Guillaume Orsat
Genres :
Voix Adulte homme, Voix Senior homme
Tonalité :
Medium, Grave
Accents :
Allemand, Anglais, Russe
Doublage
Série documentaire
Le Droit d'être américain : Histoire d'un combat
Documentaire
Gordon Ramsay on cocaïne
Documentaire
Gordon Ramsay's Great Christmas roast
Documentaire
Gordon, Gino & Fred's Road Trip
Série aventure, télé-réalité
Gordon Ramsay : Uncharted
Série télé-réalité
Gordon Ramsay's 24 heures en enfer
Voice-over
Cauchemar à l'hôtel
Voice-over
Cauchemar en cuisine (à partir de la saison 20)
Voice-over
Gordon Ramsay's Ultimate Cookery
Voice-over
Matilda and the Ramsay Bunch
Voice-over
The F Word
Voix
Audiodescription
De l'autre côté du lit (réal. P. Pouzadoux)
Audiodescription
Etreintes brisées (réal. P. Almodóvar)
Audiodescription
L'Exercice de l'Etat (réal. P. Schoeller)
Audiodescription
La Proie (réal. E. Valette)
Bonus DVD
Bernard et Bianca au pays des Kangourous (Disney)
Bonus DVD
Blanche-Neige et les sept nains (Disney)
CD-ROM
Adibou (Bizbi)
CD-ROM
Disney
CD-ROM
Mickey's Learning
CD-ROM
Shogun
Commentaire, Narration & Voice-over
AB
Commentaire, Narration & Voice-over
Audiophase
Commentaire, Narration & Voice-over
Digimage
Commentaire, Narration & Voice-over
Scopitone
Commentaire, Narration & Voice-over
Télé-Europe
Livre audio
Alien earth (de Robin Hobb - Narrateur)
Livre audio
Collision (de Marie-Pierre Garnier - Narrateur)
Livre audio
Dans la gueule de l'ours (de James A. McLaughlin)
Livre audio
De notre monde emporté (de Christian Astolfi)
Livre audio
Entre deux mondes (d'Olivier Norek)
Livre audio
La logique de l'acouphène, suivi du Petit traité de développement relationnel (d'Arnaud Bornens et Nicolas Mathieu - Narrateur)
Livre audio
La saga Lego (de Jens Andersen)
Livre audio
Les gardiens du phare (d'Emma Stonex - Narrateur)
Livre audio
Les Meurtres zen, tome 1 : Des meurtres qui font du bien (de Karsten Dusse)
Livre audio
Les Meurtres zen, tome 2 : Des meurtres pour lâcher prise (de Karsten Dusse)
Livre audio
Les Meurtres zen, tome 3 : Des meurtres pour retrouver son calme (de Karsten Dusse)
Livre audio
Les parias (d'Arnaldur Indridason)
Livre audio
Sandman (de Neil Gayman - Narrateur)
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Mondial de l'Automobile (2006)
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Mondial de l'automobile (2004)
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Direction artistique
Atatürk Père de la Turquie moderne (Eclair Média)
Docu-fiction
Lola Montez et son roi (Eclair Média)
Docu-fiction
Quand les femmes s'émancipent (Eclair Média)
Docu-fiction
78/52 Les derniers secrets de Psychose (Eclair Média)
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American Epic (Eclair Média - Arte)
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Amours interdites en Inde (Eclair Média)
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Charlie Siem violoniste modèle (Eclair Média)
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Chilly Gonzalez Shut up & play the piano (Eclair Média)
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Die Oberammergauer Passionsspiele
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Hope on the Road
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L'affiche La naissance de la publicité moderne (Eclair Média)
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La guerre des gazoducs (Eclair Média)
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La guerre du renseignement (Eclair Média)
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La légende wagnérienne : Waltraud Meier (Eclair Média)
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Le printemps arabe de vidéoblogueurs (Eclair Média)
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Les chants de Martin Luther (Eclair Média)
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Modigliani Le corps et l'âme mis à nu (Eclair Média - Arte)
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Ryan Gosling, tout simplement (Eclair Média Strasbourg)
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Simon Rattle et les Berliner Philarmoniker (Eclair Média)
Documentaire
Sting Portrait d'un englishman (Eclair Média)
Documentaire
The Elephant queen
Documentaire
The unanswered Ives (Eclair Média)
Documentaire
Un dernier tango (Eclair Média)
Documentaire
Un monde sans femmes (Innervision)
Documentaire
Un nouveau Chopin (Eclair Média)
Documentaire
La musique de la Grande Guerre / La musique proscrite / Le pouvoir et la musique (Eclair Média)
Séries documentaires
Formation
1987/90, CNSAD - Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Professeurs : Madeleine Marion, Catherine Hiegel, Stuart Seide, Mario Gonzalez, Bernard Dort, Michel Bernardy
1985/87, ENSATT - Ecole nationale de la rue Blanche. Professeurs : Michel Boy, Stuart Seide, Pierre Tabard
1981/84, Cours Jean Darnel au Théâtre de l'Atelier
1985/87, ENSATT - Ecole nationale de la rue Blanche. Professeurs : Michel Boy, Stuart Seide, Pierre Tabard
1981/84, Cours Jean Darnel au Théâtre de l'Atelier
Cinéma
1988 "I Want to Go Home" réalisé par Alain Resnais, dans le rôle d'un dessinateur
1983 "Un amour de Swann" réalisé par Volker Schlöndorff, dans le rôle du Portier de l'Hôtel Regina
1983 "Au nom de tous les miens" réalisé par Robert Enrico, dans le rôle d'un officier soviétique
1983 "Un amour de Swann" réalisé par Volker Schlöndorff, dans le rôle du Portier de l'Hôtel Regina
1983 "Au nom de tous les miens" réalisé par Robert Enrico, dans le rôle d'un officier soviétique
Courts-métrages
1990 "Blanc cassé" réalisé par Marcel Bluwal
1989 "Un dernier regard" réalisé par Philippe Coroyer
1989 "L'artiste" réalisé par Michel Guinant
1989 "Un dernier regard" réalisé par Philippe Coroyer
1989 "L'artiste" réalisé par Michel Guinant
Discographie
L'Album d'Adibou (Universal Licensed Music). Pour les Editions Milan : Comptines, Berceuses, L'Oreille Tendue, avec Alain Schneider, compositeur, et Laurent Prado, arrangeur
Radio
Nombreuses dramatiques pour France-Culture avec, notamment, Christine Bernard-Sugy, Georges Peyrou, Catherine Lemire, Brigitte Mazire, Vincent Decque...
