Pascale Chemin
Genres:
Voix Enfant garçon, Voix Adolescent garçon, Voix Adolescent fille, Voix Jeune adulte femme, Voix Adulte femme
Tonalité:
Medium
Accents:
Allemand, Anglais
Doublage
Voix
Audiodescription
Collection
CD-ROM
Clifford - En avant la musique ! (Emilie)
CD-ROM
Clifford - Sur l'île de Birdwell (Emilie)
Documentaire
Docs de choc
Documentaire
Faut pas rêver
Documentaire
Les ailes sauvage de l’Australie (Narratrice)
Documentaire
National Géographic
Livre audio
Charmant (de David Safier)
Livre audio
Dark Web (de Dean Koontz)
Livre audio
La belle Italienne (de Lucinda Riley)
Livre audio
La chambre des murmures (de Dean Koontz)
Livre audio
La jeune fille sur la falaise (de Lucinda Riley)
Livre audio
La petite amie (de Michelle Frances)
Livre audio
La vengeance aux yeux clairs (de Franck Ollivier)
Livre audio
Le dernier Hyver (de Fabrice Papillon)
Livre audio
Ne la réveillez pas (de Angelina Delcroix)
Livre audio
Si je serais grande (de Angelina Delcroix)
Livre audio
Toujours Maudit (de David Safier)
Narration
Countdown to Murder (Saisons 1 & 2)
Narration & Voice-over
A baby story (saison 10)
Narration & Voice-over
Born Against
Narration & Voice-over
Cover girls
Narration & Voice-over
Crimes Down Under (Narratrice)
Narration & Voice-over
Dismissed
Narration & Voice-over
Full Voice Over
Narration & Voice-over
Plastic Surgery
Narration & Voice-over
Spendaholics (22 épisodes - narratrice)
Narration & Voice-over
The Great Italian Escape (Narratrice)
Publicité
Egoïste (réalisé par Jean-Paul Goude)
Série audio
Alien le fleuve des souffrances (Lieutenant Julisa Paris)
Série audio
X-files les nouvelles affaires non classées
Télé-réalité
Flip or Flop Atlanta (Anita Corsini)
Voice-over
Aquamen (Agnès)
Voice-over
Cat vs dog (Zoé Sandor)
Voice-over
Flip or flop Atlanta (Anita Corsini)
Voice-over
Homestead Rescue (Misty Raney)
Voice-over
La globe trotteuse chasse et pêche (Larysa Switlyk)
Voice-over
Michael Jackson : Leaving Neverland (Joy Robson)
Formation
6 ans Ecole Nationale Marcel Dupré : Jacqueline Cassard
Stage Cours Florent : François-Xavier Hoffmann
ENSATT, rue Blanche
Ateliers ENSATT :
"Euripide er Aristophane" mise en scène de Jacques Kraemer
"Gogol et Gorki" mise en scène de Julian Négulesco
"Beckett" mise en scène de Jean-Louis Jacopin
"Marivaux" mise en scène de Geneviève Rosset
Stages AFDAS sous la direction de Claude Merlin (Maurice Fourré), Paula Brunet-Sancho (Le Clown)
Stage Cours Florent : François-Xavier Hoffmann
ENSATT, rue Blanche
Ateliers ENSATT :
"Euripide er Aristophane" mise en scène de Jacques Kraemer
"Gogol et Gorki" mise en scène de Julian Négulesco
"Beckett" mise en scène de Jean-Louis Jacopin
"Marivaux" mise en scène de Geneviève Rosset
Stages AFDAS sous la direction de Claude Merlin (Maurice Fourré), Paula Brunet-Sancho (Le Clown)
Cinéma
"Le projet - Titre provisoire" réalisé par Gilles Dyrek
Courts métrages
"Sage décision" réalisé par Chris Orlandi
Lectures
Lectures à l'Institut du Monde Arabe dans le cadre des jeudis de l'IMA
"Kindertransport" mise en scène de Geneviève Robin, dans le rôle d'Eva (9 à 17 ans). Lecture au Petit-Odéon
"Dans l'intéret du pays" mise en scène de Jean-Louis Jacopin, dans le rôle du Caneton. Lecture au Petit-Odéon
"Kindertransport" mise en scène de Geneviève Robin, dans le rôle d'Eva (9 à 17 ans). Lecture au Petit-Odéon
