R.S : Bonjour Audrey.

A.S : Bonjour Reynald !

R.S : Tu as commencé le théâtre à l'âge de 5 ans, comment cela est-il arrivé ?

A.S : Eh bien mon papa est comédien ! Les salles de répète et les tournées étaient mon quotidien, je regardais fascinée les "grands" depuis les coulisses. Déjà bébé mes parents m'emmenaient partout ; la légende que raconte ma mère dit que je ne pleurais jamais pendant une représentation. :-) A l'époque il y avait un festival dans la ville de Rocamadour, et mon père y jouait souvent l'été. A 5 ans, ils ont dû se dire "Elle est prête". En tout cas j'en mourais d'envie. Ma première apparition sur scène a donc été un tout petit rôle dans les Socières de Salem. Je faisais partie des petites filles qui accusent les villageois. Mon papa jouait le rôle de Paris ! Ça y était : j'avais chopé le virus. ;-)

R.S : As-tu rapidement décidé que ce serait ton chemin professionnel plus tard ?

A.S : Oh oui ! J'ai bien rêvé pendant quelque temps d'être chirurgien et comédienne en même temps, mais on m'a vite expliqué que faire médecine serait assez incompatible avec des cours de théâtre ! Mon choix a été vite fait.

R.S : Est-ce que le doublage est une discipline à laquelle tu pensais depuis longtemps ?

A.S : Honnêtement oui ! Mais de loin, comme une possibilité que je caressais sans vraiment m'y attarder. Déjà gamine, je m'amusais à refaire les voix des méchants de Disney... Ça devait être catastrophique quand j'y repense. :-) Mais ce n'est qu'il y a deux trois ans que j'y ai réfléchi concrètement.

R.S : As-tu eu le sentiment qu'il était difficile de s'insérer professionnellement dans cette activité ?

A.S : Eh bien, je crois que c'est cette idée de milieu un peu fermé qui m'a tenue à l'écart si longtemps. J'avais peur de ne pas réussir à y entrer, ou de ne pas être assez douée pour ça, vu le nombre de gens qui veulent faire ce métier. C'est pourquoi, quand j'ai voulu me lancer, j'ai d'abord fait un stage de doublage (15 jours avec Le Magasin) avant d'aller assister, afin de voir si j'avais vraiment du talent pour ça. Les retours des intervenants ont été très positifs, j'ai donc tenté l'aventure. Il a fallu être patiente, aller assister pendant des mois. Mais depuis un peu plus de deux ans, ça commence à bien marcher. Il y a aussi quelques personnes qui m'ont vraiment aidé et pris sous leur aile, je pense surtout à José Luccioni et Annabelle Roux, qui m'ont énormément appris et soutenu dès mes débuts ! Alors oui, il n'est pas facile de se faire une place dans ce milieu, mais la possibilité de pouvoir assister est une chance incroyable qui permet, si on s'accroche, de passer des essais et de faire ses preuves. C'est inouï, ça n'existe nulle part ailleurs !

R.S : Le travail au micro t'apporte-t-il les mêmes satisfactions que le travail sur scène ?

A.S : Bien sûr ce n'est pas la même sensation qu'en interprétant un rôle pour le théâtre, tout comme le travail à la caméra ne donne pas le même ressenti que le public live. Mais en termes de satisfaction, on est bons. ;-)  Perso j'adore ça, je trouve cette branche du métier hyper ludique, on a la possibilité de passer d'un rôle à l'autre dans la même journée !

R.S : Regardes-tu les V.F. lors de leur diffusion ?

A.S : Avant, rarement. J'ai toujours été une inconditionnelle des VO. Mais depuis que je travaille dans le doublage, je switche d'une langue à l'autre quand une série me plaît, pour voir le travail qui a été fait. A la TV, j'écoute attentivement, j'analyse les VF, repère les voix des comédiens que je connais. En gros mon homme dit que je suis en pleine "déformation professionnelle".

R.S : Quels sont tes hobbies ?

A.S : La lecture. Je suis une boulimique de bouquins, je lis de tout, avec une prédilection pour la SF. Mon côté geek se traduit aussi par une consommation importante de séries et de jeux vidéo (ah les mercenaires de Resident Evil !). Mais ce que j'aime par dessus tout ce sont les voyages ! Pour le moment je suis allée en Thailande, au Pérou, en Indonésie, en Namibie, en Bolivie, et j'ai fait tout l'ouest des Etats Unis. Je n'ai qu'une hâte, repartir.

R.S : Merci beaucoup Audrey.

A.S : De rien, merci à vous Reynald, j'espère que cette petite interview vous aura permis de mieux me cerner. A bientôt.

Interview de septembre 2017