Télévision
2007 "Double face" - France3
1992 "Histoire d'Amour : Le plat de la nuit" réalisé par Alain Dhénaut - TF1
1991 "Histoire d'Amour : Le petit Mozart" réalisé par Philippe Galardi - TF1
1990 "Histoire d'Amour : Attirance réciproque" réalisé par Jeannette Hubert - TF1
1988 "Paparoff enfonce les portes" réalisé par Denys de la Patellière
1992 "Histoire d'Amour : Le plat de la nuit" réalisé par Alain Dhénaut - TF1
1991 "Histoire d'Amour : Le petit Mozart" réalisé par Philippe Galardi - TF1
1990 "Histoire d'Amour : Attirance réciproque" réalisé par Jeannette Hubert - TF1
1988 "Paparoff enfonce les portes" réalisé par Denys de la Patellière
Théâtre
2016/2018 "Shaman & Shadoc ou l'imposture des rats" de Pierre Margot - mise en scène de l'auteur. Théâtre Essaïon, Lavoir Moderne Parisien
2005/2010 "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor et mise en scène de Xavier Béja, dans le rôle de Martin Schulse. Théâtre le Local, Théâtre du Lucernaire, en tournée
2002/2004 "Edmond la Vanille" de Jean-Paul Cathala et mise en scène de l'auteur, dans les rôles du Prologue, du Père Leconte et du Prisonnier Blanc. En tournée, Cie Avant-Quart
2004 "Printemps des poètes" mise en scène de Didier Ruiz. Musée du Louvre (Promenades poétiques), Cie des Hommes
1998/2006 "L'amour en toutes lettres - Questions sur la sexualité à l'Abbé Viollet (1924 / 1943)" lettre d'un anonyme et mise en scène de Didier Ruiz. Théâtre dans les bars, théâtre Paris-Villette, Lavoir Moderne Parisien, théâtre du Chaudron, tournée Scènes Nationales & Festivals. Cie des Hommes
2003 "Le convive de Pierre" d'Alexandre Pouchkine et mise en scène de René Chéneaux, dans le rôle de Don Carlos. Centre Culturel Aragon de Tremblay-en-France. Cie Kick Théâtre
1997/2001 "Le petit-maître corrigé" de Marivaux et mise en scène de Frédéric Tokarz, dans le rôle de Dorante. Théâtre Silvia-Monfort, Antoine, Gyptis à Marseille et en tournée. Cie Claude Confortès
1996 "Bérénice d'Egypte" d'Andrée Chédid et mise en scène de Jean-Paul Cathala, dans le rôle d'Archelaos. Théâtre Jean Vilar de Montpellier. Cie Avant-Quart
1996 "Maldonne (Chant & accordéon) & Prose du Transsibérien" de Blaise Cendrars et mise en scène de Guillaume Orsat, dans le rôle de Blaise Cendrars. Cellier du Chapître à Autun. Cie de l'Alkana
1996 "Le malentendu" d'Albert Camus et mise en de par Olivier Morançais, dans le rôle de Jan. Théâtre Paris-Plaine. Cie le Théâtre en Pointe
1993/1994 "Le grand Meaulnes" d'Alain-Fournier, adapté par Jean-Paul Cathala & Guillaume Orsat et mise en scène de Jean-Paul Cathala, dans le rôle du Lieutenant Fournier. En tournée. Coproduction Cie Avant-Quart & Cie de l'Alkana
1993 "Nuits blanches" de Fédor Dostoïevski adapté et mise en scène de Patrick Collet, dans le rôle du Rêveur. La Rochelle. Cie de l'Utopie
1992 Création de la Compagnie de l'ALKANA
1992 "La double inconstance" de Marivaux et mise en scène de Martine Feldmann & Pierre-Olivier Scotto, dans le rôle de Trivelin. En tournée France & Luxembourg. Cie Feldmann-Scotto-Schintu & Jeune Théâtre Européen
1992 "Monte-Cristo" d'Alexandre Dumas adapté et mise en scène de Patrick Collet, dans les rôles du Père d'Edmond & de Lucien Debray. En tournée. Cie de l'Utopie
1991/1993 "La tempête" de William Shakespeare et mise en scène de Mario Gonzalez, dans le rôle de Ferdinand. Théâtre de la Tempête, nombreux festivals & en tournée. Avant-Quart
1991 "Les amertumes" de Bernard-Marie Koltès et mise en scène de René Chéneaux, dans le rôle de Mikhaïl. Théâtre Rutebeuf de Clichy, & en tournée. Cie Kick Théâtre
1990 "Une mort sucrée" de Claude Tardat, adapté par Martine Feldmann et mise en scène de Martine Feldmann, dans le rôle de l'Etudiant. Comédie de Saint-Etienne, & en tournée. Cie Feldmann-Scotto-Schintu
1990 "Les Troyennes" d'Euripide et mise en scène de Dominique Quehec, dans le rôle de Ménélas. Opéra-Bastille. CNSAD
1989 "Hyménée" de Nicolas Gogol et mise en scène de Renaud Danner, dans le rôle de Podkoliossine. Théâtre école de Montreuil. CNSAD
1989 "Montage Molière" mise en scène de Catherine Hiegel & Jean-Pierre Miquel, dans le rôle d'Arnolphe. Tournée URSS Moscou, Riga, Léningrad. CNSAD
1987 "Roméo et Juliette" de William Shakespeare et mise en scène de Noele Vincent, dans le rôle de Mercutio. Théâtre Shakespeare du Pré Catelan & Conciergerie de Paris. Cie du Menteur
1987 "La prochaine fois je vous le chanterai" de James Saunders et mise en scène de Pierre Tabard, dans le rôle de Dust. Théâtre Chaptal. ENSATT