"Dans l'intéret du pays" mise en scène de Jean-Louis Jacopin, dans le rôle du Caneton. Lecture au Petit-Odéon
Mise en scène
2011/2012 "Norma dans tous ses états" d'Alexandra Jussiau & Charlotte Boimare - mise en scène de Pascale Chemin & Alexandra Jussiau, interprété par Alexandra Jussiau. L'Instinct Théâtre
Télévision
"Un seul être vous manque" réalisé par Jacques Doniol-Valcroze
"Jeux de mémoires" réalisé par Eric Le Hung
"Fausse adresse" réalisé par Jean-Michel Martory
"Le prix des sentiments" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
"En haut de la tour" réalisé par Jean-Paul Sassy
"Un sourire Angélique" réalisé par Abder Isker
"Double meurtre" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
"Une malle pour les ténèbres" réalisé par Sélim Isker
"Mauvais souvenir" réalisé par Eric Le Hung
"Jeux de mémoires" réalisé par Eric Le Hung
"Fausse adresse" réalisé par Jean-Michel Martory
"Le prix des sentiments" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
"En haut de la tour" réalisé par Jean-Paul Sassy
"Un sourire Angélique" réalisé par Abder Isker
"Double meurtre" réalisé par Emmanuel Fonlladosa
"Une malle pour les ténèbres" réalisé par Sélim Isker
"Mauvais souvenir" réalisé par Eric Le Hung
Théâtre
"Vertige vertical" mise en scène de Roberto Juarroz. Spectacle électro poétique
"Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc" de Charles Péguy et mise en scène de Jean-Paul Lucet, dans le rôle de Hauviette
"Mademoiselle Julie" d'August Strindberg et mise en scène de Jean-Pierre Savinaud, dans le rôle de Mademoiselle Julie
"Kindertransport" de Diane Samuels et mise en scène de Jean Négroni, dans le rôle de Clémence
"George et Alfred" de Marie-Françoise Hans et mise en scène de l'auteur, dans le rôle de George Sand
"Le plus heureux des trois" d'Eugène Labiche et mise en scène de Delphine Lequenne, dans le rôle de Berthe Jobelin
"Les harengs rouges" de Jean-Jacques Varoujean et mise en scène de Paula Brunet-Sancho, dans le rôle d'Hélène Barnier
"La nuit des Rois" de W. Shakespeare et mise en scène de Jacques Ardouin, dans les rôles de Viola & Sébastien
"Embrassons-nous Folleville" d'E. Labiche et mise en scène d'Aurélien Lorgnier, dans le rôle de Berthe de Manicamp
"L'un dans l'autre" de Sotha et mise en scène de l'auteur, dans le rôle de Sally Monroe
"Elle voit des nains partout" de Philippe Bruneau et mise en scène de Philippe Manesse, dans le rôle de la fée des neiges
"Un grain de fantaisie" de Patrice Minet et mise en scène de Philippe Manesse, dans les rôle de Sylvie et du facteur
"Le projet - Titre provisoire" de Gilles Dyrek mise en scène de Gilles Dyrek. Place St Michel
"La gare du Nord n'aura pas lieu" de M. Tureau et mise en scène de Michel Tureau, dans le rôle de Macchabella
"Les suites d'un premier lit" d'Eugène Labiche et mise en scène d'Idriss, dans le rôle de Claire Prudenval
"Le barbier de Seville" de Beaumarchais mise en scène de Christian Grau-Stef, dans le rôle de Rosine
"Les aventures de la villegiature" de Goldoni et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Giacinta
"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Constance Bonacieux
"Djurdjura" de François Bourgeat et mise en scène de Jean-Louis Jacopin, dans le rôle de l'adolescent danseur
"La guerre de Troie n'aura pas lieu" de J. Giraudoux et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle d'Hélène
