Marie-Martine
Genres :
Voix Adulte femme, Voix Senior femme
Tonalité :
Medium
Doublage
Documentaire
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Documentaire
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TV Special
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Série documentaire
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Voix
Livre audio
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Livre audio
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Série documentaire
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Série documentaire
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Voice-over
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Interview
R.S : Bonjour Marie-Martine...
M.M : Bonjour !
R.S : Comment as-tu débuté dans le métier ?
M.M : Mon premier film je l'ai tourné lorsque j'avais 5 ans. C'était "Le fruit défendu" d'Henri Verneuil avec Fernandel. Comme certaines scènes furent tournées en extérieur, la bande son n'était pas exploitable. Par conséquent il a fallu se postsynchroniser en studio. Tout le monde était affolé à cause de mon âge et pourtant je me suis adonnée à cet exercice sans aucun problème. Très vite ça s'est su dans le milieu et ma carrière dans le doublage commença. Dans le même temps, je suis entrée à l'Ecole du Spectacle où il fallait savoir lire couramment. Je chantais, je jouais la comédie mais tout ça sans plan de carrière. A l'époque nous n'étions pas nombreux, il y avait moins de travail. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de demande et le nombre de comédiens enfants a considérablement augmenté.
R.S : Finalement, ce métier est entré dans ta vie sans que tu le choisisses vraiment.
M.M : Exactement, je suis tombée dedans très jeune. Et comme ça me plaisait bien j'y suis restée. Mais si ce métier n'avait pas voulu de moi, j'aurais fait autre chose. C'est vrai que cette profession est incertaine mais c'est aussi ce qui donne le piment. Il faut toujours garder à l'esprit que tout est toujours possible. De toute façon, j'avais fait des études supérieures à côté. Eh oui ! Il faut toujours protéger ses arrières. Mais tu sais que je ne suis pas la seule, c'est fou le nombre de comédiens qui ont des diplômes importants.
R.S : Même pendant tes études, la comédie était présente ?
M.M : Oui, pendant mes moments de liberté je faisais des petites choses et je voyais débarquer des gens de mon âge qui, par rapport à moi, avaient une vision différente du métier de comédien. Il faut dire que, malgré mon jeune âge, j'étais en place depuis bien plus longtemps qu'eux, ce qui explique cela. Tout ça m'a fait réfléchir et je ne savais pas trop si j'allais continuer. D'ailleurs, à une certaine période, j'ai tout quitté pendant 6 ans car c'était incompatible avec ma vie d'alors. Puis, comme toutes femmes, un jour nous reprenons le chemin de la vie active et j'ai eu une proposition de travail dans la semaine où j'ai voulu revenir.
R.S : En regardant ta carrière, on constate que tes rôles ont une palette assez large !
M.M : Heureusement, sinon je me serais ennuyée. Je suis comédienne avant tout ! En doublage, nous avons la chance de ne pas être pénalisés par notre apparence. On me donne à faire des choses que je ne pourrais pas aborder en tournage direct parce que je n'aurais peut-être pas le physique adéquat. D'ailleurs, c'est très bizarre comment les gens te voient. Certains te cantonnent dans un rôle, d'autres te donnent des contre-emplois extraordinaires. Par exemple, les rôles principaux j'aime bien, mais on ne peut pas faire que ça, c'est très rare. Et je pense même qu'à la longue ça risque d'être un désavantage parce qu'on s'use très vite. En général j'ai la chance d'avoir des rôles intéressants. Ça me permet d'évoluer au travers de toutes ces expériences. J'adore jouer ! Même sur des petites choses, j'arrive à y trouver mon compte. C'est vrai, nous sommes dans l'ombre, mais cela ne m'empêche pas de m'éclater. Je trouve cette branche de la profession formidable, j'adore ce métier !
R.S : Lorsque tu es sur une série, d'une saison à l'autre il s'écoule parfois des mois. Arrives-tu à retrouver tout de suite la tonalité de ton jeu, de ta voix ?
M.M : C'est vrai que d'un rôle à l'autre la nuance n'est pas la même, mais cela tient surtout au fait que, selon le personnage, je change de jeu et cela modifie beaucoup ma voix. Généralement, je me souviens. Mais tu sais, sur un plateau nous sommes une équipe. Il y a toujours une personne qui me fera remarquer si je ne suis pas dans le ton. Par exemple, l'ingénieur du son est très important, il a une très bonne oreille. Il y a aussi le directeur de plateau... Mais sur les séries nous finissons par habiter le personnage. Avec le temps nous sommes comme dans des chaussons.