1987 "Mister Price ou la dinguerie tropicale" de Stanislas Ignacy Witkiewicz et mise en scène de Michel Boy, dans le rôle de Sydney Price. Théâtre Rue Blanche. ENSATT
1986 "Les trois soeurs" d'Anton Tchékhov et mise en scène de Stuart Seide, dans le rôle de Verchinine. Théâtre Chaptal. ENSATT
1986 "Home" de David Storey adapté par Marguerite Duras et mise en scène de Michel Boy, dans le rôle de Jack. Théâtre Chaptal. ENSATT
1986 "La nuit des rois" de William Shakespeare et mise en scène de Noele Vincent, dans le rôle du Duc Orsino. Théâtre Shakespeare du Pré Catelan, Orangerie de Versailles & en tournée. Cie du Menteur
1985 "La panthère repentie" de Maurice Sarfati et mise en scène de Maurice Risch, dans le rôle de Marcel & d'Honoré. Théâtre Mouffetard & de la Potinière. Cie des 400 Coups
1984 "Monsieur de Pourceaugnac" de Molière et mise en scène de Nicolas Marié, dans le rôle de Géronte & de l'Apothicaire. En tournée. Cie Gallien
1983 "Volpone" de Jules Romains & Stefan Zweig et mise en scène d'Olivier Claverie, dans le rôle de Corvino. En tournée. Cie Gallien
2005/2010 "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor et mise en scène de Xavier Béja, dans le rôle de Martin Schulse. Théâtre le Local, Théâtre du Lucernaire, en tournée
2002/2004 "Edmond la Vanille" de Jean-Paul Cathala et mise en scène de l'auteur, dans les rôles du Prologue, du Père Leconte et du Prisonnier Blanc. En tournée, Cie Avant-Quart
2004 "Printemps des poètes" mise en scène de Didier Ruiz. Musée du Louvre (Promenades poétiques), Cie des Hommes
1998/2006 "L'amour en toutes lettres - Questions sur la sexualité à l'Abbé Viollet (1924 / 1943)" lettre d'un anonyme et mise en scène de Didier Ruiz. Théâtre dans les bars, théâtre Paris-Villette, Lavoir Moderne Parisien, théâtre du Chaudron, tournée Scènes Nationales & Festivals. Cie des Hommes
2003 "Le convive de Pierre" d'Alexandre Pouchkine et mise en scène de René Chéneaux, dans le rôle de Don Carlos. Centre Culturel Aragon de Tremblay-en-France. Cie Kick Théâtre
1997/2001 "Le petit-maître corrigé" de Marivaux et mise en scène de Frédéric Tokarz, dans le rôle de Dorante. Théâtre Silvia-Monfort, Antoine, Gyptis à Marseille et en tournée. Cie Claude Confortès
1996 "Bérénice d'Egypte" d'Andrée Chédid et mise en scène de Jean-Paul Cathala, dans le rôle d'Archelaos. Théâtre Jean Vilar de Montpellier. Cie Avant-Quart
1996 "Maldonne (Chant & accordéon) & Prose du Transsibérien" de Blaise Cendrars et mise en scène de Guillaume Orsat, dans le rôle de Blaise Cendrars. Cellier du Chapître à Autun. Cie de l'Alkana
1996 "Le malentendu" d'Albert Camus et mise en de par Olivier Morançais, dans le rôle de Jan. Théâtre Paris-Plaine. Cie le Théâtre en Pointe
1993/1994 "Le grand Meaulnes" d'Alain-Fournier, adapté par Jean-Paul Cathala & Guillaume Orsat et mise en scène de Jean-Paul Cathala, dans le rôle du Lieutenant Fournier. En tournée. Coproduction Cie Avant-Quart & Cie de l'Alkana
1993 "Nuits blanches" de Fédor Dostoïevski adapté et mise en scène de Patrick Collet, dans le rôle du Rêveur. La Rochelle. Cie de l'Utopie
1992 Création de la Compagnie de l'ALKANA
1992 "La double inconstance" de Marivaux et mise en scène de Martine Feldmann & Pierre-Olivier Scotto, dans le rôle de Trivelin. En tournée France & Luxembourg. Cie Feldmann-Scotto-Schintu & Jeune Théâtre Européen
1992 "Monte-Cristo" d'Alexandre Dumas adapté et mise en scène de Patrick Collet, dans les rôles du Père d'Edmond & de Lucien Debray. En tournée. Cie de l'Utopie
1991/1993 "La tempête" de William Shakespeare et mise en scène de Mario Gonzalez, dans le rôle de Ferdinand. Théâtre de la Tempête, nombreux festivals & en tournée. Avant-Quart
1991 "Les amertumes" de Bernard-Marie Koltès et mise en scène de René Chéneaux, dans le rôle de Mikhaïl. Théâtre Rutebeuf de Clichy, & en tournée. Cie Kick Théâtre
1990 "Une mort sucrée" de Claude Tardat, adapté par Martine Feldmann et mise en scène de Martine Feldmann, dans le rôle de l'Etudiant. Comédie de Saint-Etienne, & en tournée. Cie Feldmann-Scotto-Schintu
1990 "Les Troyennes" d'Euripide et mise en scène de Dominique Quehec, dans le rôle de Ménélas. Opéra-Bastille. CNSAD
1989 "Hyménée" de Nicolas Gogol et mise en scène de Renaud Danner, dans le rôle de Podkoliossine. Théâtre école de Montreuil. CNSAD
1989 "Montage Molière" mise en scène de Catherine Hiegel & Jean-Pierre Miquel, dans le rôle d'Arnolphe. Tournée URSS Moscou, Riga, Léningrad. CNSAD