"La répétition ou l'amour puni" de Jean Anouilh et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Lucile
"On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de Musset et mise en scène de Robert Kimmich, dans le rôle du Choeur
"George et Alfred" de Marie-Françoise Hans et mise en scène de Philippe Ferran
"Par les temps qui courent..." mise en scène de Philippe Ferran
"Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux et mise en scène de Philippe Ferran
"Max, au dos d'Arlequin" mise en scène de Cyrille Artaux, Fantaisie musicale d'après l'oeuvre de Max Jacob
"Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc" de Charles Péguy et mise en scène de Jean-Paul Lucet, dans le rôle de Hauviette
"Mademoiselle Julie" d'August Strindberg et mise en scène de Jean-Pierre Savinaud, dans le rôle de Mademoiselle Julie
"Kindertransport" de Diane Samuels et mise en scène de Jean Négroni, dans le rôle de Clémence
"George et Alfred" de Marie-Françoise Hans et mise en scène de l'auteur, dans le rôle de George Sand
"Le plus heureux des trois" d'Eugène Labiche et mise en scène de Delphine Lequenne, dans le rôle de Berthe Jobelin
"Les harengs rouges" de Jean-Jacques Varoujean et mise en scène de Paula Brunet-Sancho, dans le rôle d'Hélène Barnier
"La nuit des Rois" de W. Shakespeare et mise en scène de Jacques Ardouin, dans les rôles de Viola & Sébastien
"Embrassons-nous Folleville" d'E. Labiche et mise en scène d'Aurélien Lorgnier, dans le rôle de Berthe de Manicamp
"L'un dans l'autre" de Sotha et mise en scène de l'auteur, dans le rôle de Sally Monroe
"Elle voit des nains partout" de Philippe Bruneau et mise en scène de Philippe Manesse, dans le rôle de la fée des neiges
"Un grain de fantaisie" de Patrice Minet et mise en scène de Philippe Manesse, dans les rôle de Sylvie et du facteur
"Le projet - Titre provisoire" de Gilles Dyrek mise en scène de Gilles Dyrek. Place St Michel
"La gare du Nord n'aura pas lieu" de M. Tureau et mise en scène de Michel Tureau, dans le rôle de Macchabella
"Les suites d'un premier lit" d'Eugène Labiche et mise en scène d'Idriss, dans le rôle de Claire Prudenval
"Le barbier de Seville" de Beaumarchais mise en scène de Christian Grau-Stef, dans le rôle de Rosine
"Les aventures de la villegiature" de Goldoni et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Giacinta
"Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Constance Bonacieux
"Djurdjura" de François Bourgeat et mise en scène de Jean-Louis Jacopin, dans le rôle de l'adolescent danseur
"La guerre de Troie n'aura pas lieu" de J. Giraudoux et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle d'Hélène
"La répétition ou l'amour puni" de Jean Anouilh et mise en scène de Jacqueline Cassard, dans le rôle de Lucile
"On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de Musset et mise en scène de Robert Kimmich, dans le rôle du Choeur
"George et Alfred" de Marie-Françoise Hans et mise en scène de Philippe Ferran
"Par les temps qui courent..." mise en scène de Philippe Ferran
"Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux et mise en scène de Philippe Ferran
"Max, au dos d'Arlequin" mise en scène de Cyrille Artaux, Fantaisie musicale d'après l'oeuvre de Max Jacob
Interview
R.S : Bonjour Pascale.
P.C : Bonjour Reynald !
R.S : Peux-tu raconter tes débuts de comédienne ?