R.S : Et quand il t'arrive de tomber sur un film à la version française duquel tu as participé, quel est ton sentiment ?
M.M : Je regarde si j'ai bien fait mon travail, mon œil est toujours critique. J'ai beaucoup de recul, il m'est impossible de faire abstraction de tout ça. D'ailleurs, même sur des doublages que je faisais enfant, j'ai la même démarche. Mais tout ça ne veut pas dire que je ne suis jamais contente de mon travail, une critique peut aussi être positive.
R.S : Le nom des comédiens qui participent aux versions françaises a longtemps été oublié des génériques. Qu'en penses-tu ?
M.M : C'est fort regrettable. Aujourd'hui ça revient. Mais en général il y a la page de pub derrière et on ne le voit pas, ou alors ça passe si vite que personne ne peut lire. C'est un peu rageant parfois... En revanche, il y a quelques années, j'avais travaillé sur un téléfilm en deux parties sur la vie de Simon Wiesenthal le chasseur de nazi. Et là, avant le générique de fin, il y avait Med Hondo et moi en gros. Et ce, deux soirs de suite. C'est rarissime !
R.S : On constate aussi une grande évolution sur la façon dont les gens du milieu considèrent le doublage !
M.M : C'est étonnant de voir comment ils réagissent maintenant car pendant toute une génération on était considéré comme des parias. Et ensuite les vedettes ont voulu faire du doublage. Et maintenant, même des gens qui ne sont pas comédiens (sportifs, présentateurs de télé, etc.) essaient de le faire. C'est dans l'air et nous n'y pouvons rien. Mais chacun son métier… Et ça nous fâche vraiment. En revanche, c'est une chose qui ne peut pas se faire aux Etats-Unis ou au Canada ni en Angleterre puisqu'il faut une carte professionnelle. Et pour l'obtenir, il faut énormément de cachets.
R.S : En dehors de ton métier quels sont tes loisirs ?
M.M : La lecture, la cuisine, les fleurs, les ballades, etc.
R.S : Merci beaucoup Marie-Martine.
Interview de novembre 2004
M.M : Bonjour !
R.S : Comment as-tu débuté dans le métier ?
M.M : Mon premier film je l'ai tourné lorsque j'avais 5 ans. C'était "Le fruit défendu" d'Henri Verneuil avec Fernandel. Comme certaines scènes furent tournées en extérieur, la bande son n'était pas exploitable. Par conséquent il a fallu se postsynchroniser en studio. Tout le monde était affolé à cause de mon âge et pourtant je me suis adonnée à cet exercice sans aucun problème. Très vite ça s'est su dans le milieu et ma carrière dans le doublage commença. Dans le même temps, je suis entrée à l'Ecole du Spectacle où il fallait savoir lire couramment. Je chantais, je jouais la comédie mais tout ça sans plan de carrière. A l'époque nous n'étions pas nombreux, il y avait moins de travail. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de demande et le nombre de comédiens enfants a considérablement augmenté.
R.S : Finalement, ce métier est entré dans ta vie sans que tu le choisisses vraiment.
M.M : Exactement, je suis tombée dedans très jeune. Et comme ça me plaisait bien j'y suis restée. Mais si ce métier n'avait pas voulu de moi, j'aurais fait autre chose. C'est vrai que cette profession est incertaine mais c'est aussi ce qui donne le piment. Il faut toujours garder à l'esprit que tout est toujours possible. De toute façon, j'avais fait des études supérieures à côté. Eh oui ! Il faut toujours protéger ses arrières. Mais tu sais que je ne suis pas la seule, c'est fou le nombre de comédiens qui ont des diplômes importants.
R.S : Même pendant tes études, la comédie était présente ?
M.M : Oui, pendant mes moments de liberté je faisais des petites choses et je voyais débarquer des gens de mon âge qui, par rapport à moi, avaient une vision différente du métier de comédien. Il faut dire que, malgré mon jeune âge, j'étais en place depuis bien plus longtemps qu'eux, ce qui explique cela. Tout ça m'a fait réfléchir et je ne savais pas trop si j'allais continuer. D'ailleurs, à une certaine période, j'ai tout quitté pendant 6 ans car c'était incompatible avec ma vie d'alors. Puis, comme toutes femmes, un jour nous reprenons le chemin de la vie active et j'ai eu une proposition de travail dans la semaine où j'ai voulu revenir.
