R.S : Bonjour Marie.

M.C : Bonjour Reynald !

R.S : Comment se sont passés vos débuts de comédienne ?

M.C : J'ai su très tôt que je voulais faire ce métier. A l'âge de 12 ans j'ai fait mon premier spectacle à cheval, sur une place de village, devant 2 000 personnes. Un vrai électrochoc ! J'ai eu d'abord envie de faire l'école du cirque et devenir voltigeuse professionnelle, et puis finalement j'ai ressenti le besoin de varier les situations et les registres. La comédie était la solution. Et l'équitation, le chant et la danse sont devenus des cordes supplémentaires à accrocher à mon arc !

R.S : Avez-vous hésité à faire de cette passion votre métier ?

M.C : Absolument pas ! Jamais une seule seconde je n'ai envisagé faire autre chose et je me suis lancée à corps perdu dans ce métier passionnant et tellement multiple. Il y a des évidences parfois, qui vous donnent le courage d'attendre votre heure !

R.S : La mise en scène fait également partie de votre vie, pouvez-vous en parler ?

M.C : La direction d'acteur est une des choses que je préfère : trouver "la langue" que parle son acteur, l'écouter, le comprendre, puis savoir quel chemin emprunter pour l'amener là où on veut, se faire surprendre par une proposition à laquelle on n'avait pas pensé... C'est un travail qui demande beaucoup d'énergie, mais qui est source de bonheur ! Et puis il y a le choix des costumes, le travail des lumières, l'élaboration de la bande son... Mettre en scène c'est toucher à plein de domaines différents et je les aime tous.

R.S : Comment avez-vous pris le chemin du doublage ?

M.C : Comme beaucoup, d'abord en suivant des amis, qui gentiment et généreusement m'ont prise sous leur aile. Ensuite c'est un jeu de patience. Regarder, écouter en silence et analyser ce qui se dit autour de soi. La recherche qui se fait sur un plateau est une vraie mine d'informations pour le novice, c'est évident, mais j'aime toujours être bluffée par la prouesse d'un ou d'une de mes camarades.

R.S : Lorsqu'on travaille sur des jeux vidéo, la méthode est complètement différente, votre jeu l'est-il également ?

M.C : Non, le jeu n'est pas différent, la sincérité doit être la même, c'est le chemin à emprunter qui l'est ! L'univers du comédien qui fait la version française d'un jeu video est encore souvent très aride. Il lui faut avoir un imaginaire très solide pour combler le manque d'images et d'informations sur son personnage. Mais je trouve que c'est un travail très intéressant, car si on arrive à être sincère avec très peu d'éléments et beaucoup de contraintes, imaginez ce qu'on peut faire avec du temps, un costume, un décor, un partenaire !

R.S : Lorsque vous dirigez, le fait d'être comédienne vous aide-t-il ?

M.C : Oui, je pense que je fais instinctivement appel à mon expérience de comédienne, que ce soit pour diriger le comédien ou pour résoudre un problème d'ordre plus technique. J'essaie de m'inspirer de tous les gens avec qui j'aime travailler en tant que comédienne.
 
R.S : Que préférez-vous faire dans ce métier ?

M.C : Etre sur scène est un réel besoin ! J'aime infiniment le contact avec le public et je refuse de m'en passer trop longtemps. Concernant le travail en studio, en fait, j'aime tout faire. Allez, si je suis tout à fait honnête, j'avoue que les folles et les cruches ont une place à part dans mon cœur. Mais je n'ai pas de préférence pour une discipline en particulier, tout simplement parce que j'ai la chance de ne travailler qu'avec des gens que je retrouve avec plaisir. C'est un vrai luxe et j'en suis consciente.

R.S : Quels sont vos hobbies ?

M.C : J'aime la barre au sol et la danse classique, du coup j'aime aussi les courbatures... J'adore chanter dès que j'en ai l'occasion, sur une scène, sur les disques de mon frère, d'amis, sur mon scooter... La musique prend une place énorme dans ma vie depuis toujours. Peut-être qu'un jour elle en prendra encore plus, qui sait ? Et par dessus tout j'aime le risque, faire des trucs de malade, vivre à 100 à l'heure : regarder "Monstres et Cie" au fond de mon lit avec mes deux petits gars par exemple. Et je l'ai déjà fait plusieurs fois...

R.S : Merci beaucoup Marie.

M.C : Merci Reynald !

Interview de novembre 2013