P.C : Par hasard, en 6ème, j'ai assisté à une présentation d'ateliers que proposait mon lycée et j'ai été fascinée par le professeur de théâtre qui présentait son atelier. Je me suis donc inscrite et l'aventure a commencé ! L'année suivante je me suis inscrite au conservatoire de ma ville pour des cours une fois par semaine, puis la cadence s'est intensifiée jusqu'à mon Bac. Au conservatoire on présentait des scènes mais, en parallèle, avec ce professeur on montait des spectacles. A 14 ans, toujours avec elle, je suis partie en tournée un été, c'était génial. Je passais aussi des castings pour téléfilms, films, pubs, etc. Et donc, tout naturellement, je me suis présentée au concours de la Rue Blanche. J'y ai suivi les cours pendant 3 ans et j'ai tout de suite travaillé en sortant de l'école.
R.S : La scène est très importante, pour le contact direct que l'on a avec le public, mais il y a certainement bien d'autres choses, n'est-ce pas ?
P.C : Tout le travail avant les représentations ! Toute l'équipe, les partenaires... L'excitation de commencer un projet ensemble, de le répéter, de chercher, de trouver, de souvent buter, d'être en ébullition même en dehors des répétitions. Quand je répète une pièce et que je la joue, j'ai du mal à ne pas être tout le temps dedans, je crois que c'est un peu l'horreur pour mon entourage ! Je me souviens du rôle d'Hélène de Troie. Je n'arrivais pas à trouver, ce que je proposais était nul et, 15 jours avant les représentations, chez moi, j'ai eu un déclic, il m'avait fallu du temps... Bizarrement je me souviens plus des répétitions que des représentations et du fait que, surtout, le metteur en scène m'ait fait confiance.
R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?
P.C : Encore par hasard ! Je jouais au théâtre avec des comédiens qui faisaient tous du doublage. J'étais la benjamine et totalement étrangère à cette branche du métier. Des directeurs de plateau venaient voir leurs copains jouer et m'ont proposé d'assister, de venir faire des essais, et comme j'ai "pigé" la technique assez vite, j'ai commencé à en faire. Mais la technique ne fait pas tout, heureusement, (il faut pouvoir s'en "libérer" pour commencer à jouer) et le plus dur restait à faire. Au départ je n'éprouvais pas de plaisir (j'avais un trac monumental et je me trouvais à chier !) mais grâce à la confiance (toujours !) des directeurs de plateau et à leur façon de me diriger, j'ai réussi à surpasser cette peur, à m'amuser et à prendre aujourd'hui un plaisir énorme. J'adore faire du doublage, mais il y a 10 ans je n'en aurais pas mis ma tête à couper !
R.S : Lorsqu'on double une comédienne sur la durée, est-ce un confort ?
P.C : Je ne peux pas dire un confort, je dirais plutôt qu'on retrouve quelqu'un qui ne nous est plus totalement étranger, donc on se familiarise un peu avec le jeu de cette comédienne. Cela aide forcément. Mais comme rien n'est acquis, je ne suis jamais sûre de moi. Cela dit c'est agréable, vraiment, de suivre quelqu'un...
R.S : Au fil des années as-tu la sensation que le doublage t'a fait découvrir certaines qualités de comédienne que tu ne soupçonnais pas ?
P.C : Ho la la ! Honnêtement, je ne sais pas. Des qualités et des défauts ! J'essaie de ne pas trop penser quand je suis à la barre, je regarde, j'écoute, j'essaie de jouer et de comprendre ce que souhaite le directeur de plateau. La rapidité, analyser toutes les données, et essayer de les restituer le mieux possible.
R.S : Lorsque tu prêtes ta voix pour des jeux vidéo, comment se passent les séances de travail ?
P.C : On se retrouve, seule, face à un écran avec plein de fichiers et il faut y aller ! On enquille les fichiers donc il faut, dans sa tête, globaliser le texte, articuler. Quand par exemple je travaille sur le Commandant Shepard, pour "Mass Effect", j'ai l'impression que je vais faire un marathon, une épreuve, dans le sens positif du terme. Je n'aime pas enregistrer assise (pour "la colonne d'air"), je suis debout, je me concentre sur les mots bien sûr, le sens de la phrase, mais aussi sur la position de mon corps, la façon dont va sortir ma voix... Donc quand les séances durent plusieurs jours d'affilée, ça devient du sport. Pour un jeu vidéo assez violent, pendant 4 heures j'ai balancé des insultes en hurlant. Le lendemain j'avais toutes les cervicales qui étaient super douloureuses car j'avais dû trop contracter au niveau du cou et... je suis allée me faire masser pour évacuer !