1987 "Roméo et Juliette" de William Shakespeare et mise en scène de Noele Vincent, dans le rôle de Mercutio. Théâtre Shakespeare du Pré Catelan & Conciergerie de Paris. Cie du Menteur
1987 "La prochaine fois je vous le chanterai" de James Saunders et mise en scène de Pierre Tabard, dans le rôle de Dust. Théâtre Chaptal. ENSATT
1987 "Mister Price ou la dinguerie tropicale" de Stanislas Ignacy Witkiewicz et mise en scène de Michel Boy, dans le rôle de Sydney Price. Théâtre Rue Blanche. ENSATT
1986 "Les trois soeurs" d'Anton Tchékhov et mise en scène de Stuart Seide, dans le rôle de Verchinine. Théâtre Chaptal. ENSATT
1986 "Home" de David Storey adapté par Marguerite Duras et mise en scène de Michel Boy, dans le rôle de Jack. Théâtre Chaptal. ENSATT
1986 "La nuit des rois" de William Shakespeare et mise en scène de Noele Vincent, dans le rôle du Duc Orsino. Théâtre Shakespeare du Pré Catelan, Orangerie de Versailles & en tournée. Cie du Menteur
1985 "La panthère repentie" de Maurice Sarfati et mise en scène de Maurice Risch, dans le rôle de Marcel & d'Honoré. Théâtre Mouffetard & de la Potinière. Cie des 400 Coups
1984 "Monsieur de Pourceaugnac" de Molière et mise en scène de Nicolas Marié, dans le rôle de Géronte & de l'Apothicaire. En tournée. Cie Gallien
1983 "Volpone" de Jules Romains & Stefan Zweig et mise en scène d'Olivier Claverie, dans le rôle de Corvino. En tournée. Cie Gallien
Autres activités
Cassette-guide pour non-voyants pour le Musée Zadkine
Couleur d'antenne: Radio-Framboise
Couleur d'antenne: Radio-Framboise
Interview
R.S : Bonjour Guillaume.
G.O : Bonjour Reynald.
R.S : As-tu toujours eu le désir d'être comédien ?
G.O : C'est cliché, ce que je vais te dire, mais... oui. Depuis tout petit et mes premiers jeux, où je jouais à la fois le cowboy et l'indien et dans lesquels j'attachais contre son gré ma grande sœur squaw au totem de torture, jusqu'à certain travestissement en mère d'un de mes camarades de classe lors d'un spectacle de fin d'année (je devais avoir 10 ou 11 ans), en passant par les certitudes que je serai vétérinaire, puis pompier, puis chef d'orchestre... Et, un jour, tu te rends compte qu'être comédien, c'est avoir le pouvoir de faire croire à un public que tu peux être tout à la fois. Et là, plus rien n'est possible, que ça ! Et tu réalises avec bonheur que tu ne seras jamais avocat fiscaliste, pharmacien, chauffeur de taxi ou danseur sur glace...
R.S : La formation est-elle un point de départ primordial ?
G.O : Je le crois, oui. Fondamentalement. Je ne regrette en rien les X années passées à apprendre, à tester, à explorer toutes les disciplines, les techniques, pour avoir un maximum de lucidité sur mes goûts, mes aptitudes... et aussi sur mes incapacités. Déjà, au départ, beaucoup plus littéraire que matheux, j'avais la gourmandise des grands textes. Et du maquillage, du grimage, de la composition physique, de l'incarnation instinctive. La formation t'aide à lier tout ça, à mettre en forme, à te construire, à enrichir la matière brute. Et puis, je dois t'avouer que je n'en peux plus de l'arrivée en masse sur notre marché du travail de gens de tous horizons et de toutes professions, sans aucune formation ni sensibilisation artistique, à qui on fait miroiter, par maraboutage et vénalité, une réussite immédiate et des salaires mirobolants. N'importe qui pourrait être comédien ? Ça se saurait... Je ne prétends pas, moi, découper la viande à la place de mon boucher, mener une campagne électorale ou devenir champion du monde de judo. C'est une dérive de notre profession, que je ressens comme une profonde injustice.
R.S : Que ressens-tu face à un public ?
G.O : Avant la représentation, de la peur. Pendant, d'indescriptibles émotions. Après, un plaisir intense. Mais ça, c'est quand ça se passe bien ! Lorsque j'aime le spectacle pour lequel on m'a engagé, et que j'en respecte et admire le metteur en scène et mes partenaires. Entre autres, Xavier Béja pour la sublime partition qu'il m'a offerte dans "Inconnu à cette adresse" et l'intelligence de sa direction, Frédéric Tokarz et notre belle et riche complicité au fil des années, Jean-Paul Cathala pour toutes nos magnifiques collaborations humaines et professionnelles, Mario Gonzalez et sa "Tempête", Stuart Seide pour nos travaux à la Rue Blanche puis au Conservatoire. Et quand ça se passe mal... Je ressens de la peur, toujours. Et de la colère. On ne peut pas faire n'importe quoi devant un public. Mais là, je ne donnerai pas de noms !
R.S : Comment se sont passés tes débuts dans le milieu du doublage ?
