de nouvelles voix. Les temps ont changé, le volume de travail est plus restreint et je crois que c'est plus difficile pour ceux qui débutent dans ce secteur aujourd'hui.
R.S : Lorsque tu prêtes ta voix à plusieurs reprises au même acteur étranger, est-ce un avantage pour appréhender une scène ?
P.D : Bien sûr, car dans ce cas on peut supposer qu'une certaine familiarité s'est instaurée entre toi et lui. Tu connais son rythme, son phrasé, son débit. Dans la mesure où la démarche la plus honnête est de te "calquer" sur son jeu, avoir déjà expérimenté la chose est forcément un "plus".
R.S : D'ailleurs tu as peut-être rencontré l'un d'eux ?
P.D : Non, ça ne m'est jamais arrivé.
R.S : Et ton plus beau souvenir dans le doublage, quel est-il ?
P.D : Il y a eu plusieurs jolies rencontres. Mais je me souviens avoir doublé un comédien noir nommé Harry Lennix qui jouait le personnage de Aaron dans le film "Titus", adapté de la pièce de Shakespeare "Titus Andronicus", avec Anthony Hopkins dans le rôle titre. Le personnage d'Aaron est très important dans l'intrigue. C'est un "méchant" d'anthologie, lyrique, démesuré et j'ai trouvé que le comédien qui l'interprétait était en tout point remarquable ! J'avoue aussi que servir un texte aussi fort en doublage n'est pas si courant. Bravo à Jacqueline Cohen qui a signé l'adaptation française. Par ailleurs, j'ai aussi doublé une fois l'acteur Benicio Del Toro et j'ai adoré !
R.S : Finalement tu touches vraiment à tout. Auteur, metteur en scène, doublage, film, théâtre, etc. Il faut une énergie supérieure à la moyenne, non ? ;-)
P.D : Dans l'absolu, c'est ce qu'il faudrait ! Dans la vie, on s'arrange comme on peut. Et puis, soyons sérieux. Faire ce qu'on aime, c'est comme ça qu'on se ressource en énergie. Les périodes de chômage sont infiniment plus fatigantes et déstabilisantes !
R.S : En dehors de toutes tes activités professionnelles, as-tu le temps pour t'adonner à tes loisirs, tes passions ?
P.D : Ah, j'aimerais plus de temps pour me consacrer à la boisson ! Non, je déconne… :-D
R.S : Merci beaucoup ! ;-)
Interview d'avril 2004