R.S : Si tu devais définir le mot rôle que dirais-tu ?
P.C : Une part de ce que l'on est, cachée, enfouie à l'intérieur de nous, une forme positive de schizophrénie ! Un formidable jeu d'équilibriste, que l'on doit totalement maîtriser et pourtant offrir chaque fois comme neuf, vierge. Nager entre ce que l'on connaît de nous et ce que l'on découvre. Une mise en danger contrôlée le plus possible. Et ce mélange singulier de contrôle indispensable et d'abandon procure une joie immense. J'aime les rôles où je découvre des facettes cachées (découvertes positives ou atroces, affligeantes), mais cela fait toujours avancer. Un rôle c'est un peu une nouvelle personne avec qui on cohabite, et la sensation est étrange "dans la vraie vie". Cette personne nous influence un peu, même en dehors de la scène. Pouhhhh ! C'est délicieusement complexe, mais cela n'est (la plupart du temps...) que du plaisir.
R.S : Quelles sont tes autres passions ?
P.C : Etre le plus possible avec ma fille pour la voir grandir et l'accompagner, lire, lire, lire, aller applaudir mes amis au théâtre, les retrouver autour d'un bon repas et désherber ! Arracher les mauvaises herbes pendant des heures, ça me vide la tête...
R.S : Merci beaucoup Pascale.
P.C : Merci à TOA ! Merci pour ton travail de fourmi, ta patience, et à très vite.
Interview de décembre 2009
P.C : Bonjour Reynald !
R.S : Peux-tu raconter tes débuts de comédienne ?
P.C : Par hasard, en 6ème, j'ai assisté à une présentation d'ateliers que proposait mon lycée et j'ai été fascinée par le professeur de théâtre qui présentait son atelier. Je me suis donc inscrite et l'aventure a commencé ! L'année suivante je me suis inscrite au conservatoire de ma ville pour des cours une fois par semaine, puis la cadence s'est intensifiée jusqu'à mon Bac. Au conservatoire on présentait des scènes mais, en parallèle, avec ce professeur on montait des spectacles. A 14 ans, toujours avec elle, je suis partie en tournée un été, c'était génial. Je passais aussi des castings pour téléfilms, films, pubs, etc. Et donc, tout naturellement, je me suis présentée au concours de la Rue Blanche. J'y ai suivi les cours pendant 3 ans et j'ai tout de suite travaillé en sortant de l'école.
R.S : La scène est très importante, pour le contact direct que l'on a avec le public, mais il y a certainement bien d'autres choses, n'est-ce pas ?
P.C : Tout le travail avant les représentations ! Toute l'équipe, les partenaires... L'excitation de commencer un projet ensemble, de le répéter, de chercher, de trouver, de souvent buter, d'être en ébullition même en dehors des répétitions. Quand je répète une pièce et que je la joue, j'ai du mal à ne pas être tout le temps dedans, je crois que c'est un peu l'horreur pour mon entourage ! Je me souviens du rôle d'Hélène de Troie. Je n'arrivais pas à trouver, ce que je proposais était nul et, 15 jours avant les représentations, chez moi, j'ai eu un déclic, il m'avait fallu du temps... Bizarrement je me souviens plus des répétitions que des représentations et du fait que, surtout, le metteur en scène m'ait fait confiance.
R.S : Comment as-tu commencé le doublage ?