G.O : Juste une anecdote qui m'a marqué : un jour, au Conservatoire, le réalisateur Francis Girod nous proposa des cours de postsynchronisation et de doublage, en nous expliquant les avantages de cette discipline. En effet, étant censés tourner, nous étions donc censés nous postsynchroniser à un moment ou à un autre. Et le doublage pouvait se révéler une activité utile et lucrative... Et là, la majeure partie des élèves y était opposée, j'ai entendu des choses comme "Métier de ringards !" ou "Plutôt faire du porno que de la synchro !"... C'était incroyable ! A l'époque, j'avais un peu assisté à des séances d'enregistrement, certains des collègues avec qui je jouais au théâtre en faisaient régulièrement ; j'étais lucide sur l'intérêt de la chose. Quant à la façon dont ça a véritablement démarré pour moi... Un peu par hasard : remplacement sur une ambiance d'un ami appelé sur autre chose, la rencontre avec Jean-Pierre Dorat qui m'a distribué pendant un an sur toutes ses journées d'ambiances et de petits rôles, et donc apporté la formation technique qui me manquait. Et à la même époque, le culot - il n'y a pas d'autre mot - de Martine et Gérard Cohen qui m'ont distribué, sans essai et en me connaissant peu, sur Hugh Grant dans "Raison et sentiments". Un bonheur de plateau ! Et une petite consécration pour moi...
R.S : Tu suis certains comédiens sur la durée : Peter Krause, Brendan Fraser, Dougray Scott... C'est très important pour le public. De ton côté comment vis-tu ces retrouvailles ?
G.O : Avec un immense plaisir, bien sûr ! Certains plus que d'autres : n'étant pas seul à les doubler, c'est vrai que je retrouve toujours Brendan Fraser, Jude Law, Dwayne Johnson, Hugh Grant... avec un bonheur d'autant plus grand qu'il est rare. Moins connus, j'apprécie toujours de retrouver les très talentueux Callum Keith Rennie, Jere Burns, Misha Collins, Noah Emmerich ; les allemands Tim Bergmann et Bernhard Schir ; d'autres que je n'ai doublés qu'une fois, mais je croise les doigts pour les retrouver à l'avenir : c'est notamment le cas de Nathan Fillion, le Castle de la série éponyme. Avec une mention spéciale - gardons le meilleur pour la fin ! - à mon chouchou Peter Krause. Sans prétention aucune, il fait partie, toutes disciplines confondues, des très belles rencontres de ma vie ; avec lui, tout-à-coup, je n'ai plus à me préoccuper de "faire l'acteur", de donner dans l' "esthétiquement correct", seuls le sentiment authentique et l'émotion brute comptent.
R.S : Je sais que certaines de ces rencontres ont une belle histoire, peux-tu en parler ?
G.O : Les plus belles et émouvantes histoires se sont pour la plupart passées durant les enregistrements de "Six feet under"... Cette extraordinaire série nous a tous fait vivre des moments exceptionnels. Parce qu'abordant des thèmes universels de l'humain - la vie, l'amour, la mort - les parallèles avec nos vies ne pouvaient qu'être nombreux. Et parce qu'Anne Massoteau, ma femme, et moi nous retrouvions pour la 1ère fois à interpréter un couple volcanique. Partant de là, chaque scène nous touchait au plus profond : la naissance de leur enfant en même temps que notre 2ème fille, Jeanne, et les babillements de la leur qui se confondaient avec ceux de la nôtre dans son couffin sur le plateau ; la grande engueulade entre Nate et Brenda à la fin de la 2ème saison, qui a dû en désamorcer d'autres à la maison ; et puis, des scènes emblématiques : celle où les 2 frères et Federico parlent d'investir dans un crematorium, lors même que, la veille de l'enregistrement, j'avais dispersé les cendres de mon père sur une rive des bords de Loire ; la scène où Brenda emmène Nate et David dans l'autocar qui a tué leur père, la première fois que les deux frères se disent qu'ils s'aiment, la rupture avec la mère à la fin de la 3ème saison... Et cette scène sublime lorsque Nate, lui-même malade, se prend d'amitié pour un jeune homme en phase terminale d'un cancer du pancréas, et qu'il va accompagner dans son agonie. Georges Caudron, le directeur artistique, avait admirablement réussi à faire en sorte que, jouant une famille, nous finissions nous-mêmes par former une vraie famille !
R.S : A Londres tu es allé voir Brendan Fraser dans "La chatte sur un toit brûlant", ce doit être un peu troublant non ?
G.O : Et comment ! Et dans un registre bien différent de la série des "Momie" ou "Les Looney Tunes passent à l'action" !... Dans le rôle de Brick, cet homme blessé, immortalisé au cinéma par Paul Newman, il était bouleversant. Et, après coup, c'était d'autant plus pittoresque qu'il donnait la réplique à Frances O'Connor, qu'Anne allait doubler quelques jours plus tard.
R.S : Dans le doublage, tu peux être choisi même si ta voix ne ressemble pas forcément à celle de l'original, n'est-ce pas ?
G.O : Bien sûr ! Je dirais même qu'il est impossible que ta voix ressemble à celle du comédien VO. Une voix, c'est comme une empreinte digitale, il y en a autant sur cette terre qu'il y a d'êtres humains ! Et puis, il n'y a pas que la voix. Derrière une voix, il y a une expérience de vie, des émotions, un tempérament, une certaine manière d'appréhender l'autre, le monde, les situations ; techniquement parlant, il y a telle ou telle formation artistique (on y revient !), certain type d'élocution, de phrasé, des rythmes plus ou moins évidents à apprivoiser. Il n'y a pas de "belles" ou de "moches" voix, il n'y a que des voix singulières. Lorsque je fais une distribution, je fonctionne beaucoup à l'intuition. J'essaye bien sûr de me rapprocher au plus près de ce que j'entends en VO, mais bien souvent c'est un regard, un port de tête, un mouvement du corps, une crispation de maxillaire, même un dos tourné... qui vont me donner la certitude que tel(le) comédien(ne) VO ne peut être doublé(e) que par tel(le) comédien(ne) français(e). Le meilleur doublage est celui qui s'oublie, celui pour lequel tu ne te poses même pas la question VO ou VF, c'est celui qui laisse croire à un public (qui ne demande que ça !) que le comédien à l'image a véritablement tourné en français. C'est organiser la plus belle des rencontres entre une voix - avec tout ce qu'il y a derrière - et un comédien étranger.
