Avant notre première rencontre, je connaissais déjà l'univers de Philippe car nous nous connaissions mutuellement par familles interposées. C'est au moment même où je partais au restaurant, accompagné de Véronique Augereau, que Philippe est venu nous rejoindre. Des présentations presque inutiles s'en suivirent, avec quelques mots échangés comme pour des retrouvailles. Je ne tardais pas à me rendre compte que Philippe était un homme très demandé et actif à tout moment de la journée. Arrivés au restaurant, nous nous concentrâmes sur cet instant.
Philippe a toujours eu une âme d'artiste. A ses débuts il a fait du théâtre de rue, participé à une fanfare et il a même été cracheur de feu !
Le doublage est venu dans sa vie grâce à l'arrivée de la Cinq et de ses nombreuses séries étrangères qu'il fallait doubler dans l'urgence. Il a profité de cette opportunité pour se spécialiser dans cette branche de la profession de comédien. Evidemment, au début, on commence par des petites choses et ensuite on progresse en regardant les autres. Le doublage est un exercice particulier et Philippe pense que certains comédiens ne pourront jamais en faire. Il faut maîtriser une certaine technique, se fondre dans l'acteur qu'on double, prendre sa respiration, etc. Beaucoup de contraintes qu'il faut apprivoiser.
Et, dans les années 90, Homer Simpson est entré dans sa vie. Bizarrement, les essais se sont faits par rapport à une version espagnole et les premières réactions furent très mitigées devant ces dessins presque inachevés. J'avais aussi quelques questions restées sans réponse concernant "La loi de Los Angeles", et je fus enfin éclairé sur les changements subits de "voix françaises" lors des dernières saisons. Nous avons discuté également de ses activités de directeur artistique qui tiennent une grande place dans sa vie professionnelle.
Le milieu d'après-midi arrivant à grand pas, je devais partir vers un autre rendez-vous tout en sachant que nous nous reverrions très vite...

Interview de juillet 2004