P.C : Encore par hasard ! Je jouais au théâtre avec des comédiens qui faisaient tous du doublage. J'étais la benjamine et totalement étrangère à cette branche du métier. Des directeurs de plateau venaient voir leurs copains jouer et m'ont proposé d'assister, de venir faire des essais, et comme j'ai "pigé" la technique assez vite, j'ai commencé à en faire. Mais la technique ne fait pas tout, heureusement, (il faut pouvoir s'en "libérer" pour commencer à jouer) et le plus dur restait à faire. Au départ je n'éprouvais pas de plaisir (j'avais un trac monumental et je me trouvais à chier !) mais grâce à la confiance (toujours !) des directeurs de plateau et à leur façon de me diriger, j'ai réussi à surpasser cette peur, à m'amuser et à prendre aujourd'hui un plaisir énorme. J'adore faire du doublage, mais il y a 10 ans je n'en aurais pas mis ma tête à couper !
R.S : Lorsqu'on double une comédienne sur la durée, est-ce un confort ?
P.C : Je ne peux pas dire un confort, je dirais plutôt qu'on retrouve quelqu'un qui ne nous est plus totalement étranger, donc on se familiarise un peu avec le jeu de cette comédienne. Cela aide forcément. Mais comme rien n'est acquis, je ne suis jamais sûre de moi. Cela dit c'est agréable, vraiment, de suivre quelqu'un...
R.S : Au fil des années as-tu la sensation que le doublage t'a fait découvrir certaines qualités de comédienne que tu ne soupçonnais pas ?
P.C : Ho la la ! Honnêtement, je ne sais pas. Des qualités et des défauts ! J'essaie de ne pas trop penser quand je suis à la barre, je regarde, j'écoute, j'essaie de jouer et de comprendre ce que souhaite le directeur de plateau. La rapidité, analyser toutes les données, et essayer de les restituer le mieux possible.
R.S : Lorsque tu prêtes ta voix pour des jeux vidéo, comment se passent les séances de travail ?
P.C : On se retrouve, seule, face à un écran avec plein de fichiers et il faut y aller ! On enquille les fichiers donc il faut, dans sa tête, globaliser le texte, articuler. Quand par exemple je travaille sur le Commandant Shepard, pour "Mass Effect", j'ai l'impression que je vais faire un marathon, une épreuve, dans le sens positif du terme. Je n'aime pas enregistrer assise (pour "la colonne d'air"), je suis debout, je me concentre sur les mots bien sûr, le sens de la phrase, mais aussi sur la position de mon corps, la façon dont va sortir ma voix... Donc quand les séances durent plusieurs jours d'affilée, ça devient du sport. Pour un jeu vidéo assez violent, pendant 4 heures j'ai balancé des insultes en hurlant. Le lendemain j'avais toutes les cervicales qui étaient super douloureuses car j'avais dû trop contracter au niveau du cou et... je suis allée me faire masser pour évacuer !
R.S : Si tu devais définir le mot rôle que dirais-tu ?
P.C : Une part de ce que l'on est, cachée, enfouie à l'intérieur de nous, une forme positive de schizophrénie ! Un formidable jeu d'équilibriste, que l'on doit totalement maîtriser et pourtant offrir chaque fois comme neuf, vierge. Nager entre ce que l'on connaît de nous et ce que l'on découvre. Une mise en danger contrôlée le plus possible. Et ce mélange singulier de contrôle indispensable et d'abandon procure une joie immense. J'aime les rôles où je découvre des facettes cachées (découvertes positives ou atroces, affligeantes), mais cela fait toujours avancer. Un rôle c'est un peu une nouvelle personne avec qui on cohabite, et la sensation est étrange "dans la vraie vie". Cette personne nous influence un peu, même en dehors de la scène. Pouhhhh ! C'est délicieusement complexe, mais cela n'est (la plupart du temps...) que du plaisir.
R.S : Quelles sont tes autres passions ?
P.C : Etre le plus possible avec ma fille pour la voir grandir et l'accompagner, lire, lire, lire, aller applaudir mes amis au théâtre, les retrouver autour d'un bon repas et désherber ! Arracher les mauvaises herbes pendant des heures, ça me vide la tête...
R.S : Merci beaucoup Pascale.
P.C : Merci à TOA ! Merci pour ton travail de fourmi, ta patience, et à très vite.
Interview de décembre 2009