R.S : Tu es également directeur artistique, dirais-tu que c'est un avantage d'être soi-même comédien pour en diriger d'autres ?
G.O : Très sincèrement, je n'en sais rien. Je suis comédien et directeur artistique ; je ne peux pas savoir comment je serais si je n'étais que directeur artistique. Je dirais que tout dépend de ce que toi tu apportes au plateau que tu diriges. Selon moi, le meilleur directeur de plateau est celui qui, outre la rigueur et l'exigence dans le travail, accompagne au mieux ses comédiens, joue sur la complicité, le plaisir d'être et d'œuvrer ensemble pour produire la meilleure VF possible. Je ne supporte pas chez un directeur de plateau (et de moins en moins, l'âge aidant !) de ressentir son stress, les tensions, le manque de confiance en son équipe (et donc en lui-même), les rapports de force, certaines manières de mal parler aux comédiens pour faire croire, ou bêtement s'auto-persuader, qu'ils ont l'ascendant sur eux. Le jeu du "Mon zizi il est plus gros que le tien" ne m'a jamais amusé ; avec l'âge, je l'ai en horreur ! En tant que comédien, ça me tétanise, et je ne produis que 10% de ce que je voudrais produire. C'est dommage ! Alors qu'il est si facile - et normal, bon sang ! - de travailler dans l'exigence et la joie, dans la précision et la bonne humeur...
R.S : Qu'évoque pour toi le mot jeu ?
G.O : Prendre et donner du plaisir. Quelque chose qui a rapport à l'enfance. Un comédien ne fait rien d'autre que ce que fait le petit garçon quand il joue : on dirait que je serais l'indien, et toi tu ferais le shériff, et on aurait attaché ma sœur au totem de torture. Sauf qu'il est payé pour. Et que X personnes, ne se connaissant pas entre elles, se donnent tacitement rendez-vous dans une salle de spectacle ou de cinéma pour le regarder jouer ! Ça relève de la magie !
R.S : Quels sont tes hobbies ?
G.O : Le rock acrobatique et le saut à l'élastique. Non, je plaisante ! Faire plaisir à ma femme, faire rire nos filles, tenter coûte que coûte d'égayer le quotidien. Ce n'est pas toujours évident. Mais la famille, celle que j'ai choisie, et ce que nous avons construit ensemble, ça n'a pas de prix ! Côté activités, j'ai adoré par-dessus tout la plongée sous-marine, mais ai maintenant peu l'occasion d'en faire. Et puis, il y a quelques années, le coup de foudre pour un coin de paradis en Haute-Savoie où, en dehors du fait que j'y ai découvert un certain pan de mon histoire familiale, nous nous sommes aménagé un joli nid douillet en altitude, une oasis de calme, de silence, de douceur. Alors, c'est ski l'hiver, bien sûr, tous types de ski ; mais c'est surtout, en toute saison, ma drogue, l'impétueuse nécessité, dès que je suis trop longtemps à Paris : marcher, en moyenne ou en haute montagne, marcher, n'avoir pour seules agressions auditives que le vent dans les sapins, le roulis régulier d'un torrent, un chant d'oiseau, un cri d'animal, le bruit de ma respiration et de mes pas sur les sentiers ou dans la neige. Et, une fois rentré, sur le balcon face aux Dômes de Miage, au Mont Bionnassay, au glacier de Tête-Rousse, rêvasser en dégustant une bière du Mont-Blanc au génépi... Je ne connais guère de plus grand bonheur !
R.S : Merci beaucoup Guillaume.
G.O : Merci à toi surtout, merci de mettre un coup de projecteur sur cette discipline de l'ombre, merci et bravo pour la passion qui t'anime. Chapeau bas, M'sieur Reynald !
Interview de décembre 2011
G.O : Bonjour Reynald.
R.S : As-tu toujours eu le désir d'être comédien ?
G.O : C'est cliché, ce que je vais te dire, mais... oui. Depuis tout petit et mes premiers jeux, où je jouais à la fois le cowboy et l'indien et dans lesquels j'attachais contre son gré ma grande sœur squaw au totem de torture, jusqu'à certain travestissement en mère d'un de mes camarades de classe lors d'un spectacle de fin d'année (je devais avoir 10 ou 11 ans), en passant par les certitudes que je serai vétérinaire, puis pompier, puis chef d'orchestre... Et, un jour, tu te rends compte qu'être comédien, c'est avoir le pouvoir de faire croire à un public que tu peux être tout à la fois. Et là, plus rien n'est possible, que ça ! Et tu réalises avec bonheur que tu ne seras jamais avocat fiscaliste, pharmacien, chauffeur de taxi ou danseur sur glace...
R.S : La formation est-elle un point de départ primordial ?
G.O : Je le crois, oui. Fondamentalement. Je ne regrette en rien les X années passées à apprendre, à tester, à explorer toutes les disciplines, les techniques, pour avoir un maximum de lucidité sur mes goûts, mes aptitudes... et aussi sur mes incapacités. Déjà, au départ, beaucoup plus littéraire que matheux, j'avais la gourmandise des grands textes. Et du maquillage, du grimage, de la composition physique, de l'incarnation instinctive. La formation t'aide à lier tout ça, à mettre en forme, à te construire, à enrichir la matière brute. Et puis, je dois t'avouer que je n'en peux plus de l'arrivée en masse sur notre marché du travail de gens de tous horizons et de toutes professions, sans aucune formation ni sensibilisation artistique, à qui on fait miroiter, par maraboutage et vénalité, une réussite immédiate et des salaires mirobolants. N'importe qui pourrait être comédien ? Ça se saurait... Je ne prétends pas, moi, découper la viande à la place de mon boucher, mener une campagne électorale ou devenir champion du monde de judo. C'est une dérive de notre profession, que je ressens comme une profonde injustice.