R.S : En regardant ta carrière, on constate que tes rôles ont une palette assez large !
M.M : Heureusement, sinon je me serais ennuyée. Je suis comédienne avant tout ! En doublage, nous avons la chance de ne pas être pénalisés par notre apparence. On me donne à faire des choses que je ne pourrais pas aborder en tournage direct parce que je n'aurais peut-être pas le physique adéquat. D'ailleurs, c'est très bizarre comment les gens te voient. Certains te cantonnent dans un rôle, d'autres te donnent des contre-emplois extraordinaires. Par exemple, les rôles principaux j'aime bien, mais on ne peut pas faire que ça, c'est très rare. Et je pense même qu'à la longue ça risque d'être un désavantage parce qu'on s'use très vite. En général j'ai la chance d'avoir des rôles intéressants. Ça me permet d'évoluer au travers de toutes ces expériences. J'adore jouer ! Même sur des petites choses, j'arrive à y trouver mon compte. C'est vrai, nous sommes dans l'ombre, mais cela ne m'empêche pas de m'éclater. Je trouve cette branche de la profession formidable, j'adore ce métier !
R.S : Lorsque tu es sur une série, d'une saison à l'autre il s'écoule parfois des mois. Arrives-tu à retrouver tout de suite la tonalité de ton jeu, de ta voix ?
M.M : C'est vrai que d'un rôle à l'autre la nuance n'est pas la même, mais cela tient surtout au fait que, selon le personnage, je change de jeu et cela modifie beaucoup ma voix. Généralement, je me souviens. Mais tu sais, sur un plateau nous sommes une équipe. Il y a toujours une personne qui me fera remarquer si je ne suis pas dans le ton. Par exemple, l'ingénieur du son est très important, il a une très bonne oreille. Il y a aussi le directeur de plateau... Mais sur les séries nous finissons par habiter le personnage. Avec le temps nous sommes comme dans des chaussons.
R.S : Et quand il t'arrive de tomber sur un film à la version française duquel tu as participé, quel est ton sentiment ?
M.M : Je regarde si j'ai bien fait mon travail, mon œil est toujours critique. J'ai beaucoup de recul, il m'est impossible de faire abstraction de tout ça. D'ailleurs, même sur des doublages que je faisais enfant, j'ai la même démarche. Mais tout ça ne veut pas dire que je ne suis jamais contente de mon travail, une critique peut aussi être positive.
R.S : Le nom des comédiens qui participent aux versions françaises a longtemps été oublié des génériques. Qu'en penses-tu ?
M.M : C'est fort regrettable. Aujourd'hui ça revient. Mais en général il y a la page de pub derrière et on ne le voit pas, ou alors ça passe si vite que personne ne peut lire. C'est un peu rageant parfois... En revanche, il y a quelques années, j'avais travaillé sur un téléfilm en deux parties sur la vie de Simon Wiesenthal le chasseur de nazi. Et là, avant le générique de fin, il y avait Med Hondo et moi en gros. Et ce, deux soirs de suite. C'est rarissime !
R.S : On constate aussi une grande évolution sur la façon dont les gens du milieu considèrent le doublage !
M.M : C'est étonnant de voir comment ils réagissent maintenant car pendant toute une génération on était considéré comme des parias. Et ensuite les vedettes ont voulu faire du doublage. Et maintenant, même des gens qui ne sont pas comédiens (sportifs, présentateurs de télé, etc.) essaient de le faire. C'est dans l'air et nous n'y pouvons rien. Mais chacun son métier… Et ça nous fâche vraiment. En revanche, c'est une chose qui ne peut pas se faire aux Etats-Unis ou au Canada ni en Angleterre puisqu'il faut une carte professionnelle. Et pour l'obtenir, il faut énormément de cachets.
R.S : En dehors de ton métier quels sont tes loisirs ?
M.M : La lecture, la cuisine, les fleurs, les ballades, etc.
R.S : Merci beaucoup Marie-Martine.
Interview de novembre 2004