R.S : Bonjour Loïc...

L.H : Salut Reynald.

R.S : Peux-tu parler de ton parcours de comédien ?

L.H : Bien sûr. J'ai commencé assez tard, finalement. Je ne connaissais pas du tout ce milieu et, pour moi, le théâtre c'était le vendredi soir à la télé, avec les fameux Donald Cardwell et les autres. Et puis, un jour, je me suis décidé à faire le grand pas dans le cours de théâtre le plus proche de chez moi, le studio 34 de Philippe Brigaud et Claude Mathieu. C'était vraiment le plongeon… Des émotions incroyables, la rencontre avec Béatrice Lord, une comédienne et une pédagogue extraordinaire. Puis j'ai changé pour rejoindre le cours de Yves Pignot. Une autre rencontre incroyable. Tu vois, les choses commençaient plutôt bien. Ensuite l'armée me voulait absolument. Après quelques jours a Colmar (eh oui, ce fut court), je me suis inscrit au concours d'entrée à l'Ecole de la Rue Blanche, qui a bien voulu de moi et que j'ai lâchement abandonnée pour rentrer au Conservatoire. Trois ans à croiser (et je ne te parle que des profs) des gens comme Pierre Vial, Michel Bouquet, Gérard Desarthe. Eh oui ! Sympa, non ? Ensuite la sortie et, comme tu as pu le voir, pas mal de théâtre.

R.S : Etre sur scène, est-ce le summum dans ce métier ?

L.H : Il est vrai que le plateau, le contact avec le public (quand il vient), c'est quelque chose de très rare. Ce que je recherche c'est de beaux personnages, de belles aventures. Elles existent au théâtre plus fréquemment qu'au cinéma ou à la télé. Au théâtre tu pars pour 3, 4 mois à croiser les mêmes gens, ça crée des liens. Au cinéma ou à la télé, à moins d'avoir de grands rôles, c'est plus éphémère, plus bref.

R.S : Tu écris également. Tu as écrit notamment la pièce "André le magnifique". Que gardes-tu de cette expérience ?

L.H : Ecrire est un bien grand mot, car nous sommes partis d'improvisations. C'était très collectif. On a commencé à quelques-uns à chercher des personnages, ils ont continués à 3, et on a fini à 6. L'expérience d'André est une chose unique et fantastique. Imagine ! On présente le spectacle, tout le monde est mort de rire, trouve la pièce superbe mais personne ne veut de nous. Il y en a un seul qui y croit, c'est Jean-Michel Ribes. Il arrive à convaincre un théâtre, un tourneur, et c'est parti. Personne de connu (à l'époque) et c'est le succès. 5 Molières, une immense tournée et un film. Pas mal, non ? Qu'est-ce que tu en pense ?

R.S : Comment se sont passés tes premiers pas dans le doublage ?

L.H : C'était il y a très très très longtemps maintenant. Mais si ma mémoire est bonne je crois avoir commencé par un stage pour connaître la technique. Et puis après j'ai eu la chance de faire un dessin animé, les "Street Sharks". Je faisais un des requins (sharks). Pour commencer, c'était pas mal.

R.S : Il t'est arrivé de doubler un même comédien dans des œuvres différentes. Comment vis-tu ces retrouvailles ?

L.H : Cela ne m'est pas arrivé très souvent, je ne suis la voix officielle de personne. Ce qui est génial dans mon cas c'est d'avoir eu la chance de suivre de grands comédiens comme David Morse ou Philip Seymour Hoffman.

R.S : En doublage, le travail sur une série est différent de celui fait sur un film. Est-ce facile de s'adapter ?

L.H : Eh bien, bizarrement, c'est là où je m'éclate le plus. Ce rendez-vous régulier avec un même personnage, c'est génial. Tu finis par vraiment connaître le comédien, le comprendre (enfin un peu) et rentrer dans son personnage, ça j'aime.

R.S : Comment définirais-tu la vie d'artiste ?

L.H : Ah ouais ! Question suivante ? Non, c'est suivre sa passion, vivre des moments extraordinaires et puis, comme on dit, c'est gagner sa vie en jouant.

R.S : Quelles sont tes passions ?

L.H : Avec leur mère nous avons mis en route deux projets il y a quelques années maintenant et c'est un grand bonheur. A côté de ça beaucoup de sport (ça m'équilibre dans mon déséquilibre), beaucoup de cinéma et des voyages.

R.S : Merci beaucoup Loïc.

L.H : Je t'en prie Reynald. Et bravo pour ton site, quel boulot !

Interview de décembre 2008