R.S : Que ressens-tu face à un public ?
G.O : Avant la représentation, de la peur. Pendant, d'indescriptibles émotions. Après, un plaisir intense. Mais ça, c'est quand ça se passe bien ! Lorsque j'aime le spectacle pour lequel on m'a engagé, et que j'en respecte et admire le metteur en scène et mes partenaires. Entre autres, Xavier Béja pour la sublime partition qu'il m'a offerte dans "Inconnu à cette adresse" et l'intelligence de sa direction, Frédéric Tokarz et notre belle et riche complicité au fil des années, Jean-Paul Cathala pour toutes nos magnifiques collaborations humaines et professionnelles, Mario Gonzalez et sa "Tempête", Stuart Seide pour nos travaux à la Rue Blanche puis au Conservatoire. Et quand ça se passe mal... Je ressens de la peur, toujours. Et de la colère. On ne peut pas faire n'importe quoi devant un public. Mais là, je ne donnerai pas de noms !
R.S : Comment se sont passés tes débuts dans le milieu du doublage ?
G.O : Juste une anecdote qui m'a marqué : un jour, au Conservatoire, le réalisateur Francis Girod nous proposa des cours de postsynchronisation et de doublage, en nous expliquant les avantages de cette discipline. En effet, étant censés tourner, nous étions donc censés nous postsynchroniser à un moment ou à un autre. Et le doublage pouvait se révéler une activité utile et lucrative... Et là, la majeure partie des élèves y était opposée, j'ai entendu des choses comme "Métier de ringards !" ou "Plutôt faire du porno que de la synchro !"... C'était incroyable ! A l'époque, j'avais un peu assisté à des séances d'enregistrement, certains des collègues avec qui je jouais au théâtre en faisaient régulièrement ; j'étais lucide sur l'intérêt de la chose. Quant à la façon dont ça a véritablement démarré pour moi... Un peu par hasard : remplacement sur une ambiance d'un ami appelé sur autre chose, la rencontre avec Jean-Pierre Dorat qui m'a distribué pendant un an sur toutes ses journées d'ambiances et de petits rôles, et donc apporté la formation technique qui me manquait. Et à la même époque, le culot - il n'y a pas d'autre mot - de Martine et Gérard Cohen qui m'ont distribué, sans essai et en me connaissant peu, sur Hugh Grant dans "Raison et sentiments". Un bonheur de plateau ! Et une petite consécration pour moi...
R.S : Tu suis certains comédiens sur la durée : Peter Krause, Brendan Fraser, Dougray Scott... C'est très important pour le public. De ton côté comment vis-tu ces retrouvailles ?
G.O : Avec un immense plaisir, bien sûr ! Certains plus que d'autres : n'étant pas seul à les doubler, c'est vrai que je retrouve toujours Brendan Fraser, Jude Law, Dwayne Johnson, Hugh Grant... avec un bonheur d'autant plus grand qu'il est rare. Moins connus, j'apprécie toujours de retrouver les très talentueux Callum Keith Rennie, Jere Burns, Misha Collins, Noah Emmerich ; les allemands Tim Bergmann et Bernhard Schir ; d'autres que je n'ai doublés qu'une fois, mais je croise les doigts pour les retrouver à l'avenir : c'est notamment le cas de Nathan Fillion, le Castle de la série éponyme. Avec une mention spéciale - gardons le meilleur pour la fin ! - à mon chouchou Peter Krause. Sans prétention aucune, il fait partie, toutes disciplines confondues, des très belles rencontres de ma vie ; avec lui, tout-à-coup, je n'ai plus à me préoccuper de "faire l'acteur", de donner dans l' "esthétiquement correct", seuls le sentiment authentique et l'émotion brute comptent.
R.S : Je sais que certaines de ces rencontres ont une belle histoire, peux-tu en parler ?
G.O : Les plus belles et émouvantes histoires se sont pour la plupart passées durant les enregistrements de "Six feet under"... Cette extraordinaire série nous a tous fait vivre des moments exceptionnels. Parce qu'abordant des thèmes universels de l'humain - la vie, l'amour, la mort - les parallèles avec nos vies ne pouvaient qu'être nombreux. Et parce qu'Anne Massoteau, ma femme, et moi nous retrouvions pour la 1ère fois à interpréter un couple volcanique. Partant de là, chaque scène nous touchait au plus profond : la naissance de leur enfant en même temps que notre 2ème fille, Jeanne, et les babillements de la leur qui se confondaient avec ceux de la nôtre dans son couffin sur le plateau ; la grande engueulade entre Nate et Brenda à la fin de la 2ème saison, qui a dû en désamorcer d'autres à la maison ; et puis, des scènes emblématiques : celle où les 2 frères et Federico parlent d'investir dans un crematorium, lors même que, la veille de l'enregistrement, j'avais dispersé les cendres de mon père sur une rive des bords de Loire ; la scène où Brenda emmène Nate et David dans l'autocar qui a tué leur père, la première fois que les deux frères se disent qu'ils s'aiment, la rupture avec la mère à la fin de la 3ème saison... Et cette scène sublime lorsque Nate, lui-même malade, se prend d'amitié pour un jeune homme en phase terminale d'un cancer du pancréas, et qu'il va accompagner dans son agonie. Georges Caudron, le directeur artistique, avait admirablement réussi à faire en sorte que, jouant une famille, nous finissions nous-mêmes par former une vraie famille !
R.S : A Londres tu es allé voir Brendan Fraser dans "La chatte sur un toit brûlant", ce doit être un peu troublant non ?
G.O : Et comment ! Et dans un registre bien différent de la série des "Momie" ou "Les Looney Tunes passent à l'action" !... Dans le rôle de Brick, cet homme blessé, immortalisé au cinéma par Paul Newman, il était bouleversant. Et, après coup, c'était d'autant plus pittoresque qu'il donnait la réplique à Frances O'Connor, qu'Anne allait doubler quelques jours plus tard.
R.S : Dans le doublage, tu peux être choisi même si ta voix ne ressemble pas forcément à celle de l'original, n'est-ce pas ?
G.O : Bien sûr ! Je dirais même qu'il est impossible que ta voix ressemble à celle du comédien VO. Une voix, c'est comme une empreinte digitale, il y en a autant sur cette terre qu'il y a d'êtres humains ! Et puis, il n'y a pas que la voix. Derrière une voix, il y a une expérience de vie, des émotions, un tempérament, une certaine manière d'appréhender l'autre, le monde, les situations ; techniquement parlant, il y a telle ou telle formation artistique (on y revient !), certain type d'élocution, de phrasé, des rythmes plus ou moins évidents à apprivoiser. Il n'y a pas de "belles" ou de "moches" voix, il n'y a que des voix singulières. Lorsque je fais une distribution, je fonctionne beaucoup à l'intuition. J'essaye bien sûr de me rapprocher au plus près de ce que j'entends en VO, mais bien souvent c'est un regard, un port de tête, un mouvement du corps, une crispation de maxillaire, même un dos tourné... qui vont me donner la certitude que tel(le) comédien(ne) VO ne peut être doublé(e) que par tel(le) comédien(ne) français(e). Le meilleur doublage est celui qui s'oublie, celui pour lequel tu ne te poses même pas la question VO ou VF, c'est celui qui laisse croire à un public (qui ne demande que ça !) que le comédien à l'image a véritablement tourné en français. C'est organiser la plus belle des rencontres entre une voix - avec tout ce qu'il y a derrière - et un comédien étranger.
R.S : Tu es également directeur artistique, dirais-tu que c'est un avantage d'être soi-même comédien pour en diriger d'autres ?
G.O : Très sincèrement, je n'en sais rien. Je suis comédien et directeur artistique ; je ne peux pas savoir comment je serais si je n'étais que directeur artistique. Je dirais que tout dépend de ce que toi tu apportes au plateau que tu diriges. Selon moi, le meilleur directeur de plateau est celui qui, outre la rigueur et l'exigence dans le travail, accompagne au mieux ses comédiens, joue sur la complicité, le plaisir d'être et d'œuvrer ensemble pour produire la meilleure VF possible. Je ne supporte pas chez un directeur de plateau (et de moins en moins, l'âge aidant !) de ressentir son stress, les tensions, le manque de confiance en son équipe (et donc en lui-même), les rapports de force, certaines manières de mal parler aux comédiens pour faire croire, ou bêtement s'auto-persuader, qu'ils ont l'ascendant sur eux. Le jeu du "Mon zizi il est plus gros que le tien" ne m'a jamais amusé ; avec l'âge, je l'ai en horreur ! En tant que comédien, ça me tétanise, et je ne produis que 10% de ce que je voudrais produire. C'est dommage ! Alors qu'il est si facile - et normal, bon sang ! - de travailler dans l'exigence et la joie, dans la précision et la bonne humeur...
R.S : Qu'évoque pour toi le mot jeu ?
G.O : Prendre et donner du plaisir. Quelque chose qui a rapport à l'enfance. Un comédien ne fait rien d'autre que ce que fait le petit garçon quand il joue : on dirait que je serais l'indien, et toi tu ferais le shériff, et on aurait attaché ma sœur au totem de torture. Sauf qu'il est payé pour. Et que X personnes, ne se connaissant pas entre elles, se donnent tacitement rendez-vous dans une salle de spectacle ou de cinéma pour le regarder jouer ! Ça relève de la magie !
R.S : Quels sont tes hobbies ?
G.O : Le rock acrobatique et le saut à l'élastique. Non, je plaisante ! Faire plaisir à ma femme, faire rire nos filles, tenter coûte que coûte d'égayer le quotidien. Ce n'est pas toujours évident. Mais la famille, celle que j'ai choisie, et ce que nous avons construit ensemble, ça n'a pas de prix ! Côté activités, j'ai adoré par-dessus tout la plongée sous-marine, mais ai maintenant peu l'occasion d'en faire. Et puis, il y a quelques années, le coup de foudre pour un coin de paradis en Haute-Savoie où, en dehors du fait que j'y ai découvert un certain pan de mon histoire familiale, nous nous sommes aménagé un joli nid douillet en altitude, une oasis de calme, de silence, de douceur. Alors, c'est ski l'hiver, bien sûr, tous types de ski ; mais c'est surtout, en toute saison, ma drogue, l'impétueuse nécessité, dès que je suis trop longtemps à Paris : marcher, en moyenne ou en haute montagne, marcher, n'avoir pour seules agressions auditives que le vent dans les sapins, le roulis régulier d'un torrent, un chant d'oiseau, un cri d'animal, le bruit de ma respiration et de mes pas sur les sentiers ou dans la neige. Et, une fois rentré, sur le balcon face aux Dômes de Miage, au Mont Bionnassay, au glacier de Tête-Rousse, rêvasser en dégustant une bière du Mont-Blanc au génépi... Je ne connais guère de plus grand bonheur !
R.S : Merci beaucoup Guillaume.
G.O : Merci à toi surtout, merci de mettre un coup de projecteur sur cette discipline de l'ombre, merci et bravo pour la passion qui t'anime. Chapeau bas, M'sieur Reynald !
Interview de décembre 2011